Opio
Opio est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Opio | |||||
Opio. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-Maritimes | ||||
Arrondissement | Grasse | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis | ||||
Maire Mandat |
Thierry Occelli 2020-2026 |
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Code postal | 06650 | ||||
Code commune | 06089 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Upians[Note 1] ou Opidiens | ||||
Population municipale |
2 255 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 238 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 40′ 00″ nord, 6° 59′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 154 m Max. 361 m |
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Superficie | 9,47 km2 | ||||
Unité urbaine | Nice (banlieue) |
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Aire d'attraction | Cannes - Antibes (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Valbonne | ||||
Législatives | Septième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Ses habitants sont appelés les Upians ou les Opidiens.
Géographie
Cette commune est située dans la région de Cannes. Elle est à 17 km du bord de mer de Cannes, à 40 km de la station de ski Greolières-les-Neiges. Elle est entourée de bois (bois d'Opio).
Communes limitrophes
Châteauneuf-Grasse | Châteauneuf-Grasse, Le Rouret | Le Rouret, Roquefort-les-Pins | ||
Châteauneuf-Grasse | N | Roquefort-les-Pins | ||
O Opio E | ||||
S | ||||
Châteauneuf-Grasse | Valbonne | Valbonne |
Urbanisme
Typologie
Opio est une commune urbaine[Note 2],[1]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nice, une agglomération intra-départementale regroupant 51 communes[4] et 942 886 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Nice est la septième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse et Bordeaux[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cannes - Antibes, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (51,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (13,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (42,2 %), forêts (40,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (9,6 %), cultures permanentes (6,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Histoire
L’histoire d’Opio remonte à l’Antiquité.
Opio est à l’origine un important camp fortifié, un oppidum (d’où il a probablement tiré son nom) construit par une tribu celto-ligure, les Déciates. Il est détruit en 154 av. J.-C. par les légions romaines du consul Quintus Opimius puis il est de nouveau ravagé par les Wisigoths, les Ostrogoths, et occupé plus tard par les Sarrazins.
Moyen Âge
En 973, Guillaume Ier, comte de Provence, expulse les Sarrazins, aidé par des seigneurs, dont Rodoard[11]. En remerciement, Guillaume Ier lui attribue le titre de comte d’Antibes avec tous les pouvoirs civils et religieux. Il est dit dans les cartulaires de l'abbaye de Lérins : princeps Antipolitanus ad domino Guillelmo secundo comites Arlatensis creutus. Ces cartulaires donnent le nom de sa femme, Alajarde, fille du comte de Provence, Guillaume. Le comte lui a donné la souveraineté d'Antibes et la moitié des terres du diocèse. Il était encore vivant en 993. Dans ces mêmes textes sont donnés les noms des enfants de Rodoard : Gauceran, qui lui succède et obtient du comte de Provence l'autre moitié des terres du diocèse d'Antibes, Guillaume dit Gruette, à cause de son long cou, et Oda, mariée à Pierre Signerius[12].
Guillaume, dit Gruette, devint seigneur d’Opio en se mariant avec Adhoïs. Opio est alors rattaché à l'évêché d'Antibes.
En 1034, Gruette se retire comme moine à l’abbaye de Lérins, à qui il lègue une partie du fief d’Opio, dont les terres s’étendent, à l’époque, jusqu’au port de Cannes.
En 1084, le village est cité sous le nom d'Opio.
En 1110, les évêques d’Antibes et l’abbaye de Lérins entament une lutte d’influence pour la possession des biens des seigneurs locaux et des églises en particulier.
Les seigneurs d’Opio, dont Pierre (fils de Gruette) sont peu à peu dépossédés de leurs terres, au profit de l’épiscopat d’Antibes.
En 1150, les seigneurs d'Opio se sentant vulnérables à Opio décidèrent de construire un nouveau château au sommet d'une colline, Châteauneuf d'Opio. Rapidement, les habitants d'Opio vont se déplacer au château neuf.
