Sana (Haute-Garonne)

Sana est une commune rurale française située dans le département de la Haute-Garonne en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Sana.

Sana

Église de Sana construite en 1878.
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Arrondissement Muret
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Garonne
Maire
Mandat
Pierrette Roquabert
2020-2026
Code postal 31220
Code commune 31530
Démographie
Gentilé Sanasiens
Population
municipale
254 hab. (2018 )
Densité 93 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 13′ 44″ nord, 1° 00′ 43″ est
Altitude Min. 271 m
Max. 376 m
Superficie 2,74 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Toulouse
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Cazères
Législatives Huitième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Sana
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne
Sana
Géolocalisation sur la carte : France
Sana
Géolocalisation sur la carte : France
Sana

    Géographie

    Localisation

    La commune est située à 55 km au sud de Toulouse dans le Comminges.

    Son territoire est limitrophe de ceux de quatre communes :

    Communes limitrophes de Sana[1]
    Lescuns Mondavezan
    Terrebasse
    Martres-Tolosane

    Géologie et relief

    La superficie de la commune est de 274 hectares ; son altitude varie de 271 à 376 mètres[2].

    Hydrographie

    La commune de Sana est située dans la vallée de la Garonne, rive gauche, sur la basse terrasse : au pied du talus de cette terrasse dans la basse plaine coule le Bernès affluent de la Garonne. Ce petit ruisseau change de nom en entrant dans la commune de Cazères-sur-Garonne (il devient l'Ouride) et où il se jette dans le fleuve.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]

    • Moyenne annuelle de température : 12,6 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 8 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,9 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 846 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 9,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cerizols », sur la commune de Cérizols, mise en service en 1982[8] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[9],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 12,1 °C et la hauteur de précipitations de 933,1 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Saint-Girons », sur la commune de Senconac, dans le département de l'Ariège, mise en service en 1949 et à 26 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 12,2 °C pour la période 1971-2000[12], à 12,3 °C pour 1981-2010[13], puis à 12,7 °C pour 1991-2020[14].

    Voies de communication et transports

    Le territoire de la commune est notamment accessible par la sortie 22 de l'autoroute A64.

    La route principale, la D 10A, traverse le centre-village depuis la commune de Martres-Tolosane jusqu'à celle de Lescuns.

    Urbanisme

    Typologie

    Sana est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[15],[16],[17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 527 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[18],[19].

    La commune de Sana est située dans la vallée de la Garonne, rive gauche, sur la basse terrasse : au pied du talus de cette terrasse dans la basse plaine coule le Bernès, petit ruisseau qui change de nom en entrant dans la commune de Cazères-sur-Garonne (il devient l'Ouride) et où il se jette dans le fleuve. Sur la terrasse le château, le quartier de Choutic, l'église actuelle, la mairie et l'école. Depuis l'église, une route pentue conduit à la commune de Lescuns. C'est sur ce versant de coteau, quartier de Las Bordes, que s'est installée une clinique de soins de suite et de réadaptation appelée « Centre le Grand Selve ». Depuis l'église, une autre route descend vers la commune de Mondavezan. Le village n'est pas aggloméré : plusieurs hameaux se dispersent sur la terrasse.

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (53,4 %), forêts (20,7 %), terres arables (18,2 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %)[20].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    D'après E. Connac[21], la communauté s'appelait Sanars sur un document daté du . Les actes notariés du XVIe siècle la nomment tantôt Seners, Sanars, et même Save. Son étymologie est inconnue. Les noms des quartiers ne nous apprennent pas grand chose : seul le microtoponyme Les Baylacs peut indiquer qu'un bayle[Note 5] possédait un domaine en ce lieu, à moins que le toponyme n'ait été donné par de nouveaux habitants descendants d'un bayle.

    Histoire

    À partir du Moyen Âge jusqu'à sa disparition en 1790 pendant la Révolution française, Sana faisait partie du diocèse de Rieux.

