Saint-Privat-du-Fau

Saint-Privat-du-Fau est une commune française, située dans le département de la Lozère en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Privat et Fau.

Saint-Privat-du-Fau

Église de Saint-Privat-du-Fau.
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Lozère
Arrondissement Mende
Intercommunalité Communauté de communes des Terres d'Apcher-Margeride-Aubrac
Maire
Mandat
Jean Claude Laurent
2020-2026
Code postal 48140
Code commune 48179
Démographie
Gentilé Privatains
Population
municipale
118 hab. (2018 )
Densité 5,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 55′ 04″ nord, 3° 20′ 27″ est
Altitude Min. 879 m
Max. 1 417 m
Superficie 22,16 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Chély-d'Apcher
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Alban-sur-Limagnole
Législatives Circonscription de la Lozère
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Saint-Privat-du-Fau
Géolocalisation sur la carte : Lozère
Saint-Privat-du-Fau
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Privat-du-Fau
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Privat-du-Fau

    Géographie

    Localisation

    La commune est située dans le nord du département de la Lozère, proche des départements du Cantal et de la Haute-Loire.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Saint-Privat-du-Fau[1]
    Julianges Paulhac-en-Margeride
    Saint-Léger-du-Malzieu Le Malzieu-Forain
    Carte de la commune.

    Géologie et relief

    La commune de Saint-Privat-du-Fau se situe dans la Margeride, vaste région naturelle couvrant les départements du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère, dont les principales caractéristiques sont : un sol granitique assez pauvre pour la culture, une zone montagneuse au climat rude en hiver et parfois chaud en été et un réseau hydrologique important.

    Saint-Privat-du-Fau est installée, à une altitude moyenne de 1 100 m, sur la face sud d'un des contreforts du mont Grand et du mont Mouchet, deux des points culminants de la Margeride. La plupart des habitations sont orientées vers le sud.

    Hydrographie

    Au pied du village coule une rivière appelée ruisseau de Saint-Privat[2].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Privat-du-Fau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Chély-d'Apcher, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (61,6 %), zones agricoles hétérogènes (23,7 %), prairies (11,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le village de Saint-Privat-du-Fau tient son nom du saint évangélisateur et premier évêque du Gévaudan au IIIe siècle, saint Privat. L'ajout « du Fau » vient du nom d'un arbre, le hêtre, que l'on trouve en abondance dans le secteur et qu'on appelle en français local, le « fayard » ou le « fau » en occitan.

    Ses habitants sont appelés les Privatains[9].

    Histoire

    Peu de données existent sur l'origine du village en lui-même. L'église a sans doute été construite au XIIe siècle. On peut donc logiquement en déduire qu'un bourg existait à cet endroit.

    Les habitations du village datent, pour les plus anciennes, de la seconde moitié du XIXe siècle.

    Du fait de sa position géographique, légèrement en retrait de la voie principale de communication entre Saint-Chély-d'Apcher et Saugues, Saint-Privat-du-Fau a connu un développement relativement lent mais qui a permis aussi de préserver une certaine authenticité.

    Souffrant d'un exode important depuis les années 1970 et 80 (fermeture de l'épicerie, du café, de l'école, etc.), Saint-Privat est cependant devenue un lieu de villégiature principalement en été. Les anciennes maisons ont été bien souvent rachetées et rénovées. Les estivants sont soit des membres de familles originaires du village, soit des nouveaux venus.

    La municipalité a rénové l'ancien presbytère pour en faire un gîte rural.

    Le principal évènement dans l'histoire du village a été son implication dans le terrible épisode de la Bête du Gévaudan. Au XVIIIe siècle, cette bête sévissait autour du village de Saint-Privat. On rapporte qu'un jour, une habitante du village prenait de l'eau à la fontaine appelée « Font Basse ». Dans la pénombre, elle sent qu'on lui pose la main sur l'épaule. Croyant à la présence d'un amoureux, elle se retourne pour l'éconduire. Mais elle se retrouve face à face avec la Bête ! Les hurlements de la jeune fille mirent en fuite l'animal[10]. Encore aujourd'hui, on peut voir dans le village, la « Font Basse » où a eu lieu l'événement.

    Politique et administration

    Liste des maires de Saint-Privat-du-Fau
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    2001 En cours Jean-Claude Laurent DVD  

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].

    En 2018, la commune comptait 118 habitants[Note 3], en diminution de 15,71 % par rapport à 2013 (Lozère : −0,11 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    521422524446500477555518478
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    459420476472497515531542591
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    517530505444445440343316290
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    242213202156120118129130136
    2017 2018 - - - - - - -
    124118-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    L'église Saint-Privat de Saint-Privat-du-Fau

    L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[15].

