Sébastien de Luxembourg-Martigues

Sébastien de Luxembourg-Martigues (né vers 1530, tué le au siège de Saint-Jean-d'Angély) fut un noble français ayant vécu pendant le milieu du XVIe siècle. Il participa notamment aux guerres de religion. Il était surnommé le chevalier sans peur[1].

Pour les articles homonymes, voir Sébastien de Luxembourg (homonymie).

Vie familiale

Fils de François de Luxembourg et de Charlotte de Brosse, fille de René de Brosse et sœur de Jean IV de Brosse comte de Penthièvre et duc d'Etampes. Vicomte-prince de Martigues et comte de Penthièvre depuis 1559, il fut créé duc de Penthièvre par le roi Charles IX de France le .

Il avait épousé à Meaux vers Marie de Beaucaire (1535-1613) dont il eut deux filles :

Il eut à son service des membres de la Maison de Sales.

Carrière militaire

Dixième guerre d’Italie

Son premier fait militaire d'importance est sa participation au siège de Metz où est présente une grande partie de la noblesse française[1]. Assiégés par le duc d'Albe, les Français résistent quatre mois avant que les Espagnols ne se replient en .

Il rejoint ensuite les places de Térouanne puis d'Hesdin où il parvient à éviter la capture après la prise de ces villes[1].

En 1558, il aide le duc de Guise à reprendre Calais puis Guînes[1].

Secours à Marie de Guise

En 1559-1560, il participe à l'expédition française en Écosse destinée à soutenir Marie de Guise, régente pour sa fille Marie Stuart. L'expédition compte environ 1 800 hommes[2]. Le vicomte de Martigues assure le commandement d'un millier d'entre eux[1]. Les Français, très inférieurs numériquement, furent contraints à la capitulation à Leith.

Guerres de religion

En 1562, après le siège de Rouen, Sébastien de Luxembourg remplace le comte de Randon comme colonel-général de l'infanterie et se distingue à la bataille de Dreux où il porte une attaque décisive contre l'amiral de Coligny[1].

Il est nommé gouverneur de Bretagne en 1565[3]. Il se ligue avec les extrémistes catholiques dès sa prise de fonction le et est désavoué par Catherine de Médicis[3]. De plus, dès le à la demande de Nantes, il prend plusieurs arrêtés contre les calvinistes et leur interdit de tenir une école publique, de montrer tout signe ostensible de leur religion, de procéder à des baptêmes ou à des enterrements[3]. Les protestants défient ces lois et la situation est nettement tendue à partir d'[3]. Le départ du gouverneur en pour Paris calme un peu la situation mais la reprise de la guerre et la menace d'un siège sur Nantes ne font ensuite que l'empirer. Martigues ordonna de se préparer, de désarmer les protestants et de leur interdire l'accès à la ville (sauf pour les nobles)[4] et lève, en septembre 1568, dans le cadre de la troisième guerre de Religion, le régiment de Martigues. Cependant, la ville épuisée ne pouvait que difficilement tenir toutes les réquisitions demandées par le gouverneur pour soutenir un siège et le gouverneur menaça ses dirigeants[4].

Rapidement, les protestants de la ville cherchent à s'échapper pour rejoindre La Rochelle où le prince de Condé et de Coligny réunissent des troupes[4]. Sous la conduite de Dandelot, 3 000 hommes cherchent ainsi à se réunir vers Beaufort-en-Vallée. Martigues, qui n'a que 800 hommes, reçoit l'ordre d'empêcher ce regroupement puis leur traversée de la Loire[3]. Les deux armées se trouvent par surprise à La Daguenière et à Saint-Mathurin où les protestants sont défaits[3]. Les catholiques rejoignirent alors le duc de Montpensier qui laisse les protestants traverser la Loire.

Le duc d'Anjou arrive alors avec des renforts et Sébastien de Luxembourg-Martigues reçoit le commandement de l’avant-garde[3]. Vaincus à Pamproux, les catholiques sont contraints à une retraite où Martigues se distingue et empêche la destruction de l'armée catholique. Le roi de France élève pour lui le comté de Penthièvre en duché-pairie[3]. Après cette défaite, Martigues participe à la victoire catholique de Moncontour où il enfonce deux fois l'avant-garde protestante le [5]. Il trouve la mort quelques jours plus tard à Saint-Jean-d'Angély où il est tué d'un tir d'arquebuse à la tête. Son corps est inhumé dans l'église des Cordeliers à Guingamp[5].

Jean Le Bigot a rédigé une élégie à son sujet.[6]

Notes et références

  1. Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud Frères (1843), p. 235. Ouvrage numérisé.
  2. Susan Doran, Mary Queen of Scots, British Library (2007), (ISBN 9780712349161), Chapitre II : Queen-Dauphine and Queen of France 1558-1660, p. 40-59.
  3. Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud Frères (1843), p. 236. Ouvrage numérisé.
  4. Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud Frères (1843), p. 237. Ouvrage numérisé.
  5. Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud Frères (1843), p. 238. Ouvrage numérisé.
  6. Jean JORET, J. J., poète Normand du XVe siècle, escripteur des rois Charles VII., Louis XI. at Charles VIII. (Le Jardin salutaire. [A poem by J. J.].) Publication ... faite pour la première fois aujourd'hui d'après un manuscrit de la Bibliothèque royale, ... précédée de considérations historiques sur ... la langue et ... la poésie-françaises, et suivie de tablettes historiques et bibliographiques renfermant les noms des historiens, des littérateurs, et des poètes qui ont illustré la Normandie depuis le IVe siècle jusqu'au XVIe inclusivement. Par J. G. A. Luthereau, (lire en ligne)
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