Meuzin

Le Meuzin est une rivière des deux départements de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire, affluent de la Dheune elle-même affluent de la Saône. Elle est caractérisée par de violents débordements.

le Meuzin
(le ruisseau du Creux Tombain)

Le Meuzin à l'entrée de Nuits-Saint-Georges, décembre 2010.
Caractéristiques
Longueur 38,1 km [1]
Bassin collecteur le Rhône
Nombre de Strahler 5
Régime pluvial
Cours
Source près de la ferme de Chevigny
· Localisation Ternant
· Altitude 354 m
· Coordonnées 47° 11′ 23″ N, 4° 51′ 21″ E
Confluence la Dheune
· Localisation Palleau
· Altitude 178 m
· Coordonnées 46° 57′ 10″ N, 5° 01′ 44″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche la Sereine, Fossé Carreau
· Rive droite La Bouzaise, Courtavaux, Raccordon
Pays traversés France
Départements Côte-d'Or, Saône-et-Loire
Arrondissements Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône
Cantons Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Seurre, Verdun-sur-le-Doubs
Régions traversées Bourgogne-Franche-Comté
Principales localités Nuits-Saint-Georges

Sources : SANDRE:« U3030500 », Géoportail

Géographie

De 38,1 km[1], et coulant du nord vers le sud elle prend sa source à Ternant, près de la ferme de Chevigny, à 354 m d'altitude, au nord-ouest de L'Étang-Vergy, et s'appelle aussi le ruisseau du Creux Tombain

Il traverse les gorges de la Serrée avant Nuits-Saint-Georges, avec un petit affluent gauche par la cascade de la Serrée.

Il rejoint la Dheune à Palleau, à 178 m d'altitude, peu avant que cette dernière ne se jette dans la Saône[2]. Ses principaux affluents sont la Courtavaux et la Bouzaise, tous deux en rive droite.

Communes et cantons traversés

Dans les deux départements de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire, le Meuzin traverse seize communes[1] et quatre cantons :

Soit en termes de cantons, le Meuzin prend source dans le canton de Gevrey-Chambertin, traverse les canton de Nuits-Saint-Georges, canton de Seurre, et conflue dans le canton de Verdun-sur-le-Doubs, dans les arrondissements de Dijon, de Beaune et de Châlon-sur-Saône.

Bassin versant

Le Meuzin traverse une seule zone hydrographique la Dheune de la Bouzaise à la Saône (U303) de 1 039 km2 de superficie[1].

Affluents

Le Meuzin a sept affluents référencés :

  • L'Abîme de Bévy (rd), 2,2 km sur les quatre communes de Collonges-lès-Bévy, Bévy, Messanges, et Curtil-Vergy.
  • Le Raccordon (rd), 7,9 km sur les trois communes de Arcenant, Meuilley, et Détain-et-Bruant.
  • le Ruisseau de Lieu Dieu (rd), 4,6 km sur les deux communes de Marey-les-Fussey, et Meuilley.
  • Le Fossé Carreau (rg), km sur les deux communes d'Argilly, et Gerland.
  • La Courtavaux (rd), 8,7 km sur les trois communes d'Argilly, Corgoloin, et Premeaux-Prissey.
  • La Bouzaise (rd) 16,8 km avec deux affluents de rang de Strahler quatre par la Lauve, Les Echances, et le ruisseau des Brenots.
  • La Sereine (rg) 19,6 km sur les huit communes de Palleau, Corgengoux, Corberon, Broin, Argilly, Bagnot, Villy-le-Moutier, et Montmain avec un seul affluent :
    • le ruisseau des Etangs, km sur les deux communes d'Argilly, et Montmain.

Géoportail signale un gauche s'appelant le Flussey sur la commune de Corberon.

Donc son rang de Strahler est de cinq.

Hydrologie

Son débit est très capricieux (entre 0 et m3/s) et ses violents débordements ont fait des victimes à plusieurs reprises, en particulier douze morts en 1747.

On peut voir les repères de niveau des inondations du XXe siècle au moulin Chevalier à Messanges.

Les inondations

La phrase bien connue de l’historien Courtépée qualifiant le Meuzin de « torrent redoutable » est bien réelle et comme tous les cours d’eau à régime torrentiel, à des périodes calmes succèdent des périodes de grandes eaux. Alors la paisible rivière se transforme en un torrent impétueux qui sort de son lit.
L’historien Theuriet résume ainsi le problème. « Il était exposé à des débordements considérables occasionnés par la fonte des neiges ou des pluies abondantes qui tombaient avec précipitation dans le vallon de Vergy ». Pour la ville de Nuits, c’est un véritable fléau, répertorié sur les murs de la salle des mariages au même titre que les pestes. La liste est longue : 1611, 1614, 1619 (1), 1712 et 1713. Le , Nuits fut inondée une nouvelle fois : sept enfants et cinq adultes furent noyés.
Nouveau débordement le après de longues pluies qui activèrent la fonte des neiges : « Inondation extraordinaire. Toutes les cloches sonnent le tocsin dans la nuit; les habitants surpris se réfugient sur les toits ».
Durant ces deux inondations, un homme joue un grand rôle: Claude Marey dont Theuriet dit qu’il reçut le nom de Grand boulanger de Nuits. Mais laissons à nouveau parler les murs de la salle Boursot : « Il sauva de la famine la moitié des habitants retirés sur le haut de leurs maisons inondées, en leur faisant porter sur des barques le pain qu'il faisait cuire chaque jour ».
À la suite de ces débordements, l'intendant de la province « obvia à ces inconvénients en faisant élargir et approfondir le lit de la rivière qui a maintenant 30 pieds de largeur ».

