Pigna

Pigna est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève d'Aregno, en Balagne.

Cet article concerne une commune corse. Pour la commune italienne homonyme, voir Pigna (Italie).

Pigna

Vue de Pigna.
Administration
Pays France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Calvi
Intercommunalité Communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne
Maire
Mandat
Joséphine Martelli
2020-2026
Code postal 20220
Code commune 2B231
Démographie
Population
municipale
98 hab. (2018 )
Densité 44 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 36′ 01″ nord, 8° 54′ 10″ est
Altitude 230 m
Min. 15 m
Max. 521 m
Superficie 2,21 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales L'Île-Rousse
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Corse
Pigna
Géolocalisation sur la carte : Corse
Pigna
Géolocalisation sur la carte : France
Pigna
Géolocalisation sur la carte : France
Pigna

    Géographie

    Situation

    Pigna est une petite commune du littoral balanin, sans façade maritime. Pigna se situe dans un écrin de villages de toute beauté, sous Sant'Antonino labellisé « L'un des plus beaux villages de France », et entouré d'Aregno côté intérieur et de Corbara côté mer. Il domine Algajola sur le littoral dont il est à km à vol d'oiseau.

    La commune est membre de la communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne.

    Communes limitrophes

    Géologie et relief

    La commune occupe une petite partie (superficie de 2,21 km2) de la Vallée du Regino, une zone dépressionnaire dans la partie orientale de la Balagne, dans un secteur composé avec des sédiments quaternaires et des formations sédimentaires et métamorphiques[1].

    Cette cuvette est la partie septentrionale du sillon qui va, sans interruption, de l'embouchure du Regino à la marine de Solenzara, et est à peu près parallèle à la ligne des grands sommets au pied desquels elle forme un immense fossé.

    Son territoire s'étale depuis un petit chaînon montagneux oriental, comportant Cima di Sant'Angelo (553 m - Corbara), Capu Corbinu (553 m) son culmen « à cheval » sur Santa-Reparata-di-Balagna, Capu all'affacata (463 m - Sant'Antonino). De Capu Corbinu, démarre une ligne de crête orientée vers l'ouest, jusqu'à Capo Mozzelo (364 m). Cette ligne de crête qui sépare Pigna de la commune de Sant'Antonino, décline ensuite rapidement en direction du lit du Regino.

    Hydrographie

    La commune est traversée par un ruisseau sans nom qui apporte ses eaux au ruisseau de Migliani[2], lequel se jette dans la mer à l'est de la plage d'Aregno.

    Au nord-ouest, le ruisseau de Teghiella (ou Fica fossa), affluent du ruisseau de Migliani[3] longe les limites territoriales de la commune.

    Voies de communication et transports

    Le village.

    Accès routiers

    Le village de Pigna se situe en contrebas de la route D 151, la voie d'accès menant aux localités voisines de Corbara et d'Aregno. Le seul lieu de stationnement offert aux visiteurs est un parking privé dont l'accès est facturé 2 €.

    Transports

    La commune n'est pas desservie par les C.F.C. dont la ligne longe le littoral voisin. La gare de L'Île-Rousse est la plus proche, distante de 8,5 km. La gare d'Aregno-plage, distante de 9,5 km, est en période estivale un arrêt important du « tramway des plages » qui longe la côte et les plages entre Calvi et L'Île-Rousse.

    Le village de Pigna est distant de km du port de commerce de L'Île-Rousse et à 23 km de celui de Calvi. L'aéroport le plus proche est celui de Calvi-Sainte-Catherine, à 22 km.

    Urbanisme

    Typologie

    Pigna est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].

    Ruelle du village.

    Le village de Pigna est bâti sur les hauteurs, sur un éperon rocheux à 224 mètres d'altitude, au pied d'une montagne culminant à 562 mètres. Il est le principal lieu habité de la commune. Au lieu-dit Baccali dans la plaine, composé de quelques habitations, se trouve un centre équestre.

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (67,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (36,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (30,3 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), prairies (12,4 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Moyen Âge

    Le village fut édifié par Consalvo Romano en l'an 816. Il eut deux fils qui, après sa mort, divisèrent entre eux l'héritage paternel : l'un habita la maison paternelle appelée la Torra, et le second vécut dans une maison voisine construite en pierres carrées taillées à la main. Jusqu'au XVIIe siècle ces deux familles vécurent dans l'opulence, malgré quelques persécutions dues aux Génois. Mais en 1680 une rivalité entre ces deux familles et leurs descendants fit que la deuxième branche tua un membre de la première. Pour ce meurtre ils subirent de la part du gouvernement Génois le bannissement et la confiscation de leurs biens. Ils obtinrent enfin le pardon contre la perte de tous leurs biens. De cette famille descendent les Consalvi avec comme premier porteur du nom Piétro Giovanni descendant de Giuseppe.

    Temps modernes

    Au début du XVIIIe siècle, Pigna faisait partie des seize villages qui composaient la pieve d'Aregnu[Note 2]. Aregnu se trouvait dans l'ancienne province de Balagne, riche par son agriculture.

    « La Balagna : Provincia più fertile di tutte le altre di Corsica, sebbene non arriva à miglie 70 di ampiezza, e molto più ricca per l’abbondanza di oglio, di cui ne fà gran traffico. Cinque Pievi contiene questa Provincia ; cioè Ostricone, Giussani, S.Andrea, Aregno, e Tuuani. »

     Francesco Maria Accinelli L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974, pages 226-227

    .Après avoir suivi le déclin du monde rural, Pigna, dans les années 60, a relevé le défi de la vie. Il compte aujourd'hui plus d'enfants que de vieillards et l'on y produit dans le calme des grandes certitudes[pas clair].

