SIC (revue)

SIC, sous-titrée Sons Idées Couleurs, Formes, est une revue d'avant-garde parisienne qui fut publiée de janvier 1916 à décembre 1919 sous la direction du poète Pierre Albert-Birot. D'abord entièrement rédigée sans nom d'auteur par ce dernier et sa femme Germaine, elle a bénéficié dès le second numéro de l'impulsion du peintre futuriste Gino Severini. Ouverte grâce à lui aux milieux de l'avant-garde, elle a compté pour collaborateurs réguliers, entre autres, Guillaume Apollinaire, Pierre Reverdy, Louis Aragon et Philippe Soupault. Elle fut aussi la seconde, après Nord-Sud, revue parisienne à diffuser, sans s'affilier au mouvement, les textes des dadaïstes zurichois, savoir ceux de Tristan Tzara[1]. Au terme de sa publication, elle compte 53 numéros répartis en 41 livraisons.

SIC (Sons Idées Couleurs, Formes)
Pays France
Langue Français
Genre Littérature, art
Fondateur Pierre Albert-Birot
Date de fondation janvier 1916
Date du dernier numéro décembre 1919
Ville d’édition Paris

Titre

« Il fallait d'abord trouver un titre qui fût mieux qu'un millésime. »
— P. Albert-Birot[2].

Pierre Albert-Birot a hésité entre plusieurs idées de titre[3], notamment « l'Opinion d'un Pékin », qui deviendra le titre d'une rubrique, avant d'opter pour « SIC ». Une estampe figurant un « SIC » entouré de deux « F » symétriques, gravée par Albert-Birot, orne chacune des couvertures de la revue. Ce titre a un sens double. Sic est le oui absolu latin. Les trois lettres, ainsi que le double F qui les enserre, renvoient également au sous-titre : Sons Idées Couleurs, Formes.

Pour la biographe d'Albert-Birot Marie-Louise Lentengre, le sic latin signifie la « volonté de s'opposer constructivement à la guerre négatrices des valeurs humaines » et plus généralement « de s'affirmer lui-même par un acquiescement intégral au monde »[3]. Quant au sous-titre, il n'est dans un premier temps qu'une énumération par métonymies des différentes activités artistiques de Pierre et Germaine Albert-Birot — Sons pour la musique de Germaine, Idées pour la poésie, Couleurs pour la peinture, et Formes pour la sculpture, de Pierre — avant de devenir l'art poétique d'une « synthèse des arts modernistes »[3]. Ainsi, « Sons » pourra à la fois renvoyer aux partitions de musique publiées par la revue, qu'aux « poèmes à crier et à danser » de Pierre Albert-Birot.

Georges Sebbag, dans l'analyse a posteriori qu'il en fait, rapproche le SIC entouré de deux F du (sic) entre parenthèses qu'on ajoute dans un texte après une expression dont on veut, malgré sa bizarrerie, garantir l'exactitude. « Sous cette acception », ajoute-t-il, « le titre SIC peut être rapproché d'une revue fameuse des années soixante et soixante-dix dont l'étiquette recèle un message identique. La revue Tel Quel [...] »[4].

Histoire

La naissance de SIC et l'entrée en poésie de Pierre Albert-Birot

SIC est créée en par Pierre Albert-Birot, réformé pour cause d'insuffisance respiratoire[3]. qui n'était alors que peintre et sculpteur, marque ainsi son entrée en poésie. Il rédige entièrement le premier numéro, sans le signer. Venant d'un sculpteur formé par le traditionaliste Georges Achard, d'un « poète adamique »[3],[N 1], autodidacte, et qui n'a encore jamais côtoyé les avant-gardes, la publication détonne par son modernisme. « Notre volonté : Agir. Prendre des initiatives. Ne pas attendre qu'elles nous viennent d'Outre-Rhin. »[5], tel est le premier des « Premiers Mots » affichés par SIC ; plus loin on lit cette affirmation de l'originalité comme condition de l'Art, « L'Art commence où finit l'imitation »[6], qui n'est pas sans faire penser, quoique dans une forme bien moins radicale, au rejet de Dada — qui ne viendra au monde qu'un mois plus tard à Zurich — de toute imitation et de la tradition littéraire et de la vie. Avec un mois d'avance, Albert-Birot n'est pas loin de l'affirmation vitaliste des dadaïstes de ne plus imiter la vie mais de créer de la vie[N 2].

