Palladius (César)

Palladius (c. 415/425 - ) est césar de l'empire romain d'Occident pendant deux mois, en 455, aux côtés de son père Pétrone Maxime. Né entre 415 et 425, il occupe peut-être le poste de préfet du prétoire dans les années 440. Après l'assassinat de l'empereur Valentinien III et la prise du pouvoir par son père, Palladius est élevé au rang de césar. Il est marié à Eudocia, fille de Valentinien III, afin d'asseoir la légitimité de son père au trône impérial. Cette union provoque cependant la rupture d'un traité, conclu sous Valentinien, avec le roi vandale Genséric, par lequel Eudocia était promise à Hunéric, le fils de Genséric. Les Vandales envahissent et mettent à sac Rome, provoquant la fuite de Maxime et Palladius le . Ces derniers sont cependant capturés par une foule de paysans et tués, soit par la foule elle-même, soit par des servants du palais.

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Palladius
César
Règne
- (~2 mois) avec l'empereur Pétrone Maxime
Période « Derniers empereurs »
Biographie
Naissance v. 415/425
Décès
Rome
Père Pétrone Maxime
Épouse Eudocia (en 455)

Biographie

Sac de Rome par les Vandales de Genséric, toile de Karl Brioullov, 1833-1836.
Solidus de Pétrone Maxime, père de Palladius

Palladius est né entre 415 et 425. Son père, Pétrone Maxime est un sénateur très aisé, deux fois consul, ayant occupé plusieurs charges publiques sous les empereurs Honorius et Valentinien III[1],[2]. Palladius a peut-être occupé la charge de préfet du prétoire dans les années 440[3].

Maxime devient empereur romain d'Occident le , après l'assassinat de Valentinien III. Palladius est alors élevé au rang de césar, ou héritier désigné, par son père[4],[5], bien qu'aucune pièce ne soit frappé à son effigie[6]. Afin d'asseoir sa légitimité, Maxime lie sa propre famille à la veuve et la fille de Valentinien III, toutes deux membres de la dynastie théodosienne. Palladius est marié à Eudocia[7], la fille de Valentinien III, alors que lui-même épouse Licinia Eudoxia[5],[8],[9],[10]. Cependant, ces unions violent les termes d'un traité conclut entre Valentinien III et le roi vandale Genséric, lequel arrange le mariage d'Eudocia au fils de Genséric, Hunéric[11]. Genséric assemble alors une flotte contre Rome. Face à l'impréparation de Maxime, les nobles quittent la ville en masse, mais les paysans ne peuvent partir qu'a condition d'obtenir une permission gouvernementale. Alors que la flotte vandale approche de Rome, Maxime autorise finalement toute personne souhaitant fuir à le faire. Le , Maxime et Palladius tentent à leur tour de fuir la ville, mais ils sont arrêtés par une foule de paysans. Deux récits alternatifs de cet évènement existent: dans le premier cas, les servants du palais les tuent tous les deux, probablement pour plaire à la foule ; dans le deuxième, ils sont frappés par des pierres lors de leur chevauchée puis lynchés par les émeutiers[12],[13],[14].

Le seul contemporain à mentionner la vie de Palladius est Hydace de Chaves[15]. Peu d'éléments sont connus sur le co-règne de Maxime et Palladius : pour l'historien allemand Ferdinand Gregorovius, les mariages de Maxime et Palladius, et l'élévation de Palladius au rang de césar furent probablement les seules deux actions significatives de leurs environ 77 jours de règne[16].

Notes et références

  1. Oaks, Grierson et Mays 1992, p. 247.
  2. Alfèody et Straub 1983, p. 128.
  3. Alfèody et Straub 1983, p. 129.
  4. Drinkwater et Elton 2002, p. 116.
  5. Roberto 2015, p. 163.
  6. Vagi 2000, p. 563.
  7. Audrey Becker-Piriou, « De Galla Placidia à Amalasonthe, des femmes dans la diplomatie romano-barbare en Occident? », Revue historique, no 647, , p. 507-543 (lire en ligne)
  8. Drinkwater et Elton 2002, p. 119.
  9. Heather 2010, p. 378.
  10. De Jaeghere 2015, p. 438.
  11. Roberto 2015, p. 163-164.
  12. Burns et Jensen 2014, p. 64.
  13. Collins 2010, p. 88.
  14. Roberto 2015, p. 166.
  15. Thompson 1982, p. 143.
  16. Hamilton 2010, p. 212.

Voir aussi

Sources anciennes

Bibliographie moderne

  • (en) Gâeza Alfèody et Johannes Straub, Bonner Historia-Augusta-Colloquium, 1979/1981, Bonn, Habelt, (ISBN 978-3-7749-1917-4).
  • (en) J. Patout Burns et Robin M. Jensen, Christianity in Roman Africa : The Development of Its Practices and Beliefs, Wm. B. Eerdmans Publishing, , 736 p. (ISBN 978-1-4674-4037-0, lire en ligne).
  • (en) Roger Collins, Early Medieval Europe, 300-1000, Palgrave Macmillan, , 624 p. (ISBN 978-1-137-01428-3).
  • Michel De Jaeghere, Les derniers jours : La fin de l'empire romain d'Occident, Paris, Les Belles Lettres, , 656 p. (ISBN 978-2-251-44501-4).
  • (en) John Drinkwater et Hugh Elton, Fifth-Century Gaul : A Crisis of Identity?, Cambridge, Cambridge University Press, , 400 p. (ISBN 978-0-521-52933-4, lire en ligne).
  • (en) Annie Hamilton, History of the City of Rome in the Middle Ages, Cambridge, Cambridge University Press, , 564 p. (ISBN 978-1-108-01500-4, lire en ligne).
  • (en) Peter Heather, The Fall of the Roman Empire : A New History, Pan Macmillan, , 592 p. (ISBN 978-0-330-52983-9, lire en ligne).
  • (en) Dumbarton Oaks, Philip Grierson et Melinda Mays, Catalogue of Late Roman Coins in the Dumbarton Oaks Collection and in the Whittemore Collection : From Arcadius and Honorius to the Accession of Anastasius, Washington, Dumbarton Oaks Research Library and Collection, , 499 p. (ISBN 978-0-88402-193-3, lire en ligne).
  • Umberto Roberto, Rome face aux barbares : une histoire des sacs de la Ville, Paris, Le Seuil, , 430 p. (ISBN 978-2-02-116222-6).
  • Christian Settipani, Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 2 », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)
  • (en) E. A. Thompson, Romans and Barbarians : The Decline of the Western Empire, Madison, University of Wisconsin Press, , 329 p. (ISBN 978-0-299-08704-3, lire en ligne).
  • (en) David L. Vagi, Coinage and History of the Roman Empire, c. 82 B.C.- A.D. 480, Chicago, Fitzroy Dearborn, , 1350 p. (ISBN 978-1-57958-316-3, lire en ligne).

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