Ports de Paris

Ports de Paris (ou Port autonome de Paris) est un établissement public français de l'État. Il exerce des missions à caractère administratif, industriel et commercial. Sa première mission est de développer le trafic fluvial en Île-de-France. Il est aussi chargé de gérer les installations portuaires situées sur les 500 km de voies navigables d'Île-de-France.

Pour les articles homonymes, voir PAP.

Déchargement d'une péniche porte-conteneurs à Gennevilliers.

Depuis le 1er juin 2021, il est remplacé par le grand port fluviomaritime de l'axe Seine, conformément aux dispositions de l'ordonnance n° 2021-604 du 19 mai 2021, résultant de sa fusion avec les ports du Havre et de Rouen.

Missions légales

La loi no 68-917 du [1] relative au port autonome de Paris l'a doté de « la personnalité civile et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du ministre de l'Équipement et du Logement et soumis au contrôle économique et financier de l'État ».

Il est chargé, « à l'intérieur des limites de sa circonscription et dans les conditions définies par la loi, de l'exploitation et de l'entretien ainsi que de la police au sens des dispositions du titre III du livre Ier du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure, de toutes les installations portuaires publiques utilisées par la navigation de commerce, des travaux d'extension, d'amélioration, de renouvellement et de reconstruction des dites installations ainsi que de la création d'installations nouvelles.
Il veille à assurer une bonne desserte, notamment ferroviaire, des installations portuaires. Il peut par ailleurs entreprendre toute action susceptible de favoriser ou de promouvoir le développement de l'activité sur ces installations »
.

Après accord des collectivités locales intéressées, il peut aussi participer à « toutes activités ayant pour objet l'utilisation ou la mise en valeur des voies navigables dans le périmètre de sa circonscription ».

Il est également chargé de la « gestion du domaine immobilier qui lui est affecté ».

Il peut exercer, « notamment par l'intermédiaire de prises de participations dans des personnes morales, des activités ou réaliser des acquisitions dont l'objet est de nature à concourir, à l'intérieur ou à l'extérieur de sa circonscription, au développement du port ».

Foncier

Les biens de l'État lui seront transférés et affectés au « en pleine propriété, à l'exception de ceux relevant du domaine public fluvial naturel. Ce transfert est gratuit et ne donne lieu à paiement d'aucune indemnité, droit, taxe, salaire ou honoraires[2].
Dans le cas de la cession de biens immobiliers remis en pleine propriété à Ports de Paris en application du présent article, Ports de Paris reverse à l'État 50 % de la différence existant entre, d'une part, le produit de cette vente et, d'autre part, la valeur actualisée de ces biens à la date où ils lui ont été transférés, majorée des investissements de Ports de Paris dans ces biens[2].
Les terrains, berges, quais, plans d'eau, outillages immobiliers et, d'une manière générale, tous les immeubles du domaine public nécessaires à l'exercice des missions définies à l'article 1er à l'intérieur de la circonscription du port autonome de Paris sont incorporés de plein droit dans le domaine public de Ports de Paris »
, avec deux exceptions[2] :

  1. les plans d'eau et berges des rivières domaniales non affectés au service du port ainsi que les ouvrages de navigation ;
  2. le canal Saint-Martin, le canal Saint-Denis et le canal de l'Ourcq, et leurs dépendances, qui restent propriété des collectivités locales intéressées.

Installations portuaires

L'ensemble géré par le PAP comprend 10 km2 d'espaces portuaires, regroupés sur soixante-dix sites, répartis le long de la Seine et ses affluents :

Les installations du port sont réparties en aval de Paris (à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, et à Limay dans les Yvelines), dans Paris et en amont de Paris (à Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne). Les installations les plus importantes sont gérées par Ports de Paris mais près de la moitié du trafic se fait par des ports privés (9,2 Mt). Les principaux ports relevant du PAP sont :

  • le port de Gennevilliers : c'est l'installation la plus importante. Le trafic est de 3,3 Mt. Il est desservi par un embranchement ferroviaire et un oléoduc. La majorité du trafic de conteneurs se fait à partir de ce port ;
  • le port de Bonneuil-sur-Marne : c'est la deuxième installation en importance (Mt). Elle comporte un embranchement ferroviaire ;
  • le port de Limay : créé dans une ancienne gravière, il a une superficie de 125 ha.

Activité

Ventilation de l'activité par nature de fret entre 2005 et 2009.
Deux péniches se croisent sur la Seine au niveau du bois de Boulogne.
Un pousseur avec 4 barges de sable passe sous un pont de Paris.

Le PAP en 2009 est le premier port fluvial français, devant Strasbourg, et le deuxième d'Europe, derrière Duisbourg (Allemagne).

