Mario Cipollini

Mario Cipollini est un coureur cycliste italien né le à Lucques (Toscane). Spécialiste des sprints, il se distingue en remportant des étapes sur les trois grands tours, et détient notamment le record de victoires d'étapes sur le Tour d'Italie (42). Il remporte également plusieurs courses d'un jour prestigieuses, en particulier Milan-San Remo, Gand-Wevelgem à trois reprises, et le championnat du monde, en 2002. Son frère Cesare fut également cycliste professionnel[1].

Mario Cipollini lors du Paris-Nice 1997

Biographie

1989-1991 : l'apprentissage chez Del Tongo

Mario Cipollini est né dans une famille de cyclistes. Son père Vivaldo fut un très bon coureur amateur jusqu'à ce qu'un très grave accident ruine sa carrière prometteuse. Alors qu'il est enfant, sa famille sillonne les routes d’Italie avec sa sœur Tiziana qui compte parmi les premières féminines italiennes et surtout son frère Cesare qui écrase les jeunes catégories au point de représenter l'Italie aux Jeux olympiques en 1976 à l'âge de 17 ans alors qu'il est encore junior. Son frère sera professionnel durant les années 1980 mais, refusant de se doper, il ne confirmera jamais les espoirs placés en lui et finira sa carrière en équipier de son jeune frère. Mario Cipolini passe professionnel en 1989 dans l'équipe Del Tongo, où évolue son frère aîné, Cesare. Mario Cipollini s'impose dès sa première saison, sur trois étapes consécutives du Tour des Pouilles, avant de remporter sa première victoire d'étape sur le Tour d'Italie. En trois saisons dans cette équipe, il remporte 6 étapes du Tour d'Italie et plusieurs courses d'un jour.

1992-1995 : la confirmation chez MG-Bianchi puis Mercatone Uno

Au cours des quatre années qui suivent, Cipollini remporte à nouveau plusieurs étapes du Tour d'Italie, mais aussi trois étapes du Tour de France, en 1993 et 1995. Il s'adjuge le classement par points du Tour d'Italie en 1992, et porte le maillot jaune du Tour de France en 1993. Il s'affirme aussi comme un coureur de classiques en remportant deux fois Gand-Wevelgem, et le Grand Prix E3.

En 1995, Cipollini remporte dès le mois de février trois étapes consécutives du Tour méditerranéen[2], ainsi que le Trofeo Luis Puig[3] et deux étapes du Tour de la Communauté valencienne[4].

1996-2001 : chez Saeco, Cipollini au sommet

Au cours des six saisons qu'il passe dans l'équipe Saeco, Cipollini perfectionne la technique de sprint révolutionnaire dont il est le précurseur. Il est ainsi le premier à bénéficier d'une équipe entière à son service, et à utiliser un véritable train d'équipiers pour le mener jusqu'au sprint final. Cette technique ne fut rendue possible que par sa capacité à soutenir le rythme très rapide imposé par ses équipiers jusqu'à l'arrivée. En contrepartie, et de son propre aveu, il ne possédait pas les capacités des autres sprinters à "frotter" et remonter des adversaires lors du sprint.

Cette technique lui permet de remporter chaque année 4 ou 5 des étapes peu escarpées du Tour d'Italie, atteignant 34 victoires d'étapes sur cette course en 2001, et un deuxième classement par points, en 1997. Il gagne également 9 nouvelles étapes du Tour de France, dont 4 d'affilée en 1999. Il ne termine cependant jamais cette course, l'abandonnant systématiquement lors des premières étapes montagneuses, ce qui le rend impopulaire en France[réf. souhaitée].

Cipollini devient champion d'Italie en 1996.

2002-2005 : l'apothéose et la fin de carrière

Alors que Cipollini, à 35 ans, semble sur le déclin, il réalise une saison 2002 exceptionnelle. Vainqueur pour la première fois de Milan-San Remo en mars, il gagne peu après Gand-Wevelgem pour la troisième fois, dix ans après la première, et son troisième classement par points du Tour d'Italie grâce à 6 victoires d'étapes. Il s'approche ainsi à une longueur du record de victoires d'étapes établi par Alfredo Binda avant guerre. À l'été, sa nouvelle équipe, Acqua & Sapone, n'est pas sélectionnée pour le Tour de France. Dépité, Cipollini annonce sa retraite, mais revient sur sa décision[5] : à l'automne, il participe au Tour d'Espagne, dont il remporte trois étapes lui qui n'avait jamais remporté d'étapes sur la vuelta, et gagne pour la première fois le titre de Champion du monde. Cette saison hors du commun lui vaut les plus prestigieuses distinctions de fin de saison : le Vélo d'or et le Mendrisio d'or.

