Patrick Brethous

Patrick Brethous est un militaire français de l'armée de terre qui a commencé sa carrière en 1979[1].

Il est aujourd'hui général de division[2],[3] au poste de chargé de mission auprès du chef d’état-major de l’Armée de terre. Il a participé aux opérations Barkhane[2],[4] et EUFOR RD Congo.

Biographie

Enfance et études

Patrick Brethous naît le [5],[1] à Sidi Bel Abbès en Algérie[2],[5].

À 14 ans, il entre au lycée militaire d'Aix-en-Provence où il obtient en 1979, son baccalauréat de sciences économiques.Il part étudier en 1982[6] à Saint-Cyr[1],[2],[4]. Il fait partie de la 169e promotion, soit la promotion général de Monsabert et réussit son diplôme avec option relations internationales en 1985.[5],[7]

En 1998 et 1999, il est breveté successivement du Cours supérieur d’État-major et du Collège interarmées de Défense[2],[5]

De 1983 à 1992

En 1983, il est stagiaire chef de section au sein du 1er régiment de chasseurs parachutistes à Pau, et il obtient son brevet de parachutiste. Deux ans plus tard, il entre à l’école d’application de l’infanterie à Montpellier, une école formant les officiers, les sous-officiers et certains soldats spécialistes de l'infanterie française. Il y reste une année[5].

À la sortie de l’école, il devient durant un an chef de section au sein du 19e groupe de chasseurs à Villingen, en Allemagne. De 1987 à 1988, il suit une formation de pilote dans les écoles d’application de l’ALAT[4] à Dax et au Luc, toutes deux spécialisées dans l’instruction des pilotes d’hélicoptères de l’aviation légère de l'Armée de terre[8],[9]. À la suite de ce stage, il reçoit son brevet de pilote d’hélicoptère de combat en  et la qualification de chef de patrouille d’hélicoptère de combat en . Il est également promu quatre années successives chef de patrouille anti-chars au 3e régiment d’hélicoptères de combat à Étain, soit jusqu’en 1992[5].

Avec ce poste, il participe entre août et , à la guerre du Golfe, puis à l’opération « Salamandre » et à « Desert Shield ». En effet, il embarque sur le porte-avions Clemenceau en août et septembre, pour être déployé en Arabie saoudite[5].

Par la suite, il est nommé en 1992 commandant d’unité d’une escadrille d’hélicoptères d’attaque au 5e régiment d’hélicoptères de combat à Pau et est moniteur pilote en avril de la même année[5].

De 1993 à 1999

Il participe à la guerre civile de Somalie[4] de mars à août de l’année 1993, et effectue les opérations « ORYX » et « ONUSOM2 » en tant que commandant d’escadrille mixte de reconnaissance et d’attaque[5].

Un an plus tard, de juillet à septembre 1994, il assiste à la guerre en Bosnie[4], et en particulier à l’opération Salamandre, où il embarque sur la mer Adriatique sur le bateau militaire TCD « Ouragan », en étant le commandant du détachement ALAT[1]. Après avoir occupé ce poste de commandant d’unité durant deux ans, il est promu au grade d’officier, et travaille désormais au bureau des opérations-instruction. Il participe de nouveau à la guerre en Bosnie de février à , dans les Forces de stabilisation, les SFOR[10] au poste de commandant en second du bataillon d’hélicoptères multinational de la DMNSE, dit aussi la Division multinationale Sud-Est à Sarajevo et Ploče[5].

Après trois ans à remplir cette fonction militaire, Patrick Brethous entre en 1997 au cours supérieur d’état-major[7] à Paris, une école qui forme les officiers et les sous-officiers de l'Armée de terre. Il poursuit cette formation jusqu’en 1999, puisqu’en 1998 il est officier stagiaire au Collège interarmées de Défense à Paris,[2],[5] qui chaque année prépare jusqu’à 500 hommes à devenir des chefs compétents au leadership affirmé, pour commander des régiments, des bateaux ou des bases aériennes des armées.

Le , il est nommé chevalier de la Légion d’honneur[11],[12],[5].  

De 1999 à 2004

À la sortie de l’école, soit en 1999, il assure pendant un an la fonction d’officier rédacteur des discours du Chef d'état-major de l'Armée de terre, Yves Crène[1],[2]. En , il est qualifié en tant que tireur missile HOT[5].