    Préhistoire

    De la Préhistoire, jusqu'ici, il n'a été trouvé aucun vestige contrairement au territoire de Lescuns.

    chapiteau corinthien de la villa romaine de Sana ou de celle de Chiragan

    Antiquité

    Bas relief trouvé dans la villa romaine de Sana. Marbre blanc. Inachevé.
    Sculpture médiévale qui a pu décorer l'église de Sana. En grès ; 8 cm de haut

    C'est l'époque romaine qui a laissé un important vestige : une riche villa sur le rebord de la basse terrasse (lieu-dit le Bousquets) face aux Pyrénées. Le propriétaire, inconnu, devait être un proche du propriétaire, inconnu lui aussi, de la villa située au lieu-dit Chiragan au bord de Garonne à Martres-Tolosane. Cette riche famille de Sana, romanisée, était celle d'Aquitains, très certainement. En effet un autel votif trouvé dans la villa était dédié à la déesse Lahe, divinité topique[Note 6] évoquée aussi dans des communes proches ; cette déesse n'était pas celte ; de même que les nombreuses divinités indigènes vénérées dans le Comminges, elle témoigne d'un culte antérieur, celui des Aquitains.

    En 2015, une exposition consacrée aux autels votifs des Pyrénées centrales et de leur piémont au musée archéologique départemental de Saint-Bertrand-de-Comminges commentait ainsi les dédicaces : « Le laconisme des dédicaces et l'emploi très stéréotypé du formulaire témoignent de l'adoption figée d'une pratique cultuelle dont les usagers, qui eurent parfois maille à partir avec la grammaire latine, ne percevaient pas forcément tout le sens ». Il est probable que le propriétaire de Sana, ayant bénéficié des largesses et du soutien des Romains, ait voulu faire allégeance sans toutefois renoncer à un culte protecteur.

    La villa romaine de Chiragan était prestigieuse : un palais peut-être impérial (ou de la famille impériale) pensent les archéologues. Sana est bien moins exceptionnelle, mais fouillée à la fin du XIXe siècle par Léon Joulin[22], elle est ornée de mosaïques polychromes, de revêtements de marbre, de colonnes de marbre (marbre blanc de Saint-Béat). La plupart des objets trouvés ont été donnés à des amateurs selon les pratiques de l'époque ou même vendus. Ainsi un fragment de bas-relief en marbre blanc ; ou deux chapiteaux en réemploi dans la ferme proche, qui, eux peuvent aussi provenir de Martres-Tolosane. Les thermes de cette villa devaient se trouver en contre-bas alimentés par une source qui ne se tarit jamais ; en témoignent de nombreux débris de tuile, de ciment gallo-romain rose, de marbre…

    Cette villa daterait d'après Joulin de l'époque des Antonins, au Ier siècle, et aurait été occupée jusque sous le règne de Constantin au IVe siècle. Mais comme le site n'a pas été fouillé depuis les années 1890, il est difficile d'être affirmatif. Après les fouilles, le propriétaire a décidé de ne plus labourer cette parcelle pour stopper la dévastation de cet ensemble protégé par une couche de terre trop mince. La Société des études du Comminges reste vigilante.

    Sana, comme Martres-Tolosane, se trouve à la limite sud du territoire des Volques Tectosages, peuple celte dont la capitale est Tolosa. En amont de Boussens, une autre cité, celle des Convènes, a pour capitale Lugdunum convenarum (actuelle Saint-Bertrand-de-Comminges). Ces peuples se sont toutefois formés par métissage : en aval de la cluse de Boussens, se sont mêlés Garumni ( comme l'écrit Jules César dans La guerre des Gaules), et Celtes puis Romains ou Italiens. En amont, les Convènes : un peuple aquitain qui a accueilli des groupes qui auraient suivi Pompée rentrant d'Espagne, d'après Strabon. Un « ramassis de brigands » dira saint Jérôme.