En 2009 le trafic annuel s'est élevé à 20,2 millions de tonnes de marchandises, dont 20 en trafic fluvial et 0,2 en trafic international fluvio-maritime via la Seine aval. Les principaux échanges se font avec l'Île-de-France (trafic intra-régional 9,3 Mt), la Haute-Normandie (8,3 Mt), la Bourgogne (0,5 Mt), la Picardie (0,5 Mt), la Belgique (0,7 Mt) et les Pays-Bas (0,3 Mt). Les déchargements l'emportent sur les chargements (11,8 Mt contre 8,2 Mt). Les marchandises transportées sont principalement les matériaux de construction (12,1 Mt), les produits valorisables (3,1 Mt), les produits agricoles (2,1 Mt), les conteneurs dont le trafic est en forte croissance (1,2 Mt), les produits énergétiques dont le charbon qui est utilisé par les centrales thermiques situées en amont de Paris sur la Seine (1,2 Mt) , les produits métallurgiques (0,4 Mt) et les automobiles (0,03 Mt). Le volume d'activité qui a atteint son plus haut de la décennie en 2006 (22,3 Mt) est stagnant puisqu'il atteignait déjà les 20 Mt en 2000. Le transport d'automobiles s'est effondré, le transport des matériaux de construction s'est infléchi avec la crise tandis que le transport de céréales et de conteneurs progresse[3].

Par ailleurs, sept millions de passagers ont emprunté les installations du Port de Paris (bateau-mouche, etc.).

Organisation

Le PAP a le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Il est placé sous la tutelle du ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer[4]. Il emploie 200 personnes. Son chiffre d'affaires s'élève à 68,5 millions d'euros et provient essentiellement de la location de terrains et terre-pleins (58 %) et d'immobilier d'entreprise (27 %).

En , à l'occasion de ses quarante ans, le port autonome de Paris adopte une nouvelle dénomination commerciale et devient Ports de Paris (PDP). À partir de la fin 2013, il participe au groupement d'intérêt économique « HAROPA », regroupant les ports du Havre, de Rouen et de Paris[5].

Les ports à conteneurs

Le trafic fluvial de conteneurs a été multiplié par 10 en 10 ans et atteint un volume supérieur à 130 000 équivalent vingt pieds (EVP) en 2009. Les activités tous modes des différentes plates-formes dépassent les 350 000 EVP annuels. Aujourd'hui, six opérateurs fluviaux naviguent sur la Seine.

Ports de Paris est devenu depuis 2005 le premier terminal à conteneurs intérieur français. À la base essentiellement composé de produits manufacturés à l’import, le trafic ne cesse de se diversifier. Il concerne aussi bien les déchets (DIB, papiers à recycler) dans le cadre de trafics intra-régionaux que des céréales à l’export mais également des produits métallurgiques ou des produits de luxe.

Utilisé à l’origine pour réduire les multiples manutentions liées aux transbordements entre les camions et les navires, le conteneur séduit aujourd’hui de nombreux chargeurs à travers le monde et répond à des besoins de plus en plus variés.

Un port pour Paris et le Grand Paris

Face à la forte croissance des transports conteneurisés maritimes, Ports de Paris anticipe et répond à la demande de plus en plus importante du transport de conteneurs par voie d’eau en créant et développant des plates-formes multimodales dédiées aux conteneurs et se prépare à répondre aux perspectives de Port 2000 et du canal Seine-Nord Europe.

Lancement de nouveaux terminaux à conteneurs, doublement du terminal à conteneurs sur le port de Gennevilliers, extension du terminal de Limay, Ports de Paris développe ses infrastructures de manière à porter ses capacités 1 340 000 EVP en 2012 et 600 000 EVP à l'horizon 2020 grâce à l'ouverture de la plate-forme d'Achères. Ports de Paris s’engage à répondre à la hausse de trafic fluvial de conteneurs estimé à 300 % sur la Seine à l'horizon 2020.

Ports de Paris est un outil essentiel au fonctionnement logistique de l’Île-de-France. La politique de développement local repose sur deux axes : réhabiliter les ports urbains qui assurent la desserte terminale des marchandises au plus près des bassins de consommation en améliorant leur intégration environnementale et construire les ports de demain en s’appuyant sur les territoires.

