MuséoParc Alésia
Le MuséoParc Alésia est un projet de site constitué de deux musées et d'un parc de 7 000 hectares sur les thèmes de « l'histoire du siège d'Alésia en -52 » et du « mythe de la fondation de la nation française » inauguré en 2012 à Alésia près d'Alise-Sainte-Reine en Côte-d'Or en Bourgogne-Franche-Comté.
Le Centre d'interprétation et le Musée archéologique doté du label Musée de France et des Parcours-découverte permettront de restituer au public les résultats des recherches archéologiques et historiques des deux derniers siècles. Outre le siège de 52 av. J.-C. et son contexte, l'évolution de la représentation du Gaulois dans l'imaginaire collectif, l'instrumentalisation d'Alésia et de Vercingétorix, la création et la déconstruction du mythe identitaire qu'ils ont nourri, ainsi que la succession des civilisations sur le site y seront développées.
Historique
Le , le premier ministre, François Fillon, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand et le président du conseil général de la Côte-d'Or, François Sauvadet inaugurent le « Centre d’interprétation des assiégeants » du MuséoParc d'Alésia, première partie du projet de 52 millions € pour 150 000 visiteurs prévus annuellement, du conseil général de la Côte-d'Or et du ministère de la culture.
Le MuséoParc Alésia est construit au pied du village d'Alise-Sainte-Reine sur deux sites distincts distants de 2 km, proche du site archéologique d'Alésia et de la statue de Vercingétorix d'Aimé Millet, sur le thème du siège d'Alésia (bataille décisive de la guerre des Gaules où s’affrontent en -52 plus de 50.000 soldats de l'armée romaine de Jules César et 320.000 de la coalition gauloise de Vercingétorix).
Centre d’interprétation de la bataille d'Alésia
Ce musée consacré au siège d'Alésia est inauguré le dans un bâtiment cylindrique de 1 200 m2, 52 m de diamètre, entièrement vitré, du cabinet d'architectes Bernard Tschumi urbanistes Architectes.
Sont présentés : objets antiques, fac-similés, représentations de guerriers gaulois et de légionnaires romains, diorama, films, maquettes, bornes multimédia, reconstitutions de machines de guerre, maquette du site de la bataille d'Alésia...
Sur le site extérieur contigu de 6 500 m2, aménagé par le paysagiste Michel Desvigne, ont été reconstitués sur une centaine de mètres les doubles fortifications romaines (circonvallation et contrevallation) précédées d'un glacis, avec tours de guet et de défense, fossés, remblai, rempart, armes de siège (catapulte et scorpio), palissade et pièges hérissés de pointes (cippi) restitués grandeur nature :
- La ligne de fortification intérieure de 15 km qui bloquait les Gaulois sur le mont Auxois (contrevallation)
- La ligne de fortification extérieure de 21 km qui protégeait les Romains d'une attaque extérieure par l'armée de secours (circonvallation)
Le bâtiment, conçu sur cinq niveaux de forme circulaire (rotonde de 15,5 m de hauteur, 53 m de diamètre) et recouvert d'une résille de bois de mélèze évoquant les ouvrages militaires romains et répondant à la démarche Haute qualité environnementale, est constitué notamment au premier étage d'une grande salle d'exposition à laquelle on accède par une rampe semi-circulaire et de plan hélicoïdal qui débouche sur une coursive annulaire, le plateau d'exposition étant divisé en espaces thématiques par des cimaises cintrées tandis que de longues-vues permettant d'observer le paysage d’Alésia à 360° au travers de la façade. Le deuxième étage abrite un auditorium surmonté d'une terrasse végétalisée qui permet une déambulation annulaire[1].