Mais surtout, il faut voir dans la publication de ce premier numéro l'appel, la main tendue d'un artiste isolé à des milieux avant-gardistes desquels il est à la fois totalement inconnu et ignorant. Lorsqu'il y moque Claudel en le qualifiant de « beau poète d'avant-hier », et poursuivant par « je voudrais bien faire la connaissance d'un poète d'aujourd'hui »[5], il faut prendre à la lettre cette dernière affirmation.

L'impulsion de Gino Severini et le patronage d'Apollinaire

Celui qui répond le premier à cet appel n'est pas un poète mais le peintre Gino Severini, sous l'impulsion duquel SIC va devenir une véritable revue d'avant-garde, comme l'explique avec humour Albert-Birot :

« Severini avait déjà derrière lui pas mal d'années de combat et de recherches d'art ultra moderne puisqu'il avait été longtemps aux côtés de Marinetti, le créateur du futurisme ; naturellement pour lui le premier numéro de ma revue était bien timide, néanmoins après conversation avec moi il pressentit que j'étais prêt à devenir un vrai combattant pour le bon motif.[2] »

Le deuxième numéro, publié en février, est consacré à la découverte du futurisme. Il fait le compte-rendu de l'exposition de Severini Première exposition d'Art plastique de la Guerre et d'autres œuvres antérieures, tenue à la galerie Boutet de Monvel, du au . Albert-Birot y écrit : « Le tableau jusqu’alors fraction de l’étendue devient avec le futurisme fraction du temps[7]. ». Severini offre à SIC une reproduction de son Train arrivant à Paris.

En outre, Severini convainc Apollinaire de rencontrer Albert-Birot. L'entrevue a lieu en , à l'hôpital italien, et tout de suite, une amitié se noue entre les deux hommes[3]. Apollinaire met Albert-Birot en contact avec ses nombreux amis, et apporte son « patronage », selon le mot de Philippe Soupault, à la revue. Apollinaire a ses mardis au café de Flore, et SIC ses samedis, rue de la Tombe-Issoire, où dès sa sortie d'hôpital Apollinaire vient et amène ses amis : André Salmon, Reverdy, Serge Férat, Roch Grey, Max Jacob, Modigliani, Cendrars[3]. Les samedis seront aussi fréquentés par les peintres d'origine russe Alexandre Orloff, Léopold Survage, Ossip Zadkine, et les très jeunes Aragon, Soupault, Raymond Radiguet. Presque autant de contributeurs aux cinquante-quatre numéros de SIC.

Contrairement à Nord/Sud, l'autre revue patronnée par Apollinaire, SIC survivra à l'auteur des Mamelles de Tirésias. Début 1919, la revue consacre l'un de ses numéros les plus importants[N 3] à la mémoire du poète défunt, et recueille les oraisons de vingt-six artistes de tous bords, parmi lesquels Roger Allard, Louis Aragon, André Billy, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Paul Dermée, Lucien Descaves, Fernand Divoire, Louis de Gonzague-Frick, Roch Grey, Max Jacob, Irène Lagut, J. Perez-Jorba, Francis Picabia, Léonard Pieux, Pierre Reverdy, Jules Romains, Jean Royère, André Salmon et Tristan Tzara.

