Messaoud Boudjriou

Messaoud Boudjeriou (anciennement appelée Aïn Kerma) est une commune de la wilaya de Constantine, en Algérie.

Pour les articles homonymes, voir Messaoud Boudjeriou.

Messaoud Boudjriou
Noms
Nom arabe مسعود بوجريو
Nom berbère ⵎⴻⵙⵄⵓⴷ ⴱⵓⴵⵔⵉⵓ
Administration
Pays Algérie
Région Constantine
Wilaya Constantine
Daïra Ibn Ziad
Code ONS 2511
Démographie
Population 9 050 hab. (2008)
Densité 85 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 25′ 28″ nord, 6° 28′ 21″ est
Altitude Min. 598 m
Max. 598 m
Superficie 106,60 km2
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya de Constantine.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Messaoud Boudjriou
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Messaoud Boudjriou

    Géographie

    Palmier du Khneg à Messaoud Boudjriou, Wilaya de Constantine

    Située à 15 km du chef-lieu de la Wilaya de Constantine, cette commune est bâtie au pied d'une petite chaîne montagneuse s'étendant sur, au moins, 10 km et culminant à 700 m en hauteur. Cette masse est arborée et humide. Ses forêts contiennent une flore très variée, des arbres généralement de type méditerranéen, à titre d'exemple:le sapin, les cèdres, les chênes, etc. Les espèces végétales y sont très variées, qu'elles soient migrantes ou endémiques.

    Les caractéristiques climatiques et géographiques de cette commune favorisent la variété des espèces animales allant des petites insectes jusqu'aux grands carnivores, tels les loups, les hyènes, le renard, la belette ainsi que les omnivores, à savoir les sangliers, les rongeurs, les oiseaux du genre carduelis, les rapaces, et beaucoup d'autres espèces. Rappelons qu'avec le barrage, considéré parmi les plus grands en Afrique, cette commune va connaître des changements au niveau des écosystèmes et des biotopes.[réf. souhaitée]

    Histoire

    La commune était appelée Tadjemoult (la coquète par ses jardins-en berbère) avant la colonisation française[1], et ce jusqu'à l'époque de la fin de règne ottomane suivie par l'époque coloniale française pendant laquelle cette dernière a été promue comme Mairie en 1874 appartenant au grand Constantinois. Elle est donc parmi les plus anciennes communes de la wilaya de Constantine. L'ironie du sort, c'est qu'elle a perdu de son dynamisme économique après l'indépendance, une période lors de laquelle on a cessé l'exploitation minière, où l'agriculture et l'élevage des bétails vont devenir les seules sources de vie pour ses habitants. Ce qui a amené beaucoup de ses habitants à quitter cette commune pour aller vivre sous d'autres cieux cléments, à savoir la ville de Constantine ainsi que certaines communes limitrophes.[réf. souhaitée]

    Rappelons aussi que pendant l'époque coloniale, à la suite du lancement d'une grenade dans le marché public, l'administration coloniale a recouru à une politique on ne peut plus répressive contre les populations de cette commune qui, aux yeux des colons, auraient hébergé et donné gîtes et couverts aux combattants du FLN. On a brûlé toute une cité -communale- où habitait la majorité musulmane, laissant ses habitants sans toits, ni d'ailleurs étables pour leurs bétails, forçant une grande part d'entre eux à quitter leur commune pour rejoindre la ville de Constantine dans l'espoir de trouver la sécurité et surtout un toit pour leurs enfants.[réf. souhaitée]

    Parmi les colons les plus puissants et riches de la commune, en majorité des agriculteurs venus d'Alsace et de Haute-Savoie, nous pouvons citer : Raoul Felter, François Roy, Louis Prin, Adolphe Sylvain, Didier Felter, Truffaut.

    On raconte que cette commune était tellement riche, prospère et jolie que ses notables ne se lésinaient pas sur leurs moyens afin d'organiser des festins de Balthazar pour exhiber leurs richesses aux visiteurs qui venaient des communes voisines, Constantine compris, pour passer les week-ends dans ce coin très fleuri aussi bien par ses roses de toutes sortes que par ses arbres très variés, surtout fruitiers (Ain Kerma connue de Mimosa, Lycium barbarum, Punica granatum, Olivier, Mûrier blanc, Mûrier noir, etc.). On raconte que même l'un des notables de Ain Kerma aurait invité le grand chanteur Aissa Eljermouni, selon le titre de l'une des célèbres chansons qui veut tout dire.[réf. souhaitée]

    Soulignons que Messaoud Boudjriou n'a été promue en tant que commune de l'Algérie post-indépendante que lors du découpage administratif de 1984. Avant, c'est-à-dire juste après l'indépendance, elle n'était qu'une bourgade appartenant à la Daïra de Mila, Wilaya de Constantine.[réf. souhaitée]

    Parmi les maires ayant géré les affaires de cette commune pendant la colonisation et après l'indépendance, nous pouvons citer[2] :

    • Henri Gentille (Géologiste aussi)
    • Jules de Beaufutur
    • Pierre Thiéry
    • Bounemeur Lakhder
    • Boursas Foudhil
    • Cherouana Abdellah (démis de ses fonctions lors de l'interruption du processus électoral)
    • Mazouzi Youssef (assassiné par des groupes armés)
    • Ben Kalia Abdellatif (phase transitoire)
    • Gouassem
    • Boudraa Sebti
    • Za'tot Ahmed, maire adjoint: Boursas Azzedine

    Toponymie

    La commune de Messaoud Boudjeriou a été baptisée, le , au nom du chahid Messaoud Boudjeriou.

    Démographie

    En 2008, la population de la commune s'élèvait à 9 050 habitants[3].

    Un des jardins de Messaoud Boudjriou.

