Djouba

Djouba (en anglais : Juba) est la capitale du Soudan du Sud, ainsi que celle de l'État de Jubek et du comté de Djouba. Elle est située sur la rive gauche du Nil Blanc à environ 110 km au nord de la frontière avec l'Ouganda[1].

Djouba

Centre-ville de Djouba.
Administration
Pays Soudan du Sud
État Jubek
Comté Djouba
Démographie
Gentilé Djoubéen
Population 350 000 hab. (2012)
Géographie
Coordonnées 4° 51′ nord, 31° 36′ est
Altitude 382 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Soudan du Sud
Djouba

    Démographie

    AnnéePopulation
    1973 (Recensement)56 737
    1983 (Recensement)83 787
    1993 (Recensement)114 980
    2005 (Estimation)163 442
    2008 (Estimation)250 000[2]
    2012 (Estimation)350 000

    Histoire

    L'arrivée des Européens dans la région remonte à la fin du XIXe siècle, lorsqu'un poste de commerce, accompagné d'une mission des missionnaires comboniens italiens s'installèrent dans les environs de Gondokoro à dix kilomètres en aval de Djouba[3]. Cet avant-poste qui se trouvait au sud de la garnison turque, n'était soutenu que par une poignée de soldats, essentiellement en raison du paludisme et la fièvre bilieuse qui sévissait alors dans la région. D'abord sous administration britannique à partir de 1870 au sein d'Équatoria, et ce jusqu'au départ d'Emin Pacha, la localité et ses environs passent sous l'administration de Léopold II de Belgique de 1894 en tant que partie de l'enclave de Lado. En 1910, l'enclave devient partie du territoire du Soudan anglo-égyptien[4].

    En 1922, un petit nombre de commerçants grecs arrivèrent dans la région de Djouba et s'établirent sur la rive ouest du Nil Blanc. Ces derniers qui avaient d'excellentes relations avec la tribu indigène de Djouba (les Baris), construisirent ce qu'on appelle aujourd'hui le « quartier des affaires ». Les bâtiments qui abritent aujourd'hui la Modèle:Lamgue, la Nile Commercial Bank, le Paradise Hotel, la résidence du consul de Norvège notamment, ont été à l'origine construits par ces commerçants et étaient les seules structures permanentes se trouvant à Djouba jusqu'au début des années 1940[réf. souhaitée].

    En 1947, elle fut la ville hôte de la Conférence de Djouba, durant laquelle les Soudanais du nord et du sud, décidèrent de conserver un État unique[5]. En réalité, durant ces tractations, les Britanniques espéraient détacher le Soudan du Sud pour le réunir à l'Ouganda, ce qui se révèlera un échec. En 1955, une mutinerie de soldats sudistes éclata dans la région à Torit : ce fut l'élément déclencheur de la première Guerre civile soudanaise qui ne prit fin qu'en 1972. L'indépendance du pays est proclamée en 1956. Pendant la seconde guerre civile (1983-2005), Djouba a été un lieu stratégique qui a fait l'objet de durs combats entre islamistes du Nord et animistes ou chrétiens du Sud. Cette guerre est une des plus meurtrières que le monde ait connu.

    En 2005, la ville devient le siège provisoire et la capitale du gouvernement autonome du Soudan du Sud (GOSS), bien que la capitale provisoire proposée avant la signature de l'Accord de paix global (CPA) fût fixée à Rumbek. Avec l'avènement de la paix, les Nations unies ont renforcé leur présence à Djouba, alors que les opérations humanitaires étaient gérées jusqu'ici à partir du Kenya. Sous la houlette du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l'ONU y établit un camp qui lui servit de base tant pour elle, que pour les organisations non-gouvernementales.

    Il est prévu que la capitale du pays déménage dans une ville nouvelle, Ramciel[6], plus au nord, mais ce projet extrêmement coûteux n'est pas réalisé à cause de la guerre civile qui fait rage.

    Transports

    Le pont de Djouba est le seul ouvrage d'art routier de la capitale qui permette le franchissement du Nil blanc.
    Routes

    Djouba était avant la guerre civile, une importante plaque tournante du transport routier vers le Kenya, l'Ouganda et la République démocratique du Congo. Depuis le retour de la paix, celles-ci, rarement asphaltées, sont peu à peu déminées et reconstruites, mais la saison des pluies ralentit les travaux de manière significative. Seul un pont routier permet le franchissement du Nil blanc.

    Aéroport

    La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport de Djouba, situé au nord de la ville qui, depuis 2009, est ouvert au trafic international, notamment avec des vols quotidiens vers Khartoum, Nairobi et Entebbe.

    Port fluvial

    Elle possède également un port fluvial qui, du fait de la guerre, est actuellement hors d'usage.

    Enseignement supérieur

    L'université de Djouba a été fondée en 1975[5]. Elle accueille depuis 2008, la faculté de lettres et sciences sociales de l'université catholique du Soudan.

    Lieux de culte

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Juba (Église catholique), Province of the Episcopal Church of South Sudan (Communion anglicane), Baptist Convention of South Sudan (Alliance baptiste mondiale), Presbyterian Church in Sudan (Communion mondiale d'Églises réformées)[7]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.

    Notes et références

    1. (en) « Jubek State Calls Upon TGoNU To Protect Traders », The Nation Mirror: South Sudan First Authoratative Daily, (lire en ligne, consulté le ).
    2. Estimated Population In 2006
    3. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, États-Unis, 2013, p. 134
    4. (en) Pat Shipman, To The Heart of the Nile: Lady Florence Baker and the Exploration of Central Africa.
    5. (en) « Juba », dans Britannica (lire en ligne).
    6. « New capital city for South Sudan? | Radio Netherlands Worldwide » (version du 29 juin 2012 sur l'Internet Archive),
    7. Britannica, South Sudan, britannica.com, USA, consulté le 8 septembre 2019
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