Nathalie Stutzmann

Nathalie Stutzmann, née Nathalie Dupuy, est une contralto et cheffe d'orchestre française, née le à Suresnes. Elle est chef principal de l'Orchestre symphonique de Kristiansand (en) en Norvège[1] et chef invité principal de l’Orchestre de Philadelphie[2].

Biographie

Nathalie Stutzmann naît le , à Suresnes, dans une famille d'artistes lyriques. Son père, baryton, et sa mère, soprano lyrique, lui montrent la voie. Dès son plus jeune âge, Stutzmann fait des études approfondies de piano, basson, musique de chambre et direction d’orchestre[3]. Elle obtient un premier prix de piano et de musique de chambre en 1982. Elle étudie également le basson et commence ses études de chant avec sa mère, Christiane Stutzmann[4].

En 1983, elle gagne le 1er prix de chant et art lyrique du conservatoire de Nancy. Elle entre à l’Opéra de Paris dans la classe de Michel Sénéchal. La même année, elle remplace au pied levé Jessye Norman lors d’un concert privé avec Iouri Bachmet. Elle signe alors son premier contrat chez Erato.

De 1983 à 1987, elle rencontre Hans Hotter, dont elle suit les master class, et débute en 1986 à l’Opéra Garnier dans Didon et Enée de Purcell.

En 2008, elle commence une carrière de chef d'orchestre lors d'une tournée au Japon. En 2009, elle fonde son propre orchestre de chambre, Orfeo 55, un ensemble jouant aussi bien sur instruments baroques que modernes. Son ensemble s’est déjà produit en France, à Metz, Paris, Strasbourg, Angers, Avignon, Toulouse mais aussi en Espagne, notamment à Madrid et Valence, en Suisse, aux Pays-Bas, ainsi que dans les grands festivals, comme ceux de Verbier, Ambronay, St Riquier, Sisteron, Auvers sur Oise ou Sablé sur Sarthe[3]. L'orchestre a mis fin à ses activités en 2019[5].

Son disque Prima Donna, sorti en avril 2011, est son premier en tant que chanteuse et chef d'orchestre. Elle y reprend des airs pour contralto d'Antonio Vivaldi extraits d'opéras et oratorios dont Judita Triomphans, Arsilda Regina di Ponto, Tieteberga, Il Giustino, L’Olimpiade, La Costanza trionfante dell ‘Amore e dell’ Odio, Andromeda liberata, l’Altenaïde, Semiramide… En novembre 2012, son disque Une cantate imaginaire est consacré aux airs chantés et pièces orchestrales de Johann Sebastian Bach qu'elle affectionne : Erbarme dich de la Passion selon saint Matthieu, Bist du bei mir, Jésus que ma joie demeure, la Sinfonia de la Cantate BWV 174, la Sinfonia de la Cantate BWV 42… En 2014, son disque Heroes from the Shadows, paru chez Erato (label), met en lumière les héros de l’ombre dans les opéras de Georg Friedrich Haendel. On y retrouve des airs extraits de Giulio Cesare, Orlando, Radamisto, Amadigi, Silla ainsi qu'un duo avec le contre-ténor Philippe Jaroussky. En 2017 sort Quella Fiamma, dédié aux airs du recueil des Arie Antiche, et en 2020 Contralto, un hommage aux grandes contraltos du XVIIIe siècle.

Elle est régulièrement invitée à diriger l'Orchestre de Philadelphie, l'Orchestre philharmonique de Rotterdam, l'Orchestre philharmonique de Bergen, l'Orchestre philharmonique d'Oslo, le Konzerthausorchester Berlin, l'Orchestre symphonique de la radio-télévision irlandaise, le National Symphony Orchestra de Washington, l'Orchestre philharmonique royal de Stockholm, l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, l'Orchestre symphonique de Saint-Louis, l'Orchestre du Minnesota, l'Orchestre philharmonique d'Oslo, l'Orchestre Symphonique de Göteborg...

En février 2017, elle a été unanimement saluée par la presse[6] et le public avec sa direction de Tannhäuser de Wagner à l’Opéra de Monte-Carlo. En 2018, elle a dirigé Mefistofele de Boito aux Chorégies d’Orange à la tête de l'Orchestre philharmonique de Radio France avec tout autant de succès[7].

