Rue de Furstemberg
La rue de Furstemberg est une voie située dans le quartier Saint-Germain-des-Prés du 6e arrondissement de Paris.
6e arrt Rue de Furstemberg
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Vue de la place avec les paulownias dans sa partie centrale. | |||
Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Saint-Germain-des-Prés | ||
Début | 3, rue Jacob | ||
Fin | 4, rue de l’Abbaye | ||
Morphologie | |||
Longueur | 82 m | ||
Largeur | 7,8 m | ||
Historique | |||
Ancien nom | Rue de la Paroisse Rue de Wertingen (1806-1815) |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 3894 | ||
DGI | 3886 | ||
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Origine du nom
Sur le plan général de l’Abbaye dressé par Sanvy, en 1723[1], elle est déjà dénommée et orthographiée « rue de Furstemberg », du nom du cardinal Guillaume-Egon de Fürstenberg (1629-1704), nommé abbé de Saint-Germain-des-Prés en 1697, et la place carrée, qui ne fait pas alors partie de la rue, est appelée « cour des Écuries ».
Il y a eu un flottement entre « Furstemberg » et « de Furstemberg » dans l'usage. Ce dernier odonyme, fixé par la nomenclature officielle de la ville de Paris, contrevient à la règle autrefois en usage d’omettre la particule initiale (« de ») lorsque la voie porte le nom d’une personne (ici d'un cardinal). Ce nom de voie est parfois orthographié à l'allemande, c'est-à-dire avec un « n » et avec le « ü » (u umlaut) : Fürstenberg[2]. C'est néanmoins la graphie francisée qui est l'officielle : « Furstemberg ».
Dans l’usage, le carré arboré situé sur cette voie est parfois fautivement appelé « place de Furstemberg », sa partie centrale ayant la forme d’une place.
Historique
La voie est ouverte vers 1699 sur le terrain de l'enclos de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, dans la perspective du palais abbatial, Furstemberg souhaitant un accès au palais indépendant de celui de l'abbaye[3] (il fera ouvrir également la rue Cardinale proche). À la fin du XVIIe siècle, c'est l'avant-cour du palais abbatial[3]. Sous la Révolution, elle est nommée « rue de la Paroisse[3] ».
En 1806, la voie est appelée « rue de Wertingen », en mémoire de la bataille de Wertingen, livrée le , où les Français détruisirent un corps considérable d’Autrichiens. En 1815, elle reprit son ancien nom[4].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
La rue comprend en son milieu une placette pittoresque, objet de nombreuses illustrations et photographies.
Les bâtiments des nos 6-8 ont une façade de briques et de pierres récentes réalisées dans les années 1990 inspirées du façadisme, afin de permettre une meilleure intégration au site. Plusieurs artistes y eurent leur atelier.
- No 2 : résidence du compositeur russo-américain Alexandre Tcherepnine (1899-1977) ; une plaque lui rend hommage.
- No 2 : Étienne Charavay y avait établi sa librairie.
- No 3 ter : résidence de Jean François Asseline (1767-1832), sous-chef au bureau du ministère de la Guerre sous le Premier Empire et sous la Restauration. Il rédige des discours dans les ministères depuis la Révolution[5]. Il y demeure avec sa seconde épouse Anne Nicole Suseron, née en 1785[6], et aussi avec leur fils, Adolphe Asseline (1806-1891), secrétaire du duc Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842) et de la duchesse d'Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858).
- No 4 : atelier du peintre Balthus de 1933 à 1936.
- No 6 : atelier du peintre Eugène Delacroix de 1857 à 1863, année de sa mort. Delacroix y avait déménagé pour se rapprocher de l'église Saint-Sulpice dont il était chargé de décorer l'une des chapelles[3]. Son atelier fut ensuite repris par Diogène Maillart de 1879 à 1890. Jusqu’en , Frédéric Bazille partagea avec Claude Monet un atelier situé un étage au-dessus, dont il a laissé une peinture intitulée Atelier de la rue Furstenberg (1865, Montpellier, musée Fabre). Il fut question de raser l'endroit pour y construire un garage et Paul Signac, admirateur de Delacroix, se mobilisa pour que l'atelier fût conservé[3]. Le bâtiment abrite aujourd’hui le musée national Eugène-Delacroix.
- L'entrée du musée, à gauche.
- Le musée vu du jardin.
- Plaque au no 2.
- No 8 : entre les deux guerres s'y installèrent les Ateliers d'art sacré, fondés par George Desvallières et Maurice Denis. Ils seront abandonnés pour laisser place à la Société de Saint-Jean.
- No 8 ter : domicile d'Antoine Étex en 1831[7]. Atelier de l'horloger Kellner en 1835[5].
L"écrivain Jean Anouilh s'y installe à partir de 1914[8]
Au cinéma
- La rue apparaît dans le film Sans laisser d'adresse (1951), de Jean-Paul Le Chanois, avec Bernard Blier et Danièle Delorme.
- L'acteur Louis Jourdan y fait une apparition en chanson dans le film Gigi (1958) de Vincente Minelli.
- En 1993, Martin Scorsese y tourna la dernière scène de son film Le Temps de l'innocence.
- Le film L'Appartement (1996) de Gilles Mimouni[9].
- La place centrale apparaît dans Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald (2019), la fontaine Wallace étant l'entrée du ministère des Affaires magiques français.
- Une des dernières scènes de l'épisode 4 de la saison 4 de la série télévisée Dix pour cent (2020) est tournée de nuit sur la place.
- Les nos 3 et 5 de la rue.
- La place centrale avec les paulownias.
- La place centrale.
- Le lampadaire.
- La Peinture, bas-relief ornant la façade du no 10.
Notes et références
- Voir le plan sur Gallica.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de Minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 559.
- « Rue de Furstemberg, dans le 6e arrondissement », Paris, de Lutèce à nos jours, no 19, décembre, janvier, février 2018 (ISSN 2271-9083).
- Les dates de 1806 et 1815, ainsi que l’origine de cet odonyme (le combat de Wertingen) sont indiqués sub verbo « Furstemberg (rue) » dans Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues et des monuments de Paris, fac-similé de la deuxième édition de 1855, Éditions Maisonneuve & Larose, 1994 (ISBN 2-7068-1098-X).
- Archives de la famille Dumangin.
- Archives de la ville de Paris, décès le 19 avril 1832, V2E/11773.
- Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l’école française au XIXe siècle. Peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale, Madame Vergne, 1831 (en ligne).
- Bernard Beugnot, Chronologie, in Jean Anouilh, Théâtre – II, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade (2007) p. X
- « Le Paris d'autrefois vu par Patrick », parisavantapres.blogspot.com (consulté le 18 mars 2019).