Rue Worth

La rue Worth est une voie publique de la commune de Suresnes, dans le département français des Hauts-de-Seine.

Rue Worth

Croisement de la rue Worth et de l'avenue Franklin-Roosevelt.
Situation
Coordonnées 48° 52′ 12″ nord, 2° 13′ 15″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Suresnes
Début Avenue Franklin-Roosevelt
Fin Rue Cluseret, impasse des Vignerons
Morphologie
Type Rue

Situation et accès

Plaque.
Croisement de la rue Worth et de la rue du Calvaire.

Cette rue est desservie par la gare de Suresnes-Mont-Valérien, sur la ligne L du Transilien (réseau Paris-Saint-Lazare) et la ligne U (La Défense - La Verrière).

Au nord, elle commence avenue Franklin-Roosevelt entre la gare et l'hôpital Foch (site de l'ancienne propriété Worth). Elle se poursuit ensuite au sud, jusqu'à l'intersection avec la rue Cluseret, bordée de maisons et d'immeubles résidentiels.

Origine du nom

Le nom de cette rue a été donné en hommage à Charles Frederick Worth (1825-1895), couturier français d'origine britannique, un des fondateurs de la haute couture parisienne, qui travailla notamment pour l'impératrice Eugénie. La voie portait jusque là le nom de « rue de la Station »[1] (en raison de sa proximité avec la gare ferroviaire).

Historique

Vue d'ensemble de l'hôpital Foch, rue Worth, dans les années 1950.

L'histoire de cette voie de circulation est dans un premier temps liée à la création de la ligne de Paris-Saint-Lazare à Versailles-Rive-Droite, en 1839.

Entre 1865 et 1869[2], l'architecte Denis Darcy construit pour Charles Frederick Worth une propriété sur un terrain de 15 000 m², compris au croisement des actuelles rue Worth et avenue Franklin-Roosevelt. De style éclectique ou historiciste (néo-gothique et néo-florentine), la demeure comporte un jardin orné de serres exotiques, de bosquets, de cascades et d'un grand nombre de colonnes, de sculptures et de statues recueillies dans les ruines du palais des Tuileries, incendié pendant la Commune[3],[4]. L'intérieur est richement décoré : outre une profusion de porcelaines et d'accessoires luxueux[5], il comprend des fauteuils Louis XVI recouverts de beaux tissus, une baignoire d'argent ou encore des commodités en marbre disposant d'un jet de parfum ; l'une de ses clientes, Pauline von Metternich, a témoigné d'ailleurs du faste du grand salon de la demeure Worth[6]. En 1892, le fils du couturier, Gaston Worth, fait ériger sur le site un pavillon de style néo-normand (nommé a posteriori pavillon Balsan, en hommage à la milliardaire Consuelo Vanderbilt, épouse Balsan et donatrice de l'hôpital Foch), réplique de la villa les Bleuets de son frère Jean-Philippe, en Suisse. Dans les années 1930, le château originel de Charles Frederick Worth est démoli, tandis que les jardins et la quasi-totalité du site de l'ancienne propriété sont lotis pour accueillir l'hôpital Foch. Ne subsiste du bâtiment original que la porte monumentale de l'avenue Franklin-Roosevelt, tandis que le pavillon Balsan, légué à la fondation Foch, est conservé[7],[8],[9],[10],[11],[12]. Une partie des ruines des Tuileries qui s'y trouvaient ont été déplacées à Barentin (Seine-Maritime)[13]. Charles Frederick Worth est enterré au cimetière Carnot de Suresnes[14].

Cette demeure fut vendue à la Fondation franco-américaine du Mont-Valérien par les fils du couturier afin de construire l’hôpital Foch, à condition que le pavillon anglo-normand soit conservé (pavillon Balsan)[15]. Il s'agit du seul élément restant du château, avec la porte monumentale du 15 avenue Franklin-Roosevelt.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Hôpital Foch, à l'angle de l'avenue Franklin-Roosevelt, bâti à l’emplacement de l’ancienne demeure de Charles Frederick Worth[16], érigée entre 1865 et 1869 par l'architecte Denis Darcy[2].
  • Le pavillon Balsan, de style anglo-normand, construit en 1892 par Gaston, un des fils du couturier[17], et nommé en l'honneur de Consuelo Vanderbilt (deuxième épouse du pionnier de l’aéronautique Jacques Balsan), qui fut à l'origine de la collecte de fonds destinée au financement de la construction de l'hôpital, soutenue par le Comité des dames[18].

Notes et références

  1. René Sordes, Histoire de Suresnes: des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 458.
  2. « Darcy Denis », sur elec.enc.sorbonne.fr (consulté le ).
  3. Renée Grimaud, Hauts-de-Seine insolites : Trésors cachés et lieux secrets, Parigramme, 2013, p. 50.
  4. « Patrimoine », suresnes.fr, consulté le 23 juillet 2019.
  5. Yann Kerlau, Les secrets de la mode, Place des éditeurs, 14 février 2013.
  6. Jean Prasteau, Voyage insolite dans la banlieue de Paris, Librairie académique Perrin, 1985, p. 114-115.
  7. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 457-458.
  8. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images : tome 1, Éditions Alan Sutton, , p. 38.
  9. Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 387.
  10. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9), p. 160-161.
  11. « La demeure Worth », suresnes.fr, consulté le 8 septembre 2018.
  12. Françoise Louis-Chambon, « Journées européennes du patrimoine: Suivez le guide ! », Suresnes Mag n°310, , p. 46-47 (lire en ligne).
  13. Les Tuileries. Grands décors d’un palais disparu, éditions du Patrimoine, 2016, p. 250-251.
  14. Philippe Landru, « Suresnes (92) : cimetière ancien », sur landrucimetieres.fr, (consulté le ).
  15. Florence Hubin , « À Suresnes, la grande aventure de l’hôpital Foch racontée dans un livre », leparisien.fr, 1er janvier 2018.
  16. « Patrimoine », suresnes.fr, consulté le 23 juillet 2019.
  17. « Pavillon Balsan à Suresnes », fondation-patrimoine.org.
  18. « L'histoire de la Fondation Foch », fondation-foch.com, consulté le 27 novembre 2018.

Bibliographie

  • Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000), 1926.
  • René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965.
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, .
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .

Article connexe

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