    Moyen âge

    Pendant cinq ou six siècles, Sana ne livre plus de vestiges. Puis il est plausible qu'à Sana comme dans toute la région un petit seigneur se soit taillé une minuscule seigneurie coincée entre les possessions des Templiers à Lescuns et les petites seigneuries de Martres-Tolosane, de Mondavezan, de Montoussi[23].

    Un château, modeste, a dû être construit ; il en restait quelques vestiges il y a une cinquantaine d'années affleurant dans l'« orangerie du château » actuel[Note 7].

    Temps modernes

    Cette seigneurie n'est confirmée qu'au XVIe siècle par des sources éparpillées et très succinctes. Elle est si peu rentable qu'elle passe de mains en mains en quelques années : au début du XVIe siècle, le seigneur de Seners était Bernard de Noé ; puis c'est une possession des Commenge, seigneurs de Péguilhan, une branche cadette des comtes de Comminges. Son fils Mathieu vend la seigneurie de Sana[Note 8] à Alexandre d'Arbas ; elle passe de main en main jusqu'au quand François de Tersac seigneur de Monberaud et de Palaminy l'achète. Dans son testament, il la décrit ainsi : "terre et seigneurie de Sana, metteries et autres dependances dicelle", Les Tersac, qui vivent dans leur château de Palaminy, garderont la seigneurie pendant environ 70 ans[24].

    Dans les années 1660, elle est achetée par un capitoul de Toulouse, Pierre de Pélissier[25], descendant d'une vieille famille de marchands toulousains qui occupa régulièrement un siège du capitoulat. Il est fort probable que ce soit le nouveau seigneur qui construisit, tout près de la vieille tour ruinée, la maison actuelle qui porte le titre de « château ». Sur cette maison de maître très classique et très simple, avec un toit à quatre pans, une date est inscrite : 1672. Un jardin à la française avec des allées de hauts buis s'étend face aux Pyrénées. François succède à son père ; il a épousé la fille d'un autre Capitoul, Jeanne Coudougnan[Note 9] et rend hommage au roi le [26]; il signe tous ses actes « pellicier de sana ». Son fils Bonnaventure Ester rend hommage le [27]. Il gère très mal ses biens ; couvert de dettes, la seigneurie, le château avec ses meubles, tableaux, argenterie et ses archives[Note 10] ainsi que ses terres sont saisis puis achetés en 1780 par un homme de loi, Guillaume Duplan de Lansac de Bernin qui rend hommage au roi le [27].

    Révolution française et Empire

    Guillaume Duplan de Lansac de Bernin, originaire de la vallée du Larboust, est avocat au Parlement de Toulouse. Il vit à Castillon de Larboust ; à sa mort en 1805 son fils, Auguste, lui succède. Il est aussi avocat au Parlement et s'installe à Sana où il ne porte que le nom de Duplan. Il sera très souvent élu maire de la commune et participera activement à sa transformation.

    Les Sanasiens et Sanasiennes

    Le compoix de 1778[28] nous permet de connaître les habitants de Sana ; mais il occulte les Sanasiennes : les chefs de famille sont tous masculins à Sana à cette date, même dans le cas où la terre appartient à la femme. Cet ancêtre du cadastre répertorie les biens donc sont aussi exclus ceux qui ne possèdent rien et qui, de ce fait, ne paient pas la taille.

    Sont cités :

