République fédérale du Cameroun

La République fédérale du Cameroun est née le 1er octobre 1961 de la fusion du Cameroun français et de la partie sud du Cameroun britannique. L'existence des deux Cameroun est la conséquence profonde et majeure de la Première Guerre mondiale (1914-1918) qui eut aussi lieu sur sol camerounais[1].

République fédérale du Cameroun
(en) Federal Republic of Cameroon

1eroctobre 1961  20 mai 1972
(10 ans, 7 mois et 19 jours)

Devise Paix, Travail, Patrie.
Hymne Ô Cameroun berceau de nos ancêtres
Informations générales
Statut République fédérale
Capitale Yaoundé
Langue(s) Anglais et Français
Monnaie Franc CFA d'Afrique Centrale
Démographie
Population  
• 1961 4 000 000
Gentilé Camerounaise, Camerounais
Histoire et événements
- Conférence constitutionnelle de Foumban
Promulgation de la Constitution de Foumban
Création du parti unique Union nationale camerounaise
Président
1er octobre 1961 Ahmadou Ahidjo
Vice-président
1er octobre 1961 John Ngu Foncha

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La République fédérale du Cameroun va du au et est composée de deux États fédérés[2]:

Histoire

Du multipartisme au monopartisme

Le 11 novembre 1961, Ahmadou Ahidjo invente les autres partis de l'Assemblée à rejoindre l'UC pour fonder un parti unique camerounais afin de développer la société et l'économie camerounaises : « Je dis tout de suite qu’il est souhaitable qu’au Cameroun il y ait un grand parti unifié. En tout cas, moi, je le souhaite personnellement après une entente entre les différents partis qui existent. Un grand parti national unifié au sein duquel entreraient librement, après être convaincus, les Camerounais. Un parti au sein duquel existe une démocratie, la liberté d’expression, la liberté de discussion ; un parti au sein duquel peuvent exister plusieurs tendances, étant entendu que la minorité se rallie aux avis de la majorité ». L'Union des populations du Cameroun de Théodore Mayi Matip, le Parti socialiste camerounais de Charles Okala et le Parti des démocrates camerounais de André-Marie Mbida refuseront à la dérive autoritaire du Président[3].

Le 27 avril 1962, John Ngu Foncha et Ahmadou Ahidjo forment le « Groupe d’unité nationale » qui comprend tous les députés de l'Assemblée fédérale et le Comité de coordination UC-KNDP dont le but est d'éliminer le pluralisme politique dans les deux États fédérés[4].

Formation de l'UNC

 
 
 
 
 
Kamerun National Democratic Party
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Union camerounaise
 
 
 
 
 
 
Cameroon United Congress
 
Cameroon People's National Convention
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Union nationale camerounaise
 
 
 
 
 
 
 
 

Institutions

Exécutif

L'électorat élit, pour un mandat quinquennal, au suffrage universel direct et secret le président de la République fédéral et un vice-président originaire d'un État fédéré différent de celui du président. Le président est le chef des Forces armées, de l'État et du gouvernement fédéraux[5].

Législatif

L'Assemblée fédérale est composée de 50 députés calculés sur la base 1 député pour 80 000 habitants. Ils sont repartis comme suit: 40 députés pour le Cameroun oriental et 10 pour le Cameroun occidental[2],[6]. Au Cameroun oriental, les 40 députés étaient divisés selon les régions: 14 députés pour le Nord, 10 pour le Centre-sud, 8 pour l'Ouest, 5 pour le Littoral et 3 pour l'Est[7].

Au Cameroun occidental

Le Cameroun occidental possède une Assemblée des chefs traditionnels et une Assemblée législative. L'Assemblée législative du Cameroun occidental est composée de 37 représentants[8].

Au Cameroun oriental

Le pouvoir traditionnel n'ayant pas été officiellement reconnu sur l'échiquier politique de l'ancien Cameroun français, l'Assemblée législative de cette partie de la République fédérale du Cameroun est monocamérale.

Judiciaire

La Cour fédérale de justice statue sur les litiges qui opposent un État contre la République ou les deux États[5]. Chaque État possède leur propre Cour suprême[6].

Les magistrats de la Cour fédéral de justice sont nommés par le Président de la République, assisté d'un conseil fédéral de la magistrature.

Politique

Au Cameroun français: Ahmadou Ahidjo, Président de la République du Cameroun élu le [9].

Au Cameroun britannique : John Ngu Fontcha, premier ministre élu et intronisé le , et Salomon Tandeng Muna, membre du Kamerun National Democratic Party (en)[10].

Emmanuel Mbela Lifafe Endeley est une personnalité politique camerounaise appartenant à l'ethnie Bakweri de la Région du Sud-Ouest mais qui a milité pour le rattachement du Cameroun britannique à la Fédération du Nigéria[11].

