Nouvelle Démocratie (Grèce)

La Nouvelle Démocratie (en grec Νέα Δημοκρατία / Néa Dimokratía, ΝΔ ou ND) est un parti politique grec conservateur, fondé en 1974 par Konstantínos Karamanlís.

Pour les articles homonymes, voir Nouvelle démocratie.

Nouvelle Démocratie
(el) Νέα Δημοκρατία

Logotype officiel.
Présentation
Président Kyriákos Mitsotákis
Fondation
Siège Kallithéa, Athènes, Attique
Grèce
Vice-présidents Kostís Hadjidákis[1]
Spyrídon-Ádonis Georgiádis[1]
Secrétaire Elefthérios Avyenákis
Porte-parole Sofia Zacharaki
Fondateur Konstantínos Karamanlís
Organisation de jeunesse Organisation de jeunesse de la Nouvelle démocratie (en)
Think tank Institut Constantinos Karamanlis pour la démocratie (en)
Hymne Νέα Δημοκρατία
(Nouvelle démocratie)[2]
Positionnement Centre droit[3] à droite[4],[5] avec des factions d'extrême droite[6],[7]
Idéologie Libéral-conservatisme[8],[9],[10]
Démocratie chrétienne[8],[11]
Europhilie[9],[10],[12]
Populisme de droite[13],[14]
Néolibéralisme[15]
Affiliation européenne Parti populaire européen
Groupe au Parlement européen PPE
Affiliation internationale Internationale démocrate centriste
Union démocrate internationale
Couleurs Bleu
Site web www.nd.gr
Représentation
Députés
158  /  300
Députés européens
8  /  21
Gouverneurs régionaux
12  /  13
Conseillers régionaux
332  /  703
Maires
35  /  332
Drapeau de la Nouvelle démocratie.

Historique

Deux mois seulement après être revenu au pouvoir après la chute de la dictature des colonels en , Konstantínos Karamanlís fonde la Nouvelle Démocratie, un parti en vue de canaliser le soutien dont il dispose dans la population. Celle-ci remporte largement les élections de novembre 1974 (54,37 %). Le slogan durant ce scrutin est « Karamanlis ou les tanks ». L'organisation de jeunes du parti est fondée au même moment : c'est l'Organisation de jeunesse de Nouvelle Démocratie (en).

Karamanlis conçoit Nouvelle Démocratie comme un parti moderne et progressiste de centre-droit. Dans sa conférence nationale de 1979, la Nouvelle Démocratie définit son idéologie de « libéralisme radical », c’est-à-dire une double insistance : sur l'économie de marché d'abord, mais aussi sur l'intervention « décisive » de l'État pour maintenir la justice sociale.

La Nouvelle Démocratie regroupe également des personnalités d’extrême droite issues de la dictature des colonels[16].

Le parti remporte également les élections législatives de 1977 : s’il n’obtient que 41,88 % des suffrages, en revanche il obtient une confortable majorité au Parlement. Karamanlis est confirmé à son poste de Premier ministre. Il s’attache à redéfinir les relations de la Grèce avec l’OTAN, et tente de résoudre la question chypriote, à la suite de l’invasion de l’île par la Turquie. Il favorise l’entrée de la Grèce au sein de la Communauté économique européenne (CEE), effective en 1981. Karamanlis est très critiqué par les partis d’opposition (hostiles, par ailleurs, à l’intégration de la Grèce) pour n’avoir pas organisé de référendum sur cette question. En 1980, Karamanlis se retire au profit de Geórgios Rállis qui est défait par le PASOK lors des élections législatives de 1981.

En juin 1989, Nouvelle Démocratie revint au pouvoir au sein d’une coalition gouvernementale dirigée par Tzannís Tzannetákis et rassemblant notamment la Coalition de Gauche et de Progrès (gauche communiste et non communiste). Cette participation à un gouvernement de coalition est prolongée au sein du gouvernement de Xenophón Zolótas (novembre 1989-). Au lendemain de nouvelles élections tenues le , Nouvelle Démocratie est en situation de gouverner seule (gouvernement de Konstantínos Mitsotákis). En 1993, Nouvelle Démocratie est évincée du pouvoir par le PASOK et connaît une longue période de défaites électorales (1996 et 2000).

En , l’impopularité grandissante du gouvernement de Konstantínos Simítis conduit ce dernier à annoncer la tenue d’élections anticipées pour le . Nouvelle Démocratie remporte le scrutin face au PASOK. Kóstas Karamanlís devint Premier ministre et remporte de nouveau les élections en septembre 2007. Après la défaite de ND lors des élections d', Antónis Samarás est élu comme chef du parti pour remplacer Kostas Karamanlis[17].