Les comtes de Provence vont s'intéresser à l'est de la Provence et vont lutter contre l'influence et la prise de contrôle de ce territoire par la république de Gênes. Gênes avait déjà pris le contrôle de Vintimille et obligé Gui Guerra, comte de Vintimille à s'en reconnaître le vassal, en 1157. Raimond-Bérenger II est tué en 1166 pendant le siège de Nice. Alphonse Ier de Provence signa un accord en 1176 avec la commune de Nice mais après 1213 les Niçois vont se rapprocher des Génois qui en 1215 construisirent un château sur le rocher de Monaco.
Opio est prise en 1178. Foulque, Fulco, moine de l'abbaye Saint-Victor de Marseille succède à Bertrand Ier comme évêque d'Antibes en 1178. En avril 1178, Raimond Béranger, ayant reçu le comté de Provence de son frère Alphonse II d'Aragon, jugea en sa faveur dans une transaction avec Raimond de Grasse. Il l'a confirmé dans ses droits sur Mouans, Opio, Antibes, Avignonet et Mandelieu, Auribeau, Saint-Vallier, Saint-Cézaire, Caussols, Gourdon et son prieuré Saint-Vincent, le Bar, Biot et Sartoux[13].
La ville de Vintimille est prise par les Génois en 1222. Le comte de Provence Raimond Bérenger IV décida de prendre le contrôle de Nice. Romée de Villeneuve est chargé de s'emparer des châteaux de l'est de la Provence dont les seigneurs sont en rébellion contre le comte de Provence. Nice comme Châteauneuf-d'Opio sont pris en 1229. L'évêque de Grasse en est devenu le seigneur d'Opio vers 1244 et va le rester jusqu’à la Révolution, en 1789.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Puis, Aix se soumet en octobre 1387, ce qui précipite le ralliement des carlistes, dont la co-dame d’Opio, Renaude de Saint-Paul. Elle obtient un « chapitre de paix » de Marie de Châtillon le 2 janvier 1388 et prête hommage à Louis II d'Anjou, âgé de dix ans[14].
À la fin du XIVe siècle, l'habitat à Opio déclina et en 1400, le site du village est déclaré inhabité. L'église Saint-Trophime est conservée mais elle sert de chapelle.
Temps modernes
En 1631, Antoine Godeau, membre de l’académie française et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’église, est nommé par Louis XIII seigneur temporel d’Opio. Il est définitivement consacré évêque de Vence par une bulle du Pape en 1636.
Entre 1640 et 1650, il visite Opio à plusieurs reprises et demande que saint Trophime figure sur le retable de l’église.
Entre 1687 et 1705, l'église Saint-Trophime redevient paroissiale. La population est dispersée sur le territoire de la commune et l'agglomération n'est pas reconstituée[15].
En 1734, le premier Conseil de consuls élus par les opidiens se réunit sur le parvis de l’église Saint-Trophime.
En 1986 le jeudi 19 juin, sur le trajet à moto le ramenant de Cannes à Opio, Coluche est accompagné de deux amis.
Sans aucun motif apparent, un poids lourd lui coupe brusquement la route en effectuant une manœuvre dangereuse, un virage sec à gauche.
Roulant à vitesse modérée (selon l’expertise, à environ 60 km/h au lieu des 90 km/h autorisés), l’humoriste ne peut rien faire pour éviter la collision, sa tête percute l’avant droit du camion, un choc qui lui est fatal.
Les versions divergentes de l'accident données par la presse sèmeront le doute sur la thèse officielle de l'accident.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2018, la commune comptait 2 255 habitants[Note 5], en augmentation de 2,78 % par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes : +0,5 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Enseignement, sports
La commune dispose de divers commerces, d'un parc de sports, d'une école maternelle, d'une école primaire, et d'un cimetière. On y trouve également une école néerlandaise, De Gouden Klomp, où les enfants natifs des Pays-Bas, très nombreux dans cette région, peuvent recevoir une instruction sur la langue et la culture néerlandaises.