La revue des avant-gardes

Volontairement éclectique, sans dogmatisme, SIC a ouvert ses pages à toutes les avant-gardes de son époque. Elle joue pendant les quatre années de sa parution un rôle de premier plan quant à la création artistique de l'époque. Forte des contributions d'Apollinaire qui lui offre plusieurs poèmes inédits dont « l'Avenir » dès le numéro 4[8], elle s'enrichit des contributions des sympathisants du cubisme : poèmes de Reverdy, estampes de Serge Férat, et rend compte d'une exposition du fauviste André Derain. Elle sert aussi largement de tribune parisienne aux futuristes italiens, et accueille les textes de Severini, Luciano Folgore et Gino Cantarelli, les estampes de Depero, Prampolini et Giacomo Balla, ainsi que les partitions de Pratella. En outre, Philippe Soupault y publie ses premiers poèmes, dont son tout premier, qu'il avait envoyé à Apollinaire, Départ, sous le pseudonyme de Philippe Verneuil dans le numéro 15[9]. Louis Aragon (en tant que critique), Pierre Drieu La Rochelle et Raymond Radiguet y font également leurs premiers pas[10],[11]. Enfin, SIC n'a pas peur[N 4] de se rapprocher des dadaïstes zurichois, et Tzara y trouve, comme dans Nord-Sud, le terrain de ses premières publications en France.

L'engagement dans la bataille des Mamelles de Tirésias

SIC a contribué à rendre possible la représentation des Mamelles de Tirésias, la pièce écrite par Apollinaire et mise en scène par Albert-Birot, qui déclencha une véritable « bataille d'Hernani » lors de sa première, le [12]. En effet, pour pouvoir créer la pièce, dans les conditions aventureuses du temps de guerre, Albert-Birot met à disposition la trésorerie de SIC[3].

Annonçant la représentation comme une « Manifestation SIC », le programme réalisé par Albert-Birot rassemble un dessin de Picasso, un bois d'Henri Matisse, un poème de Jean Cocteau, un de Max Jacob et un de Pierre Reverdy.

Après la représentation, SIC se fait l'organe de défense des Mamelles de Tirésias qui attire les foudres du reste de la presse. Le numéro 18 fait le compte-rendu de la représentation[13]. Le double-numéro 19-20 en fait la revue de presse[14]. Un peu plus tard, en réponse à la presse qui continue de se déchaîner[12], Louis Aragon fait l'éloge de la pièce dans le no 27[15].

Les Éditions SIC publient le texte des Mamelles de Tirésias, augmenté des illustrations de Serge Férat, de la musique de scène de Germaine Albert-Birot, et d'une revue de presse[16].

Mort et tentatives de résurrection

L'histoire de la revue s'achève avec l'année 1919. L'ultime livraison, les numéros 53 et 54, porte cette mention pudique :

« Au cours de l'année 1920
La revue Sic ne paraîtra pas mensuellement
Nous publierons quand cela nous paraîtra bon des numéros extra-ordinaires »

Cette mort — les « numéros extra-ordinaires » ne verront jamais le jour —, liée à des difficultés économiques, coïncide aussi avec la détérioration de l'esprit de front commun des avant-gardes. L'heure est à Dada et bientôt au surréalisme, mouvements dont le dogmatisme va à l'encontre de la volonté portée par SIC de synthèse des modernismes[N 5].

Albert-Birot lance alors le projet Phono, « revue orale de littérature » pour pallier le problème des « prix croissants des imprimeurs et la mauvaise volonté des éditeurs et libraires[17] ». Il se serait agit d'organiser une fois par mois une audition de poésie dite. Le projet n'aboutit pas, faute de collaborateurs, se confrontant aux mêmes problèmes qui ont causé la mort de SIC.