De 2000 à 2004, il sert au bureau de conception des systèmes de forces, dit BCSF, où il est officier en charge de l’aéromobilité.[2] Parallèlement, il est l’adjoint à l’expert principal militaire du comité Finabel, qui est un forum informel ayant pour ambition d’harmoniser les doctrines des différentes armées de terre européennes. Son Comité des principaux experts militaires analyse les directives des chefs d’état-major et les reformule en termes de missions. Durant cette même période, il est correspondant d’état-major d’Air et de Projection du collège des officiers de cohérence opérationnelle, aussi appelé collèges des OCO.[5]

De 2004 à 2011

Au lancement du processus ECAP, il devient membre du groupe d’hélicoptères. Le plan d’initiative européenne, ECAP, repose sur la création de groupes de travail, dont l'un s’occupe du pilotage aérien. Il a pour mission d’identifier des synergies et de promouvoir des solutions optimales, convenant aux pays qui en sont membres.

De 2004 à 2006, il est nommé chef de corps du détachement de l'ALAT, l'aviation légère de l'Armée de terre, des opérations spéciales appelées également DAOS[4]. Ce détachement, où il travaille depuis Pau, fournit l'essentiel des hélicoptères du commandement des opérations spéciales[2],[13],[5].

De juin à décembre 2006, il fait partie de l’opération Benga, qui se déroule en République démocratique du Congo. Il y est commandant du groupement de forces spéciales interalliées et interarmées[5].

Durant deux ans, de 2006 à 2008, il est successivement chef d’état-major de la brigade des forces spéciales de l'armée de terre, la BFST[4], puis promu colonel adjoint du général commandant cette dernière[2]. En 2008, il devient, pendant un an, adjoint de l’antenne Paris de l'EMOT, autrement appelé l’état-major opérationnel de l'armée de terre, avant d’y être nommé chef[2],[5].

De 2011 à 2018

Le , il quitte ces fonctions, pour celles de chef de conduite du centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées, le CPCO[14],[2],[15], puis il est nommé chef du centre , en succédant au vice amiral Frank Baduel, et ce jusqu'en 2015[16],[2],[4].

Dès le , il a supervisé la conduite de l'opération Serval, puis il assure sa conduite tactique et stratégique[5],[17].

Du dimanche au , il a visité les pays de la bande sahelo-saharienne (BSS). Le premier jour, il s’est rendu au camp Damien Boiteux à Bamako, pour discuter avec les autorités de la force Serval sur les problématiques liées à la régionalisation des opérations dans les pays de la BSS. Le lendemain, Patrick Brethous visite le détachement air de Niamey du Niger. Cette visite doit permettre de constater l’avancée des travaux dans le cadre de la régionalisation, rencontrer les chefs de ce détachement et visiter les installations des drones Reaper et Harfang. Sa visite s’est terminée le 1er mai par une visite à N'Djaména[18]. Après avoir observé les chantiers d’aménagements et effectué un point sur l’état des lieux des travaux du Poste de commandement interarmées de théâtre, le PCIAT[19] ainsi que sur la transformation de la force, il a effectué une visite du lieu[18].

Dans le cadre de ses responsabilités au CPCO, il effectue de 2011 à 2015, plusieurs déploiements en Afghanistan pour l'opération Pamir, au Liban pour l'opération Daman, au Kosovo pour l'opération Trident, au Libye pour l'opération Harmattan, en Somalie pour l'opération Noir ainsi qu’au Mali pour l'opération Serval[17], en République centrafricaine pour l'opération Sangaris[15], dans les pays de la BSS, en Syrie et en Irak pour l'opération Chammal. Il participe aussi aux opérations Sentinelle et Harpie qui se déroulent sur le territoire national français[5].

Il obtient le grade de général de division autrement appelé général trois étoiles[3], le [2],[5].