    • le seigneur, noble Ester Bonneventure de Pelissier : ses terres dites « nobles » ne sont pas imposées mais il possède aussi une métairie et des terres imposables. Ses frères possèdent des terres et l'un d'entre eux une maison ;
    • les propriétaires de maisons et terres par quartier :
      • quartier de Choutic : le « chibalier » Bonneventure de Pélissier, Bernard Baylac, Baptiste Escaillas, Gabriel Paban, Jean Sénac, Gabriel Maumus, Philip Sourebille ;
      • quartier de l'église : Jean Baptiste Baylac dit Laroche ;
      • quartier des Baylacs : Étienne Baylac, Jean et Bernard Darnaud, François Contrastin, Bertrand Durrieu, Pierre Vital, Bernard Bournac, Jean Dignat, Jean Baylac ;
      • quartier des Micouleaux : Bernard Tachoires, Julien Brousset, Hugues Ruffat, Jean Ruffat, Jean Ajustron ;
      • quartier de Las Bordes : Joseph Périssé, Jacques Terré, Jean Sancan ;
      • quartier de Los Barraquets : Bertrand Drouet et Siméon Bonnefont ;
      • quartier de Menjuquet : Louis Abadie et Raymond Terré ;
    • soit 30 propriétaires de maisons et de terre ; avec leurs familles cela doit faire 120 à 150 habitants ; il faut y ajouter les métayers (une seule métairie citée à Maître Martin et celles des Pélissier qui ne paient pas la taille)) et les familles de brassiers[Note 11]. Le nombre d'habitants est estimé à 230 à 300 habitants, tous petits cultivateurs à l'exception des trois nobles.

    Aucun n'est bien riche : celui qui paie le plus d'impôt c'est le seigneur (qui ne paie que pour les terres non nobles) : plus de 24 livres. Parmi les paysans trois familles Baylac sont les plus aisées (ou les moins pauvres) mais aussi Siméon Bonnefont, Jean Sancan, Bernard Tachoires. Ce sont tous de petits paysans ; les moins imposés n'ont suffisamment pas de terre pour vivre et sont aussi brassiers ; c'est le cas de la grande majorité des paysans de la région au XVIIIe siècle. Ils pratiquent une polyculture de subsistance : un peu de blé pour vendre et avoir ainsi quelque argent, du seigle, de l'orge, peut-être du maïs. Et de la vigne qui donne un vin à faible degré mais permet aussi d'avoir sa petite provision d'eau de vie. Quelques brebis pour le lait, les agneaux et la laine ; des vaches pour le travail ; et quelques-unes pour le lait et les veaux. Des jardins et arbres fruitiers bien soignés apportent de la diversité dans l'alimentation. Les rendements sont très faibles et le manque de numéraire chronique malgré la fréquentation des marchés du Fousseret, de Martres-Tolosane ou de Cazères.

    Les habitations sont dispersées et les maisons construites, peut-on supposer, en terre crue ou en pisé avec, au mieux, un soubassement en pierre. L'une d'entre elles, en terre, a fondu littéralement dans les années 1930 d'après les contemporains.

    L'église, placée sous le patronage de saint Exupère, était dans un premier temps en dehors des hameaux à « la gleyze », champ situé à l'embranchement de la petite route Sana-Mondavezan (une croix en marque l'emplacement). À une date indéterminée, elle a été remplacée par une autre église construite derrière l'école actuelle d'après le plan cadastral de 1825[29]. Deux visites d'évêques[30] en dressent un tableau piteux : la première visitée le précise qu'elle est régulièrement inondée, qu'elle n'a pas de plafond et que ses murs sont fort humides ; des travaux doivent être engagés en urgence. Le , l'évêque rend compte de l'état de la nouvelle église : la partie sud menace ruine, la pluie tombe sur l'autel ; des travaux doivent être faits sinon l'église sera frappée d'interdit. Réparée, peut-on supposer, l'église durera plus d'un siècle encore.

    Époque contemporaine

    La commune est créée comme toutes les communes de France en 1789. La Révolution n'apportera que peu de changements, la coutume persistant malgré les nouvelles lois qui imposent, théoriquement, l'égalité lors des successions. Il n'y a pas de vente de biens nationaux. Le maire et le conseil municipal élus ou nommés selon les périodes remplacent les consuls. Un document de 1831 déposé aux archives départementales donne la liste des électeurs censitaires : Tachoires Guillaume, Baylac Jean Augustin, Paban Gabriel, Baylac Hugues, Durrieu Jean Baptiste, Dignat Cizi, Terré Jean-Bertrand, Brousset Julien, Vital Jacques et Souroubille Pierre. Quatre sont dits propriétaires ; un maître valet (J-A Baylac) ; un charpentier (J.-B. Durrieu) et quatre sont dits « cultivateurs » G. Tachoires est élu maire, les autres conseillers.

