Roger Piantoni

Roger Piantoni, né le à Étain (Meuse) et mort le à Nancy (Meurthe-et-Moselle)[1], est un footballeur international français.

Roger Piantoni

Roger Piantoni en 1969.
Biographie
Nom Roger Mario Piantoni
Nationalité Français
Naissance
Étain (France)
Décès
Nancy (France)
Taille 1,74 m (5 9)
Poste Attaquant
Parcours junior
Années Club
avant 1950 ES Piennes
Parcours professionnel1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1950-1957 FC Nancy 248 (113)
1957-1964 Stade de Reims 198 (132)
1964-1966 OGC Nice 049 0(20)
1950-1966 Total 495 (265)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1952 France espoirs001 0(2)
1952 France B001 0(0)
1952-1961 France 037 0(18)
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

Attaquant incontournable de l'équipe de France à la fin des années 1950, notamment lors de la Coupe du monde 1958, ce gaucher doté d'une puissante frappe de balle est considéré comme l'un des meilleurs joueurs français de son époque[2]. Surnommé Bout d'chou, il est classé 6e meilleur buteur du championnat de France avec un total de 203 buts inscrits en Division 1.

Biographie

En club

Roger Piantoni passe sa jeunesse dans la cité minière de La Mourière, au sein de la commune de Piennes en Meurthe-et-Moselle, où il est remarqué alors qu'il joue en compagnie de Thadée Cisowski au sein du club local de l'US Piennes. En 1948, il remporte, avec les cadets de Lorraine, la coupe nationale des cadets en battant en finale deux à un les cadets du Sud-Est qui comptent dans leurs rangs Henri Biancheri et Francis Méano[3]. Il jouera également contre Raymond Kopaszewski, avant-centre des cadets du Nord[4]. L'année suivante, il passe les tests pour intégrer l'équipe de France juniors pour le championnat d'Europe. Il est recalé pour capacité respiratoire insuffisante[5], Michel Platini connaîtra la même déconvenue. Durant la saison 1949-1950 il est champion de Lorraine avec les seniors, et meilleur buteur de la ligue avec 35 buts[4].

FC Nancy

Il commence sa carrière à 19 ans au sein du FC Nancy lors de la saison 1950-1951. Titulaire lors du premier match de championnat, disputé au RC Lens le , il inscrit un doublé. Dès sa première saison, il réussit à devenir le meilleur buteur du championnat avec 27 buts. Il marque notamment un quintuplé lors de la 28e journée face au Havre AC (6-1) et deux quadruplés lors du match retour contre le RC Lens (4-2) et contre le RC Strasbourg, lors de la dernière journée (5-1)[6]. En , il honore sa première sélection en équipe de France lors d'un match amical contre l'Irlande.

En sept saisons avec le FC Nancy, il marque 92 buts mais il n'ouvre pas son palmarès avec cette équipe un peu tendre pour briller en championnat. En effet, l'OGC Nice, le Lille OSC et le Stade de Reims règnent sur le championnat français. Les Nancéiens de Piantoni et son coéquipier international Léon Deladerrière réalisent néanmoins quelques performances en Coupe de France atteignant notamment la demi-finale de l'édition 1950-1951 et surtout la finale en 1953 disputée le à Colombes. Le FC Nancy, mené par Jacques Favre, s'incline 2-1 face au Lille OSC. Quelques mois plus tard, le , les Nancéiens réussissent la belle performance de battre en match amical le Real Madrid sur son terrain de Chamartin (rebaptisé plus tard Santiago Bernabéu) par 4 buts à 2. Piantoni, à l'occasion de ce match qui est marqué par les débuts d'Alfredo Di Stéfano au Real, inscrit à la 60e minute le quatrième but de son équipe.

