Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad
Le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) est un régiment français créé en 1910. Chargé de la défense du Territoire du Tchad, le régiment entier est rallié à la France libre en 1940 et combat avec la colonne du colonel Leclerc. En 1943, le Régiment de marche du Tchad (RMT) reprend l'héritage du RTST et participe à la Libération de la France. Le RTST reste stationné au Tchad et devient en 1958 le 70e régiment d'infanterie de marine, finalement dissout en 1997.
Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad | |
Création | 1910 |
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Dissolution | 1958 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de tirailleurs sénégalais |
Rôle | Infanterie |
Ancienne dénomination | Bataillon indigène du Chari |
Inscriptions sur l’emblème |
TCHAD 1900 OUADAÏ 1909 BORKOU-ENNEDI 1913 CAMEROUN 1914 - 1916 KOUFRA 1941 FEZZAN 1942 SUD-TUNISIEN 1943 |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Commandant historique | Colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque |
Historique
Le régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) a été créé le et reprend les traditions du bataillon indigène du Chari, renforcé par le bataillon mixte du Tchad[1]. En 1911, il est organisé comme suit[2] :
- 1re compagnie, compagnie mobile stationnée au Ouadaï, avec un escadron de 80 cavaliers dont 50 goumiers ;
- 2e compagnie, unité « d'occupation » (chargée de missions de police), au Bas-Chari ;
- 3e compagnie, « d'occupation », au Batha ;
- 4e compagnie, « d'occupation », au Kanem ;
- 5e compagnie, « d'occupation » et renforcée par une section d'artillerie avec canons de montagne de 80, stationnée au Ouadaï ;
- 6e compagnie, « d'occupation », au Moyen-Chari ;
- 7e compagnie, méhariste et destinée aux longs raids, au Kanem ;
- 8e compagnie, méhariste et destinée aux longs raids, au Ouadaï ;
- 9e compagnie, « d'occupation », avec un peloton au Ouadaï et l'autre au Salamat ;
- 10e compagnie, mobile, au Ouadaï ;
- 11e compagnie, mobile, au Ouadaï ;
- 12e compagnie, mobile, au Ouadaï.
Il participe à la campagne d'Afrique de l'Ouest qui envahit le Kamerun allemand, engageant un millier d'hommes dans la conquête du Cameroun (en)[3].
Le régiment est organisé ainsi début 1940[4] :
- État-major et un bataillon à trois compagnies à Fort-Lamy ;
- Un bataillon à quatre compagnies à Abéché ;
- Un bataillon à deux compagnies à Faya-Largeau ;
- Une compagnie à Bangui.
En , le régiment rejoint la France Libre et est placé sous les ordres du colonel Leclerc. Il mène le raid de Koufra en 1941, puis participe à l'invasion du Fezzan en 1942 puis du Sud de la Tunisie en 1943.
En 1943, le RTST devient le Régiment de marche du Tchad (RMT) constitué en Afrique du Nord à partir du personnel métropolitain du RTST. Les tirailleurs noirs sont rapatriés au Tchad. Par décision du , le régiment de marche du Tchad est proclamé « héritier des traditions du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad dans la continuation de l'action de guerre menée par les troupes coloniales. La croix de guerre avec deux palmes et la fourragère aux couleurs de la croix de guerre sont ainsi conférées au drapeau du régiment de marche du Tchad »[5]. Le RTST n'est cependant pas dissout et continue d'exister, gardant ses traditions propres[1].
En juin 1958, le régiment change d'appellation et devient le 70e régiment d'infanterie de marine, qui quitte le Tchad en 1961. Durant les années 1970, il est l'unité de réserve du régiment de marche du Tchad[1] et est localisé à Montlhéry. Il est dissous en au camp des Loges, au début de la professionnalisation de l'armée française, et surtout à la suite de la prise en compte de la fin des doctrines héritées de la Guerre froide.