Terminal à conteneurs de Gennevilliers

Constituant le terminal haut débit de l’axe-Seine, le premier terminal fluvial d'Île-de-France est situé sur la plus importante plate-forme multimodale régionale à Gennevilliers. Opérant cinq modes de transports, le port, avec ses 400 hectares et 510 000 m2 de bâtiments logistiques, réalise un transit annuel de 3,4 millions de tonnes de trafic fluvial. Plus de 20 entreprises de secteurs très divers l’ont déjà choisi pour son exceptionnelle desserte aux portes de Paris. Au carrefour de flux ferroviaires et fluviaux, au point de rupture du grand gabarit fluvial, le terminal de Gennevilliers anime sa vocation de hub pour le transport combiné. Il assure la manutention de plus de 300 000 EVP (dont près de 100 000 en fluvial). En pleine extension, il double dès 2011 sa surface d'activité pour porter sa capacité à 1 450 000 EVP.

Terminal à conteneurs de Bonneuil-sur-Marne

Plate-forme stratégique de l’Est parisien, situé sur le port de Bonneuil-sur-Marne, le terminal à conteneurs bénéficie des infrastructures de la 2e plate-forme multimodale francilienne. Avec ses 186 hectares à km de Paris, le grand port du sud-est de la capitale offre en location, des terrains industriels viabilisés, des terre-pleins, des locaux d'activités, des entrepôts et des bureaux d'accompagnement sur 200 000 m2. Il accueille 150 entreprises et dispose d’un terminal ferroviaire, véritable atout pour les entreprises qui choisissent de s’y implanter. Le terminal à conteneurs fluviaux de 1,2 ha, capacité fluviale de 25 000 EVP est desservi par les lignes fluviales régulières le reliant au Havre et à Rouen via Gennevilliers.

Terminal à conteneurs de Limay-Porcheville

Plate-forme multimodale de l’Ouest parisien située sur le port de Limay (125 ha, 30 000 m2 d'entrepôts), ce terminal connaît aujourd'hui un fort développement lié notamment au trafic conteneurisé de céréales. Le port de Limay est aujourd’hui le premier port fluvio-maritime d’Île-de-France et la plus importante plate-forme multimodale à l’ouest de la région. Une vingtaine d’entreprises y est installée pour des activités de stockage, de préparation, de distribution dans les secteurs de la métallurgie, de l’automobile, des céréales et de la pâte à papier. La filière environnement (valorisation, traitement) y a trouvé un accueil en adéquation avec ses spécificités. Terminal à conteneurs fluviaux de 30 000 m2, capacité fluviale de 30 000 EVP et desserte quotidienne par lignes fluviales Le Havre - Rouen - Gennevilliers.

Terminal à conteneurs d’Évry

Nœud stratégique au sud de la capitale, à 25 km de Paris, le port d’Évry dispose désormais d'un terminal à conteneurs. Sur 4,1 ha dont 2,9 dédiés à l’implantation d’entreprises, le port est un pôle en pleine expansion et appuie son développement sur un tissu économique dense et dynamique. Situées à l’intersection de la Francilienne et du fleuve, de nombreuses et vastes zones logistiques se sont développées autour des villes nouvelles d’Évry et Sénart, offrant ainsi un potentiel de développement intéressant. Le terminal à conteneurs d'une surface de 5 670 m2 sur 40 m de quai, d'une capacité fluviale de 10 000 EVP, bénéficie de la desserte d'une ligne fluviale régulière.

Terminal à conteneurs de Bruyères-sur-Oise

Situé au nord de l’Île-de-France, sur le port de Bruyères-sur-Oise (58 ha et 30 000 m2 d'entrepôts logistiques), le terminal à conteneurs de Bruyères-sur-Oise directement corrélé au projet du canal Seine-Nord Europe permettra dans les prochaines années de raccorder, par voie d'eau, le bassin parisien au nord de la France et au nord ouest de l'Europe. Le port de Bruyères est intégré dans une zone d'activités de 140 ha bénéficiant de grandes surfaces d'entrepôts, d'une desserte ferrée efficace et de terrains au bord de la voie d'eau encore disponibles. La plateforme de Bruyères-sur-Oise a bénéficié de récents aménagements : rénovation des abords, aménagements paysagers dans le respect de la méridienne verte. Le terminal à conteneurs fluviaux de 3 ha, d’une capacité fluviale de 40 000 EVP bénéficiera prochainement de lignes fluviales régulières.

Galerie de photographies

Notes et références

  1. Article 1 de la loi n° 68-917 du 24 octobre 1968 relative au port autonome de Paris, modifié par l'art. 61 de la loi Grenelle II n° 2010-788 du 12 juillet 2010
  2. Art. 3 de la loi n° 68-917 du 24 octobre 1968 relative au port autonome de Paris
  3. Rapport d'activité 2009 du Port Autonome de Paris [PDF].
  4. Service Navigation de la Seine
  5. « Ports de Paris, Page HAROPA », sur paris-ports.fr (consulté le ).

Voir aussi

Des ports de Paris :

Liens externes

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