Pierre Richard (banquier)

Pierre Richard est haut fonctionnaire et un banquier français né le , fondateur et président de 1987 à 2008 de Dexia, banque de financement des collectivités locales et services publics. Il a présidé (2005-2011)[1] Le Monde Investisseurs, structure de financement du journal Le Monde, et" est vice-président de l’Association française des banques (syndicat des banques privées françaises).

Pour les articles homonymes, voir Richard et Pierre Richard (homonymie).

Biographie

Une carrière de haut fonctionnaire

Après l’École polytechnique (promotion X 1961), Pierre Richard devient membre du corps des Ponts et Chaussées et poursuit son cursus dans l'étude de la planification urbaine à l’Université de Pennsylvanie (1966-1967). Il est ensuite nommé à l'établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, dont il devient directeur général adjoint en 1970. Il est par la suite conseiller technique au cabinet du secrétaire d'État au logement (1972-1974), puis en 1974, à la présidence de la République pour suivre les dossiers des collectivités locales, de l’aménagement du territoire, de l’environnement, de l’urbanisme et de la construction.

Nommé en 1978, directeur général des collectivités locales au ministère de l’Intérieur, il participe à l’élaboration des projets de loi de décentralisation. De à , il est directeur général adjoint de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), responsable du département des prêts aux collectivités locales. C'est lors de ce dernier mandat que lui vient l'idée de bâtir une grande banque des collectivités locales[2].

Il a travaillé sur la conception de la ville nouvelle Cergy-Pontoise[2].

Dexia : de la fondation au naufrage

En octobre 1987, Pierre Richard transforme l'ancienne Caisse d'Aide à l'Equipement des Collectivités locales (CAECL) dans une nouvelle banque, le Crédit local de France (CLF). Il est alors nommé président du directoire de l’établissement puis en devient président directeur général le , à la suite de la privatisation de celui-ci. Il procède à la fusion du CLF avec le Crédit communal de Belgique. Le groupe devient alors Dexia. Coprésident du groupe Dexia en décembre 1996, il a été, du au , administrateur délégué du groupe et président du comité de direction, également président du conseil de surveillance de Dexia Crédit local. Pierre Richard et les autres dirigeants de la banque privilégient dans les années 2000 une politique de croissance externe avec de nombreux achats et prises de participation dont la plus connue sera la société américaine Financial Security Assurance[2].

La Cour des Comptes critique sévèrement la mauvaise gestion de la banque malgré les premiers signaux annonciateurs de la crise en 2007[3],[4].

Au plus fort de la crise financière mondiale, alors que la banque est incapable de se financer, les États belge et français doivent injecter 3 milliards d'euros chacun pour empêcher le défaut de paiement. Pierre Richard est contraint de démissionner le de la présidence du Conseil d'administration sous la pression des hommes politiques[5],[6].

Pour les sociétés du groupe Dexia : administrateur de Dexia Banque Internationale à Luxembourg le , il en a été nommé vice-président du conseil d’administration le , administrateur de Dexia Banque Belgique (depuis ), administrateur de la filiale américaine FSA (depuis ).

En , pris dans la tourmente de la crise bancaire européenne et à proche de la faillite, Dexia est démantelé. Ses actifs peu sûrs (on parle de 90 milliards d'euros de valeur faciale) seront administrés par une entité ad hoc (bad bank) sous la responsabilité des États belge et français[7],[8].

Selon le quotidien Le Figaro, Pierre Richard perçoit chaque année près de 600.000 euros de retraite-chapeau, entraînant dans les comptes de la banque une provision de plus de 11 millions d'euros. En , le représentant de l'État français au conseil d'administration de Dexia aurait demandé à ce dernier d'envisager les moyens possibles pour réclamer à l'ancien président du groupe les sommes versées[9]. Fin 2012, le conseil d'administration engage un recours contre Pierre Richard. celui-ci a reçu une rémunération de 400.000 euros en 2006 et en 2007 en tant que président du conseil d'administration, puis une rente de 563.750 euros, enfin 300.000 euros au titre de sa retraite chapeau. Cette rente est réduite de moitié à la suite d'un accord signé le [10].

Autres fonctions

Prix et récompenses

Apparition vidéo

Il apparaît comme l'un des participants aux dîners du Siècle dans le documentaire "Les nouveaux chiens de gardes" de Gilles Balbastre, réalisé en 2011

Bibliographie

  • Les Communes françaises d’aujourd’hui (coauteur : Michel Cotten), Collection « Que sais-je ? », PUF, 1983.
  • Le Temps des Citoyens, Collection « Politique d’aujourd’hui » PUF, 1995.
  • Les Citoyens au cœur de la décentralisation, Éditions de l’Aube, 2003.

Références

  1. http://www.societe.com/societe/le-monde-investisseur-399223213.html
  2. Sophie Fay, « La double mort de Dexia », sur Tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le )
  3. Marc Vignaud, « DEXIA - La Cour des comptes mène la charge contre les ex-dirigeants », sur Lepoint.fr, (consulté le )
  4. « Scandale Dexia : tous coupables ! », sur Capital.fr, (consulté le )
  5. « Dexia : Pierre Richard et Axel Miller ont démissionné », sur Lesechos.fr, (consulté le )
  6. Mélanie Delattre, « Dexia : splendeur et misère d'une banque mégalomane », sur Lepoint.fr, (consulté le )
  7. Le scandale Dexia et le (vrai) « mal français », Guillaume Duval, alternatives-economiques.fr, 31 mai 2012
  8. Dexia : Pierre Richard ne sait rien mais dira tout, latribune.fr, 15 novembre 2011
  9. Dexia : la retraite-chapeau de l'ancien patron sur la sellette, Bertille Bayart, Le Figaro.fr, 23 février 2012
  10. Dexia : les retraites chapeau des ex-dirigeants qui choquent, Bertille Bayart, Le Figaro.fr, 18 juillet 2013

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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