En décembre 2020, elle est nommée cheffe invitée principale de l’Orchestre de Philadelphie, après avoir été chef principal invité de l'orchestre de la radio-télévision irlandaise de Dublin de 2017 à 2020.

Elle fera ses débuts de chef au Metropolitan Opera de New York en octobre 2021.

Elle est sous contrat d'exclusivité avec la maison de disque Erato, aussi bien comme chanteuse que chef d'orchestre[8].

Distinctions

Récompenses

  • En 1988, elle remporte le 1er prix du concours international de chant Neue Stimmen de la fondation Bertelsmann.
  • En 1993, elle reçoit le Grand prix de la critique du disque allemand pour son enregistrement de lieder de Schumann.

Nominations

Décorations

Anecdotes

  • Elle a appelé son ensemble Orfeo 55 en hommage au personnage d'Orphée, son premier amour lyrique, et y a ajouté 55 car le 5 est un chiffre qui marque sa vie[15].
  • Le logo de son ensemble Orfeo 55 est une statuette en papier mâché qui rappelle Alberto Giacometti et qu'on lui a offerte alors qu'elle chantait avec l'Orchestre Symphonique de São Paulo au Brésil[16].

Citations

  • « Il y a deux types d’artistes : ceux qui s’attachent toute leur vie à montrer à quel point ce qu’ils sont en train de faire est difficile – ils ont leur public –, puis il y a ceux qui passent leur vie à essayer de faire croire que ce n’est pas du tout difficile, catégorie à laquelle j’appartiens. C’est sans doute aussi une forme de folie. C’est moins spectaculaire, peut-être, mais je préfère que le public puisse aller à l’essentiel. Je ne veux pas qu’il s’arrête à la performance, tout en la remarquant, mais qu’il puisse s’abandonner d’abord à la beauté de la musique. »[15]
  • « Je rêve d’une belle basse ou d’un vrai mezzo-grave. Le son grave existe dans notre société. Il faut rétablir la balance. »[17]
  • « J'ai toujours ressenti ce désir de diriger un orchestre, cela a toujours été ma seconde passion, mon deuxième rêve. La voix était prioritaire pour des raisons évidentes de temps et d'âge, et la décision de créer mon orchestre est survenue à un moment où j'étais consciente d'avoir réalisé une grande partie de mes rêves en tant que chanteuse. »[16]

Discographie

On lui doit plus de soixante enregistrements, parmi lesquels :

Notes et références

  1. « Chorégies d'Orange : les 1001 défis de Nathalie Stutzmann », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  2. (en) « The Philadelphia Inquirer, December 8, 2020 : Philadelphia Orchestra names Nathalie Stutzmann principal guest conductor », sur www.inquirer.com (consulté le )
  3. Notice sur concertsparisiens.fr
  4. Christiane Stutzmann. Académie Stanislas
  5. L'orchestre Orfeo 55 cesse ses activités, France Musique, 24 avril 2019 (Consulté le 25/03/2020
  6. (en-US) « The "truly enchanted wand of Nathalie Stutzmann" conducting Wagner's Tannhäuser », Nathalie Stutzmann, contralto and conductor, (lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) « Critically acclaimed performances of Mefistofele at the Chorégies d'Orange », Nathalie Stutzmann, conductor and contralto, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Nathalie Stutzmann », sur warnerclassics.com (consulté le ).
  9. Arrêté du 13 février 2015 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres
  10. Arrêté du 18 décembre 2020 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - NOR : MICA2035059A
  11. Décret du 31 décembre 2018 portant promotion et nomination
  12. « Promotion du Nouvel an 2018 », sur www.legiondhonneur.fr (consulté le )
  13. Décret du 2 mai 2012 portant promotion et nomination
  14. « Ordonnance Souveraine no 5.048 du 18 novembre 2014 portant promotions ou nominations dans l’Ordre du Mérite Culturel. », sur Journal de Monaco (consulté le ).
  15. Nathalie Stutzmann, Propos recueillis par Bernard Schreuders pour Forum Opéra - Janvier 2010
  16. Nathalie Stutzmann, Propos recueillis par Tutti magazine - Novembre 2012
  17. Nathalie Stutzmann, Propos recueillis par Gaël Calvez pour Le Républicain Lorrain - Avril 2011

Liens externes

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