Pont du Change

Le pont du Change est un ancien pont de Lyon traversant la Saône à Lyon. Bâti vers 1070, il a été remplacé en 1842 par un nouveau pont et définitivement détruit en 1974. Le pont Maréchal-Juin a été construit 150 mètres en aval pour compenser la destruction du pont du Change et être aligné sur la rue Grenette.

Pour les articles homonymes, voir Pont de pierre.

Pont du Change

Lithographie de 1835 du pont du Change d'après un dessin de Paulus Lauters (1806-1875).
Géographie
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Métropole Métropole de Lyon
Commune Lyon
Coordonnées géographiques 45° 45′ 48″ N, 4° 49′ 50″ E
Fonction
Franchit Saône
Construction
Construction 1070
1842
Démolition 1974
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
Géolocalisation sur la carte : Lyon
Géolocalisation sur la carte : France

Noms

Au cours des siècles, il change plusieurs fois de nom : pont de Pierre (attesté au XIIIe siècle et vers 1810), pont de Saône (vers 1680), pont de Nemours (nom attesté en 1844 et officiellement attribué le ), pont de la Liberté (vers 1849). Finalement, c'est le nom de pont du Change, attesté dès le XIe siècle, qui s'impose définitivement.

Pont du Change

Le pont du Change est le premier construit à Lyon, il sera le seul sur la Saône jusqu'à la construction du pont de l'Archevêché terminé en 1642[1].

Premier pont

C'est l'archevêque Humbert qui est à l'origine du premier pont sur la Saône et qui en a probablement vu l'achèvement ; il a gouverné deux fois l'Église de Lyon entre 1052 et 1056, puis entre 1070 et 1076, ce qui place la période de construction entre 1052 et 1077[2]. Ce pont fut construit avec de nombreuses pierres provenant de ruines antiques locales, on en a retiré deux autels tauroboliques et deux épitaphes (appartenant à Lucius Besius et Severia Valerina) conservés depuis au musée gallo-romain de Fourvière[3].

Consacré en 1076 par Humbert, il permet de relier les deux points centraux de la cité, avec d'un côté la rue Mercière et l'église Saint-Nizier, de l'autre la place du Change, au cœur du Vieux-Lyon, où se tiennent les foires et les transactions commerciales. Ce pont bâti en pierre est composé de huit arches très solides car ancrées sur une base rocheuse qui barre la Saône[4]. Située à proximité de la rive gauche, une seule arche, surnommée l'« Arche merveilleuse » (ou des merveilles, de la fête des Merveilles) ou « le rapide de la mort qui trompe », permet le passage des bateaux. Les entrées du pont sont couvertes de maisons hautes de trois à quatre étages[5] et abritant principalement des orfèvres. En son centre, on érigea une chapelle qui fut remplacée au début du XIXe siècle par un édicule destiné aux pompiers.

Second pont

En 1842, le projet de nouveau pont de l'ingénieur Auguste Jordan, plus compatible avec les exigences de la navigation fluviale, est choisi : sa première pierre est posée le par Louis d'Orléans, duc de Nemours, à quelques mètres en aval du premier. Il est inauguré en . L'année suivante, il est élargi grâce à des encorbellements et passe à une largeur d'environ 14,5 m. Le pont est fortement endommagé par des charges explosives posées par les forces allemandes avant leur retraite pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pont Maréchal-Juin

Pont Maréchal Juin à droite et emplacement du pont du Change à gauche, en face de l'église Saint-Nizier.

Trop gênant pour la navigation fluviale et ne répondant pas aux exigences de la circulation automobile, il est démoli en 1974 et un nouveau pont, le pont Maréchal-Juin est construit quelque 150 m en aval afin d'être dans l'alignement de la rue Grenette. Le nouveau pont dessiné par l'architecte Gilbert Lamboley est construit entre 1971 et 1973 sous la direction de l'ingénieur Merlin. Il est inauguré le . Long de 131,80 m, il est doté d'une chaussée de 14 m encadrée par des trottoirs de m.

Notes et références

  1. Bernot Borg, p. 38.
  2. Hours 1996, p. 11.
  3. Hours 1996, p. 14.
  4. Cette barre rocheuse a été détruite entre 1846 et 1852 pour faciliter la navigation
  5. Voir la reconstitution en 3D « Copie archivée » (version du 27 juillet 2009 sur l'Internet Archive) du pont par le laboratoire map-aria.

Voir aussi

Bibliographie

  • Emmanuel Bernot et Sophie Borg, « Remonter le temps sur la Presqu'île : les merveilles de la place d'Albon », Archéologia, no 562, , p. 36-43 (ISSN 0570-6270).
  • Henri Hours, Histoire du pont de Saône : neuf siècles de vie lyonnaise autour du pont du Change, Lyon, Jacques André, coll. « La marque du temps », , 80 p. (ISBN 2-907922-46-7). 
  • Daniel Bideau, Les lieux disparus de Lyon, Lyon, La Manufacture, , 139 p. (ISBN 2-904638-27-X), p. 82-83.

Articles connexes

Liens externes

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