Décorations
- Croix de guerre 1939-1945 : 2 palmes à l'ordre des Forces françaises libres attribuées pour les victoires acquises de 1941 à 1943 en Libye et en Tunisie[1]
- Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 avec olive 1939-1945[1]
Personnalités ayant servi au RTST
Ancêtre du Régiment de marche du Tchad, unité militaire Compagnon de la Libération, le RTST a compté dans ses rangs un certain nombre d'hommes décorés de la Croix de la Libération à titre individuel :
- Adolphe Diagne (1907-1985), médecin-militaire en 1940
- Paul Batiment (1920-1944), officier de 1940 à 1943
- René Baudry (1907-1964), sous-officier de 1942 à 1943
- Raoul Béon (1911-1943), médecin-militaire en 1940
- Jean Bertoli (1917-1998), sous-officier de 1941 à 1943
- Paul Bonaldi (1917-2008), sous-officier de 1940 à 1943
- Augustin Bourrat (1915-1986), sous-officier de 1940 à 1943
- Raphaël Briard (1914-1980), sous-officier de 1941 à 1943
- Michel Carage (1921-2008), lieutenant en 1943
- Roger Ceccaldi (1913-2007), lieutenant d'artillerie de 1938 à 1941
- Guy Chauliac (1912-2005), médecin militaire de 1936 à 1943
- Jean Colonna d'Ornano (1895-1941), officier de 1938 à sa mort
- Jean-Marie Corlu (1912-1944), officier de 1941 à 1943
- Paul Courounet (1908-1961), sous-officier de 1939 à 1943
- René Crocq (1920-1989), sous-officier de 1941 à 1943
- Camille Cunin (1912-2004), officier de 1941 à 1943
- Raymond Defosse (1897-1956), officier de 1940 à 1941
- Jules Detouche (1908-1978), sous-officier de 1940 à 1943
- Idrisse Doursan (v.1914-1965), soldat puis sous-officier, de 1935 à 1940 et de 1942 à 1943
- Albert Eggenspiller (1915-1955), officier en 1940
- Geoffroy Frotier de Bagneux (1909-1973), officier en 1941-1943
- Albert Grand (1914-1998), sous-officier de 1939 à 1943
- Jacques de Guillebon (1909-1985), officier de 1939 à 1942
- André Kailao (1918-1965), tirailleur en 1939-1940, puis de 1942 à 1943
- Jean Kerléo (1909-1950), caporal-chef puis sergent de 1940 à 1942
- Yorgui Koli (1896-1970), tirailleur en 1921 à 1925, sergent, adjudant puis adjudant-chef de 1929 à 1940, lieutenant de 1945 à 1948
- Roger Lévy (1914-2006), officier de 1941 à 1942
- Pierre Marchand (1893-1971), commandant en second de à avril 1940 puis chef de corps d'avril à
- Jacques Massu (1908-2002), officier de 1940 à 1943
- Mouniro (1907-1958), soldat de 1925 à 1927
- Gilbert Parazols (1903-1974), officier de 1940 à 1941
- Edmond Pinhède (1911-1997), officier de 1937 à 1942
- Roger Podeur (1920-2005), officier en 1941-1943, puis en 1947-1950
- Robert Quilichini (1912-1979), officier de 1938 à 1940
- Jean-Gabriel Revault d'Allonnes (1914-1994), officier de 1942 à 1943
- Pol Thibaux (1914-1963), médecin militaire en 1940
- Jean Vourc'h (1920-1944), sous-officier en 1942-1943
- Angel Villerot (1913-2006), sous-officier de 1939 à 1943
- René Wagner (1907-1999), officier de 1940 à 1943
Notes et références
- Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigènes », Revue historique des armées, no 271, , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
- Victor Emmanuel Largeau, La situation du territoire militaire du Tchad au début de 1912, (lire en ligne), p. 5-6
- Joseph Gauderique Aymerich, La conquête du Cameroun, 1er août 1914-20 février 1916 : avec 9 croquis / général de division Aymérich, Paris, , 215 p. (lire en ligne)
- France Etat-major de l'armée de terre Auteur du texte, Manuel à l'usage des troupes employées Outre-mer. Deuxième partie. fasc. II, Afrique occidentale et équatoriale, Antilles et Guyane / Ministère de la défense et de la guerre, (lire en ligne)
- Extrait de la décision no 31/CAB/MIL/2.G.
- « Pierre MARCHAND », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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