Son directeur explique lui-même la fin de SIC par le manque du temps que la démobilisation lui avait laissé pendant la Guerre, et son envie de se consacrer pleinement à sa propre écriture, comme on peut le lire dans les derniers mots de l'article « Naissance et vie de SIC » rédigé en 1953 pour les lecteurs des Lettres nouvelles : « La vie “normale” avait repris son cours, il fallait payer son loyer, on ne vivait plus de l'air du temps, j'avais repris des occupations bifteckières [un emploi de restaurateur d'art chez un antiquaire], or, bâtir une revue à la fois nerveuse et charnue telle que SIC était depuis longtemps, ça ne se fait pas sans y penser, et maintenant à côté de la “situation” il me restait peu de temps, et d'autre part au cours de ces quatre années de plein feu j'avais pris nettement conscience de moi-même, il était donc tout naturel que je veuille consacrer à mon œuvre les quelques heures qui étaient à moi chaque jour. C'est ce que j'ai fait, et je n'ai pas eu tort. »[2]

Poétiques, formes et contenus

Sans affiliation à un quelconque mouvement et sans ligne éditoriale précisément définie, mais avec un état d’esprit moderniste réellement offensif, la revue a publié, avec toujours un grand souci de la forme et du graphisme éditorial, œuvres de créations et textes critiques.

Ligne éditoriale et positionnements esthétiques

La revue n'a jamais eu de ligne éditoriale clairement définie. Les premiers numéros portent cette mention modeste, qui ne dit rien de l'ampleur qu'aura SIC en tant que revue des avant-gardes :

« SIC publie des poèmes, de la musique, des dessins, des reproductions de tableaux, des croquis d'architecture, de meuble, etc... »[N 6],[5]

Au long de ses cinquante-quatre numéros, la revue propose à la fois des œuvres de création contemporaine — poèmes, proses, théâtre, estampes, partitions de musiques[N 7] — et des rubriques critiques. La première catégorie de publication est peu à peu préférée à la seconde, ainsi que l'écrit dans le #eme numéro son directeur : « notre opinion inclinant de plus en plus à préférer les œuvres aux discours »[18].

Néanmoins, SIC, à partir du troisième numéro, se remarque pour ses éditoriaux percutants, parfois très provocateurs pour le temps de guerre[N 8], à la typographie expressive, défendant le modernisme le plus radical. Le premier du genre peut tenir lieu de manifeste de la revue :

« VOUS, qui avez RI ou CRACHÉ sur Mallarmé, Manet, Sisley, Puvis, Rodin, Claudel, Marinetti, Picasso, Debussy, Dukas, Mussorgsky, Rimsky-Korsakov,
VOUS, qui avez PESTÉ contre les chemins de fer, le télégraphe, le téléphone, les autos, les tramways électriques, les machines, les usines ;
VOUS, qui MAUDISSEZ les démolisseurs de la vieille maison d'ombre ;
VOUS, qui avez NIÉ l'éternelle transformation ;
VOUS, qui avez NIÉ les porteurs-de-nouveau, les porteurs-d'autre-chose, les divins tueurs d'habitude ;
VOUS, qui avez NIÉ la vie ;
VOUS, qui avez toujours dit NON ;
C'EST VOUS, qui avez failli perdre la France.
Rappelez-vous que le monde CONTINUE ;
Et voyez que d'autres peuples ont dit OUI,
Et qu'aux porteurs-de-nouveau, aux porteurs-d'autre-chose, aux tueurs-d'habitude, ils ont crié :
ENTREZ »[19]

S'il on constate dans ce texte un esprit d'avant-garde offensif, on remarque également un grand éclectisme au sein de cette modernité.

