Robert Servan-Schreiber

Robert Servan-Schreiber (1880-1966) est un journaliste et écrivain français.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Servan-Schreiber.

Biographie

Robert Servan-Schreiber est issu d'une famille française d'origine prussienne et juive, dont plusieurs représentants se sont illustrés au cours du XXe siècle dans le journalisme et la politique[1]. Il est le premier fils de Joseph Schreiber (1845-1902) et de son épouse Clara Feilchenfeld (1855-1941). Joseph Schreiber était un représentant de commerce[2] dans une société textile qui avait ensuite créé la Maison Schreiber & Aronson, spécialisée dans l'import-export de mercerie, tissus, bonneterie et autres articles[3].

Robert Servan-Schreiber reprit en 1902 l’affaire d'import-export de son père pour laquelle il créa six ans plus tard, à l'âge de 28 ans, Les Échos de l'exportation, un bulletin mensuel gratuit de quatre pages, dont il est le directeur[2]. Son frère Émile Servan-Schreiber, 20 ans, est alors encore trop jeune pour diriger du journal[4], même s'il y collaborera plus tard, et voyage à l'étranger, tandis que son frère Georges vient d'être reçu à l'internat de médecine[4].

C'est le premier bulletin d'achats par correspondance avec de la publicité[2], qui deviendra à partir des années 1920 le fameux quotidien économique, Les Échos.

Le premier numéro sort en avec en sous-titre, « Bulletin de la Maison Schreiber et Aronson », société de courtage, qui a pour fonction de mettre en contact les fabricants et négociants en textiles avec des acheteurs. Long de quatre pages, le premier numéro est tiré à un millier d'exemplaires, dont 300 envoyés aux clients de la société et 400 à d'autres clients potentiels du même secteur, avec un article de fond sur les questions économiques du moment[4].

Quelques mois plus tard, la pagination est passée à 12 pages et le sous-titre a disparu[4]. À l'été 1909, un peu plus d'un an après la création est fondée une société anonyme au capital de 40 000 francs-or[4], dont la moitié des parts appartiennent à Albert Aronson et Robert Servan-Schreiber et l'autre moitié à deux Allemands, Karo, rédacteur en chef du journal économique allemand Konfectionär, et Léopold Schottlaender (1860 - 1919), propriétaire du Konfectionär[4].

En 1910, Robert Servan-Schreiber abandonne ses fonctions au sein de la Maison Schreiber et Aronson, qui lui rapportaient 80 000 francs par an, pour se consacrer entièrement à son journal[4]. Le journal devient hebdomadaire le puis ferme pendant la Première Guerre mondiale. Il est quotidien dès le , sous son nom actuel[5] et vend environ 10 000 exemplaires à la livraison en 1929[6].

Robert Servan-Schreiber épouse en 1916 la féministe et sénatrice radicale du Gard Suzanne Crémieux (1895-1976), devenue vice-présidente du Parti radical[2], qui lui a donné deux enfants, Marie-Claire Servan-Schreiber (1921-2004), journaliste, épouse Jacques Claret de Fleurieu puis Pierre Mendès France, président du Conseil et Jean-Claude Servan-Schreiber (1918-2018) directeur de presse, député, par ailleurs père de Fabienne Servan-Schreiber, productrice de cinéma, épouse d'Henri Weber, député européen socialiste.

De 1953 à 1959, il est maire de Montfrin, dont il avait acheté le château et son domaine.

Notes et références

  1. La saga des Servan-Schreiber, par Sabine Delannglade dans Les Echos
  2. "La saga des Servan-Schreiber", par Muriel Frat, dans Le Figaro du 25/11/2009
  3. Fiche Généanet
  4. Émile, patriarche des Servan-Schreiber, par Monique Nemer, Editions Eyrolles, 2015, page 43
  5. Patrick Eveno, La presse quotidienne nationale. Fin de partie ou renouveau ?, Vuibert, , p. 90.
  6. Patrick Eveno, op. cit., p. 91

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