Salva Kiir

Salva Kiir Mayardit, plus communément appelé Salva Kiir, né le dans le Bahr el-Ghazal, à l’époque de l'État du Soudan anglo-égyptien, est un militaire et homme d'État sud-soudanais, premier président de la république du Soudan du Sud depuis 2011.

Salva Kiir

Salva Kiir en août 2014.
Fonctions
Président de la République du Soudan du Sud
En fonction depuis le
(10 ans, 2 mois et 6 jours)
Vice-président Riek Machar
James Wani Igga
Riek Machar
Taban Deng Gai
Riek Machar
Prédécesseur Poste créé
Président de la région autonome du Soudan du Sud

(5 ans, 11 mois et 8 jours)
Élection
Président Omar el-Béchir
Prédécesseur John Garang
Successeur Indépendance du Soudan du Sud
Premier Vice-Président de la République du Soudan

(5 ans, 11 mois et 8 jours)
Président Omar el-Béchir
Prédécesseur John Garang
Successeur Ali Osman Taha
Biographie
Nom de naissance Salva Kiir Mayardit
Date de naissance
Lieu de naissance Bahr el-Ghazal,  Soudan anglo-égyptien
Nationalité Sud-soudanaise
Parti politique SPLM
Conjoint Mary Ayen Mayardit
Profession Militaire, Homme d’État, 1er Président de la République du Soudan du Sud
Religion Catholicisme

Vice-présidents de la République du Soudan
Présidents de la République du Soudan du Sud

Biographie

Salva Kiir en uniforme militaire.

Salva Kiir est né en 1951 dans une famille pastorale Dinka du village d'Akon, dans la communauté Awan-Chan Dinka du district de Gogrial, dans l'État de Warrap, en tant que huitième des neuf enfants (six garçons et trois filles) de la famille. Son père, Kuethpiny Thiik Atem (décédé en 2007), était un éleveur de bétail appartenant au clan Payum. Atem avait trois femmes, Awiei Rou Wol, Adut Makuei Piol et Awien Akoon Deng, ainsi que seize enfants. Awiei Rou Wol Tong, la mère de Mayaardit, était une agricultrice appartenant au clan Payii.

À la fin des années 1960, Salva Kiir rejoint le bataillon Anyanya (qui lutte pour l'indépendance du sud du Soudan) lors de la première guerre civile soudanaise. Au moment de l'accord d'Addis-Abeba de 1972, il était un officier de rang inférieur. En 1983, le Dr John Garang rejoignit une mutinerie de l'armée, alors qu'il avait été envoyé pour mettre fin aux hostilités. Salva Kiir et d'autres dirigeants du Sud rejoignent le Mouvement de libération du peuple soudanais (MPLS) dans la seconde guerre civile soudanaise, qui lutte pour l'établissement d'une république socialiste au Soudan, « uni, laïc et démocratique ». Le Dr Garang avait des connaissances et une expérience militaires avancées à la fois aux États-Unis et au Soudan, et Kiir était son adjoint. En 1997, Salva Kiir commandait les troupes de la SPLA ayant pris part à l'opération Thunderbolt, une offensive rebelle très fructueuse au cours de laquelle la majeure partie de l'Équatoria-Occidental est capturée par la SPLA. Salva Kiir prend finalement la tête de la SPLA, l'aile militaire du SPLM, lorsque le Dr John Garang est tué dans un accident d'hélicoptère. Les rumeurs selon lesquelles Kiir aurait été démis de ses fonctions de chef d'état-major de la SPLA en 2004 auraient presque provoqué la scission de l'organisation. Appartenant au peuple des Dinkas, il est l'un des chefs de la rébellion sudiste durant la seconde guerre civile soudanaise.

Kiir accède le aux fonctions de président de la région autonome du Soudan du Sud et premier vice-président de la république du Soudan, après la mort du chef politique et militaire du SPLA-M John Garang, tué dans un accident d'hélicoptère et dont il n'était pas un proche. Il occupe aussi le poste de chef de l'Armée populaire de libération du Soudan (Sudan People's Liberation Army ou SPLA).