Le souci de la forme

Guillaume Apollinaire, « Il pleut », SIC n° 12

SIC développe une forte attention à la typographie et au graphisme éditorial. Visuellement, elle se démarque de Nord-Sud ou Littérature, plus austères, pour se rapprocher des revues Dada, composées comme des tracts. Pierre Albert-Birot écrira qu' « au point de vue typographique [il a] tout de suite adopté des dispositions nettement “ visuelles ”, [que sa] première page, par exemple, a été conçue pendant longtemps comme une affiche. »[2]

En effet, la revue a recours à de très nombreuses typographies différentes, en fait varier le corps jusqu'aux extrêmes, fait jouer ensemble le texte et l'image. Parfois la double-page est transformée en une seule qu'il faut retourner d'un quart pour lire. Les audaces typographiques deviennent partie intégrante des poèmes, qu'il s'agisse des vers ferrés à gauche et à droite de Pierre Albert-Birot, de l'utilisation des blancs chez Reverdy, des variations des fontes ou des insertions de glyphes rares chez Tzara. En ce sens, par les libertés typographiques qu'elle permet, SIC aura joué un grand rôle dans la spatialisation et la typographisation de la poésie de son époque. Ainsi, dans le douzième numéro, est publié le calligramme « Il pleut » de Guillaume Apollinaire. Ce dernier vaut une nuit blanche à l'imprimeur, Levé, qui le compose en personne, n'osant déléguer ce travail à ses ouvriers[20]. Quant à Pierre Albert-Birot, il crée de nouvelles formes de poésie visuelle qu'il dénomme sous la forme poème-x : poème idéographique[21], poème-pancarte[22], poème imagé[23], etc.

Rapports de la revue avec ses consœurs

Devenue l'une des revues d'avant-garde incontournables du temps de guerre, SIC n'en entretient pas moins de foisonnantes relations, bien que souvent ambiguës, avec ses consœurs.

Nord-Sud

Pierre Reverdy par Modigliani

En premier lieu, avec l'autre revue patronnée par Apollinaire, Nord-Sud, que dirige Pierre Reverdy. Albert-Birot salue dans sa rubrique « ETC... » la naissance de Nord-Sud par ce billet élogieux : « En France il y avait jusqu'ici 333.777 journaux pour faire dormir les gens et 1 pour les éveiller, vraiment c'était un travail surhumain — car ils dorment bien — et c'est avec plaisir que nous saluons le courageux qui vient nous aider : désormais contre 333.777 nous serons 2 : SIC et Nord-Sud, s'il en vient encore un ou deux autres nous serons tout à fait en force. »[24]

Pendant toute la durée de la parution de Nord-Sud, Reverdy ne publie plus dans la revue d'Albert-Birot. Mais contrairement à cette dernière, Nord-Sud ne survit pas à Apollinaire et Reverdy revient dans les pages de SIC jusqu'à la fin de l'aventure.

Littérature

La naissance de Littérature, revue dirigée par Aragon, Breton et Soupault, et patronnée par Paul Valéry avant de devenir l'organe de Dada à Paris, coïncide avec la mort de SIC. Bien que les trois directeurs de Littérature soient d'anciens collaborateurs de la revue — réguliers quant à Aragon et Soupault, à l'occasion d'une unique apparition pour Breton —, et bien que Reverdy ait pu, comme on l'a vu au sujet des critiques synthétiques, perpétuer l'esprit de SIC dans Littérature, il semble ne pas y avoir de conciliation entre les deux revues. Albert-Birot ne sera jamais invité à publier dans la revue et Breton déclare même : « Il est une catégorie de gens que je ne puis supporter : Dermée, Birot, Cocteau[3] »

SIC au-delà de la revue

En dehors des pages de la revue, Pierre Albert-Birot a utilisé SIC comme nom d'éditeur pour des livres. Un projet qu'il annonce dès le cinquième numéro de la revue, en  : « SIC se propose de faire de l'édition : livres, brochures, albums, musique. » peut-on y lire[25].

Les premiers livres publiés sous ce nom d'éditeur sont les Mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire, et Trente et un Poèmes de poche de Pierre Albert-Birot, en 1917.

Suivent d'autres livres de P. A.-B. : en poésie, Poèmes quotidiens et la Joie des sept couleurs en 1919, la Triloterie en 1920 ; en théâtre, Matoum et Tévibar et Larountala en 1919, l'Homme coupé en morceaux, en 1921, le Bondieu en 1922 et les Femmes pliantes en 1923 ; en prose, Cinéma en 1920, le Premier Livre de Grabinoulor en 1921 et le Catalogue de l'antiquaire en 1923.