Le parcours muséographique sur 300 mètres et 1 200 m2 de l'espace d’exposition permanente est scénographié de la manière suivante : le premier espace est consacré à « César écrivain » (représenté sur un panneau de verre de 3 m de haut, il déroule un volumen d'où s'échappent des citations et lettres qui se transforment progressivement en soldats), l'espace 2 est « La galerie du combat » (les soldats gaulois et romains prenant progressivement la forme d'une haie de colosses), l'espace 3 est un « diorama du monde antique occidental à l’époque de la Guerre des Gaules » (cyclorama de plan elliptique peint sur toile), l'espace 4 est « La République en crise » (frise chronologique sur la République romaine), l'espace 5 est « César, homme de guerre » (César cuirassé dessiné sur une plaque de verre de 3 m de haut légèrement dépolie à l’acide), l'espace 6 « La conquête de la Gaule » (cartes), l'espace 7 « Vercingétorix » (pendant de César, sur un panneau en verre le visage « flouté » pour se prémunir de l'iconographie mythologique du personnage), l'espace 8 « L’armée gauloise et l’armée romaine » (mobilier archéologique, castramétation), l'espace 9 « Le film du siège d’Alésia » (salle de spectacle et maquettes dans un couloir), l'espace 10 « L’empereur Napoléon III et la redécouverte scientifique du site d’Alésia » (statue de Napoléon III encadré par deux vitrines-cabinets octogonales), l'espace 11 « La preuve par l’archéologie » (Historiographie du débat sur la localisation d'Alésia sur une cimaise), l'espace 12 « Les Gaulois, Vercingétorix, Alésia : les mythes fondateurs de la nation » (vitrines présentant ces mythes chronologiquement)[2].
Fréquentation
En 2012, l'année de son inauguration, le site reçoit 120 000 visiteurs. L'année suivante, la fréquentation tombe à 100 000 entrées. Le site connait sa plus faible fréquentation en 2017 avec 65 000 visiteurs[3]. En 2018, année où le président Macron compare les Français à des « Gaulois réfractaires au changement », la fréquentation remonte à 70 000 visiteurs[4].
Musée archéologique d'Alésia
En 2018, il est prévu que le MuséoParc Alésia soit complété d’un « musée archéologique de la ville gallo-romaine d'Alésia » de 5 000 m2 proche du site archéologique d'Alésia et de la statue de Vercingétorix (érigée en 1865 par Aimé Millet sous l'empereur Napoléon III). Le projet est finalement abandonné : il est alors décidé de joindre au Muséoparc les collections archéologiques des fouilles d'Alise conservées dans le village. Une vaste opération de réfection des salles et du parcours scénographique est alors mise en œuvre[5]. Ce chantier, piloté par le Département de la Côte-d’Or, maître d’ouvrage du projet aboutit en 2021, après 8 mois de travaux, à un nouveau parcours de visite intégrant les nouvelles technologies et de nouveaux dispositifs de médiation culturelle[5]. Le mobilier issu des fouilles y est alors exposé dans une muséographie repensée. Le MuséoParc Alésia, devenu musée, exposant près de 600 pièces archéologiques découvertes sur le site, rouvre ses portes au public le 3 juillet 2021[6].
Parcours-découverte de 7 000 hectares
Depuis 2016, le MuséoParc Alésia est complété d'un parcours-découverte de 7 000 hectares (superficie totale occupée par les Romains au moment du siège).
Notes et références
- Margot Guislain, « Bernard Tschumi recrée le siège de la bataille d’Alésia », sur lemoniteur.fr,
- « 26 mars 2012 Ouverture du Centre d'interprétation »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « MuséoParc Alésia : un colosse aux pieds fragiles ? », sur bienpublic.com,
- « CULTURE : Le MuséoParc Alésia s'ouvre à tous les publics », sur infos_dijon.com,
- « Le MuséoParc Alésia ouvre une nouvelle page de son histoire - Actualités, Echo des Communes », sur www.echodescommunes.fr (consulté le )
- Ecrit par Marine Chastagner, « Le Muséoparc Alésia offre un nouveau parcours permanent immersif et un escape game extérieur », sur Club Innovation & Culture CLIC France, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire de France - Guerre des Gaules - Siège d'Alésia
- Site archéologique d'Alésia - Vercingétorix (Millet) - Archéodrome de Beaune
- Historiographie du débat sur la localisation d'Alésia entre Alise-Sainte-Reine en Côte-d'Or et les autres sites proposés.
Lien externe
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