    Le clocher à peigne de l'église est l'un des plus beaux de la Lozère. Les trois niveaux d'arcature, qui en font l'un des clochers les plus originaux du département, sont développés comme suit : de la base au sommet, quatre arcs, deux arcs et un arc. Dans l'arcature de base, on trouve 3 cloches. Les cloches ont été restaurées en 2011 par Bodet. Elles sont accordées comme suit

    - Fa#3 fondue en 1881 par Burnichon (fondeur à Clermont-Ferrand) - La3 fondue en 1881 par Burnichon (fondeur à Clermont-Ferrand) - Do#4 fondue en 1638 (non signée)

    L'église[16] a sans doute été construite au XIIe siècle par les moines de l'abbaye de Pébrac, près de Langeac actuellement dans la Haute-Loire.

    La façade de l'église date du XIXe siècle comme l'indique le cartouche au-dessus du porche d'entrée où est gravé « 1888 ». La porte d'entrée est moderne. Le porche en lui-même est gothique. Peut-être s'agit-il de réemploi de l'ancien porche. Un œil-de-bœuf au-dessus de la porte permet l'éclairage de la tribune à l'intérieur.

    À l'intérieur, l'église est composée d'une nef unique, voûtée en plein-cintre sur arcs doubleaux. La nef distribue quatre petites chapelles éclairées par une fenêtre en arc simple. L'édifice étant à demi-enterré sur sa face nord, l'éclairage de l'ensemble s'effectue par les baies situées au sud. Le chœur de l'église, qui est voûté en cul-de-four, témoin de la construction ancienne, est lui aussi éclairé par le sud grâce à des baies à arc simple. Les arcatures incluses dans le mur du chœur possèdent des chapiteaux historiés et une porte donne accès à la sacristie.

    Dernier élément, la tribune en bois située au-dessus de l'entrée, génère une sorte de petit narthex. Cette tribune, par laquelle on accède grâce à un escalier étroit, est encore occupée de nos jours par les hommes du village lors des offices.

    L'église a bénéficié d'une campagne de rénovation à la fin du XXe siècle. La couverture en tuiles romaines de l'église fut remplacée par une couverture en lauzes.

    En 2012, les façades ont été rénovées. Le clocher a fait aussi l'objet d'une profonde rénovation la même année[17].

    Jusqu'à une période récente, l'église était entourée d'un cimetière, ultime témoignage d'une pratique très ancienne qui voulait que les morts côtoient les vivants. Les tombes présentes dataient principalement du XIXe siècle. Les dernières inhumations ont eu lieu au milieu du XXe siècle, avant la création d'un cimetière à la périphérie du village. Au début des années 2000, le cimetière primitif a été supprimé. Les sépultures ont été regroupées dans une fosse commune installée dans une extension du cimetière nouveau. À la place de l'ancien cimetière, un monument aux morts a été implanté.

    Habitations et installations

    Dans le village lui-même, certaines maisons présentent un intérêt architectural non négligeable. On y rencontre des linteaux de portes tout à fait impressionnant, constitués d'un seul énorme bloc de granit. Certaines anciennes portes ont été conservées avec leurs heurtoirs d'époque[18]. Il faut aussi noter que dans certaines granges, les charpentes en chêne ont été conservées. Elles aussi présentent un réel intérêt.

    Four banal[19]

    Le village a conservé son four banal. Installé au centre des habitations, il a longtemps été négligé mais depuis peu, il a été rénové. Il est constitué de deux fours et possède encore les instruments de boulangerie notamment les longues pelles en bois pour aller retirer les pains des fours. Il est utilisé une à deux fois par an par le comité des jeunes.

    Métier à ferrer

    Juste à côté du four, on trouve un métier à ferrer ou « farrèire » en patois local. Il s'agit d'un dispositif permettant de ferrer les bovins pour les travaux des champs (inusité de nos jours). Contrairement à d'autres métiers à ferrer des alentours, celui de Saint-Privat a conservé le joug qui permettait de bloquer la tête de l'animal pendant les opérations.

    Abreuvoirs

    Dans la partie basse du village, on rencontre un abreuvoir couvert. Par ailleurs, un peu partout dans le village, on trouve des abreuvoirs pour les animaux. Taillés dans un bloc de granit, ces abreuvoirs ont été remis en eau récemment. À l'entrée du village, on découvre en contrebas du mur de soutènement d'un parking, un abreuvoir dont la taille est resté inachevée.

    Sous l'église, à un carrefour, on découvre une croix de mission datant de 1940.

    De Saint-Privat-du-Fau, on a un très beau point de vue sur la Margeride, l'Aubrac et le pays de Saint-Flour.

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Cartes

    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Saint-Privat (O7380580) » (consulté le ).
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. habitants.fr, « Lozère > Saint-Privat-du-Fau (48140) » (consulté le ).
    10. Cité par la tradition populaire, reprise par l'abbé Pourcher dans son Histoire de la Bête du Gévaudan, 1889
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. « Église paroissiale de Saint-Privat », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
    16. Notice no IA48000811, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    17. Correspondant, « La remarquable église du village fait l'objet de toutes les attentions », Midi libre, (lire en ligne, consulté le ).
    18. « Détail d'un heurtoir », notice no IVR91_00481322NUCA, base Mémoire, ministère français de la Culture.
    19. Notice no IA48001271, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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