    Dans la série M des archives départementales de la Haute-Garonne, les élections municipales de 1840 à la fin du siècle témoignent d'une grande continuité dans le vote des Sanasiens : Auguste Duplan élu maire en 1846 est réélu en 1848 lors du premier vote au suffrage universel masculin, créé par la Deuxième République, et ainsi jusqu'en 1865. Après les deux mandats de Jacques Paban, Duplan inaugure la Troisième République en 1871 ; quelques semaines avant sa mort, lors des élections de 1881, il est remplacé par Jean Pierre Vital. La fin du siècle est marquée par la construction de la nouvelle église, élégante et enrichie d'un autel et d'une chaire de marbre blanc de Saint-Béat : une paroissienne, Jeanne Cazabon épouse de Jean Pierre Vital en a donné le terrain[31], Auguste Duplan en offre la construction avec pour maître d’œuvre l'abbé François de Moulor, un petit neveu qu'il avait installé dans la cure de Sana. L'église est consacrée en 1878. Quelques années plus tard, un autre chantier s'ouvre : les fouilles de la villa romaine. Et en 1980, lors d'un débroussaillage est découverte une cuve baptismale sculptée, brisée, cachée par les ronces au bord du mur de chevet de l'église. Restaurée, datée du XVe siècle, elle est replacée dans l'église actuelle.

    La Monographie de 1885 précise que Jean-Marie Ducos est maire et Joseph Paban son adjoint. L'agriculture : Sur les terres peu fertiles « les habitants, pour donner plus de fertilité à leurs parcelles de médiocre rapport, les complantent d'ajoncs, arbustes épineux qu'ils coupent chaque trois ou quatre ans puis ils les réunissent en fagots qu'ils vendent aux fabricants de faïence martrais. Ces parcelles deviennent des fourrés qui servent de gîte au gibier. Telles sont les raisons pour lesquelles le territoire de Sana est si giboyeux. Aussi, à l'époque de la chasse, entend-on bien avant l'aurore le son du cor, ou la voix des chasseurs appelant tayau ». Les cultures principales : céréales, pommes de terre et vigne. L'instituteur relate une coutume peu connue dans la région « Un usage incongru... Lorsque de nouveaux mariés ou de nouvelles mariées partent de Sana ou y viennent y résider, on allume des feux sur le bord des chemins et afin de rendre la fumée plus désagréable, on mêle de la plume ou de la paille mouillée aux fagots d'ajoncs. Quel est le but de cet usage inconvenant je l'ignore. On fait aussi des caricatures représentant avec plus ou moins de goût la jeune personne évincée d'une autre dont on fait les publications de mariage. Au bas de la caricature est fixée une planchette portant diverses inscriptions qui font rire les passants ». Il précise que jusqu'en 1865, il n'y avait pas d'école ; les enfants allaient à Martres-Tolosane ou Mondavezan. En 1863, le conseil municipal demande l'affectation d'un instituteur. Il est nommé le . L'école est installée dans un local exigu ; l'appartement de l'instituteur n'a qu'une pièce. En 1879, le conseil municipal décide de construire une école. S'ouvre ainsi une période de constructions : école, église, presbytère[32].  

    Politique et administration

    Administration municipale

    Le nombre d'habitants au recensement de 2011 étant compris entre 100 et 499, le nombre de membres du conseil municipal pour l'élection de 2014 est de onze[33],[34].

    Rattachements administratifs et électoraux

    Commune faisant partie de la huitième circonscription de la Haute-Garonne de la communauté de communes Cœur de Garonne et du canton de Cazères. Avant le Sana faisait partie de la communauté de communes du canton de Cazères.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[35].
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
      1930 Pierre Terré    
    1930 1966 Pierre Périssé    
    1966 1966 Jean-Louis Périssé    
    1966 1971 Monsieur Clairac    
    1971 1989 Roger Chaplet    
    1989 2001 Madame Franco-Molina    
    mars 2001[36] En cours
    (au 8 août 2018)
    Pierrette Roquabert[36] PS[37] Retraitée de la fonction publique[37]

    Écologie et recyclage

    La collecte et le traitement des déchets des ménages et des déchets assimilés ainsi que la protection et la mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté de communes du canton de Cazères[38].