Malgré cela, en 1792 « la municipalité offre une couronne civique à Pierre Moingeard, vigneron à Villars Fontaine, venu à cheval annoncer une crue d’eau ».
1830 n’est pas resté dans les mémoires. C’est pourtant l’année où l'abîme de Bévy « s’est ouvert sous la pression des eaux souterraines, grossies par une période de pluie », créant très certainement un débordement du Meuzin.

L'inondation du 28 juillet 1900

J.Derône (1) décrit cette journée mémorable: « la saison était normale, le lit du Meuzin était comme à l’ordinaire, presque à sec… mais voici qu’en fin d’après midi, les riverains surpris voient le niveau d’eau monter d’une façon brusque ; le torrent charrie des débris de toutes sortes, les ponts sont obstrués. Cette catastrophe, car c’en était une, était due à un orage de grêle d’une extrême violence déchaîné dans l’arrière-côte. Les territoires de l'Étang-Vergy, de Reulle, de Chambœuf, de Gevrey, de Chambolle avaient été particulièrement ravagés par cette tempête ».

Plus récemment, J.F.Bazin précise: « Le , après une quinzaine de jours de très forte chaleur (35 °C à l’ombre), un orage s’abat pendant 3 heures sur la région…. À l'Étang-Vergy, deux maisons sont en partie détruites (3). À Curley, un troupeau de moutons est noyé dans sa bergerie ».

Au moulin Chevalier le niveau de la rivière est monté en quelques instants à 2,60 m comme cela se voit encore sur les bâtiments teints par la couche d’eau très boueuse. Dans la cour du moulin un mur de 40 cm d’épaisseur, 1,80 m de hauteur et m de longueur, séparant la cour du jardin, a été complètement abattu, de nombreux animaux (porcs, volailles) ont été noyés. L’eau a envahi les bâtiments d’habitation, arrivant au niveau du 1er étage et causant les dégâts que l’on devine. La meunière et une amie debout sur la table de la cuisine, ont pu être sauvées à temps par des gens du village de Messanges.

La dernière inondation : 1er octobre 1965

Elle confirme les observations qui prouvent que les crues centennales (4) du Meuzin arrivent en fait tous les 50 ans ! À noter aussi qu’en amont de Nuits-Saint-Georges la capacité du lit du Meuzin permet d’absorber le débit des crues décennales.

La pollution

Elle ne date pas d'aujourd'hui!

Ainsi en 1789 la municipalité de Nuits exige la suppression du fourneau de Pellerey en raison des dégâts causés en aval par le lavage du minerai. La rivière qui traverse la ville est « bourbeuse et infectée » au point de détourner les voyageurs, de troubler les lavoirs ainsi que l’eau du bétail.
Nul doute que les trois papeteries contribuaient également à rendre le Meuzin opaque et nauséabond.
Il faut également mentionner les rejets saisonniers de la production vitivinicole et la pollution temporaire mais très forte des rouissoirs à chanvre (réglementée à partir de 1897).
Depuis une quarantaine d’années une pollution moins odorante et plus sournoise est apparue. Principalement due aux lessives, engrais et divers pesticides, elle induit une eutrophisation qui provoque une dégradation par opacité et réchauffement de l’eau. Malgré des progrès la situation reste préoccupante et le Meuzin n’est pas conforme au « bon état écologique » prescrit par la DCE (Directive Communautaire Européenne).

Qualité piscicole

Cette qualité est fonction de ce qui a été dit au paragraphe pollution. Les espèces qui faisaient la renommée du Meuzin et témoignaient de sa qualité sont en régression.
Le Meuzin est classé en 1re catégorie piscicole c'est-à-dire qu’il héberge des salmonidés en l’occurrence la truite fario dont les frayères sont en amont de Messanges.
Les observations faites au niveau de La Serrée révèlent la présence de truitelles, mais le nombre de truites adultes reste faible (taille inférieure à 13 cm : 8 truitelles ; taille supérieure à 30 cm : 2 truites). En cause une certaine pollution (voir plus haut) et surtout les assèchements périodiques dus à des prélèvements trop importants pour l’adduction en eau potable.
Autres espèces en voie de disparition : la moutelle (loche franche), petit poisson (10 à 15 cm) que les enfants pêchaient avec une fourchette ; la crevette d’eau douce (gammare) sa présence indique une rivière en bonne santé ; l’azerotte (trichoptère à fourreau) appréciée comme appât par les pêcheurs. Une pêche test a recueilli pas moins de 16 espèces de poisson, dont quatre sont totalement atypiques : la bouvière, l’épinochette, le hotu et le rotengle. Le brochet est l'espèce repère mais non la plus dominante. Les deux espèces les plus représentées sont le chevesne (47 %) et le vairon (26 %)[3]

Curiosités

Répertoriés et validés par la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement), un site classé : les cascades du Meuzin de La Serrée et un site répertorié : Sources de l’ancien étang de Gratte-Dos (qui alimente le Meuzin même en période d’étiage) Ajoutons qu’en divers endroits des dépôts de tufs dans le lit du cours d’eau forment des seuils naturels qui sont à l’origine d’écosystèmes remarquables.

Moulage indiquant la hauteur de l'inondation.

À Nuits-Saint-Georges, un moulage de poisson, apposé sur un mur de la Place Monge (du côté de la rue Crébillon) indique la hauteur de l'inondation dont il témoigne.

Bibliographie

  • Henri Bonnard, article paru dans La Quintefeuille, revue de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Pays de Vergy.

Voir aussi

Notes et références

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