Martainville-Épreville

Martainville-Épreville est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Pour les articles homonymes, voir Martainville et Épreville (homonymie).

Martainville-Épreville

Le château de Martainville.

Blason
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Rouen
Intercommunalité Communauté de communes inter-Caux-Vexin
Maire
Mandat
Lionel Saillard
2020-2026
Code postal 76116
Code commune 76412
Démographie
Gentilé Martainvillais
Population
municipale
693 hab. (2018 )
Densité 91 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 27′ 38″ nord, 1° 17′ 31″ est
Altitude Min. 138 m
Max. 162 m
Superficie 7,61 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Rouen
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Mesnil-Esnard
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Martainville-Épreville
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Martainville-Épreville
Géolocalisation sur la carte : France
Martainville-Épreville
Géolocalisation sur la carte : France
Martainville-Épreville

    À 15 km à l'est de Rouen, cette commune se situe sur la route de Rouen à Beauvais (RN 31, ex-RN 30), « au milieu d'une belle campagne fertile de bons blés » (Thomas Corneille). L'ensemble manorial qu'il constituait au XVIe siècle est relativement bien conservé, notamment le château de Martainville qui fait la renommée de la commune.

    Géographie

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,1 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 838 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 13 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,7 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouen-Boos », sur la commune de Boos, mise en service en 1968[7] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[9] à 10,5 °C pour 1981-2010[10], puis à 11 °C pour 1991-2020[11].

    Urbanisme

    Typologie

    Martainville-Épreville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[12],[13],[14].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (76,1 %), zones urbanisées (10,7 %), prairies (8,8 %), zones agricoles hétérogènes (4,4 %)[17].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].

    Toponymie

    Martainville

    Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Martinvillam en 1053[19], Martini Villa en 1163[20].

    Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » (terme issu du gallo-roman villa « grand domaine rural »), précédé du nom de personne Martin, peu usité dans la toponymie normande.

    En revanche, on trouve quantité de Martigny / Martagny / Martignac en France, noms de fundus gallo-romains plus anciens formés avec Martinus > Martin, énumérés par Albert Dauzat et Charles Rostaing[21]. Par contre, l'anthroponyme Martin est plus rare postérieurement, même si on note en Normandie quelques cas, où il est associé à l'appellatif -ville. Il est possible que quelques Scandinaves aient été baptisés sous le nom de Martin, comme en témoigne Martintot (Manche, Siouville-Hague) construit avec l'appellatif norrois topt, toft « place, emplacement, ferme ».

    Épreville

    Épreville représente le nom d’une ancienne paroisse appelée Épreville-sur-Ry et rattachée à Martainville-sur-Ry en qui prit alors le nom de Martainville-Épreville.

    Elle est mentionnée sous la forme Spriville en 1055 - 1066 et Espreville vers 1240[22].

    Voir Épreville-près-le-Neubourg.

    Histoire

    Jacques Le Pelletier (env. 1446-1511) fait l'acquisition de la seigneurie de Martainville le . Depuis Léon de Glanville et Michel Mollat, on sait que Jacques appartient à la grande bourgeoisie marchande de Rouen. Il est installé avec son frère cadet Richard rue aux Ours, paroisse Saint-Cande-le-Jeune, dans le grand hôtel offert par leur père. Héritiers en 1480 de l'une des plus grosses fortunes de la ville, les deux frères font fructifier leurs biens en exportant de l'étain en Angleterre et du blé au Portugal, en spéculant sur le sel breton, en marchandant aux foires de Lyon et en armant des navires pour la Méditerranée. Leurs bénéfices de marchands sont réinvestis en maisons de rapport, en rentes foncières et en de nombreuses terres et seigneuries situées dans les environs de la capitale normande, en particulier autour du fief de Martainville. L'entrée de Jacques au Conseil de la ville, d'abord comme quartenier en 1492, puis comme conseiller-échevin en 1493 (jusqu'en 1496), marque l'apogée de sa carrière. À cette charge, il apporte son avis sur de nombreux sujets et oriente la politique de Rouen.

    En 1511, Jacques décède sans descendance directe et laisse toutes ses possessions dont Martainville à son neveu Jacques II Le Pelletier (1485-1545), qui détient l'importante charge de vicomte de l'Eau à Rouen. En 1570, la famille est anoblie, par l'acquisition du fonds de la famille Peloque. La famille, qui obtiendra du roi, en 1571, le droit de changer son nom de Le Pelletier en celui de la terre de Martainville, demeurera propriétaire de la seigneurie jusqu'au XVIIIe siècle. Les seuls travaux documentés concernent la restauration du bâtiment principal au début du XXe siècle. Les fenêtres et les lucarnes, refaites en 1939 telles que Claude Sauvageot les avait restituées sur le papier en 1867 d'après les vestiges encore en place, retrouvent leurs proportions ; les allèges abaissées et les meneaux disparus sont recréés ; un complément apocryphe, un bâtiment à deux niveaux couvert en appentis adossé au côté Sud, est détruit en 1917 ; enfin, à l'intérieur du logis, les cloisons ajoutées au XVIIe siècle pour créer de nouvelles pièces, plus petites, sont retirées. Ces travaux de restauration sont poursuivis dans les années 1950. Depuis 2008, une nouvelle campagne de restauration a été lancée avec notamment une rénovation totale des façades du château.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
        Désiré Éloy   Agriculteur
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 En cours
    (au 10 août 2020)
    Lionel Saillard SE Réélu pour le mandat 2020-2026[23]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].

    En 2018, la commune comptait 693 habitants[Note 6], en diminution de 2,12 % par rapport à 2013 (Seine-Maritime : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1861 1876 1881 1886
    235215235210458414402396378
    1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936
    416366373378378341324320324
    1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
    396395389438515599606611681
    2007 2008 2013 2018 - - - - -
    692702708693-----
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de la commune de Martainville-Épreville se blasonnent ainsi :
    d’argent à la fasce d’azur chargée de trois besants d’or.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    5. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station météofrance Rouen-Boos - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Martainville-Épreville et Boos », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    10. « Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    11. « Station météorologique de Rouen-Boos - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    14. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Rouen », sur insee.fr (consulté le ).
    16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    18. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    19. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, 1979, 180 p. ( (ISBN 2-7084-0040-1)) (OCLC 6403150). p. 106.
    20. Adigard des Gautries Jean. Les noms de lieux de la Seine-Maritime attestés entre 911 et 1066 (suite). Annales de Normandie, 8e année, no 3, 1958. Page 305.
    21. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1989 (ISBN 2-85023-076-6). p. 438.
    22. F. de Beaurepaire, op. cit. p. 72.
    23. « Liste des maires » [PDF], Listes des élus, Préfecture de la Seine-Maritime, (consulté le ).
    24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    28. Jean Benoît Désiré Cochet, Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure, Paris : Imprimerie nationale, 1871.
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