Saints Clous

Les Saints Clous, appelés aussi Clous de la Sainte Croix, sont des reliques chrétiennes des clous utilisés lors de la crucifixion du Christ. Selon la tradition chrétienne ils seraient au nombre de trois.

Un des Clous à l'hôpital Santa Maria della Scala, à Sienne.

Histoire

Selon la légende, Jésus Christ aurait été attaché avec les Saints Clous à la Croix lors de la crucifixion. Après la descente de la croix, les clous auraient été enterrés avec elle. Selon la tradition légendaire[1], sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin, aurait fait fouiller l'emplacement du calvaire à Jérusalem et aurait découvert le , par miracle, les reliques de la Passion du Christ. Lors de ces fouilles, de la lumière aurait jailli en présence d'Hélène et de l'évêque Quiriace et aurait révélé l'endroit exact des reliques. La découverte des Saints Clous a été relayée par des documents émis par les évêques Gélase de Césarée et Rufin d'Aquilée[2].

Hélène envoie les clous et une partie de la croix à son fils Constantin le Grand. La puissance de ces reliques est telle qu'il les confisque à son seul profit : les clous sont transformés en casque et en mors de cheval destinés à la protection de l'empereur guerroyant[3].

Légende et Tradition

Utilisation

Le Saint Mors dans son reliquaire.

Une multitude de sites à travers le monde revendiquent la propriété de relique faite à partir de ces clous ; or vu ce grand nombre, une partie de ces clous pourrait provenir de la structure même de la croix, de la traverse, du repose-pied, ou même du Titulus cruris, le panneau de INRI. Il est supposé aussi qu'il proviendraient de la passion des autres martyrs, ou que, les clous auraient été divisés en petites parties et incorporés dans des reliques et reliquaires. Une partie des Saints Clous existants est probablement issue du fait qu'ils ont touché des reliques fabriquées à partir des Saints Clous du Christ. Entre autres, l'évêque Charles Borromée de Milan a fait distribuer huit clous, en contact avec une relique, à Milan.

Selon la légende[4], le « Saint Mors » de Constantin aurait été forgé avec l'un des clous de la Passion (celui qui aurait percé la main droite du Christ, ou les deux clous des mains selon Grégoire de Tours). Mais la tradition chrétienne évoque le fait que l'impératrice Hélène aurait fait forger un mors pour le cheval de son fils avec l'un d'eux, et en aurait inséré un autre dans le diadème impérial. Une autre tradition veut que l’impératrice Hélène fit faire avec le premier clou le Saint Mors, avec le deuxième clou une visière de casque pour protéger le front de l’empereur et avec le troisième un bouclier pour protéger son cœur[5].

Les Clous vénérés comme ceux de la crucifixion du Christ

La légende du quatrième clou

Selon la tradition orale tzigane[7], les soldats romains avaient assez d'argent pour acheter quatre clous. Mais ayant utilisé la moitié de la somme d'argent pour boire à la taverne, ils cherchèrent en vain un forgeron qui travaillerait pour la moitié du prix. Ils allèrent voir un forgeron juif, qui refusa de fabriquer les clous qui crucifieraient le Christ. Ils le tuèrent et allèrent en voir un autre qui refusa aussi. Ne trouvant personne, ils allèrent à la sortie de la ville voir un forgeron tzigane, qui avait déjà fabriqué trois clous qui séchaient. Ils lui demandèrent d'en faire un quatrième en lui cachant leur utilité, mais les esprits des premiers forgerons tués lui révélèrent la vérité. Refusant et prenant peur, il se sauva à toutes jambes, mais en abandonnant les trois clous qui servirent sur la croix.

Bien plus tard, le forgeron arrêta sa course, retrouva une forge et se remit à travailler, essayant d'oublier son aventure. Au premier coup de marteau, il vit apparaître un quatrième clou, brillant si fort qu'il illuminait le désert tout entier. Il considéra ce quatrième clou, comme un reproche. Le Tzigane s'enfuit encore, très loin mais en vain car le clou le poursuivait. Et il poursuivit de même ses enfants, et ses petits-enfants. Voilà pourquoi, selon la légende, les Tziganes se déplacent sans fin ni trêve, à cause du quatrième clou.

Précision historique

En 30, l'année de la mort de Jésus Christ, il y avait une pratique ancienne de la crucifixion dans l'Empire romain. En règle générale, les citoyens romains n'étaient jamais condamnés à la crucifixion sauf pour haute trahison, donc seuls les criminels de droit commun le subissaient. Selon les dernières recherches archéologiques, les condamnés n'était pas cloués à la croix, mais attachés avec des cordes. Des expériences récentes ont montré que le corps d'un homme adulte résistait difficilement aux clous, qui ne suffisent pas à maintenir leur poids. Compte tenu de cela, il y a l'idée que le Christ a été d'abord lié à la croix par ses bras avec des cordes, puis ses mains ou les poignets ont été cloués.

Notes et références

  1. (en) E. D. Hunt, « Constantine and Jerusalem », The Journal of Ecclesiastical History, vol. 48, no 03, , p. 415 (DOI 10.1017/S0022046900014858)
  2. (grc) Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique (Traduction de Ruffin d'Aquilée), p. Livre X, Chapitre 7
  3. Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d'Orient, Cerf, , p. 98.
  4. Edina Bozoky, La politique des reliques de Constantin à Saint Louis : protection collective et légitimation du pouvoir, Éditions Beauchesne, , p. 78
  5. Rufin d'Aquilée, Histoire Ecclésiastique, I, 7-8 (PL 21, 475)
  6. « Vénération de la Sainte Couronne d'épines », sur Notre Dame de Paris (consulté le )
  7. « Lire en ligne »
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