    Une déchèterie intercommunale gérée par la communauté de communes est présente sur la commune de Mondavezan[39].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[41].

    En 2018, la commune comptait 254 habitants[Note 12], en augmentation de 10,43 % par rapport à 2013 (Haute-Garonne : +6,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    159147171182180173174181182
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    188180167164164184180183157
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    136138146140142137132115124
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    114120155171158175200221242
    2018 - - - - - - - -
    254--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[42] puis Insee à partir de 2006[43].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[44] 1975[44] 1982[44] 1990[44] 1999[44] 2006[45] 2009[46] 2013[47]
    Rang de la commune dans le département 403 314 384 374 365 372 370 362
    Nombre de communes du département 592 582 586 588 588 588 589 589

    Enseignement

    Sana fait partie de l'académie de Toulouse.

    Manifestations culturelles et festivités

    Fête locale début août, comité des fêtes, loto,

    Santé

    La commune de Sana compte une clinique spécialisée dans la sclérose en plaques, avec son centre Louis-Donat qui comptait quarante-trois patients en 2009[48].

    Activités sportives

    Chasse, randonnée pédestre, football, basket-ball et la pétanque.

    Économie

    L'économie de la commune est essentiellement basée sur l'agriculture.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Exupère.
    • Le monument aux morts de 1914-1918 et 1939-1945 : une pierre dressée devant l'église présente la liste des tués (huit en 14-18, un en 39-45).
    • La commune dispose d'un lavoir construit au début du XXe siècle

    Les monuments historiques les plus proches sont le château de Thèbe des XVIIe et XVIIIe siècles, l’église Saint-Vidian du XIVe siècle et le site archéologique de la villa romaine de Chiragan, tous trois situés à Martre-Tolosane.

    Un peu plus loin, les coteaux sont riches de monuments historiques :