    Un berger, trois agriculteurs, un potier, un graveur, un taille-doucier, un maçon, un luthier, un flutier,un fabricant de vins aromatiques, une boutique d'artisanat et agro-alimentaire, plusieurs chambres d'hôtes, cinq restaurants,deux auberges, en apportent la preuve.

    Époque contemporaine

    En 1954, le canton de L'Île-Rousse était composé des communes de Corbara, L'Île-Rousse, Monticello, Pigna, Sant'Antonino et Santa-Reparata-di-Balagna. Pigna comptait alors 60 habitants permanents.

    Politique et administration

    La mairie, place de l'église.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    maire en 1911  ? Louis Franceschini    
    mars 1973 mars 2008 Bibiane Martelli-Consalvi PRG  
    mars 2008 En cours Joséphine Martelli DVG Retraitée
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].

    En 2018, la commune comptait 98 habitants[Note 3], en diminution de 2,97 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +5,69 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    174177153192225227318231232
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    235225211196183161170172155
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    1421411351068482676060
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    601011109295979710095
    2018 - - - - - - - -
    98--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Estivoce

    Pigna accueille chaque année EstiVoce (anciennement appelé Festivoce), festival de musique et de chansons anciennes[15].

    Culture locale et patrimoine

    Enclos A Vaccaghja

    Enclos A Vaccaghja.

    La Vaccaja est un ancien enclos pour bovidés transformé en auditorium de plein air de 220 places. Il est construit en terre crue stabilisée ; la scène est couverte par un dôme de 8 mètres de diamètre construit sans coffrage selon la technique nubienne. Il est inscrit Monument historique par arrêté du [16].

    Cet enclos est l'un des derniers témoignages de l'intense activité céréalière de la Balagne.

    Église paroissiale de l'Immaculée Conception

    Église de l'Immaculée-Conception.

    L'église paroissiale de l'Immaculée-Conception aux deux tours-clochers aux formes arrondies, au toit de tuiles romanes sur lesquelles pousse une herbe folle. Elle est en cours de restauration.

    L'édifice renferme deux œuvres classées :

    • tableau Rixe entre paysans du XVIIe siècle classé Monument historique en tant qu'objet par arrêté du [17].
    • tableau La Cène du début XVIIe siècle classé Monument historique en tant qu'objet par arrêté du [18].

    Auditorium de Pigna

    L'auditorium.

    Construit entre 1998 et 2000 en terre crue, selon les préceptes de l'architecte égyptien Hassan Fathy, cet auditorium de 110 places accueille toute l'année des concerts dédiés à la voix. Musique ancienne, musique populaire, tradition et création sont programmées par le Centre culturel Voce auquel la commune a confié la gestion de ce remarquable équipement culturel. De nombreux enregistrements y ont été effectués, dont certains ont reçu des distinctions flatteuses. Le dernier en date : Les suites pour cello de Bach sur l'alto de Gérard Caussé. Les architectes de l’auditorium sont Paul et François Casalonga. Pour cet édifice, l’architecte Paul Casalonga a reçu le prix d’honneur spécial du Palmarès d’architecture corse (ainsi que pour l’ensemble de sa production architecturale)[19].

    Autres

    • La Casa musicale avec sa résidence pour musiciens.
    • La Céramique de Pigna et son atelier visitable hors saison estivale
    • Les aires à blé (aghja).

    ZNIEFF

    Pigna est concernée par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique :

    Oliveraies et boisement des collines de Balagne

    La zone couvre une superficie de 1 958 ha. Elle est divisée en plusieurs unités réparties dans les principales vallées concernant dix communes de Balagne, représentant les vestiges de l'ancien paysage arboré qui recouvrait la microrégion. L'olivier se rencontre sous la forme de rejets de souche après le feu[20].

    Personnalités liées à la commune

    • Laurent-Marie Casabianca (né à Pigna), qui a écrit Le berceau de Christophe Colomb devant l’Institut de France et l’opinion publique (1890) afin de détruire la thèse de Christophe Colomb Calvais.
    • Toni Casalonga

    Galerie

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Stéphane Bern, Le village préféré des français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 256 p. (ISBN 978-2-226-25920-2)
      Ce livre est tiré de l'émission Le village préféré des français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production : Pigna, pages 236 à 241** I - De la baie de Somme au littoral charentais en passant par la Bretagne,** II – Des Flandres au Jura en passant par l'Alsace,** III – De l' Île-de-France aux monts d'Auvergne en passant par la Bourgogne,** IV – Du littoral atlantique aux Alpes en passant par la Méditerranée.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. 16 villaggi fra quali Occhi, Lavatogio, S.Reparata, Aregno, Cattari, Avapessa, Corbara, S.Antonino, e Monticello, compresa l’Argagliola principale di questa provincia fortificata da Ribelli, in questa vi soleva rissedere il Luogotenente, con 4 050 anime formano la Pieve di Aregno. - Francesco Maria Accinelli
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Fiche FR9412007 - Vallée du Regino sur le réseau Natura 2000.
    2. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Migliani (Y7701080) » (consulté le ).
    3. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Teghiella (Y7700500) » (consulté le ).
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. Site présentant Estivoce
    16. Notice no PA00099270, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    17. Notice no PM2B000402, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    18. Notice no PM2B000401, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    19. Article dans Corse Net Info du 20 novembre 2020, https://www.corsenetinfos.corsica/La-MAC-publie-le-catalogue-du-1er-Palmares-d-architecture-de-Corse_a53707.html
    20. ZNIEFF 940004142 - Oliveraies et boisement des collines de Balagne sur le site de l’INPN..
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