Mas-Cabardès

Mas-Cabardès en occitan Lo Mas de Cabardés est une commune française, située dans le département de l'Aude en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Mas.

Mas-Cabardès
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Aude
Arrondissement Carcassonne
Intercommunalité Communauté de communes de la Montagne noire
Maire
Mandat
Nadia Doria
2020-2026
Code postal 11380
Code commune 11222
Démographie
Population
municipale
182 hab. (2018 )
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 22′ 18″ nord, 2° 21′ 47″ est
Altitude Min. 286 m
Max. 945 m
Superficie 9,09 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Carcassonne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de la Vallée de l'Orbiel
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Mas-Cabardès
Géolocalisation sur la carte : Aude
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Mas-Cabardès
Liens
Site web http://www.mascabardes.com

    Ses habitants sont appelés les Mas-Cabardèsiens.

    Géographie

    Commune de l'aire urbaine de Carcassonne située dans la Montagne noire, en limite du parc naturel régional du Haut-Languedoc en Pays du Cabardès sur l'Orbiel

    Communes limitrophes

    Relief

    À une altitude moyenne de 340 m, le village se situe pour partie en fond de vallée le long d'une boucle de l'Orbiel, et pour partie sur les versants. Le territoire communal dans son ensemble est en forte pente et très étiré ; il se prolonge sur les hauteurs de la Montagne noire à plus de 900 m d'altitude en bordure du département du Tarn.

    Climat

    La commune bénéficie d’un climat tempéré au confluent d’influences océaniques et méditerranéennes. Mais en fond de vallée, les influences méditerranéennes dominent. Les températures peuvent dépasser 30 °C en été, bien que cela soit peu fréquent, et demeurent le plus souvent positives en hiver. La pluviométrie est assez abondante, de l'ordre de 800 mm. Compte tenu de la topographie des lieux, des phénomènes pluviométriques exceptionnels sont susceptibles de générer des inondations sur les parties basses du village. L'inondation de 1930 qui a détruit de nombreuses maisons demeure dans les mémoires. Plus récemment en 1999, on a noté une nouvelle crue importante ; mais, non débordante, elle n'a pas provoqué de dégâts dans le village.

    Urbanisme

    Typologie

    Mas-Cabardès est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (79,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11 %), prairies (5,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Les premières informations écrites sur le Mas-Cabardès datent du IXe siècle. En effet c’est à l’époque carolingienne que s’est installée sur le site de l’église actuelle l’abbaye Saint-Étienne de Cabaret[8]. Cette abbaye, vraisemblablement le premier édifice religieux fondé dans le Haut Cabardès, a eu un rayonnement important sur le territoire environnant en le défrichant et en contribuant ainsi à son occupation par l’homme.

    Au XIIe siècle, le monastère devint propriété du chapitre Saint-Nazaire de Carcassonne. En 1236 Guillaume Arnaud, chanoine de la cathédrale et futur évêque de Carcassonne, fut nommé prieur du Mas. À cette époque, le Mas est une seigneurie ecclésiastique importante jouxtant les deux seigneuries « laïques » de Cabaret et de Miraval.

    Le château du Mas est cité dans des textes du début du XIVe siècle. Il est aujourd’hui à l’état de ruine, mais quelques vestiges dominant le village actuel sur une boucle de l’Orbiel subsistent encore.

    Au XVIe siècle, le village est comme toute la région secoué par les guerres de Religion[9]. Entre 1560 et 1592, le Mas joue un rôle stratégique important ; il est le siège de plusieurs garnisons et constitue un lieu de passage pour les troupes. C’est ainsi qu’en 1562 le maréchal de Joyeuse y dépêcha Roger de Cahuzac, seigneur de Caux, à la tête de 300 hommes pour empêcher les huguenots venus de Castres et de Mazamet de s’emparer des terres du Chapitre. De nombreux autres faits d’armes sont signalés durant cette période. On peut relever ceux du capitaine Jehan de Celles, originaire du Mas, qui prit part à de nombreux combats au service du Roi. En 1574, il participa avec 100 hommes de sa compagnie à la reprise de Roquefère qui était tombée aux mains de huguenots. Après 1592, la région connut une période de calme provisoire. La reprise des hostilités en 1621 fut à l’origine de nombreuses atrocités commises dans les fermes et les villages environnants. Mais le Mas semble être resté à l’abri de ces exactions. Il a même constitué un refuge pour les paysans et villageois des alentours. La fin des guerres de religion en 1629 ne déboucha pas pour autant sur la fin des malheurs de la communauté. La guerre contre l’Espagne fut l’occasion de nombreux passages de troupes qui provoquèrent des pillages et des violences contre les habitants. En 1659, le traité des Pyrénées mit fin à la guerre et à cette période troublée.

    Durant la Révolution, le Mas connut une intense activité politique. Mais il n’y eut pas d’événement dramatique. Tout en appliquant les lois révolutionnaires, la communauté a fait preuve de mesure et de modération[10].

    Croix des Tisserands.

    Sur le plan économique, l’histoire du village et plus largement celle de la vallée de l’Orbiel sont marquées par le développement de l’industrie textile. La fabrication et le commerce des draps ont contribué à la prospérité du lieu[11]. Les maisons à encorbellement et à colombages construites par des marchands aisés au XVIe siècle et XVIIe siècle, et dont certaines sont encore visibles aujourd’hui, témoignent de l’importance de cette activité. La très belle croix du Mas Cabardès connue sous le nom de croix des Tisserands est également significative à cet égard. À la fin du XVIIIe siècle la concurrence d’autres régions s’intensifie et l’industrie textile périclite. Il ne reste plus un seul fabricant dans un village qui en comptait plus de 20 quelques années plus tôt.

