Paxos

Paxos (au pluriel en Grec Παξοί ou Παξί, transcrits Paxoi ou Paxi, à l'accusatif Παξούς), est une île ionienne (Grèce). Elle est située au sud de l'île de Corfou. À 2,5 km au sud de Paxos se situe sa voisine Antipaxos, une petite île qui ne compte qu'une quarantaine d'habitants permanents.

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Paxos
Παξοί (el)

Le port de Gaios
Géographie
Pays Grèce
Archipel Îles Ioniennes
Localisation Mer Ionienne (mer Méditerranée)
Coordonnées 39° 12′ N, 20° 10′ E
Superficie 25 km2
Point culminant Aghios Isavros (250 m)
Administration
Périphérie Îles Ioniennes
District régional Corfou
Dème Paxos
Démographie
Population 2 500 hab. (2001)
Densité 100 hab./km2
Plus grande ville Gaios
Autres informations
Fuseau horaire UTC+2
Site officiel http://www.paxi.gr
Géolocalisation sur la carte : Îles Ioniennes (périphérie)
Paxos
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Paxos
Îles en Grèce

Longue d'environ 10 km, Paxos ne dépasse que rarement km de large pour une superficie d'environ 25 km2[1]. Son point culminant se situe à 248 m d'altitude.

La moitié des 2 500 habitants de l'île habite à Gaios, la localité principale située au sud-est[1]. Gaios est un petit port de pêche bien protégé par deux îlots avancés, Panaghia et Agios Nikolaos.

Histoire

Antiquité

Paxos a été sporadiquement peuplée et c'était une escale maritime dans les périodes où elle avait suffisamment d'eau.

D'après la mythologie grecque, Poséidon aurait séparé Paxos de Corfou avec son trident afin d'y créer un nid d'amour pour lui-même et son épouse Amphitrite. C'est en passant au large de Paxos que, selon Plutarque[2], le pilote égyptien d'un navire entendit une voix venue du rivage qui criait son nom (« Thamous ») et lui demandait d'annoncer que « le grand Pan est mort »[3].

L'île est devenue romaine en -148 avant notre ère mais sa population est restée grecque comme en témoignent les tessons. Avec la christianisation, elle devint byzantine et abrita un petit ermitage. Elle était alors rattachée au thème maritime de Céphalonie.

Moyen Âge

À partir du VIIIe siècle, Paxos subit les assauts des arabes venus du sud, des slaves venus du continent, et au XIe siècle, des normands venus de l'ouest, et se dépeuple. L'ermitage est abandonné. L'île est rattachée, nominalement, au Comté palatin de Céphalonie et Zante, jusqu'en 1204 lorsque la République de Venise en fait un port-abri et un poste de vigie pour sa flotte. Elle est reconquise d'abord par le Despotat d'Épire en 1231 puis par les Grecs impériaux entre 1269 et 1310, lorsqu'elle passe sous contrôle des Angevins du Royaume de Naples, avant de revenir à Venise en 1386, pour quatre siècles, ce qui la préserve de l'occupation turque.

Histoire moderne

Alors qu'au XVIIIe siècle s'esquisse la renaissance culturelle grecque, Paxos est occupée par la France révolutionnaire en 1797 lors de la signature du traité de Campo-Formio, et rattachée au département de Corcyre[4]. Du 2 avril 1800 au 20 juillet 1807, l'île est occupée par la flotte russe, accueillie en libératrice en tant que puissance orthodoxe, étant alors incluse dans la « République des Sept-Îles ». En 1807, la Russie rétrocède l'île à la France, mais ce sont les marins britanniques qui y débarquent. Des combats navals franco-britanniques ont lieu dans les parages, et des patrouilles des deux camps se poursuivent parfois dans l'île, qui est aussi un repaire de contrebandiers. Au traité de Paris le 5 novembre 1815, Paxos est intégrée dans le protectorat de la « République des Îles Ioniennes » (United States of Ionia), qui est rattaché à la Grèce le 21 mai 1864. La marine grecque y débarque le 2 juin.

En 1939-1940, la marine de l'Italie fasciste bombarde inutilement l'île, et en 1941-1943, elle y débarque et inclut Paxos dans un état fantoche, Lo Stato ioniano, mais en octobre 1943 les Italiens se retirent, et c'est la Kriegsmarine allemande qui occupe l'île, vidée de ses habitants. Après la guerre, une fois l'occupant parti, ceux-ci reviennent et reconstruisent leurs demeures : l'île reprend vie et retrouve la paix.

Gaios

Notes et références

  1. Maud Vidal-Naquet, « Paxos, l'île grecque refuge », Le Figaro, 9 mai 2014.
  2. Plutarque, De defectu oraculorum c.17 (mentionné par Salomon Reinach).
  3. Salomon Reinach, qui a étudié ce mythe, propose de comprendre qu'en fait, la voix s'écriait « Thamous, Thamous, Thamous, le très-grand (Panmegas) est mort », faisant référence aux lamentations rituelles des « Syriens » de l'époque à propos du dieu Adonis, également appelé Thamous.
  4. Louis Lacroix, Les Îles de la Grèce, Firmin Didot, 1853, p. 638.

Annexes

Bibliographie

  • Salomon Reinach, Cultes, mythes et religions (édition établie par Hervé Duchêne), Robert Laffont, 1996 (ISBN 2-221-07348-7) p. 325-333 (La mort du grand Pan)

Lien externe

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