Considéré comme étant plus indépendantiste que Garang, il mène le Soudan du Sud sur la voie de l'indépendance totale vis-à-vis du régime de Khartoum. Son élection à la présidence de la région autonome en avril 2010 avec 93 % des voix des électeurs sud-soudanais, est alors considéré pour beaucoup d'analystes comme une confirmation des désirs sécessionnistes de la région autonome[1].

Les résultats du référendum d'autodétermination qui a lieu du 9 au , donnent un total de 98,83 % des voix en faveur de l'indépendance.
Celle-ci devient effective le avec Salva Kiir comme chef du nouvel État.

Le , Salva Kiir limoge son vice-président Riek Machar après que celui-ci a fait état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des prochaines élections prévues en 2015[2].

Le , des combats éclatent dans la capitale Djouba, entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar, faisant resurgir de vieilles dissensions entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan, émanation de la SPLA, sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Dinkas et de l'autre les Nuers (ethnie de Riek Machar). Le , le président Kiir annonce qu'un coup d'État a été déjoué. Au soir du , les affrontements ont déjà fait 73 victimes[3],[4].

Le , quelques jours après la signature à Khartoum d'un accord de cessez-le-feu permanent avec Salva Kiir, il est annoncé que Machar retrouverait son poste de premier vice-président, que les titulaires sortants seraient maintenus à leurs fonctions et qu'une femme membre de l'opposition serait également nommée[5].

Le , le Parlement adopte à l'unanimité une loi prorogeant son mandat de trois ans, jusqu'en 2021[6], [7].

Le , un nouvel accord signé à Khartoum prévoit la nomination pour trois ans de Machar comme vice-président, et de quatre autres vice-présidents, la formation d'un gouvernement de transition de 35 membres, dont 20 de Kiir, neuf de Machar, ainsi que l'élargissement du parlement à 550 membres, dont 332 loyaux à Kiir et 128 à Machar[8].

Le , dans un décret lu à la télévision nationale, Kiir accorde une amnistie à Machar et à d'autres groupes armés qui s'opposaient au gouvernement du Soudan du Sud depuis 2013[9].

Le , l'accord de paix est signé à Addis-Abeba[10].

En , Salva Kiir et Riek Machar se rencontrent pour mettre en application l'accord de , dans le but de former un gouvernement pour [11].

En , il se met d'accord avec son rival, Riek Machar, pour former un gouvernement d'union nationale à la fin du mois de [12]. Le nouveau gouvernement est formé le [13].

Notes et références

  1. (fr) « « Le premier président élu du Sud-Soudan prête serment » par Reuters. », sur yahoo.fr (consulté le )
  2. South Soudan's Riek Machar eyes Salva Kiir's job, BBC News. Consulté le 31 juillet 2013
  3. Soudan du Sud : les vieux démons resurgissent - article du Point du 17 décembre 2013
  4. Soudan du Sud: 73 morts dans les affrontements à Juba - Article Libération du 17 décembre 2013
  5. « Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar va retrouver son poste de vice-président », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  6. Soudan du Sud: le mandat du gouvernement prolongé de trois ans, RFI, 13 juillet 2018.
  7. Soudan du Sud : prolongation du mandat du président Salva Kiir, africanews.fr, 13 juillet 2018.
  8. Le Point, magazine, « Soudan du Sud: les belligérants signent un accord sur le partage du pouvoir », sur Le Point (consulté le )
  9. (en-GB) « Amnistie accordée aux rebelles du Soudan du Sud », BBC News Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  10. AFP, « Soudan du Sud: les belligérants signent un nouvel accord de paix » , sur Libération, (consulté le )
  11. Florence Miettaux, « Au Soudan du Sud, la mise en œuvre laborieuse de l’accord de paix », sur Le Monde,
  12. « Salva Kiir et Riek Machar s'engagent à former un gouvernement », sur bbc.com,
  13. « Soudan du Sud: le président Kiir dévoile le nouveau gouvernement », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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