Rue Scheffer

La rue Scheffer est une rue du 16e arrondissement de Paris, située à proximité du Trocadéro.

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16e arrt
Rue Scheffer

Rue Scheffer vue de l'avenue Georges-Mandel.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier La Muette
Début Rue Benjamin-Franklin
Fin Avenue Georges-Mandel
Morphologie
Longueur 590 m
Largeur 12 m
Historique
Création Avant 1730
Dénomination 24 août 1864
Ancien nom Chemin des Moulins
Rue des Moulins
Géocodification
Ville de Paris 8501
DGI 8872
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

La rue Scheffer est une voie parisienne allant de la rue Benjamin-Franklin à l’avenue Georges-Mandel ; elle mesure 590 mètres de long, et sa largeur varie de 12 mètres au maximum à 6 mètres au minimum[1].

De la rue Benjamin-Franklin à l’avenue Georges-Mandel, elle croise successivement :

La rue est desservie au nord par la ligne à la station Rue de la Pompe et, au sud, par la ligne à la station Passy, ainsi que par les lignes de bus RATP 223263.

Origine du nom

Ary Scheffer, Autoportrait (1830), musée de Grenoble.

Elle porte le nom du nom du peintre Ary Scheffer (1795-1858)[1], qui ne vivait pas là mais habitait l'actuel 9e arrondissement, sa maison étant de nos jours le musée de la vie romantique.

Historique

En 1730, le « chemin des Moulins » désigne une voie comprise entre la rue Vineuse et la rue Cortambert. En effet, il y avait à l'époque trois moulins à proximité, dont le moulin Leclère, situé près de l’actuelle rue Bellini. En 1848, cette voie l'ancienne commune de Passy devient la « rue des Moulins », avant d'être classée dans la voirie parisienne en vertu du décret du et de prendre sa dénomination actuelle par un décret du . Entre 1848 et 1853, des travaux prolongent la rue vers l'ouest. Originellement, il était prévu qu'elle rejoigne la rue de la Pompe, mais le projet est abandonné lors du percement de l'avenue Henri-Martin (actuelle avenue Georges-Mandel[Note 1]). En 1903, on choisit de la prolonger vers le sud, entre les rues Vineuse et Benjamin-Franklin, ce qui absorbe alors le square Benjamin-Franklin, depuis disparu[1].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 1 : immeuble Art déco construit par l'architecte Marcel Hennequet en 1929.
  • No 4 : le chansonnier Pierre-Jean de Béranger y habita jusqu'en 1850, chez la veuve d'un militaire, nommée Mme Bega[1].
  • No 7 : il se trouvait ici une voie privée, la villa Bigot, disparue depuis[1].
  • No 37 : l'éditeur Karl Boès y habita, dans une maison désormais disparue. La maison d'édition qui y siégeait publia notamment Liane de Pougy, de Nau, Félicia Champsaur et Guillaume Apollinaire[1].
  • No 39 : immeuble de style Art nouveau construit en 1913 par l'architecte Ernest Herscher[2], qui y installe, au rez-de-chaussée, son agence d'architecture[3]. L'immeuble est primé par le jury du concours de façades de la ville de Paris en 1922[4]. L’artiste dramatique Léa Caristie-Martel[5] (1865-1934), surnommée la Muse des armées, y a vécu. En 1914, sous sa présidence, un ouvroir[6] y est installé exclusivement réservé aux femmes habitant le seizième arrondissement et, plus particulièrement, aux ouvrières touchant l’allocation de chômage[7]. Le président du Niger Hamani Diori y a acheté un appartement en 1962 au prix de 170 000 francs[8] et avait pour habitude d'y recevoir ses hôtes de marque lors de ses séjours parisiens entre 1962 et 1974.
  • No 40 : la poétesse Anna de Noailles y habita à partir de 1910. Elle y mourut en 1933[1]. Sur un panneau Histoire de Paris installé à proximité est écrit : « La princesse Anna Bibesco Brancovan, née à Paris en 1876 d'une mère grecque et d'un père roumain, devenue comtesse de Noailles par son mariage commence de publier ses vers avec le Cœur innombrable en 1901. Le succès de sa poésie imprégnée d'un néo-romantisme très personnel, mais coulée au moule de la prosodie classique, est immédiat et ne se dément pas, de L'Ombre des jours (1902) ou la Muse des jardins exalte la sensualité et un amour panthéiste de la vie à L'Honneur de souffrir (1927), marqué d'un lyrisme devenu grave et nostalgique. Cette personnalité littéraire et mondaine publie ses mémoires en 1924 (Le Livre de ma vie) et tient salon ici jusqu’à sa mort, en 1933 ».
  • No 44 : ancienne demeure de madame Marghiloman.
  • No 47 : Adrien Prévost de Longpérier (1816-1882), numismate et archéologue, y habita et y mourut le [1].
  • No 51 : un couvent des Carmes se trouvait ici[1].
  • No 55 : hôtel Aga Khan (1930-1933) de l'architecte Lucien Pollet (vitraux de Louis Barillet), classé monument historique[9].
  • No 57 bis : la République du Congo est propriétaire de cet immeuble. Son ambassade s'y trouvait de 1962 jusqu'au début des années 1980, avant de s'installer au 37 bis, rue Paul-Valéry. Les lieux sont actuellement occupés par des services annexes de l'ambassade et par l'office de gestion des étudiants congolais.
  • No 59 : le peintre Théo van Rysselberghe (1862-1926) installe son premier atelier à cette adresse lorsqu'il s'installe à Paris en 1898, atelier qu'il quitte en 1901 pour le 44, rue Laugier[10].
  • No 61 : le général Gustave Borgnis-Desbordes y habita[1].

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 L-Z »), « Rue Scheffer », p. 506.
  2. « Ernest Herscher, architecte, 39, rue Scheffer », sur lartnouveau.com.
  3. « L’immeuble Ernest Herscher de la rue Scheffer », sur Histoires de Paris.
  4. Excelsior, 28 juillet 1922, sur retronews.fr.
  5. « Caristie-Martel, Léa », sur catalogue.bnf.fr.
  6. Un ouvroir est un atelier de charité où des personnes bénévoles font des ouvrages de dames pour les indigents - et en l’occurrence, ici, pour les soldats - ou des ornements d’église.
  7. Le Petit Parisien, 1er décembre 1914, sur gallica.bnf.fr.
  8. André Salifou, Biographie politique de Diori Hamani, premier président de la République du Niger, Karthala, 2010 (ISBN 978-2-8111-0202-9).
  9. « Hôtel Aga Khan », sur pss-archi.eu.
  10. Philippe Thiébaut, « Art nouveau et néo-impressionnisme, les ateliers de Signac », La Revue de l'Art, 1991-92, p. 72-78 note 34.
  1. L'avenue Henri-Martin telle qu'on l'entend de nos jours n'occupe plus qu'un tronçon de sa superficie d'autrefois, supplantée en grande partie par l'avenue Georges-Mandel.

Bibliographie

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