Sébastien Proto

Sébastien Proto, né le à Suresnes (Hauts-de-Seine), est un haut fonctionnaire et banquier français.

Pour les articles homonymes, voir Proto.

Inspecteur des finances issu de l'école nationale d'administration (ENA), il entre à Bercy en 2007[1], occupe sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy le poste de directeur de cabinet adjoint, puis de directeur de cabinet du ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique (2007-2009), de directeur de cabinet du ministre du Travail, de la Solidarité et la Fonction Publique (2010) et de directeur de cabinet du ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Réforme de l'Etat (2011-2012).

Il participe à la rédaction du programme économique de Nicolas Sarkozy pour les élections présidentielles de 2007 et 2012. En 2014, il devient l'un de ses conseillers « officieux ».

De 2013 à 2018, il est associé-gérant de la banque Rothschild & Cie.

En , il rejoint le groupe Société Générale en qualité de directeur de la stratégie du groupe, rattaché à Frédéric Oudéa, directeur général[2]. Il est nommé directeur général adjoint le [3], chargé des réseaux Société Générale et Crédit du Nord, de leur direction Innovation, Technologies & Informatique et de la Banque Privée en France et à l'International[4].

Carrière

Études et diplômes

Sébastien Proto a été élève au lycée Jean-Jacques-Rousseau à Montmorency[5].

Il est diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris et de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec)[6].

En 2002, il arrive major du concours d’entrée de l’ENA et intègre la promotion Léopold Sédar Senghor[7] (qu'il aurait aimé voir s'appeler « Claude Érignac »[8]). Il en sort diplômé en 2004, à la deuxième place du classement de sortie[6] et intègre l'Inspection des finances aux côtés de Marguerite Bérard, Pierre-Alain de Malleray, Jean-Baptiste Nicolas, Emmanuel Macron.

Fonctions et responsabilités

À la sortie de l'ENA, il intègre l'Inspection générale des finances (IGF) de 2004 à 2007. Inpescteur des finances, il sera notamment désigné rapporteur en 2005 avec Guillaume Sarlat, aujourd'hui fondateur de Sarlat Advisory, aux côtés de Michel Pébereau à qui il a été confié la charge de remettre à Thierry Breton, alors ministre des Finances, un rapport pour « Rompre avec la facilité de la dette »[9].

Il participe en 2007 à la rédaction du programme de campagne de Nicolas Sarkozy[10],[6] où il retrouve Emmanuelle Mignon avec laquelle il avait fait ses classes cinq ans plus tôt, participant déjà à la rédaction du futur programme de 2007.

Il devient ensuite directeur adjoint (2007-2009), directeur de cabinet d'André Santini en 2009, puis directeur de cabinet (2009-2010) d'Éric Woerth, alors ministre du Budget, puis ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique. De 2011 à 2012, il exerce les fonctions de directeur de cabinet de Valérie Pécresse (ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État, porte-parole du gouvernement)[11],[6].

Entre 2010 et 2011, entre deux postes en cabinet ministériel, il intègre Rothschild & Cie en qualité de gérant[6].

En 2012, il participe activement à la rédaction du programme de campagne de Nicolas Sarkozy. Il est ainsi décrit comme « l'une des pièces maîtresses de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy » et comme « la cheville ouvrière du programme économique »[12].

Après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle française de 2012, celui que Le Monde présente comme « le Macron de Sarkozy »[6] retourne exercer au sein de Rothschild & Cie en qualité d'associé-gérant[13]. Il est pressenti comme le futur secrétaire général de l'Élysée en cas de victoire[14].

En 2014, il devient « conseiller officieux » de Nicolas Sarkozy, nouveau président de l'UMP. Chargé de « veiller sur la stratégie » de l'ancien président[15], il exerce cette fonction à titre bénévole et sur son temps libre[6].

