Picard Surgelés

Picard Surgelés est une entreprise française spécialisée dans le commerce de détail de produits alimentaires surgelés sous marque de distributeur. Elle est le chef de file français dans ce secteur, contrôlant près de 20 % du marché en 2014[2].

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Picard Surgelés

Création 1906 « les Glacières de Fontainebleau »
Dates clés 17 septembre 1958 (immatriculation de la société actuelle)
Fondateurs Raymond Picard
Personnages clés Xavier Decelle, Philippe Pauze, Philippe Dailliez
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan « Pour le bon et le meilleur »
Siège social 1 Route Militaire, Fontainebleau
 France
Direction Cathy Collart Geiger
Actionnaires Lion Capital LLP 51 % Zouari 44,5 %
Activité Commerce de détail de produits surgelés (4711A)
Produits Produits alimentaires surgelés
Effectif 4 591 (03/2017)
SIREN 784 939 688
Site web www.picard.fr

Chiffre d'affaires 1 414 970 600 € à fin mars 2019
Résultat net 102 861 900 € à fin mars 2019[1]

L'entreprise appartient à 51 % au fonds britannique Lion Capital, à 44,5% au groupe de Moez-Alexandre Zouari[3], et le reste au groupe suisse d'industrie agroalimentaire Aryzta Société Suisse. Ce dernier, coté en bourse[4], fabrique et commercialise des transformations boulangères et pâtissières, propose des plats préparés à destination de la restauration hors domicile. Ces préparations sont principalement commercialisées sous les marques Hiestand, Cuisine de France, La Brea Bakery, Otis Spunkmayer et Fornetti.

En 2014, dans le classement du cabinet OC&C « Les enseignes préférées des Français », Picard Surgelés est premier[5].

Historique

Ancien logotype de Picard Surgelés

En 1906, deux frères bellifontains, René et Gaston Bajante[6] (nés en 1880 et 1882, ils sont les fils d'un charcutier dont le grand-père était un immigré tchèque), fondent au 18 rue de Neuville, à Fontainebleau, « Les Glacières de Fontainebleau », une fabrique de pains de glace qu'ils importent des Alpes par les chemins de fer. Ces pains de glace permettaient de maintenir au frais les aliments dans des glacières avant l'invention et la démocratisation du réfrigérateur et du congélateur. En 1920, l'entreprise est rachetée par M. Picard[7], dont le fils Raymond prend la direction en 1962. L’entreprise change alors de nom pour s’appeler « les Établissements Picard » et, s'inspirant des organisations nordiques et anglo-saxonnes, commercialise au détail des produits surgelés.

En 1973, Armand Decelle rachète l'entreprise, développe la vente par correspondance (avec un catalogue publié mensuellement) et ouvre, en 1974, le premier magasin spécialisé dans la vente de produits surgelés, rue de Rome à Paris. La société déménage en 1979 à Nemours et ouvre un entrepôt ultramoderne, un atelier de conditionnement et débute la mise en place d'un « laboratoire qualité ». En 1980, l'entreprise dépasse le cap de 20 magasins. En 1987 a lieu l'ouverture du 100e magasin ; suivent les premières ouvertures dans le reste de la France.

En 1994, alors que l'entreprise Picard a ouvert 300 magasins, elle est rachetée (79 % du capital) par le groupe Carrefour[8]. En 2001, Carrefour revend sa participation, à un groupe d'investisseurs mené par le fonds anglais Candover et associé à la famille Decelle et au management, selon le mécanisme du LBO.

De 2001 à 2004 : ouverture du 500e magasin en 2002. BC Partners rachète l'entreprise en 2004 (second LBO)[9].

De 2004 à 2010 : ouverture du 700e magasin en 2007. En , le PDG et fils du racheteur de Picard en 1973, Xavier Decelle, se fait évincer par l'actionnaire principal, BC Partners. Pour la première fois depuis 1973, la société n'est plus dirigée par un membre de la famille Decelle. L'actionnaire principal a rappelé l'ancien directeur général de la société, qui avait été licencié en , pour assurer une direction « d'intérim » dans l'attente du recrutement d'un nouveau président directeur général[10]. En 2009, Philippe Pauze, ex-salarié du groupe Carrefour, est nommé président directeur général par BC Partners.

Le , le fonds britannique Lion Capital et BC Partners annoncent être en négociation pour la cession de Picard. Le montant de la transaction serait évalué à au moins 1,5 milliard d'euros[11]. La transaction, encore par LBO, est conclue quelques mois plus tard.

En 2015, Picard Surgelés s'endette à hauteur de 790 millions d'euros, augmentant son endettement de 88 %, et affecte 602 millions au paiement d'un dividende à son actionnaire Lion Capital[12]. En , Aryzta, une entreprise suisse de boulangerie surgelée, lance une offre d'achat en deux temps pour Picard pour un montant approximatif de 910 millions d'euros, en plus de la reprise des importantes dettes, soit un total de 2,25 milliards d’euros[13].

Finalement, Aryzta acquiert 49 % des actions de Picard Surgelés[14].

