Province romaine de l'Égypte

La Province romaine d'Égypte s'établit en 30 av. J.-C. Pour autant, le pays conserve un statut particulier durant tout l'Empire romain en étant un des principaux greniers à blé, ainsi que la source de matériaux utilisés à Rome, tels que le granite, extrait de la carrière de Mons Claudianus, et le porphyre, extrait de Mons Porphyrites, qui transitaient via Coptos (voir l'ensemble des marbres égyptiens dans la liste des marbres antiques). D'autre part, si la religion égyptienne continue de rayonner dans l'ensemble du bassin méditerranéen, le monothéisme gagne le pays, principalement dans la ville d'Alexandrie. Bénéfice non négligeable, la Pax Romana règne durant plusieurs dizaines d'années.

Province romaine d'Égypte
Provincia Aegypti (Latin)
Ἐπαρχία Αἰγύπτου
Eparchía Aigýptou (Grec ancien)

Province de l'Empire romain

30 avant notre ère  641

Province de l'Égypte en l'an 125.
Informations générales
Capitale Alexandrie
Ère historique Antiquité classique
Histoire et événements
30 avant notre ère Conquête du Royaume ptolémaïque
390 Formation du Diocèse (en)
641 Conquête musulmane
Praefectus Augustalis

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Aujourd'hui, une partie de l’Égypte

Histoire

Après la mort de Cléopâtre VII, l'Égypte devient une province de l'Empire romain, gouvernée par un préfet choisi par l'empereur, et non par un gouverneur de l'ordre sénatorial[1].

L'héritage des Ptolémées n'est cependant pas totalement effacé : le grec reste une langue courante dans l'administration, et il n'y a pas de colonisation massive de l'Égypte par les Romains, qui respectent et même adoptent le panthéon et le culte égyptiens, même si le culte de l'empereur et de Rome est progressivement introduit.

Les premiers préfets romains en Égypte sont :

Après la destruction du temple de Jérusalem par les Romains en 70, Alexandrie devient l'un des grands centres d'immigration et d'études juives. Sous Trajan, une révolte des Juifs d'Alexandrie entraîne la suppression de leurs privilèges.

Hadrien visite plusieurs fois l'Égypte et, en mémoire de son jeune amant Antinoüs qui s'était noyé dans le Nil, fonde la ville d'Antinoupolis qu'il relie au port de Bérénice sur la mer Rouge.

Égypte romaine, d'Auguste aux Sévères

Sous Marc Aurèle, une importante révolte éclate, attribuée aux boukoloi, les bouviers du delta du Nil. Cette révolte trouve sans doute ses causes en partie dans les difficultés que connaît la province. Les crues du Nil ont été faibles, l'épidémie dite de la « peste antonine » touche la province et l'on assiste à la fuite de nombreux paysans face aux exigences fiscales. La révolte éclate vers 169, et semble culminer en 172, elle est suivie de plusieurs répressions de la part des Romains, mais aussi d'une remise d'impôt. On a pu voir dans cette période la fin de la prospérité égyptienne. En 175, Avidius Cassius, qui a dirigé les forces romaines durant la révolte, se déclare lui-même empereur et est reconnu par les armées de Syrie et d'Égypte. L'usurpateur est finalement abattu, et l'empereur rétablit la paix après une visite à Alexandrie. Une autre révolte éclate en 193 lorsque Pescennius Niger est proclamé empereur à la mort de Pertinax. Plus tard, l'empereur Septime Sévère donne une constitution à la ville d'Alexandrie.

L'empereur Caracalla accorde la citoyenneté romaine aux Égyptiens libres, comme à tous les habitants de l'Empire.