En 2016, il est chargé, avec l’ancien directeur des études de l’UMP Franck-Philippe Georgin, de mettre en place le programme de Nicolas Sarkozy pour 2017[16]. Ce dernier le présente comme son futur secrétaire général de l'Élysée en cas de victoire[14].

Il est l'un des plus jeunes associés-gérants de Rothschild & Cie[13] et accompagne de nombreuses sociétés dans leur développement. La presse économique s'est notamment fait le relais du succès de son intervention dans le dossier Morpho-Safran, celui-ci ayant œuvré aux côtés d'Advent International/Oberthur Technologies, associé à Bpifrance[pas clair][17]. Il est également le conseil de la société Babilou, plus grand réseau français de structures d’accueil pour la petite enfance[18] ou de Crédit Agricole S.A[réf. souhaitée]. Sébastien Proto a également été le conseil de la société Showroomprive.com dans son introduction en bourse à la fin d'année 2015[19]. Avec l'un de ses associés, Grégoire Chertok, il a conclu en 2014 un accord entre le français Publicis et l’américain Sapient[20]. Plus récemment[Quand ?], il contribue à l'acquisition par La Banque postale de 100 % de la société qu'il conseille, spécialiste du Financement participatif KissKissBankBank[réf. souhaitée] ou encore accompagne dans son développement la Startup Symphony basée à Palo Alto et fondée par un français David Gurlé[réf. souhaitée]. Il a également été le conseil de la société Eutelsat[réf. souhaitée] ou de L'Oréal[réf. souhaitée] dans son acquisition de 100 % de L'Atelier Cologne[réf. nécessaire].

Le il a rejoint le groupe bancaire Société Générale en qualité de Directeur de la stratégie du groupe, rattaché directement à Frédéric Oudéa, directeur général[2]. Le il est nommé directeur général adjoint chargé des réseaux Société Générale, Crédit du Nord, de leur direction Innovation, Technologies & Informatique et de la Banque Privée en France et à l'International[3]. A ce titre, il dirige une étude sur le rapprochement de Société Générale et de sa filiale Crédit du Nord[21].

Polémique autour de la loi sur les jeux en ligne au moment de son adoption et succès du modèle français consacré en 2021

En , la loi ouvrant à la concurrence le marché des jeux en ligne - dont Eric Woerth alors ministre a été l'un des principaux artisans - est adoptée. Cette loi fait suite au déclenchement en 2007 d'une procédure d'infraction contre la France lancée par la Commission européenne qui reprochait à l'Etat français un monopole en matière de paris en ligne[22]. Au moment de l'adoption de la loi, L'Express et Libération ont évoqué sans le prouver un possible conflit d'intérêts de Sébastien Proto, alors directeur du cabinet d'Eric Woerth[23],[24],[25],[26], ce dernier connaissant à titre privé Antoine Arnault, fils du dirigeant de LVMH Bernard Arnault, actionnaire depuis 1999 de Betfair[27],[24]. L'Express concluait son article par « Ce dernier assure à L'Express que ses relations privées n'ont pas influencé le contenu de la loi »[23].

Le journal Les Echos le 9 avril 2021 titrait "Jeux d'argent en ligne : le succès d'un modèle français". Le journal économique indique qu'"Eric Woerth a réussi son pari. Onze ans après son adoption, la loi du 6 avril 2010 ouvrant à la concurrence le marché français des jeux d'argent et de hasard sur Internet, que le président (LR) de la commission des Finances de l'Assemblée nationale avait alors lancée en tant que ministre du Budget, a produit les effets attendus", notamment celui "d'une régulation forte et d'une fiscalité lourde"[28].

Affaire de l'hippodrome de Compiègne

En 2010, la vente de l'hippodrome de Compiègne, par l'Etat, à la société de course de Chantilly, provoque une polémique. Elle est conclue, pour 2,5 millions d'euros, par Eric Woerth, qui est à la fois ministre du Budget et élu de Chantilly, ce qui entraine des soupçons de favoritisme. Sébastien Proto étant un proche collaborateur d'Eric Woerth au ministère, il est également mis en cause. Il bénéficie d'un non lieu en 2015, mais l'affaire est relancée par une nouvelle plainte.