Les partis politiques

Les deux principaux partis politiques qui ont participé à la construction de la République fédérale du Cameroun sont l'Union camerounaise (en) d'Ahmadou Ahidjo et le KNDP (en) de Salomon Tandeng Muna et John Ngu Fontcha[12].

Lors de l'élection législative du Cameroun occidental de 30 décembre 1961 (en), le KNDP (en) remporte 55% des voix et gagne 25 sièges de représentants. Le Cameroon People's National Convention (en) d'Emmanuel Endeley gagne 27 % des voix et 10 sièges de représentants. Les deux autres siège sont représentés par des représentants indépendants[13].

Le 3 avril 1962, l’Assemblée législative du Cameroun oriental élit 40 députés issus de l'UC (en) à l'Assemblée fédérale et le 4 avril 1962, l'Assemblée du Cameroun occidental élit dix représentants du KNDP (en)[7].

Les symboles de la République Fédérale du Cameroun

Monument de la Réunification

Les symboles nationaux de la République fédérale du Cameroun sont quasiment ceux de la République du Cameroun[14].

Le drapeau

Le drapeau de la République fédérale du Cameroun est Vert-Rouge-Jaune, trois bandes verticales d'égales dimensions; Pour représenter chaque Etat Fédéré, la bande verte est frappée de deux étoiles d'or.

La devise

La devise de la République fédérale du Cameroun est: Paix, Travail, Patrie.

Hymne national

L'hymne national de la République fédérale du Cameroun est: "Ô Cameroun berceau de nos ancêtres"[15], le chant de ralliement composé par les élèves de la première promotion (1925-1928) de l'Ecole Normale de Foulassi[16].

Langues officielles

La République fédérale du Cameroun est bilingue[17]. Les langues officielles sont l'anglais et le français.

Capitale

Yaoundé est le siège des institutions de la République Fédérale du Cameroun. Buéa est la capitale de l'Etat Fédéré du Cameroun occidental.

Notes et références

  1. « Histoire du Cameroun », sur La France au Cameroun (consulté le )
  2. zojohis, « LE CAMEROUN DE 1961 A L’ETAT UNITAIRE », sur histoiretech, (consulté le )
  3. Pierre Kamé 2018, p. 56
  4. Pierre Kamé 2018, p. 57
  5. Pierre Kamé 2018, p. 52
  6. Pierre Kamé 2018, p. 53
  7. Pierre Kamé 2018, p. 55
  8. Pierre Kamé 2018, p. 51
  9. « 05 mai 1960 : Ahmadou Ahidjo devient Président de la République nouvellement indépendante du Cameroun », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  10. « Cameroon-Info.Net :: Cameroun-Info.Net: Le Portail du Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  11. « Revisiting The Legacy of Dr. EML Endeley », sur Dibussi Tande: Scribbles from the Den (consulté le )
  12. « Un régime dominé par la stature du président Ahidjo », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  13. Pierre Kamé 2018, p. 54
  14. Corpus constitutionnel : recueil universel des constitutions en vigueur, Leiden, Brill Archive, , 14 p. (ISBN 90-04-03887-6, lire en ligne)
  15. Le chant de ralliement de 1928
  16. « René Jam Afane et Samuel Minkyo Bamba - Hymne national : Foulassi, berceau de nos ancêtres », sur www.nkul-beti-camer.com (consulté le )
  17. « LE CAMEROUN BILINGUE », sur LE CAMEROUN BILINGUE (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Bouopda Pierre Kamé (préf. Akere Tabeng Muna), La crise anglophone au Cameroun, Paris, L'Harmattan, coll. « Études africaines », , 184 p. (ISBN 978-2-343-14078-0, EAN 9782343140780).
  • Avant-projet de constitution de la République fédérale du Cameroun : élaboré, officiellement déposé et soumis au débat public, 1993, 127 p.
  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Federal Republic of Cameroon », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 162-163 (ISBN 9780810873995)
  • Pierre François, La République fédérale du Cameroun, Berger-Levrault, Paris, 1969, 87 p.
  • C. Mazure, Perspectives démographiques provisoires de la République fédérale du Cameroun, République fédérale du Cameroun, CIDEP, République française, Secrétariat d'État aux affaires étrangères chargé de la coopération, 1966, 103 p.
  • République Fédérale du Cameroun (Cameroun Oriental) : annuaire, 1959-1966, Office Statistique des Communautés Européennes, 1969, 179 p.
  • Jules Sansterre Nkarey, Afrique : l'histoire entre le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone : de 1472 à 2003, Publibook, Paris, 2004, 266 p. (ISBN 2-7483-0362-8)

Liens externes

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