Également au catalogue : Réflexions poétiques et Reproductions de sculpture, d'Ary Justman et Chana Orloff, et Guillaume Apollinaire de Roch Grey.

En 1922 Pierre Albert-Birot se procure un matériel d'imprimerie, déçu par son imprimeur Estival[26], et « attrape le virus[2] » de la typographie. Il écrit, compose et imprime lui-même Quatre poèmes d'Amour en 1922.

Passé 1923, il met un terme aux activités des éditions SIC ayant trouvé en Jean Budry un éditeur lui permettant de couper à l'autoédition. (Il imprime toutefois lui-même tous les livres qu'il publie chez Budry.)

Quatre ans après la mort de Pierre, en 1970, sa femme Arlette Albert-Birot ressuscite les Éditions SIC et publie un livre posthume de son mari, Aux trente-deux vents. Suivent Fermeture hebdomadaire la même année, Six quatrains de Chantilly en 1973, et Les poètes du dimanche en 1977. (image)

Liste alphabétique exhaustive des artistes publiés

Bibliographie

Sources primaires

  • Pierre Albert-Birot (dir.), SIC (Sons Idées Couleurs, Formes), Paris, Sic, cinquante-quatre numéros, 1916-1919 [Disponible en ligne sur la Digital Dada Library de l'Université de l'Iowa.]
  • Pierre Albert-Birot (dir.), SIC [réédition en un volume des 54 numéros de la revue], Paris, Jean-Michel Place, 1973.
  • Pierre Albert-Birot, « Naissance et vie de Sic », dans les Lettres nouvelles, no 7, sld de Maurice Nadeau, 1953.

Bibliographie critique

  • Arlette Albert-Birot, « Avant-dire », dans Pierre Albert-Birot, SIC, Jean-Michel Place, . 
  • Germana Orlandi Cerenza, « SIC, bilans et perspectives » et Georges Sebbag, « Sic, Nord-Sud et Littérature » dans Madeleine Renouard, Pierre Albert-Birot, Laboratoire de modernité, JM Place, . 
  • Jean Follain, Pierre Albert-Birot, Seghers, coll. « Poètes d'Aujourd'hui », . 
  • Marie-Louise Lentengre, Pierre Albert-Birot, l'Invention de soi, JM Place, . 