Au début de la crise de la dette publique grecque, de 2009 à 2011, le parti a tout d'abord une attitude hostile aux mesures proposées par le gouvernement de Giórgos Papandréou pour résoudre la crise. Il commence cependant à se diviser : plusieurs figurent marquantes du parti sont exclues ou le quittent en raison de leur opposition à la ligne d'opposition de Samaras (cinq députés en mai et [18], dont Dóra Bakoyánni, qui réintègrera cependant le parti lors des ). Le parti subit la concurrence de plusieurs nouvelles formations du centre libéral, comme l'Alliance démocrate (DISY) et Drassi, tout comme celle, à droite, des partis eurosceptiques et anti-mémorandum comme les Grecs indépendants de Pános Kamménos et du LAOS. Le parti change cependant de ligne lors de la constitution en du gouvernement d'unité nationale dirigé par Loukás Papadímos. Il soutient alors les mesures de celui-ci, sans toutefois siéger au gouvernement.

Après les élections indécises de , ND revient au pouvoir en juin 2012 à la tête du gouvernement Samarás, qui s'appuie sur une coalition ND-PASOK-DIMAR. Il le perd toutefois en janvier 2015 au profit de la gauche radicale de SYRIZA, dirigée par Aléxis Tsípras.

Ayant appelé à voter oui au référendum de sur le plan d'aide européen à la Grèce, où le non l'emporte avec 61,31 % des voix, Antonis Samaras démissionne de la présidence du parti. Le président par intérim, Evángelos Meïmarákis, ancien président du Parlement de 2012 à 2015, dispute les élections de , à l'issue desquelles il conserve sa place de leader de l'opposition. Il organise également l'élection du nouveau président du parti, où il se présente, laissant la direction par intérim à Ioánnis Plakiotákis.

Le , le premier tour de l'élection du nouveau président du parti oppose Evángelos Meïmarákis (39,80 %), Kyriákos Mitsotákis (28,50 %), Apostolos Tzitzikostas (en) (20,30 %) et Spyrídon-Ádonis Georgiádis (11,40 %). Les deux premiers (Meïmarakis et Mitsotakis) s'opposent lors d'un second tour, prévu le .

En , après sa « victoire écrasante » lors des élections européennes sur la gauche du Premier ministre Aléxis Tsípras, la ND remporte les mairies d'Athènes et de Thessalonique ainsi que la quasi-totalité des régions grecques[19]. Il remporte également les élections législatives anticipées de avec 39,8 % des voix (contre 31,5 % pour son principal adversaire, Syriza).

La Nouvelle Démocratie est notamment parvenue à attirer les personnalités et électeurs d’extrême droite. Une partie de l'électorat d'Aube dorée s'est tournée vers elle, mais aussi les principales figures de l'Alerte populaire orthodoxe, dont son ancien dirigeant Spyrídon-Ádonis Georgiádis (nommé ministre de la Croissance et des investissements dans le nouveau gouvernement de Kyriakos Mitsotakis) ou encore Mavroudís Vorídis (devenu ministre de l'Agriculture et porte-parole de Nouvelle démocratie). L'historien Dimitris Kousouris indique que « le parti veut créer un bloc assez large avec toutes les forces conservatrices et nationalistes, et on y retrouve plusieurs politiciens d'extrême droite[16]. »

Idéologie

Le parti dénonce l’accord de Prespa, passé en 2018, sur la reconnaissance de la Macédoine du Nord et accuse le premier ministre Alexis Tsipras d'avoir « trahi la nation », adoptant une rhétorique nationaliste[20],[21].

En vue des élections législatives de , il promet de baisser la TVA, les impôts sur les bénéfices des entreprises, l'accélération des privatisations, l'externalisation de certains services publics et la mise en place d'un programme d’« évaluation » des fonctionnaires[13].

L'universitaire Filippa Chatzistavrou relève qu'à l'issue des élections parlementaires de 2019, la chute d'Aube dorée et l'ouverture de la Nouvelle Démocratie sur sa droite « ont permis de réunir une droite xénophobe, une droite populiste-nationaliste et un centre-droit libéral. Ce mélange politique s'articule autour de trois pôles : Une forme d'autoritarisme dans la gestion de l'État ; un agenda très libéral sur le plan économique ; un populisme nativiste qui met en avant les politiques identitaires[16]. »