Puis le [4], Patrick Brethous remplace Jean Pierre Palasset au poste de général de division de l’opération interarmées Barkhane[20],[21],[22]. Cette opération française en partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne, dite BSS regroupe 3 000 militaires, dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes en appuyant les forces armées du G5 Sahel, qui agissent dans leurs territoires. Il était alors en poste à N'Djaména, ville du Tchad. Il assure cette fonction jusqu'à l'achèvement de sa mission le [4], année où il est devenu le Commandement des forces spéciales terre[23],[1],[24] ainsi que commandant de la base de défense de Pau[25], Bayonne et Tarbes[26],[27],[28]. Cette ensemble de base, dont la portion centrale est à Pau, a pour mission principale de soutenir les organismes militaires de la garnison, le 35e régiment d'artillerie parachutiste, autrement dit le 35e RAP[29] et le 1er régiment de hussards parachutistes, le 1er RHP[30].

De 2018 à 2020

Le 2 février 2018, deux hélicoptères militaires se sont écrasés dans le Var, à son bord, cinq militaires, qui sont tous décédés[31]. Le général Patrick Brethous s'est exprimé pour saluer la mémoire de ces hommes, puisque deux d’entre eux appartenaient au 4e régiment d'hélicoptères et avaient été déployés avec les forces spéciales que Patrick Brethous avait dirigé. Ainsi, il a dit, à la suite de l'hommage de la ministre des Armées, Florence Parly, « Aujourd'hui, tout le régiment est en deuil. Ce sont de jeunes officiers pilotes mais ils avaient déjà beaucoup d'expérience. Ils ont mené de nombreuses missions à l’étranger »[32].

Le mercredi 28 mars 2018, il participe à l’hommage national en mémoire du lieutenant-colonel Beltrame, et aux autres victimes tuées à Trèbes et Carcassonne le 23 mars de la même année, lors d'un attentat[33].

Le samedi , la commission consultative des réservistes opérationnels de l’Armée de terre, dit la CCROAT, s’est tenue à l'École militaire de Paris, pour remettre le prix ANRAT ou le prix de l'association nationale des réserves de l'Armée de terre. Le prix ANRAT récompense chaque année une action qu’elle soit individuelle ou collective de l'Armée de terre. À cette occasion, le général de division Patrick Brethous et d’autres généraux ont fait le point sur la situation actuelle des réserves de l’Armée de terre et sur son évolution future aux 300 participants de la cérémonie, avant que le prix ne soit remis[34].

Le , il est nommé sous-chef des opérations aéroterrestres de l'état-major de l'armée de terre, appelé SCOAT[35],[36].

Du 20 au , il a été inspecter les forces armées de la zone sud de l'océan Indien, les FAZSOI, accompagné par le colonel Jean-Marc Ozenne. Il s’est rendu à Saint-Denis, sur les emprises du 2e régiment parachutiste d’infanterie de Marine. Il a visité le centre d’aguerrissement tropical, soit le régiment, le complexe de tir, le dépôt de munitions ainsi que le hangar des troupes aéroportées. Pour finir ce contrôle, il a rencontré le général de division du régiment du service militaire adapté de La Réunion, le RSMA-R[37] et rejoint la section aérienne de gendarmerie afin de se rendre à Mayotte où le chef de corps du Régiment du Service Militaire Adapté de Mayotte, le RSMA-M[38] lui a présenté son régiment. Cette visite s’inscrivait dans le cadre de ses responsabilités organiques sur l’outre-mer et l’étranger[39].

Le , il est nommé chargé de mission auprès du Chef d'état-major de l'Armée de terre[1],[40],[41].

Vie privée

Patrick Brethous est un homme marié. Avec son épouse il a eu quatre enfants[5].

Il connaît également plusieurs langues. Ainsi, il a un niveau en anglais parlé du troisième degré et du deuxième degré en ce qui concerne l'écrit, ainsi qu'un deuxième degré parlé et écrit en espagnol et les bases parlé et écrit de l'arabe[5].

Opérations réalisées

Qualifications

  • Breveté de parachutiste : 1983[5];
  • Pilote d’hélicoptère de combat : février 1988[5];
  • Chef de patrouille d’hélicoptère de combat : octobre 1988[5] ;
  • Moniteur pilote : avril 1992[5] ;
  • Tireur missile HOT : février 1999[5] ;
  • Commandant de bord sous JVN, vol aux instruments[5] ;
  • Appontages[5].

