Avenue Franklin-Roosevelt (Suresnes)

L'avenue Franklin-Roosevelt est une voie publique de la commune de Suresnes, dans le département français des Hauts-de-Seine.

Pour les articles homonymes, voir Avenue Franklin-Roosevelt.

Avenue Franklin-Roosevelt

Avenue Franklin-Roosevelt.
Situation
Coordonnées 48° 52′ 29″ nord, 2° 13′ 13″ est
Pays France
Région Île-de-France
Ville Suresnes
Début Rue Paul-Vaillant-Couturier
Fin Avenue Charles-de-Gaulle, rue du Mont-Valérien
Morphologie
Type Avenue
Histoire
Anciens noms Rue du Mont-Valérien

Situation et accès

Cette avenue est desservie par la gare de Suresnes-Mont-Valérien, sur la ligne L du Transilien (réseau Paris-Saint-Lazare) et la ligne U (La Défense - La Verrière)

Origine du nom

Vue du pont ferroviaire. L'hôpital Foch se trouve de nos jours à gauche.

En , le maire de la ville, Henri Sellier, prend la décision de renommer une partie de la rue du Mont-Valérien du nom du président américain Franklin Delano Roosevelt, souhaitant rendre hommage à son action en faveur de la paix[1].

Une plaque est posée en son honneur au coin de la rue Carnot le , qui mentionne : « Apôtre de l’humanité / Champion de la démocratie / Sauveur de la paix »[2]. Cette plaque a aujourd'hui disparu.

Historique

Partie haute de la rue du Mont-Valérien, aujourd'hui renommée.

Portant historiquement le nom de « rue du Mont-Valérien », cette voie reliait le village de Suresnes (actuel centre ville) au mont du même nom, où se trouvait un calvaire religieux. Elle est donc marquée par un fort dénivelé. Jusqu'au XIXe siècle, elle ne traverse que des vignes, Suresnes étant encore très lié à l'agriculture. L'urbanisation et l'industrialisation conduisent ensuite à son lotissement progressif. Subsistent ainsi encore de nos jours d'anciennes maisons bourgeoises et des immeubles ouvriers, même si de nombreux immeubles y ont par la suite été construits dans la seconde partie du XXe siècle.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

En partant du bas de Suresnes, jusqu'au mont Valérien
  • No 15 : porte monumentale, vestige de la demeure que s'était faite construire le couturier Charles Frederick Worth, qui travailla notamment pour l'impératrice Eugénie. Entre 1865 et 1869[3], l'architecte Denis Darcy construit pour Worth une propriété sur un terrain de 15 000 m², au croisement des actuelles avenue Franklin-Roosevelt et rue Worth. De style éclectique ou historiciste (néo-gothique et néo-florentine), la demeure comporte un jardin orné de serres exotiques, de bosquets, de cascades et d'un grand nombre de colonnes, de sculptures et de statues recueillies dans les ruines du palais des Tuileries, incendié pendant la Commune[4],[5]. L'intérieur est richement décoré : outre une profusion de porcelaines et d'accessoires luxueux[6], il comprend des fauteuils Louis XVI recouverts de beaux tissus, une baignoire d'argent ou encore des commodités en marbre disposant d'un jet de parfum ; l'une de ses clientes, Pauline von Metternich, a témoigné d'ailleurs du faste du grand salon de la demeure Worth[7]. En 1892, le fils du couturier, Gaston Worth, fait ériger sur le site un pavillon néo-normand (nommé a posteriori pavillon Balsan, en hommage à la milliardaire Consuelo Vanderbilt, épouse Balsan et donatrice de l'hôpital Foch), réplique de la villa les Bleuets de son frère Jean-Philippe, en Suisse. Dans les années 1930, le château originel de Charles Frederick Worth est démoli, tandis que les jardins et la quasi-totalité du site de l'ancienne propriété sont lotis pour accueillir l'hôpital Foch. Ne subsiste du bâtiment original que la porte monumentale de l'avenue Franklin-Roosevelt, tandis que le pavillon Balsan, légué à la fondation Foch, est conservé[8],[9],[10],[11],[12],[13]. Une partie des ruines des Tuileries qui s'y trouvaient ont été déplacées à Barentin (Seine-Maritime)[14]. Charles Frederick Worth est enterré au cimetière Carnot de Suresnes[15].
  • Hôpital Foch, à l'angle de la rue Worth, à la place de l'ancienne propriété Worth ;
  • No 30 : existait autrefois rue Saint-Antoine[Note 1] la pension pour jeunes filles des Demoiselles Linder (institution Jeanne-d'Arc), qui ferme avant la Seconde Guerre mondiale, après avoir déménagé 56 rue du Mont-Valérien (l'actuel no 30 de l'avenue)[16],[17].
  • No 34 : ancien emplacement du musée municipal (alors appelé « musée René-Sordes » ) et de la Société historique de Suresnes[1]. Le premier est depuis devenu le musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, situé plus à l'ouest, dans les anciens bâtiments de la gare de Suresnes-Longchamp, alors que la seconde a déplacé son siège 100 rue de la République ;
  • No 46 : collège Émile-Zola ;
  • No 70 : ancienne ferme du Mont-Valérien, dernière ferme de Suresnes, dont les vaches sont vendues en 1964. Il s'agit désormais d'un restaurant[1] ;
  • Dans les années 1960, à l'intersection avec le boulevard Washington, a été édifiée une table d’orientation, qui offre une vue sur La Défense[18] ;
  • Mont Valérien.

Notes et références

Notes

  1. Désormais rue Ledru-Rollin.

Références

  1. Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 22.
  2. René Sordes, Histoire de Suresnes: des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 544-546.
  3. « DARCY Denis », elec.enc.sorbonne.fr, consulté le 19 janvier 2021.
  4. Renée Grimaud, Hauts-de-Seine insolites : Trésors cachés et lieux secrets, Parigramme, 2013, p. 50.
  5. « Patrimoine », suresnes.fr, consulté le 23 juillet 2019.
  6. Yann Kerlau, Les secrets de la mode, Place des éditeurs, 14 février 2013.
  7. Jean Prasteau, Voyage insolite dans la banlieue de Paris, Librairie académique Perrin, 1985, p. 114-115.
  8. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 457-458.
  9. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images : tome 1, Éditions Alan Sutton, , p. 38.
  10. Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 387.
  11. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9), p. 160-161.
  12. « La demeure Worth », suresnes.fr, consulté le 8 septembre 2018.
  13. Françoise Louis-Chambon, « Journées européennes du patrimoine: Suivez le guide ! », Suresnes Mag n°310, , p. 46-47 (lire en ligne).
  14. Les Tuileries. Grands décors d’un palais disparu, éditions du Patrimoine, 2016, p. 250-251.
  15. Philippe Landru, « Suresnes (92) : cimetière ancien », sur landrucimetieres.fr, (consulté le ).
  16. René Sordes, Histoire de Suresnes: des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 478-481.
  17. Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, 1995, p. 45.
  18. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, 1989, p. 182-187.
  19. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 478-481.

Bibliographie

  • René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, .
  • Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, .
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton,
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .

Article connexe

  • Portail des Hauts-de-Seine
  • Portail de la route
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.