Sam Ringer

Samuel Ringer dit Sam Ringer, né à Tarnów (Pologne) le et mort à Paris le est un peintre français d'origine juive polonaise, rattaché à l'École de Paris.

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Biographie

Enfant naturel d'une couturière et d'un tailleur costumier de théâtre, Samuel Ringer est reçu en 1937 à l'Académie des beaux-arts de Cracovie. En 1939, il obtient le premier prix de dessin.

L'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie interrompt ses études, la famille Ringer étant juive. Sam Ringer doit participer à la construction du camp d'Auschwitz en 1940 puis est déporté la même année à Annaberg. Il passe ensuite par les camps de Sacrau, Mechtal, Markstädt (sous-camp de Gross-Rosen), Fünfteichen, Gross-Rosen, Buchenwald, Berga am Elster (sous-camp de Buchenwald) et finalement Theresienstadt. Il y est libéré par les Soviétiques au printemps 1945.

Malade, Sam Ringer est soigné à Litoměřice en Tchécoslovaquie puis à Cracovie. Convalescent, il s’inscrit en troisième année d’étude aux Beaux-Arts de Cracovie. En 1946, il quitte la Pologne avec le kibboutz Nili.

Il vient en France en 1947 et étudie aux Beaux-Arts de Paris pendant six ans. Il a pour maîtres Jean Souverbie en peinture, Camille Fonce et Édouard Goerg en gravure, René Jaudon en lithographie.

Ses œuvres sont présentées dans diverses expositions collectives (école des Beaux-Arts de Paris en 1950, Centre culturel juif de Paris en 1974, musée national d'Art moderne à Paris en 1981, Salon des indépendants en 1984 et 1985, etc.) et, après sa mort, à Paris au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme en 2000.

Famille

Aux Beaux-Arts de Paris, Sam Ringer rencontre Jeannine Ettlinger, qu'il épouse en 1957. Le couple a deux enfants, dont la chanteuse et comédienne Catherine Ringer, née en 1957.

Postérité

En 2005, le musée du Montparnasse à Paris présente des œuvres de Sam Ringer parmi les 160 exposées dans « Artistes d'Europe déportés », qui évoque une centaine d’artistes juifs victimes du nazisme et ayant participé à l’École de Paris[1].

En 2007-2008, un film sur calque[2] réalisé à la fin des années 1930 par Sam Ringer, intitulé Le Théâtre kasrilévien, d'après Cholem Aleikhem, que sa fille Catherine a donné au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme de Paris, est adapté en un film de 14 minutes par le réalisateur Alex Szalat[3].

Évocation

Sa fille Catherine Ringer se souvient que « abstrait ou figuratif ? Cette question systématique de l'époque le faisait souffrir. Pour lui l'abstrait n'existait pas vraiment. Il pensait que le beau était dans la nature[4]. »

Elle évoque le parcours de son père pendant la guerre dans une chanson des Rita Mitsouko, C'était un homme (sur l'album Cool Frénésie, 2000) :

« Près d'Auschwitz
Mon père grandissait
C'était un juif polonais
Aux Beaux-Arts, à Cracovie, il rêve de Paris
Et puis la guerre l'a surpris
Ils l'ont pris à 19 ans
Il fit pendant ces cinq ans
Neuf camps différents […]
Oui, mais toujours lui est resté le sens de la beauté
On m'a dit, quand tout s'écroulait,
Comme il dessinait, comme il résistait[5]. »

Notes et références

  1. Sont présentées L’Attente (1950) et Le Désespoir (1951) de Sam Ringer. « Leurs auteurs, rescapés des camps, sont marqués à vie par l’épisode tragique de la déportation » (Dominique Raizon, RFI).
  2. « Deux mètres soixante d’images d’un shtetl en folie, se pressant au spectacle, des images cocasses, tendres et virtuoses, épousant au plus près la nouvelle de Sholem Aleikhem », commente le musée d'Art et d'Histoire du judaïsme.
  3. Du 17 octobre 2007 au 27 janvier 2008, Installation. Sam Ringer (Tarnow, 1918 - Paris, 1986). Le Théâtre kasrilévien.
  4. Cité dans Peintres Juifs à Paris. 1905-1939. École de Paris, p. 293.
  5. C'était un homme, enregistrement en concert.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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