Toni Casalonga

Toni Casalonga né le à Ajaccio est un peintre, sculpteur, scénographe et metteur en scène français.

Formé aux Beaux-Arts de Paris et à l'Académie des Beaux-Arts de Rome, il rentre en Corse au milieu des années 1960 où parallèlement à son parcours d'artiste, il s'engage très vite dans la vie publique. Figure emblématique du Riacquistu, mouvement de réappropriation de l'identité Corse et de sa langue dans les années 1970, il fut l'un des pionniers de la reconquête culturelle et du renouveau des formes artistiques insulaire.

Après l'obtention du statut particulier de la Corse en tant que collectivité territoriale, il fut le premier président du Conseil économique, social et culturel[1] de 1993 à 1998.[2].

Biographie

Toni Casalonga est né le à Ajaccio où il y passera toute sa jeunesse. Très tôt passionné de dessin, son goût pour la peinture est éveillé durant l'enfance par son voisin de palier, le peintre François Corbellini[3].

En 1956, il est élève de R. Moninot à la section artistique du lycée de Sèvres, puis il entre en 1957 à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, mais il fréquente surtout avec ses amis le bougnat Malvezin, rue des Beaux-Arts.

En 1960, il découvre et apprend la technique de la gravure dans l’atelier 17 de Stanley William Hayter à Montparnasse. En 1961, il quitte la France pour ne pas être incorporé en Algérie. Il part à Rome où il est élève des professeurs Monteleone (sculpture) et Barivera (gravure) à l’Académie des Beaux-Arts.

Il réalise à Rome que l'art baroque, controversé en France, ne l'est pas en Italie. Ce cheminement intellectuel et artistique l'amène alors à réaliser que sa place se trouve en Corse. Il rentre donc sur l'île en 1963 où il s'installe à Pigna.

Pigna, son nouveau village

Dans les années 1960, il avait acheté une vieille ruine dans le village de Pigna où il s’installe et travaille avec sa famille.

« C'est en grande partie à la famille Casalonga — Toni, peintre et sculpteur, son épouse, Nicole, musicienne, leurs fils Ugo, luthier, et Jérôme, musicien — que Pigna doit sa renommée artistique[4]. »

Avec quelques amis artisans, il a fondé en 1964 une coopérative d'artisans, la Corsicada[5], dans le but de défendre et développer les activités économiques d'une Corse en pleine mutation. Liée au mouvement du Riacquistu qui vit les forces culturelles de l'île s'activer pour retrouver et redonner vie à un tissu social, souvent rural, en pleine déshérence, l'expérience de la Corsicada reste sans doute exemplaire à plus d'un titre.

Conseiller municipal, il a participé activement au projet pour la construction de l'auditorium de Pigna. Il est l'auteur de l'ouvrage Terra Cruda ou histoire en images de la construction de l'Auditorium di Pigna rédigé le et publié avec le concours de la Collectivité territoriale de Corse par l'Accademia d'I Vagabondi et le Centre culturel Voce[6].

Aujourd'hui, Toni Casalonga vit et travaille à Pigna où se trouve son atelier et lieu d'exposition.

Une famille d'artiste

Toni Casalonga est marié à Nicole Casalonga. Originaire du sud de la Corse, elle fait l’apprentissage du piano dans son enfance. Après son installation dans le nord de l’île, en Balagne, elle se passionne pour l’orgue et le clavecin. Formée au chant, elle se plonge dans la musique traditionnelle et participe à plusieurs campagnes de recherche sur le chant corse. Elle est à l’origine de l’ensemble Madrigalesca qui s’intéresse aux croisements entre musique populaire et musique ancienne. Elle se consacre aussi à l’enseignement et donne des cours sur le chant traditionnel en Corse, en France continentale et à l’étranger. Elle a été chargée de cours pratique à l’université de Corte dans le cadre de la licence professionnelle CEMT. Elle est également co-fondatrice de l’Association E Voce di u Cumune, de la Casa Musicale, de l’ensemble A Cumpagnia et préside le Centre culturel Voce.

Chacun de leurs fils poursuit la transmission culturelle insulaire :

Jérôme Casalonga, entre autres activités, est musicien. Il est le chanteur et le fondateur du groupe de musique corse Zamballarana. Il s'est également illustré dans de nombreux projets artistiques musicaux et culturels. Il est devenu 1er adjoint à la mairie de Pigna à l’occasion des élections municipales de 2020.

Ugo Casalonga, est artisan luthier à Pigna. Il a été parmi les premiers à faire renaître la cetera, le cistre corse, un instrument traditionnel jadis oublié. Toni sculpte les manches en forme de tête de lion ou de mouflon. Il compte parmi ses clients de nombreux musiciens de renoms.

Œuvres

Illustration

Toni Casalonga a illustré plus de 30 ouvrages, parmi lesquels les Bucoliques de Virgile au Éditions Sperar à Paris en 1959, les Contes des cinq continents de Philippe Soupault aux Éditions Mondo à Vevey en 1968, L'Histoire de la Corse en BD de Ghjacumu Gregorj aux Éditions Cyrnos et Méditerranée en 1976, et Les sorcières, poème de Maria Teresa Horta, Éditions Actes Sud à Arles en 2007.

Sculpture

Il a réalisé de nombreuses sculptures sur bois, dont en 2003 Mazzreu, en olivier brut, commandé par le musée de la Corse, ou en 2009 six figurines de marionnettes pour le théâtre national des Marionnettes de Prague (en).

Scénographie

Toni Casalonga travaille également à des scénographies ou la réalisation de très nombreux spectacles musicaux de création, aussi bien en Corse qu’à Paris, en Italie, Croatie, Hollande, Belgique, Portugal pour René Clemencic, Sergio Vartolo, Marcel Pérès, Pierre Sauvageot, Orlando Forioso, Dominique Vellard, Brigitte Lesne, Bruno Coulais, Kristof Hiriart, Patrizia Bovi, Roland Hayrabédian ou Roberto Festa.

Expositions

Depuis sa première exposition avec des condisciples des Beaux-Arts à Ajaccio, galerie Bassoul en 1961, suivie par une autre à Lausanne l’année suivante, ses travaux ont été présentés dans plus d’une centaine d’expositions ou de salons tant en Corse qu’en Suisse, en Italie, au Portugal, à Paris, Marseille, Barcelone, Berlin et Toronto, pour ne citer que les principales.

  • 2010 : sélection de gravures, Espace Saint-Jacques, Bonifacio.
  • 2011 : L'opera incisa, rétrospective de l’œuvre gravé, Espace Diamant, Ajaccio et galerie Nos Arts.
  • 2012 : exposition collective, galerie Spaziu, L'Île-Rousse.
  • 2013 : Sette questioni, galerie Spaziu, L'Île-Rousse et exposition de ses gravures au Show room Poggenpohl Odéon, Paris.
  • 2018 : E Figure di a Corsica. Symboles, emblèmes et allégories, musée de la Corse, Corte.

Collections publiques

Notes et références

  1. isula.corsica.
  2. Marie-France Pianelli, « Historique », sur Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Corse (consulté le ).
  3. « François Corbellini / Artistes / Peintures corses / Mini sites / musee fesch - Musée Fesch », sur www.musee-fesch.com (consulté le ).
  4. L'Express, .
  5. cairn.info.
  6. « Toni Casalonga in Terra Cruda ou histoire de la construction de l'auditorium de Pigna »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  7. Page 102 du catalogue.

Liens externes

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