Philitt

La devise de la revue est une citation de Charles Péguy, inscrite sur la quatrième de couverture de chaque numéro : « Ce qui est dangereux, c’est ce grand cadavre mort du monde moderne. »[1].

La ligne éditoriale de Philitt est la critique de la modernité. Consciente d'être moderne, elle n'est pas postmoderne mais elle est « [hostile] aux dérives de l’idéologie du progrès ». Elle valorise la spiritualité contre le matérialisme, les anciennes solidarités contre l’individualisme[2]. Elle critique la limitation que fait le moderne du réel à l'immanence, ce qui nie la transcendance et rend impossible la beauté[3].

Philitt met à l'honneur des auteurs tels que Dostoïevski[4]^,[5], Charles Péguy[6]^,[7], Léon Bloy[8]^,[9], René Guénon[10]^,[11], ou encore Georges Bernanos[12]^,[13].

La ligne hétérodoxe de la revue en fait un nouveau sujet important du débat intellectuel de droite, selon l'universitaire Alexandre de Vitry[14], qui considère la revue comme incontournable dans la compréhension de la résurgence de Charles Péguy dans la pensée politique française contemporaine[15].

Généralement identifiée par la presse comme une revue de droite, PHILITT est mêlée par Le Monde à un ensemble d'autres revues de « jeunes conservateurs décomplexés »[16] proches de la philosophie du socialiste conservateur Jean-Claude Michéa. Elle est qualifiée par Le Nouvel Observateur de « grande église internet consacrée à la dévotion de la France qui s'en va »[17]. Le site d'actualité Mediapart associe Philitt à la nouvelle presse de droite à côté d'une revue comme L'Incorrect[18] PHILITT présente, vulgarise et critique en effet la pensée d'auteurs réputés comme relevant de la pensée philosophique et politique de droite, parmi lesquels Joseph de Maistre[19]^,[20]^,[21]^,[22], Louis de Bonald[23], Maurice Barrès[24]^,[25]^,[26]^,[27]^,[28] et Charles Maurras[29]^,[30]^,[31]^,[32]^,[33]^,[34]^,[35].

De son côté, PHILITT se désolidarise explicitement dans son manifeste[36] de la pensée de droite comme de celle de gauche pour se revendiquer exclusivement de la « pensée libre » de Charles Péguy. Cette revue s'oppose néanmoins de façon polémique contre Éric Zemmour[37]^,[38] et son public, et dénonce la pensée de Renaud Camus[39]^,[40]. Philitt ouvre son sixième numéro L'argent seul devant Dieu (éd. du Rocher, printemps-été 2018) sur un pamphlet contre la revue de droite L'Incorrect : « La droite la plus bête du monde fait une revue » (p. 10). Ce ton polémique[41], quoiqu'assumé, reste quantitativement très marginal par rapport à la diversité de ses autres articles, qui sont aussi bien des entretiens[42]^,[43]^,[44]^,[45]^,[46], des recensions que des articles généraux.

Philitt est une revue dont l'ambition littéraire et scientifique prime sur l'ambition politique. Elle est ainsi mentionnée dans la presse grand public[47] et le milieu radiophonique, qu'il soit de droite[48] ou non[49].

La première apparition recensée de Philitt chez France Culture remonte à la citation de l'hommage de la revue à Clément Rosset, à la suite de son décès[50]. Depuis, la radio culturelle française cite l'analyse de Philitt à propos de Raspoutine[51] ou encore son traitement de l'argent comme veau d'or dans son sixième numéro[52]. Le mardi 25 décembre 2018, l'écrivain et chef de rédaction de Philitt, Matthieu Giroux, est invité par Matthieu Garrigou-Lagrange sur France Culture pour présenter la revue[53]. Le 23 mars 2019, Eugénie Bastié présente, dans la rubrique "Instant critique", le numéro 8 de Philitt sur "L'Enfance retrouvée"[54]. Le 25 décembre 2019, Perrine Kervran cite en marge de la bibliographie de son émission[55] un article de Philitt sur Nauru[56].

1. (mai 2015) : Présentation générale
2. (janvier 2016) : Terre et enracinement
3. (octobre 2016) : Les illuminations du voyage
4. (février 2017) : Le Salut par la politique ?[58]
5. (automne-hiver 2017) : Je suis barbare[59]
6. (printemps-été 2018) : L'argent seul devant Dieu[60]
7. (automne-hiver 2018) : Memento Mori[61]^,[62]
8. (mars 2019) : L'enfance retrouvée[63]
9. (automne-hiver 2019) : La ville, péché moderne[64]

Au 1^er janvier 2020, la revue compte 713 articles publiés.