Économie
Opio compte, en 2006, 882 actifs (taux de chômage de 4 %).
La commune accueille un village de vacances du Club Méditerranée[22] ouvert en 1989[23].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Une pierre commémorative est située à côté du lieu de l'accident où Coluche a perdu la vie, le 19 juin 1986, et est visible de la route. Accessible à partir de la route de Cannes (D 3). Une nouvelle stèle en sa mémoire est inaugurée à l'occasion des 30 ans de sa mort[24].
L'église Saint-Trophime, du nom de l'évêque d'Arles qui aurait évangélisé la Provence, a une origine médiévale. Elle a peut-être été construite sur un temple dans le haut Moyen Âge. Elle est citée dans des textes de 1138. La nef est romane et date du XIIe siècle. Des éléments romains en réemploi sont visibles dans les murs. L'église a été remaniée au XVe siècle[25].
La Maison des évêques de Grasse, datant du XVIIe siècle, a une belle cage d'escalier de cette époque. Elle est devenue la mairie d'Opio. Une inscription funéraire romaine a été scellée sur le côté nord-est. Sa traduction est : À Caïus Albucius Opius qui vécut vingt ans, Caïus Albucius Opius et Nevia Paterna ont élevé ce monument à leur fils bien-aimé.
Personnalités liées à la commune
- Alcide Rousseau (1881-1974), coureur cycliste, mort à Opio.
- Georges Groussard (résistant) (1891-1980), résistant, décédé dans la commune.
- Jean Anouilh, (1910-1987) dramaturge et metteur en scène, y possède un mas en 1966[26]
- Jacques-Henri Lartigue (1894-1986), photographe, a séjourné dans la commune où il est enterré.
- Dušan Popov (1912-1981), agent double durant la Seconde Guerre mondiale, qui a énormément inspiré Ian Fleming dans son personnage de James Bond, mort à Opio.
- Michael Nelson (1913-2009), journaliste et dirigeant de l'agence de presse Reuters. Il s'est installé dans la commune et s'est intéressé à l'histoire de la Côte d'Azur[27].
- Coluche (1944-1986), humoriste et comédien, mort dans un accident de la route à Opio.
Héraldique
Blason | D’azur à la fasce crénelée d’argent et maçonnée de sable sommé d’une crosse d’or issante. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Notes et références
Notes
- Ce nom vient du nom provencal de la commune: Ùpie
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Fernand Raybaud, maire, meurt durant sa mandature.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Nice », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- (en) Medieval Lands : seigneurs d'Antibes
- Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France: ou Recueil général des généalogies des maisons nobles de ce royaume avec les armoiries de chaque famille, volume 15, p. 272, Paris, 1818 Texte
- Eugène François Tisserand, Histoire civile et religieuse de la Cité de Nice et du Département des Alpes-Maritimes, Volume 1,p. 173, Librairies Visconti et Delbecchi, Nice, 1862 Texte.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 408 (note 33).
- CG 06 : Découvrir Opio.
- Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008.
- « Résultats des élections municipales 2014 : Opio (06650 - Alpes-Maritimes) », sur https://www.lexpress.fr/ (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- La genèse de ce village, qui a duré dix ans, est résumée par Gilbert Trigano, in : Gilbert Trigano et Serge Trigano, La saga du Club, Grasset, , 348 p. (ISBN 978-2-246-56481-2, présentation en ligne), p. 107 à 109
- G.B., « Opio en Provence : un moteur économique de charme », sur nice-matin.com, (consulté le )
- « Un monde fou à Opio pour l'hommage à Coluche, mort il y a 30 ans », sur nicematin.com,
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Côte d'Azur 2013, Petit Futé, , p. 418
- Bernard Beugnot, Chronologie, in Jean Anouilh, Théâtre – II, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade (2007) p. XIV (ISBN 978-2070115877)
- (en) Michael Nelson, CASTRO AND STOCKASTER : A Life in Reuters, éditions Matador, .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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