En , la mise en vente de la participation d'Aryzta est évoquée[15] pour la première fois. Les difficultés de trésorerie de l'actionnaire, un besoin de 800 millions d'euros sont confirmées mi 2018[16].

Début , Moez-Alexandre Zouari a pu acquérir d'Aryzta une participation de 43% au capital de Picard Surgelés. En effet, Arysta souhaitait vendre de toute urgence sa participation[3],[17].

Picard à Stockholm, Suède (juin 2013)

Activités

À la fin , elle a 997 magasins et entrepôts en France et commercialise une gamme de 1 200 produits sous sa marque de distributeur Picard fabriqués par près de 200 entreprises de l'industrie agroalimentaire. Elle assure un service de vente à distance avec prise de commande par téléphone ou par Internet via son cybermarché Picard.fr. Des magasins existent également en Italie, en Belgique, en Suède, en Suisse, au Japon et sur l'île de la Réunion et la vente à distance est possible en Espagne[18]. Le supermarché néerlandais Albert Heijn a commencé la vente des produits de Picard en 2018.

Bilans publiés[19].
2015 2016 2017 2018 2019
Chiffre d'affaires en millions d'euros 1 322 1 357 1 385 1 436 1 414
Résultat net en millions d'euros + 95,5 + 98,8 + 111 + 101,7 + 102,9
Effectif moyen annuel 4 617 4 706 4 951 nc 5 878

Développement en franchise

Après avoir développé 926 magasins en interne, Picard, par la voix de son président directeur général Philippe Pauze, annonce le développement de franchises en France métropolitaine en 2015[20].

Controverses

2013 : affaire Spanghero

Début 2013, la société Picard Surgelés retire de la vente deux plats préparés (lasagnes et chili con carne sous marque de distributeur Picard) fabriqués pour elle par la société Comigel lors de la fraude à la viande de cheval[21],[22]. Picard Surgelés précise que le transformateur Spanghero ne fait pas partie des fournisseurs enregistrés dans son cahier des charges avec Comigel, une information confirmée par ce dernier[23].

Cette affaire conduit à une chute de 40 % de ses ventes de plats préparés surgelés à base de viande même si, depuis lors, celles-ci ont retrouvé leur niveau d'avant la crise[24].

Bilan social

En 2007, à la suite du dernier LBO, Picard Surgelés connaît des tensions internes[25]. Certains syndicats de salariés reprochent à leur direction d'exiger d'eux de continuels efforts de gains de productivité alors qu'elle a encaissé des millions d'euros lors de cette opération.[pas clair]

Notes et références

  1. https://www.societe.com/societe/picard-surgeles-784939688.html
  2. Sabine Delanglade, « Picard, le surgelé qui réchauffe la croissance », sur lesechos.fr, .
  3. « Qui est la famille Zouari, qui rachète près de la moitié de Picard ? », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Aryzta : Cours action Aryzta | ARYN | CH0043238366 », sur zonebourse.com (consulté le )
  5. « Voici le classement des enseignes préférées des Français », sur Challenges.fr, .
  6. Recensement de Fontainebleau année 1911, page 86
  7. "La Revue générale du froid" volume 65, Numéros 7 à 12 - Page 1105, sur Google Books
  8. Avec Picard, Carrefour met la main sur un spécialiste des marques de distributeur, dans L'Usine Nouvelle
  9. Julia Pascual, « Pour les financiers, la valeurs des surgelés Picard ne fond pas », Libération, (lire en ligne).
  10. « Le patron de Picard Surgelés quitte ses fonctions », sur challenges.fr, .
  11. La Tribune.fr / 2010-07-26 / Le fonds britannique Lion Capital s'empare des surgelés Picard
  12. http://www.agefi.fr/articles/picard-surgeles-sert-un-festin-a-lion-capital-1347163.html Picard Surgelés sert un festin à Lion Capital
  13. Denis Cosnard, « Les surgelés Picard sous pavillon suisse », Le Monde, (lire en ligne).
  14. « Vers une mise en vente de la marque de surgelés Picard? », sur Challenges.fr, .
  15. nc, « vers une mise en vente », challenges,
  16. « Aryzta, actionnaire de Picard, a besoin de 800 millions d'euros - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  17. « Un Français rachète les parts de l'actionnaire suisse de Picard », sur BFMTV (consulté le )
  18. Picard en Europe - site internet
  19. « Picard : bilans », sur verif.com (consulté le )
  20. « Les Échos de la Franchise », sur Les Échos de la Franchise (consulté le ).
  21. Viande de cheval: Picard annonce que deux lots de lasagnes sont concernés, Huffington Post, 12 février 2013
  22. « Le scandale de la viande de cheval prend de l'ampleur » , Le Figaro, 12 février, mis à jour le 13 février 2013
  23. Viande de cheval chez Picard : Comigel a utilisé par "erreur" un lot Spanghero, Le Monde, 19 février 2013
  24. « Picard, le surgelé qui réchauffe la croissance », Les Échos, 2 octobre 2014.
  25. Challenges, no 68, février 2007

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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