    À partir des années 1930 le développement de la mine de Salsigne permet au village et à l’ensemble de la région de connaître un regain d’activités. Mais cette reprise n'est que provisoire. La mine rencontrera des difficultés financières à partir des années 1950 et une chute progressive du nombre de ses ouvriers pour aboutir à une activité réduite à partir des années 1980 et une fermeture définitive au début des années 2000. L’usine de délainage de l’Orbiel située dans le village voisin des Ilhes a connu le même sort en 1993. Il s’ensuivra un exode rural significatif. Mais cet exode est actuellement en partie compensé par le « retour au pays » au moment de la retraite d’un certain nombre d’habitants « exilés économiques » dans d’autres régions françaises.

    Le village a été le chef-lieu du canton de Mas-Cabardès jusqu'à sa suppression en 2015.

    Héraldique

    Blason
    Palé d'azur et d'or de quatre pièces.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1977 2014 Jacques Sablairolles PS Retraité des ponts et chaussées
    mars 2014 -- Gilbert Batlle SE  
    mars 2020 en cours Nadia Doria    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].

    En 2018, la commune comptait 182 habitants[Note 3], en diminution de 4,71 % par rapport à 2013 (Aude : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    607670762781748795825864895
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    867893858827777751697656611
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    582547549513417464497473454
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    405388310245235205201202186
    2018 - - - - - - - -
    182--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Socio-économie

    Comme de nombreuses communes rurales éloignées d’une agglomération, le village a connu des difficultés économiques croissantes et une forte baisse démographique accentuées par la désindustrialisation de la vallée de l’Orbiel qui a subi la fermeture de la mine de Salsigne et des industries lainières. Les potentialités agricoles du territoire sont par ailleurs très faibles en raison d’un fond de vallée très étroit et de versants en forte pente couvertes en grande partie de forêts ; il n’y a plus aujourd’hui d’agriculteur sur le territoire communal. L’activité forestière qui reposait sur l’exploitation du châtaignier et qui procurait un revenu complémentaire à certains habitants a elle aussi disparu depuis plusieurs décennies. Une petite activité touristique s’est développée avec la création de quelques gîtes ruraux loués en période estivale, mais elle est loin de compenser le phénomène de désindustrialisation.

    Le village comprend aujourd’hui une majorité de retraités, mais aussi quelques néo-habitants permanents ou intermittents parmi lesquels une petite communauté étrangère séduite par le charme et la tranquillité du lieu.

    Le statut de chef-lieu de canton conservé jusqu’en 2014 a permis à la commune de conserver certains services publics indispensables aux habitants : école primaire, agence postale, gendarmerie. Il n’y plus de service de santé permanent, mais seulement la visite d’un médecin un jour par semaine. Le village compte une épicerie et bénéficie du passage régulier d’autres commerçants ambulants (boucherie, poissonnerie,…). On note aussi le développement d’une entreprise de maçonnerie permettant de répondre aux besoins croissants dans ce domaine de la population et des collectivités locales.

    Lieux et monuments

    Église Saint-Étienne.
    Vestiges du château.
    Maison à colombage.

    Le clocher a été inscrit au titre des monuments historiques en 1926[16].

    L'édifice actuel date du XVIe siècle. Son clocher octogonal semblable à celui de La Tourette-Cabardès est percé de fenêtres géminées sur deux étages. Une tour rectangulaire abritant un escalier à vis lui est accolée. L'intérieur de l'église contient un magnifique retable daté de la fin du XVe siècle situé dans la chapelle Notre-Dame de la Barthe. Au fond de l'église se trouve un tableau non signé du XVIe siècle représentant la lapidation de saint Étienne.

    • Chapelle des Pénitents Noirs de Mas-Cabardès.

    Cette croix datée de 1545 est connue sous le nom de Croix des Tisserands en raison de la présence d'une navette (symbole de cette corporation) sculptée aux pieds du Christ. Autre particularité remarquable : elle est finement travaillée sur ses deux faces. Au recto, le Christ est entouré de la Vierge Marie et de saint Jean ; au verso la Vierge est encadrée par saint Michel et saint Étienne, patron de la paroisse.

    Ce château médiéval du XIIIe siècle domine le village et la vallée de l'Orbiel. De cette ancienne fortification, ne subsistent aujourd'hui que quelques pans de murs.

    Plusieurs demeures datant du XVIe siècle et du XVIIe siècle sont encore visibles. La plus ancienne située sur la place centrale est datée de 1583. Elles témoignent de la prospérité du village à cette époque.

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. Association Patrimoine et Découverte, Brochure Villages et sites historiques de la Montagne noire : Mas-Cabardès
    9. Juliette et Pierre COSTEPLANE, Mas-Cabardès pendant les guerres de religion
    10. Foyer culturel et sportif de l'Orbiel, Brochure La vie politique à Mas-Cabardès pendant la révolution
    11. Marie-Elise GARDEL, Le Cabardès, Aude Aménagement, 1998
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. « Eglise Saint-Etienne », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

    Liens externes

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