Monoamine oxydase

Les monoamines oxydases (MAO) (EC 1.4.3.4) sont un groupe d'oxydoréductases intervenant dans le catabolisme des monoamines, notamment de la sérotonine. On les trouve dans la membrane mitochondriale externe de la plupart des types de cellules du corps et dans le cerveau au niveau des synapses. Elles catalysent des réactions du type :

RCH2NHR’ + H2O + O2    RCHO + R’NH2 + H2O2.

Monoamine oxydase A
Caractéristiques générales
Symbole MAOA
N° EC 1.4.3.4
Homo sapiens
Locus Xp11.3
Masse moléculaire 59 682 Da[1]
Nombre de résidus 527 acides aminés[1]
Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.
Monoamine oxydase B

Dimère de monoamine oxydase B humaine (PDB 1GOS[2])
Caractéristiques générales
Symbole MAOB
N° EC 1.4.3.4
Homo sapiens
Locus Xp11.3
Masse moléculaire 58 763 Da[1]
Nombre de résidus 520 acides aminés[1]
Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.

On distingue deux isozymes :

De plus, les deux isozymes se trouvent dans les neurones et les astrocytes[3].

Les monoamines oxydases sont inhibées par certains médicaments, les inhibiteurs des monoamines oxydases (IMAO).

Fonction

La MAO-A est particulièrement importante pour protéger le système nerveux central et le système nerveux périphérique de toutes les amines qu'on pourrait ingérer (que l'on trouve par exemple dans le poisson fumé, le fromage et la bière).

Les deux MAO permettent l'inactivation des neurotransmetteurs de la classe des monoamines (noradrénaline, sérotonine et dopamine) et participent ainsi comme des stabilisateurs de l'humeur. Certains antidépresseurs ainsi que la cigarette agissent en inhibant leur activité, ce qui a pour effet d'augmenter la concentration en monoamines actives, facilitant ainsi leurs actions.



Les inhibiteurs de la MAO

Des inhibiteurs sélectifs de la MAO-B, comme la sélégiline ou la rasagiline, sont utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson. En effet, ces inhibiteurs sélectifs et irréversibles de la MAO-B augmentent la quantité de dopamine disponible en empêchant sa dégradation par la MAO-B. Contrairement aux inhibiteurs de la MAO-A, utiles, comme vu précédemment, dans la protection contre les amines exogènes, il n'est pas nécessaire de suivre un régime en utilisant ces inhibiteurs de la MAO-B.

Génétique

Les deux gènes codant la MAO-A et la MAO-B sont situés sur le bras court du chromosome X. Ces deux gènes sont retrouvés côte à côte et sont similaires à 70 %.

Maladies dues à des dysfonctionnements des MAO

En raison du rôle vital que jouent MAO dans l'inactivation des neurotransmetteurs, le dysfonctionnement de la MAO (trop ou trop peu d'activité MAO) est présumé responsable d'un certain nombre de troubles neurologiques.

Par exemple, des niveaux anormaux de MAO dans le corps ont été associés à la dépression, la toxicomanie, la criminalité, le trouble de déficit de l'attention, et les phobies sociales.

Les inhibiteurs de monoamine oxydase sont l'une des principales classes de médicaments prescrits pour le traitement de la dépression.

Une étude par tomographie par émission de positrons a montré que la MAO est également fortement diminuée par l'usage du tabac[réf. nécessaire].

Une autre étude, a conclu que « les enfants maltraités avec un génotype conférant des niveaux élevés de MAO-A exprimés étaient moins susceptibles de développer des problèmes antisociaux »[4].

Un défaut d'expression du gène de la MAO-A, soit de la Monoamine Oxydase-A est fréquemment retrouvé chez les patients violents.

Référence

  1. Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
  2. (en) Claudia Binda, Paige Newton-Vinson, Frantisek Hubálek, Dale E. Edmondson et Andrea Mattevi, « Structure of human monoamine oxidase B, a drug target for the treatment of neurological disorders », Nature Structural Biology, vol. 9, no 1, , p. 22-26 (PMID 11753429, DOI 10.1038/nsb732, lire en ligne)
  3. http://ist.inserm.fr/BASIS/elgis/fqmat/atelier/DDD/2192.doc
  4. (en) Avshalom Caspi, Joseph McClay, Terrie E. Moffitt, Jonathan Mill, Judy Martin, Ian W. Craig, Alan Taylor et Richie Poulton, « Role of Genotype in the Cycle of Violence in Maltreated Children », Science, vol. 297, no 5582, , p. 851-854 (PMID 12161658, DOI 10.1126/science.1072290, Bibcode 2002Sci...297..851C, lire en ligne)


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