Musée ethnologique de Berlin
Le musée ethnologique (en allemand : Ethnologisches Museum) de Berlin fait partie du complexe des musées de Dahlem, situé à l'ouest de la capitale. Il partage les bâtiments actuels avec le musée d'art asiatique et le musée des cultures européennes, en travaux jusqu'en 2011. Les trois institutions font partie des musées nationaux de Berlin.
Histoire
Les cabinets de curiosités des rois de Prusse comptaient déjà de nombreux objets provenant de cultures extra-européennes. Leurs fonds ont ensuite été enrichis dans le sillage des expéditions coloniales allemandes. En 1829, ils sont réunis dans une première « collection ethnographique », puis présentés en 1850 au Nouveau Musée (Neues Museum) de l'île aux Musées, avant que ne soit fondé, en 1873, un véritable musée d'ethnographie, d'abord connu sous le nom de Museum für Völkerkunde, puis rebaptisé Ethnologisches Museum en 1999.
En , le musée ethnologique de Berlin rend 9 artéfacts funéraires dérobées au XIXe siècle aux autochtones d'Alaska. La Fondation de l'héritage prussien, qui gère les musées de Berlin, avait établi le fait que ces œuvres d'art provenaient d'un pillage effectué sur un site de sépultures dans les années 1880[1].
Le département d'archéologie américaine précolombienne (Abteilung Amerikanische Archäologie)
Ce département présente les cultures de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud et de la Mésoamérique de 2000 av. J.-C. jusqu'à l'arrivée des Espagnols, au milieu du XVIe siècle. On y voit des sculptures de pierre de Bilbao (vers 900 apr. J.-C.), œuvres de la culture cotzumalguapa. Les vitrines suivantes sont consacrées à la culture maya, avec d'inestimables personnages en dorite (900-400 av. J.-C.). Une grande section est dédiée à la culture aztèque avec, notamment, de magnifiques sculptures en pierre. La « Chambre d'or » rassemble des objets de culte et des parures en or, chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie précolombienne. Des salles exposent des offrandes funéraires et des pièces de textile du Pérou ancien, qui disposait déjà, en 1000 av. J.-C., d'une culture très évoluée.
Indiens d'Amérique du Nord (Indianer Nordamerikas)
L'exposition est organisée en cinq sections régionales : la prairie et les plaines, le Sud-Ouest, la Californie, la côte nord-ouest et l'Arctique. Elle présente des objets des nombreuses cultures indiennes mais aussi des œuvres d'art et des objets contemporains.
Le département de l'Océanie (Abteilung Südsee)
D'une richesse et d'une diversité inouïes, les collections océanienne et australienne sont organisées de manière géographique. Parmi les œuvres majeures, citons les collections de Sepik, du golfe de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nouvelle-Irlande, la divinité Sope de Nukuoro, le manteau de plumes du roi Kamehameha d’Hawaï, les éventails Atea des îles Marquises et l'habit cérémoniel de deuil de Tahiti. Les objets de grande taille de la section consacrée à la maison et au bateau sont particulièrement impressionnants. Des îles Palaos (Micronésie occidentale), on peut voir la maison du club des hommes de Belau et les catamarans de Tonga, Samoa, Tuvalu, Kiribati et d'Australie.
Le département africain (Abteilung Afrika)
L'exposition s'ouvre sur de très riches collections d'Afrique occidentale avec, notamment, les statuettes en terre cuite de la cour d'Ife et des reliefs en bronze et en laiton du royaume du Bénin (actuel Nigeria). De superbes masques et sculptures royales du Cameroun ainsi que les fragments de palais en bois du Gabon et les reliquaires Fang et Kota, marquent le passage à l'Afrique centrale. De cette région, on retiendra notamment les figurines magiques à l'effigie des ancêtres et les masques utilisés lors des cérémonies initiatiques. Le voyage se termine avec l'Afrique orientale.
Le département de l'Extrême-Orient (Abteilung Ostasien)
Il concerne les arts populaires d'Extrême-Orient qui s'organisent en deux grandes sections, le Japon et la Chine. Parmi les objets chinois, on remarquera les lampes destinées aux fêtes du Nouvel An, des représentations de la déesse Guayin, un temple familial, des outils agricoles, des modèles de navires. On y trouve aussi une intéressante collection de petits objets de bronze relevant de l'art animalier scythe typique de la culture de l'Ordos.
Le département d'ethnomusicologie (Abteilung Musikethnologie)
Avec un très riche fonds de 100 000 prises de son archivées, cette collection est unique en son genre. On peut sélectionner des documents sonores depuis le terminal « planisphère musical » (MusikWeltkarte). Des instruments de musique sont également exposés.
Voir aussi
Bibliographie
- (de) Viola König (dir.), Ethnologisches Museum Berlin, Prestel, Munich, 2004, 152 p. (ISBN 978-3791329956)
Article connexe
Références
- Un musée berlinois rend des œuvres dérobées au XIXe siècle aux autochtones d'Alaska, le Figaro, 17 mai 2018
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