En 2003, Cipollini gagne deux nouvelles étapes du Tour d'Italie, portant son total à 42. Il bat ainsi le record d'Alfredo Binda. Son équipe, Domina Vacanze, n'est pas retenue pour le Tour de France. La direction du Tour justifie son choix par l'âge et le début de saison décevant de Cipollini, ainsi que la volonté de « donner un petit coup de pouce au cyclisme français »[6]. Après avoir rejoint l'équipe italienne Liquigas en 2005, Cipo se déclare prêt à remporter sa 188e victoire, et se fixe pour objectifs Milan-San Remo, Gand-Wevelgem et le Tour d'Italie[7]. Il remporte deux dernières victoires : l'une au Tour du Qatar, devant Tom Boonen, et la dernière dans le Tour de la province de Lucques, devant Alessandro Petacchi. Mais le , à 38 ans, il annonce son départ à la retraite treize jours avant le coup d'envoi du Tour d'Italie 2005, après 17 saisons professionnelles et fort de 189 victoires[8]. Il est invité par les organisateurs de la course à faire ses adieux en courant le prologue cinq minutes avant les concurrents officiels[9].

2008 : retour avorté chez Rock Racing

En 2008, il revient à la compétition, à l'âge de 40 ans. Après trois ans d'inactivité, il s'engage début janvier avec l'équipe américaine Rock Racing, afin d'apporter son expérience aux jeunes coureurs de la formation et de disputer quelques courses américaines, dont le Tour de Californie en février[10], où il prend la troisième place de la 2e étape. La mésentente entre Cipollini et le propriétaire de l'équipe, Michael Ball met un terme à l'aventure au cours du mois d'avril[11].

2011 : sponsor et consultant

Sa carrière de coureur terminée, Cipollini ne quitte pas le monde du cyclisme. Il crée sa marque de cadres de vélo, nommé MCipollini. En 2010, il est l'équipementier de l'équipe ISD, qui prend le nom de Farnese Vini-Neri Sottoli en 2011[12]. Il exerce la fonction de consultant pour cette équipe en 2009[13].

Dopage

En , la Gazetta dello Sport rapporte que Cippolini aurait été un client du docteur Eufemiano Fuentes, qui lui aurait procuré de nombreux produits dopants[14]. Son nom de code aurait été « Maria » et il aurait entre autres reçu 25 transfusions sanguines en 2003, du début de l'année jusqu'au Tour d'Italie en mai[15]. L'avocat de Cipollini dément les accusations la même journée où le journal les publie, le [16]. Le , il est annoncé que des tests effectués par l'AFLD en 2004 ont démontré l'usage d'EPO par Cipollini lors du Tour de France 1998[17].

Excentricités

Mario Cipollini se fit remarquer à plusieurs reprises pour ses tenues extravagantes, au cours ou en marge des courses. Il apparut ainsi vêtu de combinaisons reproduisant la musculature humaine, zébrées, tigrées ou inspirées du film Tron. Hors course, lui et son équipe se déguisèrent en Romains lors d'une journée de repos du Tour de France 1999, pour célébrer la naissance de Jules César et la quatrième victoire d'étape consécutive de Cipollini. Il arbora également une tenue entièrement jaune, et non le seul maillot, ainsi qu'un vélo assorti pour l'occasion, alors qu'il était en tête du classement général du Tour de France. Cette pratique, qui offre une visibilité médiatique supplémentaire tant pour les équipes que pour les organisateurs, est à présent largement répandue et tolérée[18]. Cipollini fut toutefois condamné à plusieurs reprises à des amendes et tenu à l'écart du Tour de France de 2000 à 2003 pour ces frasques.