En , il est mis en examen pour abus d'autorité dans l'affaire de l'hippodrome de Compiègne mais sa mise en examen est définitivement annulée et le non-lieu qui a été prononcé par les juges d'instruction en 2015 est définitivement confirmé par la Cour de cassation le 16 juin 2021[29].

Vie de famille

Sébastien Proto est fils et petit-fils de cadres de la SNCF[6]. Il est père de trois filles.

Notes et références

  1. « Qui est Sébastien Proto ? », sur valeursactuelles.com, (consulté le )
  2. Véronique Chocron, « Sébastien Proto, sur le ring de la Société générale », Le Monde, , p. 2
  3. Daniel Fortin, « Sébastien Proto », Les Echos, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Direction générale », sur Société Générale, (consulté le )
  5. « Notice du Who's who : Sébastien Proto », sur whoswho.fr (consulté le )
  6. Pierre Jaxel-Truer et Alexandre Lemarié, « Sébastien Proto, le "Macron de Sarkozy" », Le Monde, mardi 16 décembre 2014, page 9.
  7. « Le fabuleux destin des énarques de la promotion "Macron" », sur challenges.fr (consulté le )
  8. La rédaction, « Emmanuel Macron, made in promo Senghor », sur vanityfair.fr, (consulté le ).
  9. « Rapport Pébereau », sur La Documentation Française, (consulté le )
  10. « "Sébastien Proto, pièce maîtresse de l'équipe Sarkozy" », L'Express, (lire en ligne)
  11. Cécile Cornudet, « "Sébastien Proto, l'ingénierie économique" », Les Échos, (lire en ligne)
  12. AFP, « Sébastien Proto, l'artisan du programme économique de Nicolas Sarkozy », sur lcp.fr,
  13. Amélie Laurin, « Rothschild coopte trois nouveaux associés trentenaires à Paris »,
  14. Sébastien Tronche, « Celui que Nicolas Sarkozy veut comme prochain secrétaire général de l’Elysée (s’il est élu en 2017) », sur Le Lab, (consulté le ).
  15. « Le plan de Sarkozy pour distancer Juppé », sur parismatch.com,
  16. Qui sont les "M. Économie" des candidats à la présidentielle?, Challenges, 29 septembre 2016
  17. « Ces conseillers qui ont fait gagner Advent-Oberthur », sur challenges.fr,
  18. « scotto… »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  19. « Showroomprivé une IPO sans show off », sur magazine-decideurs.com,
  20. « Sébastien Proto (Rothschild) : Le banquier qui veut le rester », sur magazine-decideurs.com
  21. « Fusion Société Générale et Crédit du Nord : des conséquences inopinées pour les clients ? »
  22. « Bruxelles s'attaque aux monopoles de la Française des jeux et du PMU », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Sébastien Proto, amitiés en ligne », sur lexpress.fr,
  24. « Petits paris entre amis du jeu en ligne », sur Libération,
  25. « [INFO OBS] Affaire Woerth : un bien petit monde... », sur Nouvelobs,
  26. « Avec Sébastien Proto et Valérie Pécresse, le monde des jeux retrouve le budget », sur mediapart.fr,
  27. « Bernard Arnault, un investisseur privé éclectique », sur Challenges (consulté le )
  28. « Jeux d'argent en ligne : le succès d'un modèle français », sur Les Echos, (consulté le )
  29. Ouest France AFP, « Vente de l’hippodrome de Compiègne : le non-lieu de 2015 définitivement confirmé en cassation », Ouest France, (lire en ligne)

Annexes

Sources

  • « PROTO Sébastien », in Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009: Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2012

Liens externes

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