Identité visuelle

Dirigeants

Résultats électoraux

Élections parlementaires

Année Voix  % Rang Sièges Gouvernement
1974 2 669 133 54,4 1er
220  /  300
Konstantínos Karamanlís VI
1977 2 146 365 41,8 1er
171  /  300
Konstantínos Karamanlís VII
1981 2 034 496 35,9 2e
115  /  300
Opposition
1985 2,599,681 40,8 2e
126  /  300
Opposition
1989 (juin) 2 887 488 44,3 1er
145  /  300
Tzannetákis, Grívas
1989 (novembre) 3 093 479 46,2 1er
148  /  300
Zolótas
1990 3 088 137 46,9 1er
150  /  300
Mitsotákis
1993 2 711 241 39,3 2e
111  /  300
Opposition
1996 2 584 765 38,1 2e
108  /  300
Opposition
2000 2 935 242 42,7 2e
126  /  300
Opposition
2004 3 359 058 45,4 1er
165  /  300
Kóstas Karamanlís I
2007 2 995 479 41,8 1er
152  /  300
Kóstas Karamanlís II
2009 2 295 967 33,5 2e
91  /  300
Opposition (2009-2011), Papadímos (2011-2012)
2012 (mai) 1 192 051 18,9 1er
108  /  300
Pas de gouvernement
2012 (juin) 1 825 637 29,7 1er
129  /  300
Samarás
2015 (janvier) 1 718 447 27,8 2e
76  /  300
Opposition
2015 (septembre) 1 526 400 28,09 2e
75  /  300
Opposition
2019 2 251 411 39,85 1er
158  /  300
Kyriákos Mitsotákis

Élections européennes

Année Députés Voix  % Rang Groupe
1981
8  /  24
1 779 462 31,34 2e PPE
1984
9  /  24
2 266 568 38,05 2e PPE
1989
10  /  24
2 647 215 40,41 1er PPE
1994
9  /  25
2 133 372 32,66 2e PPE
1999
9  /  25
2 314 371 36,00 1er PPE
2004
11  /  24
2 633 961 43,01 1er PPE
2009
8  /  22
1 655 636 32,39 2e PPE
2014
5  /  21
1 298 713 22,72 2e PPE
2019
8  /  21
1 873 080 33,12 1er PPE

Notes et références

  1. "Kostis Hatzidakis and Adonis Georgiadis appointed New Democracy VPs". To Vima. 18 January 2016.
  2. « Αυτά είναι τα τραγούδια της ΝΔ: Ο "Ανώνυμος Οννεδίτης" του Ουίλιαμς και τα έντεχνα του Χατζηκοκόλη! », sur thecaller.gr (consulté le )
  3. « Victoire de Nouvelle Démocratie en Grèce : une ouverture libérale ? », sur contrepoints.org,
  4. « Défense : Nouvelle Démocratie veut des méthodes d'acquisitions innovantes pour la Grèce », sur La Tribune
  5. « En Grèce, Tsipras écrasé par le parti de droite Nouvelle Démocratie », sur Le Huffington Post,
  6. (en) Yiannis Mylonas Asssociate Professor of Cultural Studies and Media Sociology Department of Media National Research University Higher School of Economics, « Crisis, Authoritarian Neoliberalism, and the Return of "New Democracy" to power in Greece », Stasis, vol. 10, no 2, (ISSN 2500-0721, lire en ligne)
  7. (en) « Greece's neo-Nazis lost, but the far-right party that won has a dark anti-Semitic past », sur Haaretz.com (consulté le )
  8. (en) Wolfram Nordsieck, « Greece », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  9. José M. Magone, The Politics of Southern Europe: Integration Into the European Union, Praeger, (ISBN 978-0-275-97787-0, lire en ligne), p. 148
  10. Derek W. Urwin, The Community of Europe: A History of European Integration Since 1945, Routledge, (ISBN 978-1-317-89252-6, lire en ligne), p. 206
  11. Lawrence Ezrow et Gonzalo Caballero, Political Economy of Institutions, Democracy and Voting, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-642-19519-8), « Electoral systems and party responsiveness », p. 320
  12. (en) Akis Kalaitzidis, Europe's Greece : A Giant in the Making, Palgrave Macmillan, , p. 29.
  13. Rosa Moussaoui, « Grèce. Kyriakos Mitsotakis recycle les voix de l’extrême droite », L'Humanité, (lire en ligne)
  14. (en-US) « The Greek New Right and the Eve of Conservative Populism », sur Visio Institute, (consulté le )
  15. (en) Yiannis Mylonas Asssociate Professor of Cultural Studies and Media Sociology Department of Media National Research University Higher School of Economics, « Crisis, Authoritarian Neoliberalism, and the Return of "New Democracy" to power in Greece », Stasis, vol. 10, no 2, (ISSN 2500-0721, lire en ligne)
  16. « L'extrême droite grecque ne disparaît pas, elle se recompose », sur Slate.fr,
  17. (el) « Καθαρή νίκη Σαμαρά », sur Τα Νέα Οnline, (consulté le ).
  18. (en) « Loss of another MP weakens ND », sur www.ekathimerini.com, (consulté le ).
  19. « En Grèce, victoire écrasante de la droite aux élections locales », sur lemonde.fr, .
  20. Bruno Odent, « Grèce. Menace d’une nouvelle percée de la droite nationale-libérale », L'Humanité, (lire en ligne)
  21. Antoine Cariou, « Stathis Kouvelakis : « En Grèce, les reniements de la gauche ouvrent la voie à une droite revancharde » », Politis, (lire en ligne)
  22. « Grèce : le parti conservateur Nouvelle Démocratie élit à sa tête Kyriakos Mitsotakis », sur romandie.com, (consulté le ).

Lien externe

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