Nadine Picard

Nadine Picard, née à São Paulo le [1] et morte à une date indéterminée après mars 1983, est une actrice de théâtre et de cinéma française. Elle a une sœur, Gisèle Picard, également actrice. Toutes deux de confession juive, elles voient leur carrière s'arrêter après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

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Biographie

Jeunesse et famille

Nadine Picard naît en 1896 au Brésil, de Camille Picard, et de Jeanne Marguerite Moyse, son épouse[2],[3]. Elle a une sœur aînée, Gisèle[4]. Les Picard sont établis à Paris au début du XXe siècle. Ils résident 69, rue de Maubeuge, lorsque le père, négociant, meurt en 1917[5].

Trois ans plus tard, toujours domiciliée avec sa mère, qui est alors courtière en perles fines, Nadine Picard épouse Henri Joseph Fayol, chimiste et fils de l'industriel Henri Fayol. Dans une interview qu'elle donnera le , elle racontera que son beau-père a vu d'un mauvais œil le mariage de ce fils relativement jeune[Note 1] et que le couple a dès lors été tenu à l'écart de la famille[6]. Lorsqu'il meurt, en 1982[7], Henri Fayol fils n'est pas inhumé dans le caveau familial, à Presles, mais au cimetière du Montparnasse.

Carrière

Nadine Picard commence à se produire sur scène dès l'âge de 13 ans, en 1910, dans des spectacles amateurs mondains où apparaît déjà sa sœur Gisèle depuis quelques années[8],[9],[4]. Elle prend brièvement le pseudonyme de Nadine Phédia[10]. Après avoir étudié au conservatoire de Paris, les deux sœurs sont engagées au théâtre de l'Odéon, Gisèle en 1917, Nadine l'année suivante dans Le Mariage de Figaro[11]. En 1921, elle est engagée par un théâtre de boulevard pour y reprendre la pièce Le Poussin d’Edmond Guiraud, créée en 1908[12].

Sa carrière cinématographique, débutée en 1931, compte une quinzaine de films jusqu'en 1937. En , après la déclaration de guerre, Nadine Picard réunit quelques artistes dramatiques  comme France Ellys, Pierre Gay ou Émile Drain  et rouvre le théâtre de Rochefort, dont le directeur Charles de Rochefort est alors mobilisé[13]. Mais sa carrière marque le pas. En 1942, après la promulgation de l'ordonnance du 29 mai qui impose le port de l'étoile jaune en France, Henri Fayol parvient à obtenir pour sa femme une des rares exemptions accordées, pour « de pressants motifs économiques »[14].

En 1945, Nadine Picard fait la connaissance du dramaturge Pierre Barillet. De leurs multiples rencontres, ce dernier tirera en 2010 une pièce, Moi, Nadine Picard, inspirée des souvenirs de la comédienne[15].

Théâtre

(liste partielle)

Filmographie

Dans la culture

Source

  • Photographie de Nadine et Gisèle Picard en 1910[8]

Notes et références

Notes

  1. Il est alors âgé de 21 ans.

Références

  1. d'après son acte de mariage.
  2. Archives de la Préfecture de police de Paris, dossier Fayol F 16/59823, source citée dans Régis Boutat, Jean Fourastié, un expert en productivité, Presses universitaires de Franche-Comté, 2008, p. 55
  3. Acte de mariage n° 1702 (vue 9/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 10e arrondissement de Paris, registre des mariages de 1920.
  4. « Carnet mondain », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Écho de Paris, (consulté le ), p. 4
  5. Acte de décès no 21, , Paris 10e, Archives de Paris
  6. (en) John C. Wood et Michael C. Wood, Henri Fayol: Critical Evaluations in Business and Management, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-415-24818-1, lire en ligne), p. 89 ; 92
  7. Fichier des décès de l'INSEE [lire en ligne]
  8. « En Scène !... En Seine... », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Figaro, (consulté le ), p. 1
  9. « Cercles », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Figaro, (consulté le ), p. 3
  10. « À l'Odéon : Le Mariage de Figaro », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, La France, (consulté le ), p. 2
  11. « Débuts de Mlle Nadine Picard », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Oui, (consulté le ), p. 2
  12. « Les théâtres », sur Gallica, Le Gaulois, (consulté le ), p. 3
  13. « En guise de prélude », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Bulletin de la LICA, (consulté le ), p. 2
  14. Thierry Noël, « Pour de pressants motifs économiques... », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  15. « Muriel Cypel dans Moi, Nadine Picard », sur La Compagnie Affable, (consulté le )

Bibliographie

  • Raymond Thoumazeau, « Nadine Picard voudrait devenir vamp » (entretien), Pour vous, no 226, , p. 7

Liens externes

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