Réserve naturelle nationale d'intérêt géologique du département du Lot

La réserve naturelle nationale d'intérêt géologique du département du Lot (RNN180) est une réserve naturelle nationale située dans la région Occitanie. Classée en 2015, elle occupe une surface de 800 hectares répartis sur 59 sites d'intérêts géomorphologique, minéralogique, tectonique et paléontologique remarquables.

Localisation

Le territoire de la réserve naturelle est dans le département du Lot, sur les communes de Bach, Beauregard, Bouziès, Cénevières, Cabrerets, Cajarc, Calvignac, Concots, Crégols, Crayssac, Escamps, Larnagol, Limogne-en-Quercy, Puyjourdes, Saillac, Saint-Chels, Saint-Cirq-Lapopie, Saint-Jean-de-Laur, Saint-Martin-Labouval, Varaire et Vaylats.

Il comprend 59 sites pour une surface totale de 800 hectares avec en particulier la phosphatière du Cloup d'Aural à Bach et la plage aux Ptérosaures à Crayssac.

Histoire du site et de la réserve

Nodule de phosphate.

En 1865, le médecin et pharmacien Jean-André Poumarède découvre sur un causse proche de Caylus une parcelle de blé particulièrement fournie. Il trouve à la surface du champ des pierres blanchâtres dont l'analyse révèle « 85,72 % de phosphate de chaux tribasique ». Ce sont des nodules de phosphate qui ont servi d'engrais.

Des prospections commencent qui entraînent à partir de 1870 l'essor des phosphatières du Quercy, gouffres comblés d'argiles et de phosphates. La production connaît son maximum en 1886 avec 161 carrières recensées, la plupart à ciel ouvert dans un secteur d'environ 50 km de long sur 10 km de large entre les départements de l'Aveyron, du Lot et de Tarn-et-Garonne.

Le développement d'autres sources d'approvisionnement entraîne le déclin de l'exploitation qui cesse en 1886[2].

Restes d'exploitation.

Dès l'exploitation, des fossiles sont mis au jour par les mineurs qui exploitent le phosphate. Ils proviennent du remplissage argileux qui comble les cavités. En 1938, Bernard Gèze montre que chaque gisement phosphaté constitue un ensemble paléontologiquement homogène mais que les gisements peuvent être d'âges différents entre eux. Ce constat a entraîné à partir des années 1960 des campagnes de fouilles dans 150 sites qui ont mis au jour de nombreux spécimens datés entre -52 et -19 Ma[2].

En 1978, un paléontologue amateur, Gérard Lafaurie, découvre dans une carrière de Crayssac des poissons fossiles et des empreintes de pas de dinosaures. Les premières fouilles de ce qui deviendra la plage aux Ptérosaures ont lieu dès 1993.

Entre 1991 et 1993 a lieu un inventaire des phosphatières, prélude à l'inventaire du patrimoine naturel mis en place en 2007 par le MNHN. L'inventaire géologique du Lot est validé en 2008 et aboutit au projet de réserve naturelle qui prend corps en 2015.

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)

Fougères et mousses dans les puits.

Les phosphatières se présentent sous la forme de puits et canyons profonds d'une trentaine de mètres qui correspondent à des grottes datant de l'ère tertiaire. Ils sont envahis par la végétation, ce qui renforce leur caractère étrange[3].

À Crayssac, le calcaire d’une extrême finesse a permis d'enregistrer les traces de plus de trente espèces animales différentes sur la « plage » vieille de 140 millions d’années.

Géologie

Une mer tropicale recouvrait la région il y a 170 millions d’années (Ma). Outre la boue carbonée qui donnera le calcaire du Quercy, elle a déposé des restes organiques qui donneront le phosphate. 100 millions d’années plus tard, c'est une forêt tropicale qui est présente. La pluie s'infiltre et forme des grottes et rivières souterraines. L'érosion de surface dissous les carbonates tandis que les argiles qui se forment concentrent le phosphate. Entre -50 et -20 Ma, les cavités forment des pièges pour la faune qui s'y fossilise par la présence du phosphate.

Paléontologie

Les fouilles des phosphatières ont livré de nombreux fossiles (75 espèces d'oiseaux, 81 espèces de reptiles, 500 espèces de mammifères, insectes, gastéropodes). Chaque cavité correspond à une période précise ce qui a permis de reconstituer les milieux et climats de l'ère Tertiaire de l’Éocène au Miocène[3].

Intérêt touristique et pédagogique

Le site de la phosphatière du Cloup d'Aural est aménagé pour la visite du public.

Administration, plan de gestion, règlement

Outils et statut juridique

La réserve naturelle a été créée par un décret du [4].

Il est interdit de collecter et d'emporter des minéraux, roches et fossiles, de prospecter, ou encore d'exécuter des fouilles et de prélever des matériaux.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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