Le FC Nancy doit cependant faire face à d'importants problèmes financiers. Au cours de la saison 1956-1957 les Lorrains sont relégués en deuxième division et le club est contraint de laisser partir ses meilleurs joueurs. Piantoni est transféré pour 250 000 francs (25 millions d'anciens francs d'avant 1960)[7],[8] au Stade de Reims qui vient de vendre Raymond Kopa au Real Madrid.

Stade de Reims

Avec le Stade de Reims, renforcé également par Just Fontaine et Jean Vincent, il est champion de France dès sa première saison sous ses nouvelles couleurs, en 1958. Avec l'aide de ses coéquipiers fraichement débarqué dans la capitale de la Champagne, il parvient rapidement à faire oublier le départ de Raymond Kopa, le héros du Stade Auguste-Delaune, parti un an plus tôt au Real Madrid. En , il inscrit notamment un quadruplé face au rival régional, Sedan. Le 1er mai, Reims devient officiellement champion de France offrant du même coup son premier trophée national à Piantoni, quelques semaines avant la Coupe de France 1958 remporté aux dépens du Nîmes Olympique le . Le Lorrain dispute la finale mais sans marquer.

Roger Piantoni à Reims.

Inscrivant 17 buts en 32 matches lors de l'édition 1957-1958, il marque 20 buts la saison suivante. Il apparait alors comme le parfait pendant de Just Fontaine sur le front de l'attaque rémoise qui domine le championnat de France durant les années 1950 et au début des années 1960.

À cette époque, Piantoni participe également avec plusieurs de ses coéquipiers rémois à la Coupe du monde 1958 en Suède, où la France d'Albert Batteux, également son entraineur en club, est battue en demi-finale 5-2 par le Brésil de Pelé, Piantoni marquant le 2e but français.

Après ses exploits en bleu, Piantoni retrouve les joutes hexagonales avec les Rémois mais l'équipe championne en titre a du mal à briller: il termine à une peu reluisante quatrième place à huit points de l'OGC Nice à l'issue de l'année. Le Lorrain, à titre individuel réussit pourtant sa saison avec 20 buts en 30 matches.

Sur la scène européenne, les Rémois brillent cette saison-là puisqu'ils atteignent leur seconde finale de Coupe d'Europe des clubs champions de leur histoire. Dans une finale disputée à Stuttgart le , et que Piantoni dispute, ils cèdent face aux Espagnols du Real Madrid (0-2), triple champion d'Europe en titre.

Quelques semaines après la fin de cette remarquable épopée européenne, Piantoni et ses coéquipiers démarrent pied au plancher l'édition 1959-1960 du championnat de France. Marquant 109 buts en 38 matches (!), il laisse finalement le Nîmes Olympique à sept points et le RC Paris, seul club capable de rivaliser offensivement à dix unités. C'est le second titre de Piantoni qui marque cette saison-là 18 buts (soit dix de moins que Fontaine).

La saison 1960-1961 est moins glorieuse pour le Stade de Reims qui termine à 7 points de l'AS Monaco en mai, peu aidé il est vrai par la grave blessure qui frappe son attaquant vedette, Just Fontaine, quelques mois plus tôt à la jambe (double fracture) et qui stoppe net sa carrière. À la suite de cette blessure, le Stade de Reims met fin aux discussions pour un possible transfert de Piantoni dans le club argentin de River Plate[9]. Piantoni devient alors le buteur de l'équipe devenant même le meilleur réalisateur du pays cette saison-là, onze ans après son titre de meilleur buteur avec le FC Nancy.

Lors du match international France-Bulgarie, le , il est agressé par Nicola Kovatchev qui lui brise le genou. La blessure nécessite plusieurs opérations et pénalise la suite de sa carrière[5],[2]. Cette blessure récurrente au genou lui fait traverser de longues périodes d'indisponibilité[10]. Lors de ses trois dernières saisons à Reims, de 1961 à 1964, il ne joue que 37 matchs de championnat, parvenant malgré tout à inscrire 23 buts[11]. En 1961-1962, les Rémois décrochent leur sixième titre national et malgré ses soucis physiques, il réalise l'exploit d'inscrire 16 buts en seulement 18 matches.