[réf. nécessaire]

Le IIIe siècle est marqué par une série d'usurpations et de guerres, en Égypte comme dans l'ensemble de l'Empire romain. Entre 270 et 272, la reine de Palmyre, Zénobie domine l'Égypte à la suite d'une invasion rapide[2]. Deux généraux basés en Égypte, Probus et Domitius Domitianus, mènent des révoltes et deviennent empereurs. L'empereur Dioclétien reprend l'Égypte en main, et réorganise la province à la fin du IIIe siècle.[réf. nécessaire]

Les empereurs romains

Temple de Dendour, construit sur ordre d'Auguste, conservé au Metropolitan Museum of Art de New York

À la chute des Ptolémées, les traditions égyptiennes sont restées en usage et la religion pharaonique est toujours respectée du pharaon Djéser à l'empereur Hadrien.

Si l'Égypte est importante aux yeux des Romains, c'est avant tout parce que le pays est, avec la Tunisie, le grenier à blé de l'empire. L'Égypte appartient personnellement à l'empereur et non au Sénat. L'époque romaine est une période assez honteuse pour les Égyptiens, considérés comme des personnes de basse catégorie, et qui endurent des conditions de vie difficiles.

L'empereur Domitien, vêtu des attributs du pharaon, frappant les ennemis de l'Égypte. Bas-relief du temple de Khnoum à Esna, 81-96 de notre ère

Des temples sont construits, ou bien les Romains embellissent ou achèvent les temples commencés par les Ptolémées. Ainsi sont construits la ville d'Antinoupolis, par le Romain Hadrien, le kiosque de Trajan à Philæ, le temple de Dendérah embelli par Auguste, plusieurs mammisi, etc. Les portraits du Fayoum sont cependant considérés comme un exemple de syncrétisme culturel dans le monde romain.

Le pharaon est le fils des dieux, sans lequel il n'y a que désordre en Égypte. L'empereur romain va se représenter, comme les Ptolémées, à la mode égyptienne, il doit se soumettre spirituellement au peuple, dont il se moque bien de respecter la tradition, hormis quelques exceptions.

En 215, les massacres d'Alexandrie de Caracalla déciment une part importante de l'élite grecque d'Alexandrie.

Après 391, date de fermeture des temples païens, de grands bouleversement religieux apparaissent : le christianisme prend son essor, mais ne séduit vraiment le pays qu'à partir du Ve siècle voire du VIe siècle.

Le sacrifice d'Isaac, tissu copte, VIe-VIIIe siècles.

L'Empire romain d'Occident s'effondre en 476, date de l'abdication de Romulus Augustule. Il ne reste alors que celui d'Orient, dont le centre est Byzance, ou Constantinople, civilisation mêlant tradition grecque et romaine, bien qu'une tendance orientale se forme définitivement à partir du VIIe siècle.

L'Égypte est alors dirigée par un préfet envoyé par Byzance, qui gouverne depuis Alexandrie.

Après la fin du culte d'Isis sur Philæ, la civilisation égyptienne meurt, son histoire tombe dans l'oubli. La redécouverte de cette période faste de l'Égypte pharaonique ne se fit qu'après l’expédition d’Égypte de Bonaparte, accompagné de nombreux scientifiques et archéologues en 1798.

[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Tacite, Histoires, I, 11.
  2. Maurice Sartre et Annie Sartre-Fauriat, Zénobie : de Palmyre à Rome, Paris, Perrin, , 348 p. [détail de l’édition] (ISBN 9782262040970, notice BnF no FRBNF43911911, présentation en ligne), p. 104-108.

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Sartre, L’Orient romain. Provinces et sociétés provinciales en Méditerranée orientale d’Auguste aux Sévères (31 av. J.-C. – 235 apr. J.-C.), Paris, Seuil, , 631 p. (ISBN 2-02-012705-9) ;
  • Dominique Valbelle et J.-Y. Carrez-Maratray, Le camp romain du Bas-Empire à Tell el-Herr, Paris, Errance, , 256 p. (ISBN 2-87772-207-4).
  • Naphtali Lewis, Life in Egypt under Roman Rule, Oxford, Clarendon Press, 1983. (en)

Articles connexes

Liens externes

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