Décorations

Notes et références

  1. « Le PDG d'Airbus Helicopters Bruno Even se dote d'un conseiller militaire », La Lettre A, le quotidien de l'influence et des pouvoirs, (lire en ligne)
  2. « Les femmes, les hommes et les pouvoirs », Bulletin quotidien,
  3. « Rencontre à Pau avec le général Patrick Bréthous, à la tête des Forces spéciales », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
  4. Patrick Brethous, « Conclusion du colloque les principes de la guerre en 2035 », sur www.penseemiliterre.fr (consulté le )
  5. [PDF] « Curriculum vitae du général de division Patrick Bréthous », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  6. « Toutes les promos », sur Site de la promotion Général Monclar (84-87) (consulté le )
  7. (en) « AIRBUS HELICOPTERS : Patrick Bréthous », sur lirelactu.fr (consulté le )
  8. « Historique EALAT Le Luc », sur ALAT.FR (consulté le )
  9. « Historique EALAT Dax », sur ALAT.FR (consulté le )
  10. « Force de stabilisation (SFOR) en Bosnie », sur www.google.com (consulté le )
  11. Luxia S.A.S, « JORF n° 157 du 8 juillet 1997 - PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR - ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR, Décret du 7 juillet 1997 portant promotion et nomination », sur alineabyluxia.fr (consulté le )
  12. « Ordre de la Légion d'honneur - Nominations, promotions et élévations du 28-06-2013 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
  13. « Les hélicoptères de l'armée de terre : situation et perspectives », sur www.senat.fr (consulté le )
  14. « Les coulisses des guerres au Mali et en Centrafrique », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  15. « L'armée française fait le service après-vente de son intervention en Centrafrique », sur France 24, (consulté le )
  16. « Décret du 5 juillet 2013 portant affectations d'officiers généraux - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  17. Salif, « Décorations à Paris : LES MEDAILLES DU MALI RECONNAISSANT », sur Mali Actu (consulté le )
  18. « visite du commandant du CPCO dans la BSS », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  19. R. P. Defense, « pciat », sur RP Defense (consulté le )
  20. « Barkhane : Point de situation au 16 juillet 2015 », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  21. « Valse de généraux pour Barkhane », la lettre A,
  22. « La fin des sanctuaires pour les terroristes », Sud Ouest,
  23. « Forces spéciales : la stratégie du secret », Sud Ouest,
  24. « Le général Brethous chez AIRBUS », sur Magazine Raids (consulté le )
  25. « Armée : le général Ducret est le nouveau patron des militaires du 64 », sur La-R%C3%A9publique-des-Pyr%C3%A9n%C3%A9es (consulté le )
  26. « Décret du 7 juillet 2016 portant affectations d'officiers généraux - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  27. « Patrick Brethous - Nominations au Journal officiel de la République française », sur jorfsearch.steinertriples.fr (consulté le )
  28. « Décret du 7 juillet 2016 portant affectations d'officiers généraux - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  29. « 35e régiment d'artillerie parachutiste », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  30. Préfecture des Hautes-Pyrénées, « 3ème Compagnie du Groupement de Soutien de la Base de Défense de Pau -Bayonne -Tarbes », sur www.hautes-pyrenees.gouv.fr, (consulté le )
  31. « Var : cinq morts dans l’accident de deux hélicoptères militaires », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  32. « Le général Patrick Bréthous des Forces spéciales rend hommage aux deux militaires palois tués », sur France Bleu, (consulté le )
  33. « Carcassonne et Trèbes : il y a un an, l’attentat du 23 mars 2018 », sur SudOuest.fr (consulté le )
  34. « Association nationale des réserves de l'armée de Terre - Le prix ANRAT du réserviste 2018 », sur anrat.fr (consulté le )
  35. « Denis Mistral change de poste aux Armées », acteurspublics,
  36. « Les femmes, les hommes et les pouvoirs », Bulletin quotidien,
  37. « rsma La Réunion », sur www.google.com (consulté le )
  38. « rsma mayotte », sur www.google.com (consulté le )
  39. « FAZSOI : Inspection des forces par le GDI Patrick Brethous, SCOAT de l’EMAT », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  40. « Décret du 27 juillet 2020 portant affectations d'officiers généraux », sur Droit des militaires, (consulté le )
  41. « Décret du 27 juillet 2020 portant affectations d'officiers généraux - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  42. « Au Nord-Mali, la nouvelle donne terroriste », le JDD,
  43. « Dans les postes avancés de Barkhane », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
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