Il inscrit son dernier but avec les Champenois le lors d'une défaite à domicile (1-4) face à Valenciennes.

OGC Nice

En 1964, Roger Piantoni rejoint l'OGC Nice, en deuxième division, où il réalise une saison pleine. Les Niçois remportent le championnat de deuxième division et gagnent ainsi leur promotion dans l'élite pour la saison suivante, à l'issue de laquelle le joueur annonce sa retraite sportive.

En sélection

Roger Piantoni honore sa première sélection le lors d'un match amical à Dublin opposant l'équipe de France à l'Irlande (1-1). Piantoni marque le but égalisateur des Français à la 67e minute[12].

En 1954, il ne participe pas à la Coupe du monde en Suisse. Blessé quelques mois plus tôt lors d'un France-Italie, il ne peut se rétablir à temps[13].

Sélectionné pour la Coupe du monde 1958, il est de la grande aventure suédoise qui amène les Bleus jusqu'en demi-finales défaient face au grand Brésil de Pelé (2-5). Formant avec Just Fontaine et Raymond Kopa un trio d'attaquants redoutables, il s'impose alors comme l'un des éléments essentiels de son équipe lors de cette compétition. Le Lorrain dispute les cinq premiers matchs, pendant lesquels il marque quatre buts, dont le deuxième en demi-finale face à la Seleção[14]. Il ne dispute pas le match pour la troisième place face à l'Allemagne (6-3) devant se faire opérer d'urgence de l'appendicite[5]. Il dispute son dernier match avec les Bleus le à l'occasion d'une rencontre qualificative pour la Coupe du monde 1962 au Chili face à la Finlande (5-1). À la 79e minute de jeu et sur un coup franc, il inscrit le dernier but de sa carrière internationale.

De 1952 à 1961, Piantoni a disputé 37 matches sous le maillot bleu, inscrivant 18 buts.

Reconversion

Après avoir quitté Nice il devient entraîneur-joueur du club de Carpentras de 1967 à 1971[15]. Il est par la suite membre du Conseil fédéral de la Fédération française de football (FFF) du au .

Resté attaché à la Lorraine et au club de Nancy, il contribue fortement à la progression de Michel Platini[16]. Il travaille également pendant plusieurs années comme commentateur de matchs de football sur Antenne 2 aux côtés de Michel Drucker puis de Bernard Père.

Une tribune du Stade Marcel-Picot, où évolue l'AS Nancy-Lorraine porte son nom.

Palmarès

En club

En équipe de France

Distinctions individuelles

Statistiques

Le tableau ci-dessous résume les statistiques en match officiel de Roger Piantoni durant sa carrière de joueur professionnel[11],[18],[19].

Statistiques de Roger Piantoni au 13 septembre 2017
Saison Club Championnat Coupe(s) nationale(s)SupercoupeCompétition(s)
continentale(s)
Coupe Charles Drago FranceTotal
Division MB MBMBCMBMBMBMB
1950 - 1951 FC Nancy Division 1 28 27 5 7--------- 3334
1951 - 1952 FC Nancy Division 1 29 11 1 1--------- 3012
1952 - 1953 FC Nancy Division 1 29 11 5 2-------31 3714
1953 - 1954 FC Nancy Division 1 31 8 3 1-----2053 4112
1954 - 1955 FC Nancy Division 1 32 12 4 2-------10 3714
1955 - 1956 FC Nancy Division 1 34 17 5 5-------65 4527
1956 - 1957 FC Nancy Division 1 34 9 4 3-----2153 4516
Sous-total 217912721-----412012 268125
1957 - 1958 Stade de Reims Division 1 32 17 6 6-------104 4827
1958 - 1959 Stade de Reims Division 1 30 20 2 311C195--10 4329
1959 - 1960 Stade de Reims Division 1 26 18 4 012-----20 3320
1960 - 1961 Stade de Reims Division 1 36 28 3 4--C1421031 4735
1961 - 1962 Stade de Reims Division 1 18 16 - ------1011 2017
1962 - 1963 Stade de Reims Division 1 5 3 1 0--C110---- 73
1963 - 1964 Stade de Reims Division 1 14 4 - ------33-- 177
Sous-total 161106161323-14753176 215138
1964 - 1965 OGC Nice Division 2 26 11 6 2-----11-- 3314
1965 - 1966 OGC Nice Division 1 16 6 - ------11-- 177
Sous-total 421762-----11-- 4920
Total sur la carrière 420214493623-1471053718 532283