Notes et références

Notes

  1. Severini parlera également de Pierre et Germaine Albert-Birot comme d'un « couple édénique »
  2. Ainsi que l'a exposé plus tard, en 1927, Jean Arp dans sa célèbre lettre « à monsieur brzekowski » : « la vie est le but de l'art. l'art peut mécomprendre ses moyens et ne faire que mirer la vie au lieu de la créer. ». —
  3. Savoir la livraison des numéros 37-38-39, seul triple numéro avec le n° 8-9-10.
  4. Tristan Tzara rapporte une anecdote qu'il nomme lui-même « scène comique » et qui peut donner à comprendre le climat de suspicion dont il faisait alors l'objet : « Guillaume Apollinaire, que j'avais connu avant la guerre, me demanda des poèmes pour une revue qu'il voulait fonder. Il les remit à Reverdy qui m'écrit pour avoir ma permission de les faire paraître dans Nord-Sud. Ma réponse fut interceptée par la censure, et ce n'est que trois mois après que j'ai pu lui écrire. P. A.-Birot me demanda aussi de la part d'Apollinaire des poèmes pour Sic J'ai appris après l'armistice — Apollinaire était mort — qu'une scène assez comique eut lieu entre Reverdy et Apollinaire à propos de ces poèmes. Le bruit s’était répandu à Paris que j’étais sur la liste noire (vendu aux Allemands, espion que sais-je…) Apollinaire et Reverdy qui avaient peur s’accusèrent réciproquement et dans des termes violents de m’avoir demandé ma collaboration pour Nord-Sud. », Lettre de Tristan Tzara à Jacques Doucet, datée du 30 octobre 1922, reproduite dans Michel Sanouillet, Dada à Paris, Paris, CNRS Éditions, 2005, p. 566.
  5. « La revue aurait dû véritablement faire peau neuve pour répondre aux attentes du nouveau contexte de l'après-guerre. Si les raisons qui conduisirent à sa disparition semblent donc avoir été principalement d'ordre économique, c'est parce que l'économique en question dépendait étroitement de l'« idéologique » : telle qu'elle était, la revue ne pouvait ni subsister par ses propres moyens, ni passer à un éditeur de quelque importance. »« L'affirmation de dada, puis du surréalisme, mouvements fondés sur des principes idéologiques beaucoup plus articulés, et donc plus dogmatiques que ceux sur lesquels reposait l'avant-garde, allait rapidement provoquer une dispersion des artistes et des écrivains qui refusèrent de s'y reconnaître et d'y adhérer. » (Marie-Louise Lentengre, Pierre Albert-Birot, l'Invention de soi.
  6. PAB commet toujours l'erreur d'ajouter des points de suspensions à la mention "etc."
  7. Il n'y aura pas de « croquis d'architecture [ou] de meubles ».
  8. Voir les éditoriaux Deutschland über Alles ou L'Esprit moderne des numéros 12 et 13.

Références

  1. En septembre 1917. — ALBERT-BIROT (dir.), SIC, no 21-22, Paris, septembre-Octobre 1917 — BUOT François, Tristan Tzara, l'Homme qui inventa la révolution Dada.
  2. « Naissance et vie de SIC », les Lettres nouvelles, no 7, septembre 1953.
  3. LENTENGRE Marie-Louise, Pierre Albert-Birot, l'invention de soi, Paris, JM Place, 1993.
  4. SEBBAG Georges, « SIC, Nord-SUd et Littérature », « Que signifie le titre SIC ? », in RENOUARD Madeleine, Pierre Albert-Birot, laboratoire de modernité, Paris, Jean-Michel Place, 1997. p. 54.
  5. Pierre Albert-Birot (dir.), SIC, no 1, Paris, janvier 1916.
  6. Sic no 1, Page 1
  7. Pierre Albert-Birot, Sic, n° 2, Paris, février 1916
  8. Sic n°4, page 3.
  9. ALBERT-BIROT, SIC, n° 15, Paris, mars 1917.
  10. Pierre Albert-Birot (dir.), SIC, no 32, Paris, octobre 1918
  11. Pierre Albert-Birot (dir.), Sic, no 21-22, Paris, septembre-Octobre 1917
  12. Geneviève Latour, Pierre Albert-Birot et le théâtre de Guillaume Apollinaire.
  13. ALBERT-BIROT (dir.), SIC, no 18, Paris, juin 1917.
  14. ALBERT-BIROT (dir.), SIC, no 19-20, Paris, juillet-août 1917.
  15. Pierre Albert-Birot (dir.), SIC, no 27, Paris, mars 1918, p. 4.
  16. Voir le bulletin de souscription aux Mamelles de Tirésias
  17. PAB cité par M.-L. Lentengre
  18. héhé
  19. Pierre Albert-Birot (dir), SIC, n° 3, Mars 1916.
  20. hohoho
  21. Voir le poème idéographique Les Éclats dans le 28e numéro.
  22. est-ce bien dès sic ?
  23. Voir le « poème imagé » du no 24.
  24. Sic n°16, 4ème de couverture.
  25. Pierre Albert-Birot (dir.), SIC, no 5, Paris, mai 1916.
  26. Madeleine Renouard, Pierre Albert-Birot, Laboratoire de modernité, JM Place, 1997.
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