Noël-Noël
Noël-Noël, nom de scène de Lucien Édouard Noël, né à Paris le et mort à Nice le , est un acteur français.
Pour les articles homonymes, voir Noël (homonymie).
Biographie
Né au 55 rue du Temple, dans le 4e arrondissement de Paris, fils de Charles Célestin Noël (1857-1934), marchand de vins (puis employé à la Banque de France), et de Marie Eugénie Mathieu (1860-?) [1], il fait ses études au lycée Turgot. Il apprend le piano. Il est employé stagiaire à la Banque de France du au , avant de partir au service militaire et d'être mobilisé. De retour à la vie civile, il devient dessinateur humoristique pour Le Canard enchaîné et pour L'Humanité, tout en essayant de se produire comme chansonnier dès 1920.
Il épouse en premières noces le Berthe Marie Geneviève Cornet (1899-1984), employée de banque [2], puis en secondes noces Isabelle Jeanne Julie Rosa Lavallée (1900-1990) le [3].
Il débute aux Noctambules en s'accompagnant lui-même au piano ; il passe ensuite à La Pie qui chante. À partir de 1927, il participe aux revues du Théâtre de Dix-Heures : Ah ! La bonne heure (1927), C'est l'heure exquise (1928).
Noël-Noël ne cesse à cette époque d'écrire et de composer : Le Chapeau neuf, L'Enterrement, Souvenir d'enfance, La Soupe à Toto, Les Étrennes. Il enregistre ces chansons qui illustrent les petits faits de la vie quotidienne, en 1931 pour la firme Odéon.
Avec La Prison en folie (Henry Wulschleger, 1930), il commence une carrière d'acteur au cinéma. On le retrouve, entre autres, dans Mistigri (Harry Lachman, 1931), Monsieur Albert (Karl Anton, 1932), L'Innocent (Maurice Cammage, 1937), dont il est co-scénariste, Sur le plancher des vaches (Pierre-Jean Ducis, 1940) dont il est scénariste.
Paul Colline, chansonnier et scénariste, lui confie le rôle d'Adémaï Joseph, petit paysan naïf et rusé, victime d'innombrables mésaventures qu'il incarne dans trois films :
Toutefois, dans le dernier volet Adémaï au poteau-frontière (1949), le personnage est incarné par Paul Colline lui-même.
Il devient une vedette et se produit plus rarement sur scène. Toutefois avec l'appui de son Imprésario Emile Audiffred, il passe à l'ABC, chaque fin d'année à partir de 1934. D' à la guerre, il anime une émission sur Radio-Cité aux côtés de Saint-Granier. Il continue de se produire sur scène pendant l'occupation, à l'ABC (), à L'Européen (), au Théâtre de Dix heures (), à L'Étoile (). Il est ensuite interdit par les nazis après avoir chanté Vaches de boches.
En 1945, il tient le rôle de Clément Matthieu dans La Cage aux rossignols, en plus de participer au scénario et aux dialogues. Le réalisateur Christophe Barratier s'en inspirera pour réaliser en 2004 un remake intitulé Les Choristes.
Son plus grand rôle est sans doute celui qu'il tint dans Le Père tranquille (1946), où il joue le rôle d'un Français moyen, apparemment homme égoïste surtout préoccupé par ses orchidées, en fait chef d'un réseau de la Résistance. Ce film permet à Noël-Noël d'abandonner pour quelque temps les rôles comiques, mais il y revient très vite, notamment avec Les Casse-pieds, en 1948, qui lui vaut le Prix Louis-Delluc[4].
En 1950, il réalise La Vie chantée, film dans lequel il interprète ses succès : Les Polonais, Le Maladroit, Les Départs[5], Mariage mondain, Le Rasoir du coiffeur…
Parmi les grands succès d'audience, il faut noter À pied, à cheval et en voiture (1957), film qui sera suivi un an plus tard par À pied, à cheval et en spoutnik, dont Noël-Noël sera le scénariste (il avait déjà participé à la réalisation du Père tranquille).
Il joue encore dans Messieurs les ronds-de-cuir (1959), puis dans Les Vieux de la vieille, film dans lequel il partage l'affiche avec Jean Gabin et Pierre Fresnay, et où il campe un personnage plein de malice et de tendresse. Il abandonne ensuite peu à peu l'écran.
Il tente sa chance comme réalisateur en 1971 avec Le Voyageur des siècles, film dont l'intrigue est basée sur une machine à remonter le temps.
En 1960, il apparaît dans le court-métrage Le Rondon d'André Berthomieu.
Par la suite, Noël-Noël s'éloigne du cinéma, vivant une vieillesse tranquille à Nice, où il meurt le . Sa sépulture se trouve dans le cimetière de la commune d'Ambernac en Charente. Il avait en effet acheté le château de Praisnaud dans cette commune d'où son épouse était originaire.
Hommage
Noël-Noël contribue à la création du Festival de Confolens, festival d'arts et de traditions populaires du monde entier. En hommage, la ville de Confolens donne, de son vivant, son nom à l'un de ses collèges.
