Paul Pavlowitch

Paul Pavlowitch, né le à Nice, est un écrivain, éditeur et journaliste français. Il a été éditeur au Mercure de France, maison d’édition dirigée par Simone Gallimard[1].

Cet article possède un paronyme, voir Pavlovitch.

Biographie

Présenté comme son « neveu » par Romain Gary, Paul Pavlowitch est le fils de Dinah Owczyńska, cousine germaine de Gary, Paul étant donc le petit-cousin de ce dernier. Une bourse lui permet de suivre des études de droit à Toulouse et à Paris (1964) ; après l’obtention de la licence, un séjour en université américaine est financé par l’écrivain qui le considère un peu comme son fils. Après avoir été documentaliste au lycée Arago à Paris, Pavlowitch effectue divers « petits boulots » (standardiste, plombier, professeur de droit pour gendarmes, camionneur, peintre en bâtiment, etc.). Dans le même temps, introduit par Gary, il effectue des travaux de réécriture aux éditions Gallimard. Il devient « copiste » puis traducteur de l’anglais pour diverses maisons d’édition.

Émile Ajar

Paul Pavlowitch est devenu célèbre pour avoir endossé, au début des années 1970, le pseudonyme d'Émile Ajar à la demande de Romain Gary, qui désirait écrire sous un autre nom ; Pavlowitch a ainsi « personnifié » durant huit années l'auteur des romans Gros-Câlin, La Vie devant soi, Pseudo et L'Angoisse du roi Salomon, écrits en réalité par son « oncle ». Émile Ajar obtient le prix Goncourt en 1975, récompense qu’il ne peut finalement refuser[2].

Des journalistes ayant établi le lien de parenté entre Ajar-Pavlowitch et Romain Gary, ce dernier imagine, de façon machiavélique, Ajar se racontant, puisqu’il avait été « découvert ». Ce sera Pseudo (1976), roman mettant en scène un mystérieux oncle, tyrannique, égocentrique, nommé Tonton Macoute où chacun reconnaîtra Gary. Violent et comique, ce roman analyse les méandres de la création littéraire. Mais les liens entre Pavlowitch, qui s'est pris au jeu de l'écrivain, et Romain Gary (qui a signé avec les éditions Mercure de France un contrat pour cinq livres d'Ajar) se dégradent. Dès lors, ce dernier fait appel à son avocat pour formaliser un arrangement : 40 % de ses droits d'auteur reviennent à Pavlowitch, qui en échange doit garder le secret, tout en ayant signé plusieurs lettres à Romain attestant qu'il n'est qu'une marionnette[3].

De son côté, Pavlowitch a retracé cette aventure en 1981 dans un ouvrage éclairant publié sous son nom par les éditions Fayard, L’Homme que l’on croyait. Le , en prélude à la sortie de cette autobiographie, il dévoile dans un communiqué de l'AFP la véritable identité d'Ajar[4]. Romain Gary s’explique aussi dans une publication posthume : Vie et mort d’Émile Ajar[5]. Ce texte de Gary, daté du , est publié après la révélation apportée le par Pavlowitch sur le plateau de l'émission littéraire Apostrophes de Bernard Pivot[6].

Œuvre personnelle

Paul Pavlowitch a produit une large part de son œuvre personnelle aux éditions Fayard. Il a publié Tom, roman, aux éditions Ramsay en 2005. Il a en outre participé à la réalisation de L'Autre Journal, magazine des années 1980-1990, fondé par Michel Butel. Par la suite, il a enseigné dans les prisons.

Un documentaire réalisé par Philippe Kohly pour la télévision française (Le Roman du double), diffusé en 2010, décrit avec sympathie cette histoire peu commune qui suscita en son temps l’hostilité de quelques journalistes et critiques littéraires.

Vie privée

Paul Pavlowitch est père de deux filles et grand-père de trois petits-fils.

Ouvrages

  • L’Homme que l’on croyait, document, Fayard, 1981
  • La Peau de l’ours, roman, Mazarine, 1986
  • Victor, document, Fayard, 2000
  • Céline, roman, Fayard, 2002
  • Un autre monde, roman, Fayard, 2004
  • Tom, roman, Ramsay, 2005

Notes et références

  1. J-F Hangouët, La Traversée des frontières, Découvertes, Gallimard, 2007, Paris.
  2. « Paul Pavlowitch, 58 ans, a personnifié Émile Ajar, Goncourt 1980 et invention de son oncle Romain Gary. Il s'en remet en écrivant. Altéré. », Libération.
  3. Michel Lafon et Benoît Peeters, Nous est un autre. Enquête sur les duos d'écrivains, Flammarion, , p. 305.
  4. Marie-Françoise Quignard, Le Mercure de France. Cent un ans d'édition, Bibliothèque nationale de France, , p. 185.
  5. Gallimard, NRF, 1981, 43 p.
  6. Pierre Assouline, Paul Audi, Pierre Bayard,, Lectures de Romain Gary, Gallimard, , p. 88.

Liens externes

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