Nionwentsïo

Le Nionwentsïo (wendat : Notre magnifique territoire) est un territoire revendiqué par le peuple huron-wendat.

Nionwentsïo

Carte du Nionwentsïo revendiqué
Administration
Pays Canada
États-Unis
Statut politique Territoire ancestral et revendiqué
Grand chef Rémy Vincent

    Il englobe la Région de Québec (Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches) et déborde aussi légèrement sur le nord du Maine.

    De nos jours, il est encore revendiqué par les Hurons-Wendat de Wendake, mais aussi en partie par les Innus, qui en considèrent la partie nord comme faisant partie intégrale du Nitassinan[1] et par les Atikamewk qui le considèrent comme inclus dans le Nitaskinan. Les Abénquis et les Malécites contestent également les revendications des Hurons[2].

    Géographie

    Le territoire s'étend de la rivière Saguenay à l’est et au nord et la rivière Saint-Maurice à l’ouest. Au sud du fleuve Saint-Laurent, il s’étend jusqu’au fleuve Saint-Jean.

    Histoire

    Terre ancestrale

    Avant la colonisation européenne des Amériques, le territoire du Nionwentsïo (aujourd'hui approximativement le centre du Québec) est habité par les Iroquoiens du Saint-Laurent (nommés « Onwe », ancêtres, par les Hurons). Jacques Cartier, lors de son deuxième voyage en Amérique du Nord en 1535, est l'un des rares témoins de cette occupation iroquoienne. Il visitera entre autres les villages de Stadaconé et Hochelaga. Vers le milieu du XVIe siècle, une partie de ces populations désertent la vallée du Saint-Laurent et partent vers l'ouest. La tradition orale huronne-wendat indique qu'ils migrent principalement vers la Huronie[3], ce qui est toutefois contesté par les archéologues [4] non-autochtones.

    Tranquillement, au cours des premières décennies de colonisation de la Nouvelle-France, les Hurons-Wendat s'installent en Nionwentsïo. Les missions jésuites attirent différentes tribus près de Québec, fondé en 1608 par le français Samuel de Champlain. Pendant ce temps, la Confédération huronne est en proie à la maladie et à la guerre contre l'Iroquoisie. Les tribus se dispersent aux quatre coins des Grands Lacs, c'est l'éclatement de la Huronie. Parmi elles, un groupe décide fuir dans la vallée du Saint-Laurent. Le , ces survivants du Massacre des Hurons arrivent à Québec. Ils sont installés successivement sur l'île d'Orléans, à Lorette puis définitivement à Jeune-Lorette en 1697. À partir de là, ils recommencent à pratiquer leurs activités ancestrales sur le territoire du Nionwentsïo.

    Dépossession progressive du territoire

    Après la Guerre de la Conquête, le général britannique James Murray signe un sauf-conduit à Longueuil qui accorde aux Hurons-Wendat la liberté de se rendre à Lorette, d'exercer leurs coutumes et leur religion; ils reçoivent les même termes que les Canadiens. Il n'est cependant aucunement question du territoire de Nionwentsïo [5], lequel est compris dans le territoire français conquis par la Grande-Bretagne.

    Bientôt, les environs de Jeune-Lorette sont empêtrés par la colonisation des environs de la ville de Québec. Les Hurons-Wendat feront pression pour obtenir légalement des lots. Le , la Compagnie de Jésus cèdent aux Hurons 1 600 arpents carrés de la seigneurie de Saint-Gabriel, ce qui deviendra la réserve des Quarante-Arpents. Vers 1850, ils obtiennent aussi 9 600 acres supplémentaires dans le canton de Rocmont, dans Portneuf. Cela dit, ils pratiquent la chasse souvent bien au-delà de ces terres, jusqu'au lac Saint-Jean. Vers la fin du XIXe siècle, ils se voient cependant barrer l'accès avec la création de différents clubs de chasse et de pêche et du parc des Laurentides. Le , ils finissent par vendre leur concession de Rocmont. L'année suivante, on les pousse également à se débarrasser de la réserve des Quarante-Arpents. Au cours du XXe siècle, la pratique de la chasse s'éteint progressivement et la population se retranche à Jeune-Lorette pour se consacrer entre autres à l'artisanat. Ce village prendra éventuellement le nom de Wendake.

    De nos jours

    En 1990, la Cour suprême du Canada a converti le sauf-conduit du général Murray en 1760 en traité (Traité huron-britannique de 1760).

    En 2008, le Conseil de la nation huronne-wendat met en place un Bureau des négociations-revendications et fait pression pour faire reconnaitre le Nionwentsïo[6].

    Administration

    Réserve

    Bibliographie

    Notes et références

    1. Mathieu Cook, Les droits ancestraux des Innus : reconnaissance et contestation. Analyse des discours sur l'altérité déployés lors d'une controverse à propos de négociations territoriales, Québec, Université Laval, , 379 p. (lire en ligne)
    2. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Revendications territoriales : quatre nations forment une alliance », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
    3. http://www.obvcapitale.org/plans-directeurs-de-leau-2/2e-generation/introduction2e/section-4-historique/larrivee-des-premiers-amerindiens
    4. « Québec, Lévis, l’île d’Orléans, villes huronnes ? », sur Le Soleil, (consulté le )
    5. https://ecampusontario.pressbooks.pub/chotr/chapter/historical-document-5-murray-treaty-1760/
    6. « L'Actuel Archives / Quebec Hebdo », sur Quebec Hebdo (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

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