Paul Costermans
Paul-Marie Costermans (né à Bruxelles le , décédé le à Banana), inhumé au cimetière de Forest. Il fut un agent belge de l'État indépendant du Congo dont il fut l'un des principaux artisans du développement dans les années 1890. Il fut surnommé localement gondoko, le "léopard", pour sa manie due à son état de nervosité permanente d'arpenter de long en large sa véranda. Son nom fut donné à Costermansville, aujourd'hui Bukavu.
Formé à l'École royale militaire, il est nommé sous-lieutenant d'artillerie le . Il entre au service de la Force publique de l'État indépendant du Congo en 1890. Désigné au commandement du district du Stanley-Pool, il fit preuve de dynamisme pour le développement de sa circonscription, et en particulier de son chef-lieu Léopoldville. Naturellement nerveux, il dut cependant à deux reprises, 1891 et 1894, interrompre son mandat pour rentrer en Europe. Il est de retour à Léopoldville le .
Dès lors, il sera l'un des principaux artisans des voies de communication du Haut-Congo. Profitant de l'achèvement progressif du chemin de fer Matadi-Léopoldville, il sera témoin du lancement des premiers navires de 150 tonnes. Il fera baliser le fleuve jusque Kimpoko. Il est nommé Commissaire général le . Il rentre en Europe le .
Nommé Inspecteur d'État le , il prend la direction des districts du Stanley-Pool et du Kwango, où il développe davantage la région. Il rentre en Europe en 1901. Il repart le avec pour mission de développer un réseau de fortins à l'est du territoire. La frontière orientale Tanganyika - Ruzizi notamment était contestée par les Allemands à l'occasion de déboire de Francis Dhanis avec ses troupes tetelas.
Arrivé à Uvira le , il établit un cordon de fortifications s'étendant de Bobandana, au Nord du lac Kivu, jusqu'à Uvira, sur le lac Tanganyika. Uvira, Baraka, Luvungi, Rutshuru furent équipées de fortins armés d'artillerie et soutenues par des garnisons importantes et bien entraînées. Celles-ci dissuadèrent les Allemands de progresser davantage. Costermans remet le commandement de la région au capitaine d'État-major Tombeur et rentre en Belgique le .
Léopold II le nomme alors Vice-Gouverneur général de l'IEC le . Il a notamment pour mission de renforcer les positions face au Congo français dans la région du bas-fleuve et prend ses fonctions à Boma, alors capitale du territoire, le . En octobre, à la suite du rapport de Roger Casement dénonçant les atrocités commises par les européens sur la population congolaise, la Commission d'enquête instituée par Léopold II afin de faire un rapport sur la situation humanitaire au Congo arrive à Boma. En , sa tournée terminée, elle revient à Boma, et dépose ses conclusions devant le gouverneur-général Costermans[1].
En première ligne face aux accusations, il prend mal les critiques adressées à l'Administration de l'EIC, et son état de santé se dégrade rapidement. Les médecins s'en inquiètent et conseillent de ne pas le laisser seul. Au cours d'un séjour à Banana, il parvient cependant à tromper la surveillance de ses collaborateurs et met fin à ses jours le . Le poste de Bukavu prendra le nom de Costermansville en 1927.
Notes et références
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- Recueil de textes sur E.V Sjöblom, missionnaire suédois au Congo des Mains Coupées, 1892-1903 par Svärd Arvid, traduction Jacques Macau, chez le traducteur, 1974. page 49
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