Paul Matter

Paul Matter (-) est un magistrat et historien français.

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Docteur en droit, il entre à la Cour de cassation, où il est successivement premier avocat général, procureur général et premier président. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1926.

Il a donné son nom à la doctrine Matter, doctrine selon laquelle la loi française postérieure prime sur les traités internationaux. Cette doctrine a été abandonnée en 1975 par la Cour de cassation (arrêt Jacques Vabre) et en 1989 par le Conseil d'État (arrêt Nicolo), ouvrant la voie au contrôle de conventionnalité.

Biographie

Jacques[1] Paul Matter naît le à Paris[1],[2]. Il est le fils d'Albert Jules Thimothée Matter, pasteur de l'Église réformée, et de son épouse Joséphine Aimée née Blech[1].

Docteur en droit et lauréat de l'École des sciences politiques, Matter est d'abord avocat[3]. En , il entre dans la magistrature comme substitut à Dreux[2]. En , il passe au tribunal de la Seine[2]. En , il est promu substitut du procureur général de la Seine[2]. En , il devient directeur du contentieux et de la justice militaire du ministère de la Guerre ainsi que conseiller d'État[2]. En , il est nommé membre de la Commission interministérielle d'études pour la Société des Nations (CIESDN)[4]. Il devient avocat général à la Cour de cassation en , président de chambre en , procureur général en et premier président en [2].

Il meurt le à son domicile, au no 27 de la rue Marbeuf, dans le 8e arrondissement de Paris[1],[5]. Ses obsèques sont célébrées le en l'église de la Rédemption[6],[7]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (34e division)[7],[8].

Honneurs et distinctions

En , Matter est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques[1],[2]. Il y succède à Félix Rocquain[2].

En , il est fait grand-croix de la Légion d'honneur[1].

Principales publications

  • Droit romain : de la Manus mariti et des sociétés de tous biens entre époux. Droit français : Dissertation sur les origines de la communauté de biens entre époux (1890)
  • La dissolution des assemblées parlementaires : étude de droit public et d'histoire, Paris, F. Alcan, , 1 vol., III-281 p., in-8o (lire en ligne)
  • La Prusse et la révolution de 1848 (1903)
  • Bismarck et son temps (3 volumes, 1905-1908)
  • Cavour et l'unité italienne (3 volumes, 1922-1927)
  • Gambetta (1923)

Notes et références

Voir aussi

Textes officiels

Nominations
Décorations

Bibliographie

  • [Bourgin 1938] G. Bourgin, « Paul Matter », Revue historique, vol. 63e an., t. 183, , chronique, nécrologie, p. 183 (JSTOR 40946442, lire en ligne).
  • [Foulatier 2015] A. Foulatier, « Civ., , Sanchez », dans A. Pellet et A. Miron (dir.) (préf. de R. Abraham), Les grandes décisions de la jurisprudence française de droit international public, Paris, Dalloz, coll. « Grands arrêts », , 1re éd., 1 vol., XXV-783 p., 21 cm (ISBN 978-2-247-15196-7, EAN 9782247151967, OCLC 904961342, notice BnF no FRBNF44293348, SUDOC 184301882, présentation en ligne, lire en ligne), no 4 (lire en ligne).
  • [Niess 2009] A. Niess, « Léon Bourgeois (-), juriste et ange de la Paix », Parlement[s] : revue d'histoire politique, no 11 : « Les juristes et la loi », , p. 135-148 (résumé, lire en ligne).
  • [L'Est républicain, ] « M. Paul Matter, premier président honoraire de la Cour de cassation », L'Est républicain, vol. 50e an., no 18619, , Les morts du jour, p. 2, col. 6 (lire en ligne).
  • [Le Figaro, ] Valfleury, « Deuils », Le Figaro, vol. 113e an., no 73, , Le carnet du Figaro, p. 2, col. 6 (lire en ligne).
  • [Le Figaro, ] Valfleury, « Deuils », Le Figaro, vol. 113e an., no 76, , Le carnet du Figaro, p. 2, col. 6-7 (lire en ligne).

Liens externes

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