Oyand de Condat

Saint Oyand ou Oyend ou Eugend (Eugendus en latin) ou Héand, né vers 450 près d'Izernore (Izarnodurum), non loin de Nantua et décédé entre 512 et 514 à Saint-Claude[1] est le quatrième abbé du monastère de Condat (aujourd'hui Saint-Claude dans le département français du Jura). Il est fêté le 1er janvier[2],[3].

Histoire

Disciple de saint Romain et de saint Lupicien, Oyand est éduqué au monastère de Condat, il y mène une vie austère, portant toujours la même tunique et le cilice et ne faisant qu'un repas par jour. Après son élection au titre d'abbé, il sera connu pour les miracles qu'il faisait en particulier en pouvant lire l'avenir[1].

Après le décès des pères fondateurs, le monastère passe sous la direction de l'abbé Minause qui prend Oyend comme coadjuteur avant que ce dernier ne soit élu lui-même abbé en 496. Une partie des moines, qui lui reprochaient son austérité et sa discipline, quittent alors le monastère. Il régularise la vie communautaire selon la règle de Tarnade (nom originel de l'abbaye d'Agaune qui fixa une règle portant son nom avec notamment l'usage de la psalmodie perpétuelle) et sait s'entourer d'érudits dont Viventiole[1].

Après un incendie qui détruit entièrement le monastère, il le fait entièrement reconstruire. Composé jusqu'alors de petites cellules individuelles, il les remplace par des dortoirs spacieux et l'oratoire primitif laisse place à une église.

Le Catalogue des abbés de Saint-Oyend date la mort de Saint-Oyend en 510, donnée reprise par la plupart de la littérature postérieure. Toutefois, cette date semble moins fiable que l'estimation proposée par François Martine en utilisant les données de la Vita Abbatum Acaunensium, de la lettre 17 d'Avit de Vienne à Viventiole et de la Vie des Pères du Jura. Saint Oyand serait donc mort un premier janvier, 512, 513 ou 514.[4]

Culte

Crypte Saint-Oyand à Grenoble

Après sa mort en vers 512-514, il fut inhumé à Saint-Claude au monastère qu'il dirigea et auquel son nom fut donné jusqu'au XIIIe siècle.

Son culte se répandit à partir du VIIIe siècle[1]. Plusieurs églises lui sont encore dédiées et l'on retrouve son nom dans celui de plusieurs communes : Saint-Oyen en Savoie (France), Saint-Yan en Saône et Loire (France), Saint-Oyen en Vallée d'Aoste (Italie) et Saint-Oyens dans le canton de Vaud (Suisse). Il apparaît aussi dans le nom d'un hameau de Montbellet (Saône-et-Loire) et dans celui de Saint-Héand (Loire).

Le musée archéologique Grenoble Saint-Laurent renferme une crypte intacte du VIe siècle dédiée à saint Oyand.

Les prénoms Oyen et Oyenne (ou Oyende) ont été portés en France jusqu'au XVIIIe siècle[5] mais sont ensuite devenus une curiosité.

Bibliographie

  • Histoire hagiologique de Belley ou recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse, Jean-Irénée Depéry, édition Bottier, 1834, p. 38 à 42. Google livres

Notes et références

  1. Jean-Irénée Depérys, Histoire hagiologique de Belley ou : recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse, Bottier, , 404 p. (lire en ligne)
  2. Nominis : saint Eugend
  3. Forum 'orthodoxe.com' : saints pour le 1er janvier du calendrier ecclésiastique
  4. François Martine, Vie des pères du Jura, Paris, Sources Chrétiennes N°142, Editions du cerf, , 534 p., p. 53-55
  5. Fréquence su prénom Oyen sur un site généalogique

Liens externes

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