Roquefère

Roquefère est une commune française, située dans le département de l'Aude en région Occitanie.

Roquefère

Vue générale.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Aude
Arrondissement Carcassonne
Intercommunalité Communauté de communes de la Montagne noire
Maire
Mandat
Francis Bels
2020-2026
Code postal 11380
Code commune 11319
Démographie
Gentilé Rocaférais
Population
municipale
80 hab. (2018 )
Densité 9,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 22′ 28″ nord, 2° 22′ 50″ est
Altitude Min. 299 m
Max. 983 m
Superficie 8,06 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Carcassonne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de la Vallée de l'Orbiel
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Roquefère
Géolocalisation sur la carte : Aude
Roquefère
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Roquefère
Géolocalisation sur la carte : France
Roquefère

    Ses habitants sont les Rocaférais.

    Géographie

    La commune est limitrophe du département du Tarn.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Roquefère[1]
    Mazamet (Tarn)
    Mas-Cabardès Labastide-Esparbairenque
    Les Ilhes
    (par un quadripoint)

    Topographie

    Le village et son château.
    Hameau de Cubserviès.

    Le village est situé à 330 m d'altitude au cœur du Cabardès. Il est encaissé dans un méandre de la vallée du Rieutort, affluent de l'Orbiel. Il est dominé par son château bâti sur un éperon rocheux et toujours habité de nos jours. Il comprend aussi deux hameaux perchés : Saint-Julien et Cubserviès, respectivement à 650 m et 730 m d'altitude, accessibles par une route étroite et sinueuse qui grimpe à flanc de montagne. Roquefère est distant de 25 km de Carcassonne, chef-lieu du département, et de 2 km de Mas-Cabardès, chef-lieu du canton.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 12,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,4 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 7,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 1 139 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 5,7 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[2].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Les Martys », sur la commune des Martys, mise en service en 1993[7]et qui se trouve à km à vol d'oiseau[8],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 10,1 °C et la hauteur de précipitations de 1 369,8 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 18 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 14,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Roquefère est une commune rurale[Note 3],[14]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[15],[16].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (89,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,7 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Les seigneurs de Roquefère sont mentionnés pour la première fois au début du XIIe siècle. En 1124, Guillaume de Roquefère, premier seigneur du lieu dont le nom est connu, fit allégeance à Bernard Aton Trencavel, vicomte de Carcassonne[20]. Ses descendants ont été, comme les seigneurs de Cabaret, des protecteurs de la cause cathare, ce qui entraîna leur destitution à l’issue de la croisade conduite par Simon de Monfort.

    Louis VIII aurait alors attribué la seigneurie de Roquefère à un certain Henri ALAMANN. Louis IX, plus connu sous le nom de Saint-Louis, confirma cette donation et l’assortit des droits de justice. Henri Alamann aurait suivi Saint-Louis dans ses croisades et ce dernier lui aurait fait donation d’une épine de la couronne du Christ encore vénérée aujourd’hui dans l’église de Roquefère. Ramond est le dernier représentant de la lignée Alamann à apparaître dans des documents de 1338.

    En 1372, Maurice de Bar, qui possédait déjà la baronnie de Capendu et les seigneuries d’Aigues-Vives et de Marseillette, est mentionné comme seigneur de Roquefère. Roquefère demeura un siècle et demi entre les mains de cette famille, puis fut transmise par le mariage de Jeanne de Bar à Jean de Narbonne-Talairan. En 1553, Aymeric, successeur de Jean, revendit le fief à Jean de Maurel, seigneur d’Aragon.

    Roquefère, comme tous les villages de la région, eut à souffrir des guerres de religion. Le château fut pris par les protestants le , puis retomba aux mains des catholiques un mois plus tard.