    Messaoud Boudjeriou est située à proximité de la ville antique romaine de Tiddis, signalée pour la première fois par Creully en 1853[4], et grâce à l'initiative du fameux universitaire et préfet de Constantine M.Max Bounafous, devenu ministre de l'agriculture de la république française sous la présidence de Pétain[5][source insuffisante], cette ville a été explorée par l'archéologue André Berthier, située à l'autre côté de l'Oued Rhummel.

    Économie

    Messaoud Boudjeriou (Aïn Kerma) a toujours été une riche commune agricole grâce à la fertilité de ses terres et à la disponibilité des eaux, d'abord trouvant sa source dans l'Oued Rhummel mais aussi dans des riches nappes phréatiques.

    Elle possède aussi une grande richesse géologique. Une mine d'antimoine a été exploitée pendant l'époque coloniale, dès les années 1840, ensuite à partir des années 1930 par la Compagnie des mines de La Lucette[6].

    Fermée à la fin de la Première Guerre mondiale car elle semblait épuisée, la mine a été rouverte en 1932, puis relancée en 1936 par la découverte d'une très importante prolongation de son gisement, grâce au géologue M. Deleau, sous la direction de Pierre Thiéry. La teneur en antimoine est très élevée. Une ligne électrique à haute tension, longue de 6 kilomètres, est alors déployée pour alimenter les machines de la mine, ce qui permet aussi d'installer l'éclairage pour les 3 000 habitants[7]. La mine va produire 44 000 tonnes[8] de minerai oxydé à 40 % d'antimoine appelé cervantite entre 1915 et 1945 (principalement de 1932 à 1945).

    Le site minier a été utilisé comme base de liaison pour le site archéologique romain de Tiddis, tout proche, inauguré en avril 1941 par l'archéologue André Berthier[7]. Soucieux du grand taux de chômage au sein de la population de Ain Kerma, Max Bounafous, alors préfet de Constantine, a ordonné une exploration systématique du site de Khneg afin de rendre la région une vraie zone touristique attirante afin de résorber le taux de chômage. La tâche a été confiée au grand archéologue et archiviste André Berthier[9].

    Fin 1942, le personnel de la mine est mobilisé dans l'Armée d'Afrique du Nord[10].

    La mine a été contrainte de fermer en , car la fin de la Seconde Guerre mondiale diminue la demande d'antimoine, qui était utilisé sous forme d'alliages, pour durcir les métaux, ce qui fait brusquement chuter les cours mondiaux. Puis elle rouvre en 1947. De nouveaux usages pour l'Ignifugation des textiles et les matières plastiques prendront peu à peu le relais, grâce aux normes anti-incendie[11], ce qui permet à la fonderie de Laval de tourner toujours à plein régime. La mine a aussi approvisionné l’industrie de la briqueterie et de la céramique de Didouche Mourad et d’Ibn Ziad. On note aussi la présence d'autres minerais que l'on ne trouve que dans des rares pays à travers le monde[12].

    À la fin du mois d', un important détachement de l'armée française s'installe sur le site de la mine[13], les officiers habitant dans le bâtiment de direction, tandis que le directeur est soigné en France.

    Institutions[2]

    Messaoud Boudjeriou possède trois écoles primaires aux noms de Benmounah Aberrahmane, Bayoud Salah et Boukhamla Abdelaziz, un collège nommé Boursas Chérif ainsi que le lycée Rabah Bitat.

    La culture et l'artisanat sont mis en avant dans la commune grâce à deux Maisons des Jeunes et de la Culture qui proposent des activités en tous genres et ouvertes à tous.

    La commune possède également une polyclinique, une gendarmerie, plusieurs mosquées et une zone industrielle responsable de la production de briques.

    Personnalités liées à la commune

    • Rabah Bitat, une figure emblématique nationale connue, un ancien Moudjahid, et l'ancien président de l'APN[14]. [source insuffisante]
    • Messouad Boudjeriou (Messaoud Lakssentini), un Chahid connu ayant été le stratège planificateur des attaques du Nord constantinois (pendant la colonisation française).
    • Quintus Lollius Urbicus fut le gouverneur de la Grande-Bretagne, du Bas-Rhin, d'Asie, de Judée et finalement le préfet de Rome sous Antonin le Pieux[9], pendant la période romaine. Un personnage que les deux communes, Aïn kerma et Beni Hmidène, peuvent se disputer l'origine, vu qu'il était originaire de cette zone, Lekhneg, partagée administrativement entre ces deux dernières.
    • Boursas Chérif, Chahid connu.

    Bibliographie

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, . 

    Références

    1. Ernest Mercier.Histoire de l’Afrique Septentoriale Berberie, 1891, p. 560.
    2. Archives de la mairie de Messaoud Boudjeriou
    3. (en) Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008, communes de la wilaya de Constantine, sur le site geohive.com.
    4. Carcopino Jérôme, « Le travail archéologique en Algérie pendant la guerre », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, (lire en ligne)
    5. Philippe Pétain
    6. Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, 2012, page 15
    7. Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, 2012, page 16
    8. Annales des mines : volume 136, partie 23, par la Commission des Annales des mines - 1947
    9. Carcopino, Jérôme, « Le travail archéologique en Algérie pendant la guerre (1939-1942) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 86, no 4, , p. 301–319 (DOI 10.3406/crai.1942.85702, lire en ligne , consulté le ).
    10. Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, 2012, page 21
    11. Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, 2012, page 76
    12. (l'exemple de Cervantite cf Ang)
    13. Pierre Thiéry, Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie, Éditions Bouchène, 2012, page 56
    14. un membre du fameux groupe de six

    Articles connexes

    • Portail de la mine
    • Portail de l’Algérie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.