Pointe du Castelli

La pointe du Castelli est un cap situé sur la commune de Piriac-sur-Mer, dans le département de la Loire-Atlantique. Elle est classée géosite d'intérêt majeur pour ses affleurements et une curiosité géologique, le « tombeau d'Almanzor »[1].

Pointe du Castelli

La pointe du Castelli, accueillant
le sémaphore de Piriac
Localisation
Pays France
Pays-de-la-Loire
Coordonnées 47° 22′ 27″ nord, 2° 33′ 34″ ouest
Étendue d'eau Golfe de Gascogne
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : Pays de Guérande

Situation

En dehors de l'île Dumet, elle constitue l'extrémité occidentale continentale du département de la Loire-Atlantique. En raison de cette caractéristique, elle accueille le sémaphore de Piriac. Elle constitue également l'extrémité nord de la rade du Croisic, nom donné à la baie s'étendant jusqu'à la pointe du Croisic au sud en longeant Lerat, La Turballe et Pen-Bron.

Toponyme

La pointe du Castelli tient son nom de Castellic (1572), du breton kastellig, composé de kastell : « château », suivi du suffixe diminutif -ig, soit : « petit château »[2].

Géologie

Le « tombeau d'Almanzor ».

Le littoral offre une coupe naturelle de roches métamorphiques et magmatiques : série blastomylonitique de porphyroïdes (métarhyolites datées de l'Ordovicien inférieur, à matrice fine composée de quartz, de feldspath et de micas blancs, emballant des porphyroclastes subautomorphes de feldspath et dans une moindre mesure de quartz rhyolitique, aplatis et étirés dans le plan de la schistosité principale, cette dernière étant localement déformée par de petits plis en chevron auxquels est associée une schistosité de crénulation) ; unité de schistes et quartzites graphitiques (roches métamorphiques siliceuses à grain fin, de teinte sombre, bleu nuit à noir  phtanite  fréquemment litées, avec alternance de lits plurimillimétriques leucocrates ou sombres) ; associés aux quartzites, quelques écailles de micaschistes (métatufs et métatuffites finement foliés, essentiellement composés de quartz et de micas blanc, mais montrant, de plus, de fréquents petits clastes millimétriques de feldspath et parfois de quartz) ; filons de quartz filonien s'étendent sur km environ, entre le « Trou du Moine Fou » et « La Mine » (au niveau de la pointe de Penhareng, les filons sont minéralisés irrégulièrement en cassitérite, quartz stannifère exploité au XIXe siècle ; le leucogranite de Guérande affecté par une schistosité subverticale très pénétrative[3].

Toponymes

La « grotte à Madame » et le « tombeau d'Almanzor » sont des toponymes nourris par une légende locale : Yseult attendait chaque jour dans cette grotte son mari Almanzor, seigneur de Lauvergnac, parti avec Saint Louis en Orient pour la huitième croisade. De retour, le bateau du Croisé fut englouti par une tempête, son cadavre s'échouant au pied du rocher qui s'ouvrit pour le recueillir comme dans un tombeau. Cette légende provient probablement des rigoles sillonnant le plateau et les flancs, et qui imitent le drapé d’un drap mortuaire sur un tombeau. Une autre légende locale raconte que ce mausolée est une ancienne dalle de sacrifices druidique, les rigoles ayant déversé le sang des victimes. En réalité, ce rocher est un chaos granitique, sommairement aménagé de main humaine, à l'époque pré-celtique ou celtique, dit-on. La stagnation pratiquement permanente de l'eau de pluie enrichie du sel des embruns marins donne ces micromodelés granitiques : des cuvettes en forme de microcirques ou de vasques souvent ouverts sur les côtés par des rigoles issues de l'écoulement de l'eau qui en déborde[4].

L'îlot connu sous le nom de « tombeau d'Almanzor » est situé au niveau de la plage de la mine qui recèle également une autre curiosité géologique : un rocher traversé par un filon de pegmatite à texture harrisite (ou harrisitique, les cristaux de quartz et de feldspath ayant crû perpendiculairement aux bordures du filon), du nom d'une baie écossaise (the Harris Bay) de l'île de Rùm où cette structure a été décrite par Alfred Harker dans un complexe gabbroïque en 1908[5].

Le littoral révèle également de nombreuses « sculptures » taillées par la mer aux toponymes insolites : leurs arrangements et leurs formes surprenants ont fécondé l'imaginaire populaire, d'où leurs noms locaux : « grotte du chat », rochers « les Oreillers » et « la Couette », le « Passage de la mariée » (arche naturelle qui donnait accès à la plage du Poulaire, et dont le toit s'est écroulé), le « Chandelier »[6].

Notes et références

  1. Fiche d'un site géologique d’intérêt majeur. La Pointe du Castelli : métarhyolites, quartzites à graphite, granite de Guérande
  2. Roger Brunet, Trésor du terroir. Les noms de lieux de la France, CNRS éditions, , p. 57.
  3. F. Béchennec, G. Aertgeerts, P. Conil, J. Toutain, « Identification et diagnostic du patrimoine géologique en Loire-Atlantique. Inventaire des sites géologiques remarquables Patrimoine géologique de Loire-Atlantique », sur side.developpement-durable.gouv.fr, .
  4. Fernand Guériff, Gaston Le Floc'h, Terroirs du pays de Guérande, La presqu'ile Guerandaise, , p. 148.
  5. Pierre Thomas, « Croissance cristalline atypique dans un filon de pegmatite, Plage de la Mine, Piriac-sur-Mer (Loire Atlantique) », sur planet-terre.ens-lyon.fr, .
  6. « Toponymes côtiers insolites à Piriac », sur desnomsdeshommes.canalblog.com, .

Voir aussi

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