    En 1633, Bertrand de Maurel se dessaisit de la seigneurie au profit d’Antoine de Cansac, bourgeois du Mas-Cabardès, pour le prix de 12 000 livres. La seigneurie qui comprenait aussi Cubserviès et Labastide-Esparbairenque fut ensuite attribué à Antoine Cathala (ou Cathelan), neveu des Cansac. Celui-ci à partir de 1638 entrepris la restauration du château qui était en très mauvais état. La famille acquit un titre de noblesse et le nom de François de Cathelan de Roquefère apparait en 1693 à l’occasion de l’enregistrement des armoiries de la famille.

    Au XVIIIe siècle, on signale un long procès intenté par la communauté de Labastide aux châtelains à propos des droits d’usage des forêts. L’essentiel du patrimoine foncier fut conservé par la famille lors de la Révolution. Par la suite ce patrimoine fut progressivement vendu.

    La famille de Roquefère s’éteignit en 1902.

    À partir de la fin du XIXe siècle, Roquefère, comme tous les villages de la région, connut un déclin économique qui eut pour conséquence un important exode rural.

    Le village a retrouvé aujourd’hui, mais à un niveau faible, une relative stabilité démographique avec la présence de retraités qui goûtent la tranquillité des lieux.

    Armoiries

    Blasonnement de la commune : De sable aux deux pals d'or.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
     ? juin 1995 Robert Bels PS Conseiller général (1974-1992)
    juin 1995 En cours Francis Bels PS Conseiller général (1992-2015)
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].

    En 2018, la commune comptait 80 habitants[Note 5], en augmentation de 17,65 % par rapport à 2013 (Aude : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    267276316253279276310293266
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    261273286263258230219252231
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    20321320115012411111110598
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    755039445756806979
    2018 - - - - - - - -
    80--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Château - façade nord.
    Clocher de l'église Sainte-Foy.
    Cascade de Cubserviès.
    • Dolmens de Ventajous

    Trois dolmens (monuments funéraires préhistoriques ) ont été édifiés au lieu-dit Ventajous au nord de la commune.

    • Cascade de Cubserviès

    Cette cascade, une des plus hautes de la région (50 m environ), est visible d'un belvédère situé dans le hameau de Cubserviès.

    Ce château dont l'origine remonte au XIIe siècle est construit sur une protubérance rocheuse dominant le Rieutort. Il surveillait cette vallée qui était une voie de communication vers l'Albigeois[25]. Depuis l'époque féodale il n'a subi que peu de modifications dans sa configuration. Mais une partie de l'édifice actuel (notamment les deux tours carrées et la façade sud) date du XVIIe siècle. Le château a toujours été occupé depuis ses origines. Il appartient aujourd'hui à une personne privée.

    Ce calvaire a été édifié au XIXe siècle à l'initiative de la famille propriétaire du château. Des cérémonies religieuses se sont déroulées sur ce site jusqu'au milieu du XXe siècle. Il a ensuite été abandonné et s'est rapidement délabré. Cédé à la commune, il fait l'objet aujourd'hui d'un projet de réhabilitation et d'une demande d'inscription aux monuments historiques. Il n'est pas pour l'instant accessible au public.

    Cette église renferme l'épine de la couronne du Christ qui, selon la légende, aurait été offerte par Saint-Louis au seigneur de Roquefère qui l'avait accompagné dans ses croisades.

    Vie locale

    L'animation se concentre dans la période estivale.

    Le village de Roquefère est désormais connu pour son festival "Jazz sous les châtaigniers" qui rassemble chaque année début août au pied du château de très nombreux amateurs.

    La commune accueille également de nombreux randonneurs. Elle fait partie du circuit des "Villages perchés en Montagne Noire".

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Les Martys - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Roquefère et Les Martys », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Les Martys - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Roquefère et Carcassonne », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. Archives départementales de l'Aude, Fonds Cathala de Roquefère.
    21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    25. Marie-Elise GARDEL, Le Cabardès, Aude Aménagement, 1998
    26. « Eglise Saint-André », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

    Liens externes

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