    • Aurignac : abri sou roche qui a donné son nom à une période de la Préhistoire, l'Aurignacien, château du comte de Comminges, musée forum aurignacien [49] ;
    • vallée de la Save, où fut découverte la célèbre Vénus de Lespugue ; la villa de Montmaurin est ouverte au public ;
    • Alan et le palais de l'évêque de Comminges ;
    • la grotte préhistorique du Maz d'Azilsituée guère plus loin ;
    • la via Garona (GR861) est un nouveau chemin de randonnée pédestre qui relie les sites de Saint-Jacques de Compostelle entre Toulouse (basilique Saint-Sernin) et Saint-Bertrand-de-Comminges (cathédrale Sainte-Marie) sur 170 kilomètres balisés. Elle traverse 41 communes, toutes sont situées en Haute-Garonne. Elle était empruntée au Moyen Âge par les pèlerins qui se rendaient à Compostelle en passant par le piémont pyrénéen[50].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Collectif Foyer rural de Mondavezan: "Mondavezan Passeurs de mémoire". 2017 . Édité par le Foyer rural . http://www.fr-mondavezan.fr
    • Renée Courtiade, Inventaire toponymique et archéologique des cantons de Cazères et du Fousseret (Haute-Garonne) pour la période gallo-romaine, université de Toulouse, DESS 1961.
    • Charles Higounet, Le comté de Comminges de ses origines à son annexion à la couronne, Ed. L'Adret, réédition de 1984.
    • Léon Joulin, Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane, Paris 1901.
    • Julie Massendarie, Carte archéologique de la Gaule. La Haute-Garonne (hormis le Comminges et Toulouse). Paris. Académie des inscriptions et belles lettres, 2006.
    • Paul Ourliac, Les pays de Garonne vers l'an mil, Éd Privat, 1993
    • René Souriac, Autonomie commingeoise et pouvoir d'État. 1540-1630, Association des amis des archives de la Haute-Garonne, 1992.
    • Maurice Vullier, Histoire de la famille Tersac de Monberaud.
    • Revue de Comminges en grande partie numérisée et en ligne sur Gallica.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Le mot bayle est un nom de fonction. Il est issu du latin bajulus (chargé d’affaires) : officier de justice du pouvoir seigneurial, en Midi toulousain sous l'Ancien régime.
    6. Un dieu topique est un dieu qui règne sur un lieu et le protège, définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
    7. Château : cette simple maison de maître porte le titre de château jusque dans les années 1920 puisque c'était la demeure du seigneur de Sana. En 2018 encore, c'est le toponyme du quartier.
    8. Vente avec faculté de rachat : le vendeur (mais aussi ses héritiers ou un acheteur) peut racheter le bien moyennant une somme d'argent. C'est une forme d'usure.
    9. Coudougnan : famille de notables de Montpellier, protestants. Jean de Coudougnan est le fils d'Ester de Cambacérès de la même famille que Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.
    10. Papiers et parchemins des familles Pélissier et Coudougnan ont été déposés aux Archives départementales de la Haute-Garonne.
    11. Un brassier est une personne qui n'a que ses bras pour travailler ; un journalier.
    12. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
    3. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    4. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    5. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    7. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    8. « Station Météo-France Cerizols - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Sana et Cérizols », sur fr.distance.to (consulté le ).
    10. « Station Météo-France Cerizols - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    11. « Orthodromie entre Sana et Senconac », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station météorologique de Saint-Girons - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Saint-Girons - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Station météorologique de Saint-Girons - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    16. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    21. Émile Connac, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Garonne, Manuscrit, , 4 volumes p..
    22. Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", Paris, 1901,, Paris, Librairie C. Klencksieck, , p 6, 13-14, 164-169.
    23. Charles Higounet, Le comté de Comminges de ses origines à son annexion à la couronne., Saint-Gaudens, L'Adret, réédition 1984, 745 p..
    24. Maurice Vuillier, "Histoire de la famille Tersac de Monberaud", p 39.
    25. « Les Annales de Toulouse ».
    26. Archives départementales du Gers, cote C505.
    27. Archives départementales du Gers, cote C506.
    28. Archives départementales de Haute-Garonne, cote 2E59.
    29. site des Archives départementales de Haute-Garonne
    30. Gabriel Manière, « La cuve baptismale de Sana et son contexte religieux paroissial » in Revue de Comminges de 1983, p. 485-490, en ligne sur Gallica.
    31. Archives départementales de Haute-Garonne, Archives communales. Délibérations.
    32. Monographie de 1885, Archives départementales de la Haute-Garonne, [lire en ligne].
    33. art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales.
    34. « Résultats des élections municipales et communautaires 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
    35. « Liste des maires de Sana », sur le site de l'association FranceGenWeb (consulté le ).
    36. « Mairie de Sana », sur le site de l'association des maires et présidents de communautés de Haute-Garonne (consulté le ).
    37. « La commune de Sana (31530) : les chiffres-clés », sur le site du quotidien Le Monde (consulté le ).
    38. http://www.cc-canton-cazeres.fr/fr/index.html
    39. http://www.cc-canton-cazeres.fr/fr/services/dechetterie.html
    40. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    41. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    42. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    43. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    44. INSEE, « Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2012 (1990 à 2012 pour les DOM) », sur insee.fr, (consulté le ).
    45. INSEE, « Populations légales 2006 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    46. INSEE, « Populations légales 2009 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    47. INSEE, « Populations légales 2013 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    48. http://www.agesep31.com/agesep31.html
    49. http://www.aurignacien.com/.
    50. https://www.hautegaronnetourisme.com/ete/la-garonne/via-garona-0
    • Portail des communes de France
    • Portail de la Haute-Garonne
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.