Pierre-Arnaud Dartigoeyte

Pierre-Arnaud Dartigoeyte, né le à Mugron (dans l'actuel département des Landes), mort le à Lahosse (Landes), est un conventionnel français.

Pierre-Arnaud Dartigoeyte
Fonctions
Député des Landes

(3 ans, 1 mois et 22 jours)
Gouvernement Convention nationale
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mugron (Landes)
Date de décès
Lieu de décès Lahosse (Landes)
Nationalité Française
Parti politique Gauche
Profession Procureur-syndic
députés des Landes

Biographie

Fils d'un notaire de Mugron, qui possède par ailleurs des biens à Lahosse, Pierre-Arnaud Dartigoeyte suit des études de droit à Bordeaux et devient avocat au Parlement de cette ville. Procureur-syndic à Saint-Sever, il est élu député du département des Landes à la Convention. Une indisposition l'empêche d'assister au procès de Louis XVI. Il écrit pour réclamer la plus grande sévérité, et peut prendre part au vote pour exiger l'exécution immédiate du roi. Le , représentant en mission à Bordeaux, il manque d'être arrêté par les girondins, réussit à s'échapper. Il participe à la rédaction de la constitution de 1793.

Il est envoyé dans le département du Gers comme représentant en mission pour faire appliquer le décret du sur la levée en masse, mission qui sera renouvelée le 2 frimaire an II, et qu'il accomplit avec une rigueur exceptionnelle. Le département est jusque-là majoritairement partisan des girondins. L'administration montagnarde s'emploie donc à reprendre les choses en main. Le médecin François-Michel Lantrac (1760-1848), un des montagnards les plus actifs, est nommé procureur général-syndic provisoire et avec Dartigoeyte ils mènent une politique rigoureuse. Dartigoeyte combat la religion catholique, pourchasse les prêtres réfractaires, brûle sur une place d'Auch les objets de culte. Ses actes lui attirent de nombreuses inimitiés[1]. Le 17 germinal an II, alors qu'il préside la Société populaire d'Auch qui se tient au théâtre, une brique est lancée dans sa direction, sans l'atteindre. Dartigoeyte tempère l'ardeur de ses partisans, mais il n'interviendra pas dans la suite des événements : un soldat de 23 ans, Pierre Lacassaigne, est arrêté. L'incident provoque la convocation de la commission militaire de Bayonne, chargée de la justice révolutionnaire. Les 15 et , la guillotine servie assez laborieusement par le bourreau Jean Rascat[2] fonctionne : neuf condamnés à mort sont exécutés. Le 16, la Convention décrète la suppression des tribunaux et commissions militaires dans les départements, mais la nouvelle arrivera trop tard. La commission a consommé pour plus de quatorze cents livres de repas, boissons et liqueurs diverses chez Alexandre, le fameux aubergiste d'Auch.

Dartigoeyte est présenté comme un personnage cruel, cynique, grossier, plutôt porté sur le vin. Il tente vainement de séduire une jeune fille, Victoire Guérard, alors âgée de seize ans. Comme elle lui reproche ses discours extrémistes, il va jusqu'à prononcer une diatribe contre ses propres amis et partisans dans la cathédrale, devenue Temple de la Raison. Il devra s'en excuser quelque temps après.

Dartigoeyte est rappelé à la Convention en vendémiaire an III. Après le 9 thermidor, le député du Gers Joachim Pérez l'accuse de dilapidation. Il est mis en accusation officiellement en juin 1795 et emprisonné jusqu'en octobre. Mais il est amnistié le 15 vendémiaire an IV ().

Mariage - Décès

Le révolutionnaire épouse l'aristocrate Jeanne-Sophie de Foix-Candalle-Doazit[3], héritière d'une illustre famille, et cherche à faire oublier son passé.

En 1808 il se retire à Montfort-en-Chalosse dans la maison de son grand-père paternel[4] et meurt à Lahosse, dans les Landes, le 25 novembre 1812 à l'âge de 49 ans[5].

Notes

  1. Jean-François Bladé, dans la préface de ses Contes de Gascogne, évoque les démêlés de sa grand-mère, Marie de Lacaze, avec le représentant.
  2. Ce Rascat, né en 1759, fut le dernier bourreau de la ville de Lectoure Voir Tour du Bourreau (Lectoure). Jean-François Bladé (Contes de Gascogne), dit que le nom de rascat était devenu courant dans les campagnes pour désigner un bourreau.
  3. Le mariage religieux est célébré le 12 mai 1795 (v.s.) à la chapelle du couvent de la Conception, louée par l'abbé Asselin, de la Communauté de Saint-Roch pour célébrer le culte interdit dans les églises de Paris. (Archives historiques de l’Archevêché de Paris, Paroisse Saint-Roch, BMS, 8 décembre 1794-19 septembre 1796, Voir en ligne
  4. Maurice Gassie, Montfort, bastide de Chalosse, édition de la Sauvagère, 2013, p.74-75 : "Déclaration de domicile faite à la mairie de Montfort le 16 août 1808. Pierre Arnaud Datigoeyte, avocat et propriétaire, déclare qu'il a quitté la commune de Lahosse où il était habitant et domicilié pour se retirer dans celle de Montfort, dans la maison dite de Petite Hourcade, où son ayeul paternel est né et où le déclarant possède une propriété assez conséquente (...) Déclaration en conformité avec l'article 104 du code Napoléon. Sur quoi, nous Maire de Montfort François Xavier Candeloup, avons donné acte."
  5. Registre des actes de l'état civil de la commune de Lahosse, 1803-1831, cote 4 E 141/2-5, page 443/541 : "lesquels nous ont déclaré que pierre arnaud Dartigoeyte âgé de quarante huit ans, profession d'avocat, domicilié à Montfort, fils d'arnaud clement Dartigoeyte et de M. Lanefranque est décédé le vingt cinq du mois de Novembre"

Sources et bibliographie

  • « Pierre-Arnaud Dartigoeyte », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Bulletin de la Société archéologique du Gers
  • Gilbert Sourbadère, Daniel Hourquebie, Histoires de la Révolution en Gascogne, Loubatières, 1989
  • Gilbert Brégail, Le Gers pendant la Révolution, Auch, Cocharaux, 1934
  • G. Cabannes, Dartigoeyte, J. Lacoste, Mont-de-Marsan, 1936
  • Hubert Delpont, Nouvelle approche de Dartigoeyte, le Landais maudit par l'Histoire, Bulletin de la Société de Borda, 1-2014, p. 35-50.

Voir aussi

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