La combinaison "à muscles" permit de lever 100 millions de lires, soit environ 80 000 euros, pour une œuvre de bienfaisance, ce qui représentait 100 fois le montant de l'amende infligée.[réf. nécessaire]

Palmarès, résultats et distinctions

Par année

Championnats
Courses d'un jour
Course par étapes

Tour de France

8 participations

  • 1992 : abandon (7e étape)
  • 1993 : hors délai (11e étape), vainqueur des 1re et 4e (contre-la-montre par équipes) étapes, maillot jaune pendant 2 jours
  • 1995 : non-partant (10e étape) et vainqueur des 2e et 4e étapes
  • 1996 : non-partant (5e étape) et vainqueur de la 2e étape
  • 1997 : abandon (6e étape), vainqueur des 1re et 2e étapes, maillot jaune pendant 4 jours
  • 1998 : abandon (9e étape) et vainqueur des 5e et 6e étapes
  • 1999 : abandon (9e étape) et vainqueur des 4e, 5e, 6e et 7e étapes
  • 2004 : non-partant (6e étape)

Tour d'Italie

14 participations

  • 1989 : non-partant (14e étape), vainqueur de la 12e étape
  • 1990 : 142e, vainqueur des 13e et 20e étapes
  • 1991 : 124e, vainqueur des 3e, 7e et 21e étapes
  • 1992 : 126e, vainqueur des 5e, 8e, 17e et 21e étapes, vainqueur du classement par points, du classement par équipes
  • 1995 : abandon (13e étape), vainqueur des 1re et 3e étapes, maillot rose pendant 1 jour
  • 1996 : non-partant (19e étape), vainqueur des 4e, 8e, 11e et 18e étapes
  • 1997 : 89e, vainqueur des 1re, 2e, 4e, 10e et 22e étapes , vainqueur du classement par points, maillot rose pendant 2 jours
  • 1998 : abandon (17e étape), vainqueur des 5e, 7e, 8e et 10e étapes
  • 1999 : non-partant (18e étape), vainqueur des 2e, 10e, 12e et 17e étapes, maillot rose pendant 1 jour
  • 2000 : non-partant (7e étape), vainqueur de la 4e étape, maillot rose pendant 1 jour
  • 2001 : 107e, vainqueur des 6e, 9e, 19e et 21e étapes, vainqueur du classement Azzurri d'Italia
  • 2002 : 100e, vainqueur des 1re, 3e, 9e, 15e, 18e et 20e étapes, vainqueur du classement par points, du classement Azzurri d'Italia, maillot rose pendant 1 jour
  • 2003 : non-partant (12e étape), vainqueur des 8e et 9e étapes
  • 2004 : non-partant (7e étape)

Tour d'Espagne

5 participations

  • 1994 : non-partant (3e étape)
  • 1997 : non-partant (2e étape)
  • 2000 : exclusion (5e étape)[19]
  • 2002 : abandon (8e étape), vainqueur des 3e, 4e et 7e étapes
  • 2003 : abandon (2e étape)

Six jours

Distinctions

Notes et références

  1. « Fiche de Cesare Cipollini sur siteducyclisme », sur www.siteducyclisme.net (consulté le )
  2. (en) « Tour of the Meditteranean », sur cyclingnews.com,
  3. « Luis Puig Trophy », sur cyclingnews.com,
  4. « Tour of Valencia », sur cyclingnews.com, 22-26 février 1995
  5. « Cipollini sort de sa retraite », sur liberation.fr, (consulté le )
  6. « Un Tour de France sans le champion du monde », sur liberation.fr, (consulté le )
  7. Looking for number 188, interview parue sur cyclingnews.com, 29 février 2005, consulté le 4 janvier 2010
  8. Cipollini retires, cyclingnews.com, 27 avril 2005, consulté le 4 janvier 2010
  9. Cipollini to kick off prologue, cyclingnews.com, 7 mai 2005, consulté le 4 janvier 2010
  10. « Cipollini reprend du service », L'Équipe / AFP, 20 janvier 2008.
  11. Cipollini and Ball's relationship on the rocks, cyclingnews.com, 27 février 2008, consulté le 4 janvier 2010
  12. (en) « ISD to ride Cipollini bikes in 2010 », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  13. (en) « Cipollini joins Team ISD », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  14. Bertrand Latour, « Mario Cipollini en relation avec Fuentes », sur cyclismactu.net, (consulté le )
  15. (en) « Report: Cipollini used 25 blood bags before 2003 Giro d'Italia », sur cyclingnews.com, (consulté le )
  16. Julie Dremière, « Cipollini dément les accusations », sur cyclismactu.net, (consulté le )
  17. (en) « French Senate releases positive EPO cases from 1998 Tour de France »
  18. Cyclingnews, Le Tour 101.
  19. « Cipollini a la pêche », sur www.liberation.fr (consulté le )

Liens externes

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