Obsèques

Les obsèques de Roger Piantoni ont lieu le en l'église de Ludres[20], en présence de nombreuses personnalités[21].

Notes et références

  1. « L'ancien international lorrain Roger Piantoni est décédé », sur L'Est Républicain, (consulté le )
  2. « Roger Piantoni », om4ever.com (consulté le )
  3. Pierre-Marie Descamps et Yannick Lebourg, Coupe de France : la folle épopée, Issy-les-Moulineaux, L’Équipe, , 431 p. (ISBN 978-2-915535-62-4), p. 323
  4. Max Urbini et Jean-Philippe Rethacker, « Roger Piantoni - je suis trop gentil ! », Football Magazine, no 13, , p. 14
  5. Christophe Larcher, « Piantoni "Batteux a apporté une nouvelle philosophie" », France Football, no 2907, , p. 27
  6. Éric Lemaire, Le guide français et international du football, édition 96, Paris, Éditions De Vecchi, , 530 p. (ISBN 2-7328-2657-X), p. 144
  7. « Roger Piantoni "Monsieur 25 millions" », Sport&Vie, no 16, , p. 40
  8. Collectif, 100 ans de football en France, Atlas, , 320 p. (ISBN 2-7312-0108-8), p. 218
  9. Jacques de Ryswick, « Les carnets du mois », Football Magazine, no 13, , p. 4
  10. Pierre-Marie Descamps et Jacques Hennaux, 50 ans de coupes d'Europe, L’Équipe, , 384 p. (ISBN 978-2-9519605-9-6)
  11. « Fiche de Roger Piantoni », sur footballdatabase.eu
  12. « Feuille du match Irlande - France », sur FFF.fr,
  13. Olivier de Los Bueis, « Roger Piantoni : « Si on avait joué à onze contre le Brésil… » », sur www.football365.fr, Football365.fr (consulté le )
  14. (en) « Fiche de Roger Piantoni », sur fifa.com
  15. « historique », sur www.fc-carpentras.com (consulté le )
  16. https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Roger-piantoni-l-ancien-international-francais-est-mort-a-86-ans/904739
  17. (en) Erik Garin et Sébastien Duret, « France Super Cup Finals - Details », sur www.rsssf.com, RSSSF, (consulté le )
  18. « Fiche de Roger Piantoni », sur FFF.fr.
  19. « Roger Piantoni - Fiche de stats du joueur de football », sur pari-et-gagne.com (consulté le ).
  20. https://www.libramemoria.com/.../piantoni-roger/de4fefefccf643cdaa17039d7bb34f8..
  21. https://www.francebleu.fr/.../les-obseques-de-l-ancien-footballeur-nanceien-roger-pian...

Annexes

Bibliographie

  • Nathalie Milion, Piantoni : Roger-la-Classe, Strasbourg/Nancy, La Nuée bleue, , 205 p. (ISBN 2-7165-0602-7)
  • Bertrand Munier, AS Nancy Lorraine : Histoire d’un club : Au fil des saisons depuis 1935, Metz, Éditions Serpenoise, , 407 p. (ISBN 978-2-87692-747-6)

Liens externes

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