Filmographie
- 1930 : La Prison en folie, d'Henry Wulschleger : Yves Larsac
- 1931 : Quand te tues-tu ? de Roger Capellani : Léon Mirot
- 1931 : Octave court métrage de Louis Mercanton : Octave
- 1931 : La Brigade du bruit court métrage de Louis Mercanton
- 1931 : Mistigri d'Harry Lachman : Zamore
- 1931 : La Disparue court métrage de Louis Mercanton (également scénariste)
- 1931 : Ménages ultra-modernes court métrage de Serge de Poligny
- 1932 : Adémaï et la Nation armée de Jean de Marguenat : Joseph Ademaï
- 1932 : Une brune piquante court métrage de Serge de Poligny
- 1932 : Pour vivre heureux de Claudio de la Torre : Jean Maudair
- 1932 : Les jeux sont faits court métrage de Jean de Marguenat
- 1932 : Papa sans le savoir de Robert Wyler : Léon Jacquet
- 1932 : Monsieur Albert de Karl Anton : Monsieur Albert
- 1932 : Mon cœur balance de René Guissart : le comte Noël
- 1932 : Sens interdit court métrage de Jean de Marguenat
- 1932 : Adémaï Joseph à l'ONM court métrage de Jean de Marguenat : Joseph Adémaï
- 1932 : Une étoile disparaît de René Villers
- 1933 : Vive la compagnie de Claude Moulins et Éric Schmidtt : Jean-Jacques Bonneval
- 1933 : Une fois dans la vie' de Max de Vaucorbeil : Léon Saval
- 1933 : Mannequins de René Hervil : Alfred
- 1933 : Suivez le guide court métrage de Jean de Marguenat
- 1933 : Mon chapeau court métrage de Jaquelux : Grégoire, le vendeur de statuettes
- 1933 : Fantômas hôtel court métrage de Jean de Marguenat
- 1933 : Le Dernier Preux court métrage de Pierre-Jean Ducis : Léon, le figurant
- 1934 : Adémaï aviateur de Jean Tarride : Joseph Adémaï (également scénariste)
- 1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil : Bréchu
- 1935 : Adémaï au Moyen Âge de Jean de Marguenat : Joseph Adémaï
- 1935 : Le Centenaire court métrage de Pierre-Jean Ducis : le centenaire (également coscénariste)
- 1936 : Pierrot mon ami court métrage de Jaquelux : Pierre
- 1936 : Moutonnet de René Sti : Moutonnet et Mérac (également coscénariste et parolier)
- 1936 : Tout va très bien madame la marquise d'Henry Wulschleger : Yonnic Le Ploumanech
- 1938 : L'Innocent de Maurice Cammage : Nicolas (également coscénariste et dialoguiste)
- 1940 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis : Jean Durand (également scénariste et dialoguiste)
- 1940 : La Famille Duraton de Christian Stengel : Adrien Martin (également coscénariste et dialoguiste)
- 1942 : La Femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay : le médecin
- 1943 : Adémaï bandit d'honneur de Gilles Grangier : Joseph Adémaï
- 1945 : La Cage aux rossignols de Jean Dréville : Clément Mathieu (également coscénariste et dialoguiste)
- 1946 : Le Père tranquille de René Clément : Édouard Martin (également scénariste et dialoguiste)
- 1948 : Les Casse-pieds ou La Parade du temps perdu de Jean Dréville : dans son propre rôle (également scénariste et dialoguiste)
- 1949 : Retour à la vie : René, dans le sketch Le Retour de René, de Georges Lampin et André Cayatte. Pour le sketch de Jean Dréville, Le Retour de Louis, Noël-Noël est également scénariste et dialoguiste, sans y interpréter de rôle.
- 1951 : La Vie chantée de Noël-Noël (également scénariste, dialoguiste et auteur de la musique) : l'auteur
- 1952 : Les Sept péchés capitaux : le directeur, Saint-Pierre, dans le sketch : La Paresse, de Jean Dréville'(][Quoi ?]
- 1952 : La Fugue de monsieur Perle de Roger Richebé : Bernard Perle
- 1955 : Le Fil à la patte de Guy Lefranc : le comte Fernand du Bois d'Enghien (également adaptateur et dialoguiste)
- 1955 : Les Carnets du Major Thompson de Preston Sturges : M. Taupin
- 1956 : Les Truands de Carlo Rim : Cahuzac
- 1956 : La Terreur des dames ou Ce cochon de Morin de Jean Boyer : Aimé Morin
- 1957 : Bonjour Toubib', de Louis Cuny : le docteur Forget (également adaptateur)
- 1957 : À pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez : Léon Martin
- 1958 : Le Septième ciel de Raymond Bernard : Guillaume Lestrange
- 1958 : À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville : Léon Martin (également codialoguiste)
- 1959 : Messieurs les ronds-de-cuir d'Henri Diamant-Berger : M. de la Hourmerie
- 1960 : Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier : Blaise Poulossière
- 1962 : Les Petits Matins de Jacqueline Audry : le baron
- 1962 : Jessica de Jean Negulesco et Oreste Palella : le vieux Crupi
- 1966 : La Sentinelle endormie de Jean Dréville : le docteur Mathieu (également scénariste et dialoguiste)
Références
- Archives de Paris 4e, acte de naissance no 1247, année 1897 (page 19/31) (avec mentions marginales de mariages et de décès)
- Archives de Paris 15e, acte de mariage no 943, année 1920 (vue 11/31)
- Archives de Paris 16e, acte de mariage no 1848, année 1930 (vue 3/31)
- Georges Sadoul, Noël-Noël lauréat du Prix Delluc, in Les Lettres françaises no 238 du , p. 6.
- « Les départs (Noël Noël) Armand Bernard », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Olivier Barrot et Raymond Chirat, Inoubliables ! Visages du cinéma français 1930-1950, Paris, Calmann-Lévy, 1986 (ISBN 978-2-7021-1409-4)
Liens externes
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